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Tuesday, March 27, 2012

Amitiés franco-irakiennes


Tarek Aziz et la mort lente des prisonniers politiques irakiens (p. 3)
La menace d’extradition pèse toujours sur Mourad Dhina (p. 4-5)



n°125
26 mars 2012



Sale temps pour les Américains à Bagdad
par Gilles Munier (Afrique Asie – mars 2012)

La « guerre annoncée » contre l’Iran et « l’axe chiite » oblige Nouri al-Maliki à se débarrasser du maximum de « contractors », ces mercenaires occidentaux qui pullulent en Irak, et de surveiller les déplacements des agents de sécurité de l’ambassade US.

Plusieurs dizaines de milliers de « contractors » – mercenaires – américains ou étrangers, employés par des sociétés militaires privées (SMP), détestés par la population, sont toujours en Irak. Fin 2011, avant le départ du gros des troupes d’occupation étasuniennes, leur nombre était supérieur à celui des GI’s. Nouri Al-Maliki qui peut difficilement se passer d’eux en matière de sécurité et de défense, craint à juste titre qu’ils participent à la déstabilisation de son régime en cas de bombardements de centres nucléaires iraniens par Israël, d’intervention étrangère armée en Syrie, ou d’attaque généralisée de « l’axe chiite » par l’Otan. Le temps où les « contractors » roulaient des mécaniques, au-dessus des lois, est donc révolu. Ils sont plus que jamais dans la ligne de mire des services secrets irakiens et iraniens qui guettent la moindre incartade de leur part pour les faire expulser, et qui n’hésiteront pas à les interner si l’Iran est attaqué.

Dès la semaine précédent le départ des GI’s, Ahmad, le tout-puissant fils de Nouri al-Maliki, a expulsé de la Zone verte des sociétés étrangères et les mercenaires qui s’y trouvaient et en a profité pour placer des chars près du domicile des opposants sunnites proaméricains. Les responsables des check points ont l’ordre de vérifier scrupuleusement les identités, la validité des visas, les autorisations de déplacement et de port d’armes des étrangers.

Finis les passe-droits
Début décembre, une équipe de mercenaires de la SMP Triple Canopy, liée par contrat au Département d’Etat étasunien, a été arrêtée sur la route de Taji. Ils ont été détenus 18 jours dans des conditions exécrables pour eux  - nourriture servie sur le sol crasseux de leur cellule, riz plein d’insectes – … mais de loin préférables à celles réservées aux opposants irakiens. Mark Fisher, un ancien sergent fidjien, arrêté avec deux Américain et douze Irakiens, a accusé ses geôliers de « tortures mentales »… et leur a reproché d’avoir dû passer Noël en prison. Il a fallu l’intervention du congressiste républicain américvain Peter King pour les libérer.

Début janvier, une centaine de « contractors » a été retenue pendant quelques jours à l’aéroport de Bagdad dans des cellules de la police des frontières. Certains faisaient partie de la sécurité de l’ambassade des Etats-Unis. Pour ne pas dramatiser la situation, James Jeffrey, l’ambassadeur, a parlé d’« ennuis » à porter au compte du « manque d’expérience » des fonctionnaires irakiens, des « lenteurs bureaucratiques ». Pour Latif Rashid, conseiller du président de la République irakienne, les étrangers débarquant à Bagdad sont dans des conditions semblables à celles d’un Irakien se rendant aux Etats-Unis dans le cadre de son travail. Finis les passe-droits !

Tuez-les, sans sommation
Le 16 janvier dernier, quatre officiers américains, dont deux femmes, travaillant à l’ambassade qui effectuaient, selon eux, une patrouille de routine dans une BMW bourrée d’armes, ont été arrêtés près du domicile de Saleh Abdul Razzak, gouverneur de Bagdad, membre important du parti Dawa. Celui-ci les accuse d’avoir cherché à l’assassiner. Il exige désormais que les agents de sécurité US soient accompagnés par des policiers irakiens dans leurs déplacements. Sinon, il autorise les forces de l’ordre à les tuer… sans sommation ! Moqtada al-Sadr lui a apporté son soutien et appelé ses partisans à surveiller les étrangers. Le leader chiite estime que de nombreux assassinats inexpliqués sont l’œuvre des services secrets américains. Les arrestations d’ « agents américains » étant bien vues de l’opinion publique, le ministère de l’Intérieur – dont Maliki assure l’intérim depuis les dernières législatives – accuse maintenant les sociétés de militaires privées étrangères de « porter atteinte à la sécurité de l’Etat », voire de servir de couverture au Mossad. C’est loin d’être une découverte ! Le 1er février, sur Al-Manar, la chaîne du Hezbollah libanais, plusieurs dirigeants chiites irakiens, ayant servi l’occupation sans broncher, abondent dans ce sens pour se refaire une virginité à bon compte (1).

