Solidarité avec la Syrie souveraine agressée
Texte intégral du discours du 6 janvier du président Bachar Al Assad +vidéo
mercredi 9 janvier 2013, par Comité Valmy
Syrie : Texte intégral du discours du Président Bachar al-Assad
Dimanche 06/01/2013
Maison de l’Opéra de Damas
Dimanche 06/01/2013
Maison de l’Opéra de Damas
Mes soeurs et mes frères,
Aujourd’hui, je vous regarde et je vois les visages
des fils et filles de ma patrie empreints de tristesse et de douleur. Je
vois les yeux des enfants de la Syrie ne plus briller du rire radieux
de l’innocence. Je vois les mains des plus âgés ne plus savoir que se
lever vers le ciel pour prier, et implorer pour le salut de leurs
enfants, petits enfants et arrières petits enfants.
Nous sommes réunis ici, mais la souffrance a envahi
la terre syrienne sans laisser place à la joie dans tous ses coins et
recoins. La tranquillité et la sécurité ont disparu de ses rues et
ruelles… Nous sommes réunis ici, mais des mères ont perdu leurs fils…
les meilleurs des fils ; des familles ont perdu leur soutien ; des
enfants sont devenus orphelins ; des frères ont été séparés, les uns
tombés en martyrs, d’autres déplacés, et d’autres portés disparus.
Cette souffrance plane sur le pays tel un nuage noir.
En tenir compte est noble, mais cela ne suffit pas à compenser la perte
d’êtres chers, à ramener la stabilité et la sécurité, à assurer le
pain, l’eau, les carburants et les médicaments à tous et à toutes. Mais,
de cette matrice de la douleur doit naître l’espoir, et du fin fond de
cette souffrance doivent naître les meilleures des solutions ; tout
comme le nuage qui cache la lumière du soleil porte en lui la pureté de
l’eau de pluie qui fera germer l’espoir et la générosité, une fois qu’il
aura plu.
Ces sentiments et émotions réunissant douleur,
chagrin, défi, et détermination sont une formidable énergie ! La Syrie
ne dépassera son épreuve qu’en convertissant cette énergie en un
« mouvement national » général qui sauvera le pays des griffes d’une
agression inouïe et sans précédent dans l’Histoire de la région.
Ce « mouvement national » est le seul baume qui
puisse apaiser les blessures profondes qui ont touché notre tissu social
et ont failli le déchiqueter. Il est seul capable de maintenir la
géographie de la Syrie, de la rendre plus forte politiquement et
socialement, et de la régénérer culturellement et moralement. Cette
responsabilité incombe à chacun des citoyens. Chacun peut offrir sa part
selon ses moyens, même s’il les considère faibles ou limités. La patrie
est pour tous et nous la défendons tous, chacun comme il peut et selon
son propre potentiel. Car, l’idée est défense, la situation est défense,
la reconstruction est défense, et la sauvegarde des biens du peuple est
défense ! Défense… pour la bonne raison que, devant cette agression de
toutes les composantes de la patrie, chaque citoyen réfléchi sait
pertinemment que l’attentisme, le négativisme ou l’espoir que quelqu’un
d’autre puisse résoudre les problèmes reviendraient à mener le pays vers
l’abîme… Ne pas participer à la recherche des solutions, reviendrait à
faire reculer le pays non à le sortir de ce qu’il endure.
Beaucoup sont tombés dans le piège tendu pour faire
croire que le conflit est à situer entre le pouvoir et l’opposition,
autrement dit une lutte pour un fauteuil, un poste, ou un pouvoir !
C’est pourquoi, ils se sont tenus à distance et ont opté pour le silence
et la neutralité. Par conséquent, aujourd’hui, il est du devoir de
chacun d’entre nous de rediriger les regards vers la véritable boussole
de la patrie… Car le conflit, Mesdames et Messieurs, est entre la patrie
et ses ennemis, entre le peuple et des criminels assassins, entre le
citoyen et ceux qui volent son pain, son eau, ses sources de chaleur… et
le privent de la sécurité dont il était si fier, pour répandre la peur
et la panique dans les esprits.
