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Saturday, March 24, 2012

Tunisie: PARTI NATIONAL TUNISIEN

L’opposition tente de s’organiser

23-03-2012

Minoritaire et éclatée à l’Assemblée nationale constituante (ANC), l’opposition tunisienne est déterminée à unir ses rangs au sein d’une large coalition pour peser sur la scène politique et faire face à la «troïka»: les islamistes d’Ennahda et leurs alliés de gauche CPR (Congrès pour la république) et Ettakatol.

Plusieurs fusions ou rapprochements ont eu lieu ou s’annoncent à gauche et au centre. Des formations politiques libérales et de gauche ont déjà annoncé leur projet de fusion telles que le mouvement Ettajdid, le Parti du travail tunisien et les Indépendants du pôle moderniste. D’autres, appartenant à la mouvance progressiste et centriste, sont en cours de finalisation comme le Parti démocrate progressiste (PDP), Afek Tounes et le Parti républicain. Le Parti national tunisien, qui regroupe 11 formations politiques créées après la révolution de 14 janvier, a appelé aussi à une coalition des partis   «destouriens», qui regroupent en réalité beaucoup de membre de l’ex-RCD.

«Les élections de la Constituante, leur échec électoral, la disparition même de nombreux petits partis et l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement majoritairement Ennahda, avec ses performances plutôt modestes sinon décevantes, jusqu’ici, ont poussé aux tentatives de regroupement politique auxquelles on assiste actuellement», explique le politologue Ahmed Manai. Le regroupement le plus sérieux, selon lui, est celui préconisé par l’ancien Premier ministre Béji Caïd Essebsi, qui a gouverné après la révolution et jusqu’aux élections d’octobre dernier. Il tente un come-back sur la scène politique, avec un grand meeting organisée samedi à Monastir, ville natale de Habib Bourguiba. 

La conférence, intitulée «L’appel à la nation», devrait réunir 52 partis politiques. Bien que manquant «d’âme et de leaders», le mouvement de M. Essebsi pourrait efficacement symboliser le rassemblement et surtout disposer de moyens financiers suffisants pour constituer «une bonne machine électorale».

Toujours selon M. Manai, la bipolarisation autour du clivage islamistes/non islamistes pourrait s’installer pour longtemps : «Ce n’est pas de sitôt qu’on assistera à l’émergence d’un parti de pouvoir qui mettra la société tunisienne en accord avec elle-même, c’est-à-dire une société majoritairement musulmane, ni laïque ni islamiste. Mais ce n’est pas à proprement parler le travail des seuls politiques.»


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