Photo : Contractors (Trumpeter Models –greatmodels.com)

(1) Reportage vidéo de Al-Manar « Irak: Le Mossad israélien dans les sociétés sécuritaires »

Un méga-bunker sur la sellette
Conçue en 2004, l’ambassade étasunienne à Bagdad - une ville dans la ville - devait témoigner du rayonnement de la démocratie made in USA au Proche-Orient. Pour la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, l’Irak « un des pays les plus importants dans une région les plus importante du monde » allait devenir un des alliés majeurs des Etats-Unis. Il y a encore quelques mois, il était question d’y installer 16 000 employés : 2 000 diplomates et 14 000 « contractors » dont 5 000 chargés de la sécurité, les autres s’occupant des cuisines et de la gestion du parc automobile. Aujourd’hui, son budget de fonctionnement et le nombre des « contractors » sont revus à la baisse, certes en raison de la crise économique mondiale et de rêves impériaux évanouis, mais aussi parce qu’une nouvelle guerre pointe à l’horizon. Afin de réduire les dépenses du « Palais George Bush », comme l’appellent les bagdadis, Barack Obama et le Département d’Etat entendaient faire surveiller les abords de la Zone verte et des consulats en province par une flotte de petits drones. Outré, le gouvernement irakien a refusé et des parlementaires chiites, pro-iraniens, font pression sur Nouri al-Maliki pour qu’il interdise le survol du pays par les avions de guerre américains.

BREVES
Oussama ben Laden - Selon Fred Burton, vice-président de l’agence de renseignement privée Stratfor, Oussama ben Laden, tué le 2 mai 2011 dans sa villa d’Abbottabad au Pakistan, n’aurait pas été inhumé en mer selon le rite islamique – ce qui n’était d’ailleurs pas le cas – mais incinéré à Dover, dans l’Etat du Delaware. Son corps y aurait été transporté par un avion de la CIA à Bethesda, à l’Institut de pathologie des Forces armées, fermé juste après. Cette information faisait partie des 2,7 millions e-mails « hackés » par les cyber-activistes d’ Anonymous.


Tarek Aziz et la mort lente
des prisonniers politiques irakiens
Par Gilles Munier

Tarek Aziz, 76 ans, est emprisonné depuis neuf ans. D’abord incarcéré par les Américains au Camp Cropper, il a été livré, en juin 2010, à ses ennemis. Il est depuis dans une cellule de la prison d’Al-Kadimiya, à Bagdad, et condamné à mort. Gravement malade, épuisé par le système carcéral et une grève de la faim, il se meurt lentement faute de médicaments et de soins réguliers. Maître Badie Aref, son avocat irakien, a demandé à plusieurs reprises son hospitalisation à Bagdad ou à l’étranger, sans résultat. En août 2011, il a remis à Nouri al-Maliki un message où Tarek Aziz demandait que son exécution ait lieu  « dès que possible ».

Tarek Aziz, « Le chrétien »
Tarek Aziz va bientôt mourir. En prison, il est aidé par des co-détenus pour se mouvoir et s’alimenter. Aux dernières nouvelles, il aurait des difficultés pour reconnaître sa femme et sa fille qui vivent à Amman, seules autorisées à le rencontrer une fois par mois. A chaque voyage, elles lui remettent la douzaine de médicaments qui lui manquent, mais ne peuvent que constater la dégradation de son état de santé.