Ils ont tué les civils et les innocents, pour
éteindre la lumière et le rayonnement de notre pays… Ils ont assassiné
le talent et l’intelligence, pour semer l’ignorance dans nos esprits…
Ils ont saccagé les infrastructures construites avec les deniers de
notre peuple, pour répandre la souffrance dans nos vies… Ils ont privé
les enfants de leur écoles, pour détruite notre avenir et répandre leur
idiotie… Ils ont coupé l’électricité, les voies de communication et
l’approvisionnement en carburant, pour laisser les personnes âgées et
les enfants endurer le froid de l’hiver, et ont ainsi prouvé leur
incontestable barbarie… Ils ont volé les silos de grains, de blé, de
farine, pour que le citoyen meurt de faim et ne puisse plus que rêver de
son pain… Est-ce là un conflit pour un poste ou un pouvoir ? Ou bien
est-ce une guerre entre la patrie et ses ennemis ? Est-ce une lutte pour
le pouvoir ? Ou bien est-ce pure vengeance contre le peuple qui n’a pas
accordé à ces terroristes assassins le mot clé pour disloquer la Syrie
et partager sa société ? Ils sont les ennemis du peuple, et les ennemis
du peuple sont les ennemis de Dieu, et les ennemis de Dieu sont voués au
feu de l’Enfer le jour de la Résurrection !
Dans une première étape, ils ont imposé leur
prétendue révolution ! Mais le peuple s’est révolté et a refusé de les
couver, malgré les flots d’argent déversé, le déchainement des médias,
et l’intimidation par des armes encore cachées. Constatant leur échec,
ils sont passés à la deuxième étape, et tombant les masques de la
révolution dite « pacifique » ils ont brandi leur arsenal qu’il était
devenu inutile de dissimuler… Ensuite, ils ont tenté l’occupation de
certaines villes qui devaient leur servir pour se déchainer comme des
loups furieux sur d’autres villes… Ils ont frappé sauvagement… Mais plus
ils frappaient, plus le peuple conscient des enjeux résistait,
démontrant son mépris et leur fausseté… C’est là qu’ils ont décidé de
leur vengeance, contre tous et sans distinction, en usant du
« Terrorisme » partout où ils ont pu s’infiltrer !
Ils parlent de « Révolution », alors qu’ils n’ont
rien à voir avec les révolutions, ni de près, ni de loin ! Une
révolution a besoin de penseurs. La révolution se construit sur une
pensée. Où est donc le penseur ? Qui a rencontré un seul de leurs
penseurs ? Les révolutions ont besoin de dirigeants. Qui sait quel est
celui qui les dirige ? Les révolutions supposent un savoir et des idées,
non de l’ignorance… Les révolutions supposent d’aller de l’avant, non
de revenir à des siècles passés… Les révolutions supposent d’éclairer la
société toute entière, non de lui couper l’électricité… Habituellement,
la révolution est faite par le peuple, non par des individus importés
de l’étranger pour imposer leur révolution au peuple… Elle est faite
pour le peuple, non contre ses intérêts. Alors, de grâce, est-ce une
révolution et avons-nous à faire avec des révolutionnaires ? Ou bien ne
sont-ils qu’une bande de criminels ?
Ceci pour la façade, alors qu’en arrière plan
œuvraient les « Takfiristes » par déflagrations, assassinats de masse,
et soutien logistique des bandes armées au premier plan. Il n’empêche
qu’à chaque fois que l’armée et le peuple, main dans la main, les ont
repoussés, ils ont frôlé la dépression. Du coup, ils se sont sentis
obligés de se battre aux premiers rangs et de tenir la barre d’un
vaisseau voguant à tout va, par le feu, le sang, et la torture… C’est
bien parce que la pensée takfiriste est étrangère à notre pays qu’ils
ont dû importer de l’étranger et les individus et leurs idées… Et c’est
là que l’équation s’est inversée. D’une part, des takfiristes, des
terroristes, al-Qaïda, qui se targuent d’être des « djihadistes » venus
de partout dans le monde, pour mener des opérations terroristes sur
notre sol. D’autre part, des bandes armées qui, suite à leur échec, ont
été transférées à l’arrière plan en tant qu’assistantes dans les
opérations d’enlèvements, de pillages, et de sabotages… Des esclaves ou
des agents à la solde des ennemis, dans le meilleur des cas. Des espions
travaillant contre leurs compatriotes pour le compte de tueurs
takfiristes ne parlant que la langue du carnage, et du démembrement des
corps de leurs victimes !