Nouri al-Maliki et le parti al-Dawa qui ont tenté de l’assassiner, en avril 1980, cherchent leur revanche parce qu’il est, pour eux, « Le chrétien », celui qui avait convaincu les Occidentaux de la dangerosité du régime de l’ayatollah Khomeiny. Ils ne lâcheront pas leur proie. Depuis 2003, des tueurs pro-iraniens ont éliminé la plupart des pilotes de chasse qui ont bombardé l’Iran ainsi que les ingénieurs chargés des tirs de missiles.

 En France, parmi ceux qui ont connu Tarek Aziz, très peu sont intervenus en sa faveur. Espérons que le documentaire du Père Jean-Marie Benjamin (lire ci-dessous*) qui lui est consacré, primé… aux Etats-Unis (!), réveillera les consciences endormies des hommes politique qui se pressaient pour le rencontrer à Bagdad, ou lors de ses passages à Paris.

Leur vie est un enfer
Les autres prisonniers politiques incarcérés à Al-Kadimiya ne sont pas mieux lotis, d’autant qu’ils sont peu ou pas connus à l’étranger. Citons en trois, sur la liste des 55 dignitaires irakiens les plus recherchés par le Pentagone en 2003 :

Saadoun Shaker, ministre de l’Intérieur (1979-1987), a eu plusieurs crises cardiaques. Il s’était retiré depuis longtemps de la vie politique. Il a quand même été condamné à mort « pour avoir réprimé des partis religieux », alors que cette responsabilité n’était pas de son ressort mais de la compétence de services dépendant du président Saddam Hussein.

Mohamed Mehdi Saleh, ancien ministre du Commerce, arrêté par la CIA en avril 2003, a pratiquement perdu la vue, faute aussi de soins. Son dossier est vide, mais il était en poste quand des commerçants chiites se livrant au marché noir pendant l’embargo, ont été pendus. Il n’a rien à voir avec leur arrestation et encore moins avec leur exécution. La Cour de cassation a ordonné, il a 8 mois, sa libération : il ne l’a toujours pas été (1).

En avril 2003, les Marines avaient présenté comme une victoire l’arrestation de Hikmat al-Azzaoui, ancien ministre des Finances, 8 de carreau du jeu de cartes de Donald Rumsfeld. Il est mort à 79 ans à l’hôpital de la prison d’Al-Kadimiya, le 27 janvier dernier, faute de soins dans l’indifférence générale.

En octobre 2011, Nouri al-Maliki s’en est pris aux cadres intermédiaires du parti Baas, après que le CNT libyen lui a remis une liste de « comploteurs » trouvée au siège des services secrets du colonel Kadhafi.  Plus de 600 Irakiens ont été aussitôt arrêtées dans tout le pays, ainsi que 140 professeurs de l’université de Tikrit. D’autres arrestations ont suivies. Les « comploteurs » ont été emprisonnés, pour la plupart, dans des camps ou des prisons secrètes. Leur vie est un enfer.

Photo : Tarek Aziz et le Père Jean-Marie Benjamin

« Tareq Aziz : L’autre vérité » (63’), réalisé par le Père Jean-Marie Benjamin, a obtenu le prix 2011 du meilleur documentaire au Festival du film de Silent River (Irvine, Californie). Il a été projeté en exclusivité à Paris, le 15 mars dernier, au Studio des Ursulines. Jean-Marie Benjamin, Subhi Toma – ancien président de la Coordination contre l’embargo de l’Irak – et Gilles Munier – secrétaire général des Amitiés franco-irakiennes – ont dialogué ensuite avec les spectateurs. La salle était pratiquement comble.
Présentation du documentaire : http://www.youtube.com/watch?v=FmFnxxRD2Ag

(1) Mohamed Mehdi Saleh a été finalement libéré le 20 mars. Tant mieux ! Il va enfin avoir accès à des soins, et optimiser – nous l’espérons – les capacités visuelles qui lui restent. Mais, n’oublions pas qu’en Irak, des milliers de prisonniers politiques gravement malades croupissent toujours dans les prisons, sans jugement.  
ALGERIE

La menace d’extradition pèse toujours sur Mourad Dhina
Par Gilles Munier

Mercredi 21 mars, la salle d’audience de la Cour d’appel du Palais de justice de Paris, où comparaissait Mourad Dhina, était trop petite pour contenir tous ceux venus soutenir son combat et réclamer sa libération (1).