Mes frères… c’est ceux-là que nous combattons.
Beaucoup ne sont pas Syriens. Ils sont venus, mus par des concepts
pervers et une terminologie frelatée. Ils parlent d’un Djihad qui est
loin de correspondre à celui de l’Islam… Ce qui est certain est que la
plupart de ceux à qui nous avons à faire, aujourd’hui, font partie de
ces terroristes prônant l’idéologie d’al-Qaïda… Je pense que la plupart
d’entre vous savent de quelle manière l’Occident a soutenu, en
Afghanistan, ce type de terroristes financés par de l’argent arabe,
depuis trois décennies… Avec le démembrement de l’Union soviétique et
son retrait d’Afghanistan, cette organisation de terroristes s’est mise à
essaimer et à frapper partout dans le monde arabe… Elle a frappé en
pays musulmans puis s’est dirigée vers l’Occident… Ils ont essayé de
s’en débarrasser au cours de leur guerre en Afghanistan… Ils ont essayé
d’autres manières pour s’en débarrasser après leur invasion de l’Irak…
Ce qui n’a pas empêché ce terrorisme organisé de devenir de plus en plus
obstiné et migratoire… Mais voilà que « les événements » sont arrivés
dans le monde arabe, notamment en Syrie, comme une opportunité pour ces
forces - je veux dire les forces occidentales - afin qu’elles puissent
transférer le plus grand nombre de ces « désormais indésirables » vers
la Syrie et en faire une nouvelle terre du Djihad.
C’est ainsi, qu’ils ont pensé pouvoir défaire deux rivaux gênants d’un même coup : le terrorisme et le « nœud problématique » de la Syrie !
C’est ainsi, qu’ils ont pensé pouvoir défaire deux rivaux gênants d’un même coup : le terrorisme et le « nœud problématique » de la Syrie !
Il y a un peu plus d’un mois, une organisation - dont
je ne me souviens plus du nom - qui s’occupe des questions de
terrorisme, a publié un rapport sur la baisse des actes terroristes dans
le Monde, notamment en Asie centrale et orientale… C’est vrai, puisque
la plupart des terroristes qui sévissaient dans ces régions et même dans
certains pays occidentaux sont venus en Syrie ! L’intrusion de ces
terroristes est dangereuse pour la sécurité de n’importe quelle
société ; ce qui est évident sans pour autant admettre qu’il soit
impossible de les défaire quand on en a la volonté et le courage… Mais
le plus dangereux est leur intrusion dans les intellects et les milieux
sociaux…
Une fois que leur mode de pensée a pénétré au sein d’une communauté, elle se transforme en un monstre difforme. Nous devons traiter cette question avec sérieux, indépendamment de la crise politique que traverse la Syrie. En d’autres termes, nous devons dépasser nos divergences car si nous ne traitons pas cette question, nous ne laisserons que du « sang en héritage » pour des générations et des générations... La Syrie que nous connaissons n’existera plus. Son nom et sa géographie ne disparaitront pas nécessairement, c’est plutôt la société syrienne telle que nous l’avons connue qui disparaitra. Ceci dit, il n’est pas exclu que ce mode de pensée fondé sur la « Fitna » détruise la géographie et le sens politique de toute société qu’il a pénétré. C’est là une grande responsabilité qui exige que nous nous unissions pour y faire face.