L’opposant algérien, connu pour son engagement non-violent, directeur d’Alkarama, organisation arabe des droits de l’homme, a été arrêté - rappelons-le - à l’aéroport d’Orly, le 16 janvier 2012, alors qu’il retournait à Genève après avoir participé à une réunion du Mouvement Rachad (Droiture) dont il est un des fondateurs. Cette organisation, créée en avril 2007, est « un rassemblement politique, social et intellectuel » militant par « des voies non-violentes » pour établir en Algérie «un Etat de droit et de bonne gouvernance »» (2).

Les jours précédents, des manifestations en sa faveur avaient eu lieu devant les ambassades d’Algérie dans plusieurs capitales : Paris, Bruxelles, Genève, mais aussi Tunis, Le Caire, Tripoli et Sanaa (3). Amnesty International avait appelé la France « à rejeter la demande des autorités algériennes d’extrader Mourad Dhina, ressortissant algérien résident en Suisse, vers l’Algérie où il risque d’être exposé à la torture et à d’autres mauvais traitements » (4).

Si les islamistes se mettent à être non-violents, on est foutus !
Depuis le renversement de Ben Ali en Tunisie, les dictatures arabes craignent que des manifestations de mécontentement populaire dérapent en soulèvements, d’autant qu’en Algérie ce n’est pas un, mais des dizaines de Mohamed Bouazizi qui se sont immolés par le feu ces derniers mois (5). Les émeutes de laissés-pour-compte dépassent la centaine, la désespérance est telle que, dans certaines régions, des adolescents se pendent (6). Effrayant bilan pour un cinquantième anniversaire de l’indépendance ! Certes, le pays est « sous contrôle », disent les généraux algériens pour se rassurer, mais m’a dit dernièrement un partisan du régime : « si les islamistes se mettent à être non-violents, alors on est foutus ! ».

Les élections législatives qui se dérouleront, début mai, en Algérie, sont présentées comme un tournant. Le bourrage des urnes et le vote téléguidé sont des pratiques où les tenants du régime excellent. Dernièrement, des partis algériens ont dénoncé la réouverture des listes électorales après la fin des délais réglementaires pour inscrire des « nouveaux électeurs », notamment des militaires et des jeunes recrues du service national. A Tindouf, le Parti des Travailleurs de Louisa Hanoune en a décompté près de 33 000… Trois partis islamistes régimistes ont menacé de se retirer des élections législatives si le pouvoir recourt à la fraude. La crainte d’un boycott massif du scrutin est telle que le Président Bouteflika donne à ces élections la même importance que le déclenchement de la lutte pour l’indépendance le 1er novembre 1954 ! On comprend mieux pourquoi ses services spéciaux s’en prennent à Mourad Dhina qui appelait les électeurs au boycottage du scrutin, sur Rachad TV.

Un coup monté par les services secrets algériens
En janvier, la demande d’extradition présentée à la justice française était la même que celle rejetée par la Suisse il y a quelques années, à savoir que Mourad Dhina aurait constitué un groupe « terroriste » à «Zurich et sur le territoire Suisse », et acheté un petit avion immatriculé aux Etats-Unis dans les années 90. Du pipeau… A l’époque d’ailleurs, un policier suisse avait été inculpé pour avoir fabriqué de fausses preuves contre Mourad Dhina à la demande des services secrets algériens. De plus, il y a quelques jours, le procureur fédéral suisse a fait savoir à Maître Antoine Comte, l’avocat de Mourad Dhina, que la surveillance de l’opposant algérien entre 1994 et 2000 n’avait abouti à aucun élément justifiant des poursuites (7) : « mon meilleur alibi », dira l’opposant dans son intervention à l’audience !

Le 21 mars, les juges de la Cour d’appel auraient dû le libérer. On veut croire que le climat anti-musulman suscité par les meurtres de l’ « islamiste » de Toulouse a retardé son élargissement. La décision d’extrader, ou non, Mourad Dhina sera prise le 4 avril. En attendant, des précisions sont demandées aux autorités algériennes. Rien n’est joué, car en période de surenchère électoraliste, il faut toujours s’attendre au pire.

Notes:
(1) Photo de la salle d’audience sur Facebook (21/3/12)
(2) Document : Charte du Mouvement Rachad (Droiture)
(3) Manifestation de soutien pour le Dr Mourad Dhina dans de nombreuses capitales
(4) La France ne doit pas extrader Mourad Dhina vers l’Algérie
(5) Le feu, moyen de revendication sociale. Voyage au pays des immolés, par Mustapha Benfodil (Al Watan – 29/1/12)
(6) Drame en Kabylie : ces enfants qui se suicident, par Nordine Douici et Hafid Azzouzi
(7) Interview de Maître Antoine Comte (21/3/12)

BREVES
Réfugiés palestiniens - Les violences dont les Palestiniens sont victimes en Irak n’ont pas cessées. De 38 000 en 2003, ils ne sont plus que 7 000. Plusieurs ont été massacrés, la plupart ont fui, craignant pour leur vie. Quelques jours avant l’ouverture du sommet arabe de Bagdad, trois d’entre eux ont été arrêtés par les commandos du ministère de l’Intérieur, sans raison.

Frères Musulmans - Dans une interview au quotidien koweïtien Al-Qabas, le général Dhahi Khalfane, chef de la police de Dubaï, a accusé les Frères Musulmans de comploter pour renverser les émirs du Golfe. Il affirme que l’épreuve de force débutera au Koweït en 2013.

ContractorsLe ministre irakien du pétrole a décidé de remplacer les sociétés militaires privées (SMP) qui assuraient la protection des principaux sites pétroliers. Le nombre des SMP enregistrées en Irak serait de 109. Elles emploieraient 36 000 contractors, plus de la moitié d’entre eux étant d’origine étrangère.

Massacre d’Emo – Des jeunes Irakiens, habillés à la mode punk, emo et gothique ont été lapidés à morts à coups de pierres et de briques par des miliciens chiites pro-iraniens. Leurs corps ont ensuite été jetés dans des bennes à ordure. Le ministre irakien de l’Intérieur les accuse de « satanisme ». Selon Hana Al-Bayaty du de l’ONG belge Tribunal de Bruxelles, le nombre des victimes se situerait « entre 90 et 100 ». http://english.alarabiya.net/articles/2012/03/09/199614.html

Evasion – Le 24 mars, 19 hommes prisonniers politiques accusés d’appartenir à Al-Qaïda au pays des deux fleuves et à Ansar al-Sunna, se sont évadés par la fenêtre des douches de la prison de Tasfirat à Kirkouk. Les gardiens avaient été endormis avec des dates fourrées au somnifères. En septembre, 35 prisonniers s'étaient échappés d'une prison de Mossoul.

Un dirigeant sioniste français veut « vitrifier » l’Iran
Revue de presse (Novopress.info -11/3/2012)*

Dans un récent article, “Vitrifier l’Iran” paru dans Israël7, Jacques Kupfer (1), co-président du Likoud mondial et membre de l’exécutif de l’Organisation sioniste mondiale, énonce ce qui lui parait  une évidence : “L’Adolf de Téhéran” (comprendre Ahmadinedjad) est en train de se doter de l’arme nucléaire. Selon Kupfer, les sanctions économiques ont eu “l’effet d’une piqûre de moustique sur un missile blindé“, et si « un virus venu à point nommé et le taux de mortalité curieusement élevé parmi les ingénieurs iraniens  ont permis de ralentir la marche vers l’apocalypse islamique“, il ne saurait être question d’en rester là. Mais, toujours selon l’auteur, un bombardement classique par l’aviation israélienne des infrastructures nucléaires iraniennes n’est en rien la solution finale au danger mortel que représenterait le nucléaire iranien.

C’est donc tout naturellement que le co-président du Likoud mondial propose l’utilisation massive de l’arme atomique contre la République islamique. ” Après tout, précise Kupfer, vitrifier l’Iran serait dans la lignée de la destruction justifiée de Hambourg et Dresde aux mains des nazis, de la destruction d’Hiroshima et Nagasaki aux mains des alliés japonais du Reich.”

Dans l’article « Vitrifier l’Iran » (2) le co-président du Likoud mondial fait un “rêve” : “Si seulement l’Etat d’Israël avait la bombe atomique…“. Gageons que pour la quatrième puissance nucléaire du monde, ce rêve est déjà réalité.