Une fois que leur mode de pensée a pénétré au sein d’une communauté, elle se transforme en un monstre difforme. Nous devons traiter cette question avec sérieux, indépendamment de la crise politique que traverse la Syrie. En d’autres termes, nous devons dépasser nos divergences car si nous ne traitons pas cette question, nous ne laisserons que du « sang en héritage » pour des générations et des générations... La Syrie que nous connaissons n’existera plus. Son nom et sa géographie ne disparaitront pas nécessairement, c’est plutôt la société syrienne telle que nous l’avons connue qui disparaitra. Ceci dit, il n’est pas exclu que ce mode de pensée fondé sur la « Fitna » détruise la géographie et le sens politique de toute société qu’il a pénétré. C’est là une grande responsabilité qui exige que nous nous unissions pour y faire face.
D’autres dimensions existent dans cette crise qui
n’est pas seulement interne, ce qui s’y passe étant désormais clair pour
tous ceux qui veulent bien voir… En effet, au niveau régional, il y a
ceux qui cherchent sa partition et ceux qui cherchent à l’affaiblir…
Certains financent et arment les criminels tandis que d’autres les
entrainent et les soutiennent… Des États ennemis qui se sont construits
en occupant et en agressant, et dont le comportement ne nous surprend
pas outre mesure… Des pays voisins qui ont injustement maltraité la
Syrie et son peuple, pour réussir à les dominer… Des États qui se
cherchent une place dans l’Histoire sans espérer s’y retrouver… Alors,
ils ont choisi de la réécrire avec le sang des innocents du peuple
arabe, le peuple syrien en particulier… Mais la Syrie et son peuple sont
plus forts et plus solides… Nous leur promettons de ne pas oublier !
Quant au niveau international, ce n’est un secret
pour personne que la Syrie a été et restera libre et souveraine, qu’elle
refuse la soumission et n’accepte pas la tutelle… C’est ce qui a
toujours dérangé certains pays occidentaux… Ils ont donc voulu exploiter
les événements internes, pour sortir la Syrie de l’équation politique
régionale, en finir avec le « nœud problématique » qu’elle représente, y
frapper toute velléité de résistance, et ainsi nous transformer en
suivistes comme beaucoup de pays qui nous entourent… Mais la communauté
internationale ne se limite pas aux pays occidentaux. De nombreux pays,
en particulier la Russie, la Chine, les autres pays du BRICS, et
beaucoup d’autres refusent l’ingérence dans les affaires des États et la
déstabilisation de notre région, tout en respectant leurs propres
intérêts et principes, dont l’autodétermination et la liberté des
peuples… Des États qui respectent la souveraineté de la Syrie, son
indépendance, et sa liberté de décision… Des États que, réciproquement,
nous ne pouvons qu’estimer, respecter, et remercier… Je remercie
particulièrement la Russie, la Chine et l’Iran et chacun des pays qui a
soutenu l’autodétermination du peuple syrien.
À la lumière de ce qui précède, nous ne pouvons
parler de solution sans tenir compte de ces facteurs : le facteur
intérieur, le facteur régional, et le Groupe de travail international.
Ceci, en sachant que toute action qui ne modifierait pas ces facteurs ne
pourra aboutir.
Commençons par l’intérieur… Pour certains, le conflit
a donc consisté à dire qu’il y avait désaccord entre opposants et
partisans… Je ne pense pas qu’il en soit ainsi et ce, depuis le tout
début des événements. Dans le monde civilisé, un tel désaccord tourne
autour de la question de savoir comment consolider la construction de la
patrie, non comment la détruire… comment progresser et se développer,
non comment revenir en arrière. La relation entre opposition et
gouvernement se déroule en interne. Mais quand des éléments internes en
arrivent à faire partie intégrante d’éléments étrangers, le conflit se
situe entre l’intérieur et l’extérieur, entre l’indépendance du pays et
sa vassalisation, entre la souveraineté et la colonisation politique…
Dès lors, le contexte oblige à la « défense de la patrie » et à
« l’union de tous » contre l’agression étrangère munie d’une boîte à
outils interne. C’est pourquoi lorsque nous parlons d’opposition
externe, nous ne nous basons pas sur le lieu de résidence de tel ou tel,
mais sur ce vers quoi il a dirige son cœur et son esprit, avec qui il a
accepté de s’associer, sur qui il a parié, et de qui a-t-il accepté le
financement. C’est ce que nous entendons par opposition étrangère,
qu’elle réside à l’intérieur ou à l’extérieur, puisqu’il est clair que
d’autres vivent à l’étranger mais défendent leur patrie.
Oui, mesdames et messieurs, il ne s’agit ni d’un
conflit entre opposition et partisans, ni même d’un simple combat entre
une armée et des gangs d’assassins. Aujourd’hui, nous sommes en état de
guerre dans tous les sens de ce terme. Nous nous défendons contre une
agression féroce, un nouveau genre de guerre plus dangereuse et plus
meurtrière que les guerres conventionnelles, car elle n’utilise pas ses
propres outils pour nous battre, mais nous utilise pour arriver à ses
fins…Elle cible la Syrie à travers une poignée de Syriens et de très
nombreux étrangers, et c’est malheureusement grâce à la coopération
consentie par certains des nôtres qu’elle espère nous pousser à
déraciner nos arbres et à démolir nos fondations. Une telle guerre exige
de nous de défendre la patrie tout en poursuivant la voie des réformes,
même si elles ne peuvent probablement pas changer grand-chose à la
réalité de cette guerre. Il n’en demeure pas moins qu’elles pourraient
nous fortifier et renforcer notre unité et notre immunité. Certains
pensent que cette solution par les réformes serait l’unique solution de
nos problèmes. Non… c’est un facteur important, mais pas la seule
solution.
En effet, la réforme sans la sécurité est comme la
sécurité sans la réforme. L’une ne peut réussir sans le concours de
l’autre. C’est ce que nous avons déjà déclaré et que nous continuons à
dire… Ceux qui ne cessent de répéter que la Syrie a choisi « la solution
sécuritaire » n’entendent ni ne voient ! Nous avons maintes et maintes
fois répété : solution politique d’une main, éradication du terrorisme
de l’autre main. À ceux qui tentent d’inverser la situation par ce
prétexte, nous demandons : lorsqu’une personne résiste à une agression,
diriez-vous qu’elle s’est défendue ou bien qu’elle a choisi une solution
sécuritaire ? Pourquoi parler de « solution sécuritaire » lorsqu’un
État défend le peuple et que le peuple défend la patrie ? N’importe qui,
dans ce cas, serait considéré comme ayant opté pour sa légitime
défense, non pour une situation sécuritaire ! Nous, nous n’avons pas
opté pour la guerre. La guerre a été imposée à la Syrie. Par conséquent,
lorsque l’État défend le peuple et que nous nous défendons tous, aucune
personne raisonnable ne devrait continuer à dire que nous avons fait un
choix sécuritaire. La défense de la patrie est un devoir et le seul
choix possible. Le fait que nous ayons accepté une « solution
politique » n’implique nullement que nous devrions cesser de nous
défendre, tout comme il suppose un partenaire qui accepte cette solution
et qui est disposé au dialogue.
Nous n’avons jamais refusé la « solution politique ».
Nous l’avons adoptée depuis le premier jour sur la base fondamentale du
dialogue. Nous avons tendu la main à toute personne porteuse d’un
projet politique qui pousserait la Syrie à aller de l’avant. Mais avec
qui dialoguer ? Avec les dépositaires de la pensée extrémiste qu’ils
n’expriment que par le langage du sang, du meurtre et de la terreur ?
Avec des gangs télécommandés de l’étranger ? Avec ceux qui suivent
l’étranger et exécutent ses ordres ? L’étranger ordonne de refuser le
dialogue national parce que ses dirigeants savent qu’il ferait échouer
tous leurs plans échafaudés pour détruire de la Syrie, d’autant plus que
certains dirigeants de pays de la région ont bien compris que si la
Syrie sortait de « sa crise », leur avenir politique serait sérieusement
compromis, maintenant qu’ils se sont noyés et ont noyé leurs peuples
dans les mensonges et ont gaspillé leurs richesses pour soutenir le
terrorisme, maintenant qu’ils ne peuvent justifier leur politique
d’agression et qu’ils se sont compromis dans le crime, le meurtre, et
l’effusion du sang des innocents. Et enfin, devons nous dialoguer avec
des pantins façonnés par l’Occident pour tenir le rôle qu’il leur a
distribué et réciter les textes qu’il leur a dictés ? Si nous devons
dialoguer, autant dialoguer avec l’original plutôt qu’avec sa copie, non
avec celui qu’il a créé de toutes pièces pour l’exhiber sur les scènes
du monde entier. Autant dialoguer avec le maître, plutôt qu’avec
l’esclave !