* “Vitrifier l’Iran !”, Jacques Kupfer, co-président du Likoud mondial
Note d’AFI-Flash
(1) Jacques Kupfer est l’ancien chef de la section française du Betar, un groupuscule ultra sioniste fondé à Riga en 1923 par Zeev Jabotinsky, leader du courant le plus extrémiste du courant colonisateur sioniste dans les années 30. Le parti révisionniste fondé par Jabotinsky militait pour un Etat juif englobant la Jordanie.
(2) L’article de Jacques Kupfer : http://www.israel7.com/2012/02/vitrifier-liran/

SYRIE


Syrie : les espions français font l’info et la désinfo

L’annonce de la capture d’officiers des forces spéciales françaises (13 à 19) par l’armée syrienne – et de leur détention dans un hôpital militaire -  n’a été confirmée ni par la Syrie ni par le gouvernement français (1). Selon, Jean-Dominique Merchet, spécialiste des questions militaires et de renseignement, il s'agit d'informations « absolument sans fondement, qui relèvent de l'intoxication, voire de la déstabilisation », colportées par Thierry Meyssan du Réseau Voltaire (1). L’info ou l’intox – ou le hoax, comme on dit en langue Web – a pourtant été quasiment officialisée -  « de source sure » - par l’agence de renseignement privée américaine Stratfor et par Russia Today (3), la chaîne anglophone russe. Pourquoi le ministère français de la Défense ne réagit-il pas ?

Dans un de ses derniers messages, Thierry Meyssan affirmait qu’à la conférence des « Amis de la Syrie »à Tunis, le 24 février dernier - Alain Juppé aurait répondu au prince Saud al-Faysal, ministre des Affaires étrangères saoudien, qui déplorait que la France n’a pas reconnu le Conseil National Syrien : « Si je fais, qui nous rendra nos soldats ? » (4).

Or, il y avait bien des « espions français » en Syrie, et notamment dans un hôpital militaire syrien à Homs… Mais de source également sure, selon le quotidien Le Monde, pour exfiltrer les journalistes bloqués dans le quartier Baba Amro, en collaboration avec les moukhabarat de Bachar al-Assad « avec qui l'ancienne DST entretient de bonnes relations de longue date » (5) ! On croit rêver…

En effet, Le Canard Enchaîné a révélé (6) qu’à Tunis, en parallèle à la conférence des « Amis de la Syrie », s’est tenue une réunion des services secrets « pour dégommer Bachar ». Y participaient, notamment : le Qatar, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Turquie, et l’Arabie Saoudite. Après l’annonce, faîte par Nicolas Sarkozy, de la fermeture de l’ambassade de France à Damas, on se dit que la politique étrangère française est vraiment « du n’importe quoi ». L’opposition intérieure syrienne, quant à elle, s’est dite « atterrée » par la décision (7). Il y a de quoi.

 (9/3/12)                                                                                                                                      G.M

(1) 13 officiers français prisonniers en Syrie ? http://0z.fr/P3hdW (2) "Aucun personnel" de la DGSE ou des armées n'est retenu en Syrie (2/3/12) http://www.marianne2.fr/blogsecretdefense/Aucun-personnel-de-la-DGSE-ou-des-armees-n-est-retenu-en-Syrie_a541.html (3) Back Homs: Rebels flee, French troops captured by army (TR - 1/3/12)

BREVES
Chrétiens syriens - A Damas, les patriarches Agnatius IV Hazim, patriarche d’Antioche et de tout l’Orient pour les chrétiens orthodoxes, et Zakka Ier Eiwas, primat de l'Église syriaque orthodoxe, accusent la France d’encourager les chrétiens à quitter la Syrie.

Torture au sommet de l’Etat - Tarek al-Hachemi, vice-Président de la République irakienne réfugié au Kurdistan, accuse Nouri al-Maliki du meurtre d'Amir Sarbout Zaidan al-Batawi, un de ses gardes du corps incarcéré à Bagdad. Sur une photo montrée à la presse, il portait des marques horribles et des traces de torture sur tout son corps. Tarek al-Hachemi dit détenir les preuves que ses employés ont été torturés « physiquement et psychologiquement » pour les obliger à l’accuser de terrorisme à la télévision. L'ONG Human Rights Watch a appelé les autorités irakiennes à enquêter sur cette affaire.

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