C’est l’Occident, descendant du colonialisme et
premier détenteur du sceau des divisions politiques et des rivalités
sectaires odieuses, qui a fermé la porte du dialogue, pas nous ! Ceci,
parce qu’il a pris l’habitude de donner des ordres et que nous nous
sommes habitués à la souveraineté, à l’indépendance, et au libre
arbitre. Nous ne changerons pas ! Dès lors, comment pourrait-il
dialoguer avec nous ? Et pourquoi le ferait-il ? Par conséquent, celui
qui se contente de parler d’une « solution politique » en négligeant ces
réalités, soit les ignore, soit est complice et sacrifie sa patrie et
ses concitoyens pour nourrir les criminels qui se tiennent derrière eux.
Il vend son peuple et le sang de ceux qui sont tombés pour la patrie.
C’est ce que nous ne permettrons pas !
Certains parlent d’une solution politique sans parler
de l’éradication du terrorisme, et inversement. Ceux-là manquent de
précisions, car la solution ne peut être que globale et concerner
plusieurs « axes » : le politique, la lutte contre le terrorisme, et le
social. Ce troisième axe s’est révélé être d’une grande importance, ne
serait-ce qu’en tirant les conclusions des « modèles » observés à Homs
et à Deraa, où nous avons vu la situation s’améliorer de façon
spectaculaire du fait de cette « solution sociale ». Ainsi, des
personnes d’une moralité certaine, armés de leurs seuls sentiments
d’appartenance nationale et de patriotisme, ont pris l’initiative de
servir d’intermédiaire entre l’État, certains insurgés dupés, et même
des terroristes. Ils sont arrivés à des résultats tangibles que nous
avons tous pu vérifier sur le terrain. Ces citoyens n’étaient affiliés à
aucun parti, n’avaient pas de programme politique, mis à part leur
sentiment national. Ce genre d’initiative est de la plus haute
importance, surtout que n’importe quelle crise dans n’importe quel pays
peut s’aggraver… Il faut toujours revenir aux racines sociales. Je salue
toutes ces personnes qui ont merveilleusement travaillé pour le salut
de la patrie, chacune donnant le meilleur de ce qu’elle peut donner.
J’en connais certaines que j’ai rencontrées, et d’autres dont j’ai
entendu parler. Il y a des soldats inconnus… Nous les saluons tous, et
nous leur disons que nous comptons beaucoup sur leurs initiatives.
Ce qui précède pourrait laisser à penser que nous ne
voyons personne avec qui dialoguer. Ce n’est pas vrai ! Malgré tout,
nous sommes toujours prêts au dialogue et nous continuerons toujours à
tendre la main pour inviter au dialogue… Nous dialoguerons avec ceux qui
s’opposent à notre politique, tant qu’ils ne portent pas atteinte aux
principes nationaux fondamentaux… Nous dialoguerons avec les partis et
les individus, tant qu’ils ne se vendent pas aux forces étrangères… Nous
dialoguerons avec ceux qui déposeront les armes, pour que l’authentique
sang syrien recoule dans leurs veines… Nous resterons les partenaires
vrais et sincères de chaque citoyen patriote honnête, noblement et
jalousement attaché à la Syrie, à ses intérêts, à sa sécurité et à son
indépendance.
Partant de là et de nos « constantes de principe » ; à
savoir, la souveraineté de l’État, l’indépendance de sa décision, les
principes et objectifs de la Charte des Nations Unies, le Droit
international ; lesquels confirment tous la souveraineté,
l’indépendance, l’intégrité territoriale des États, ainsi que la
non-ingérence dans leurs affaires internes. Et, étant donné que nous
sommes convaincus de la nécessité du dialogue entre les enfants de la
Syrie, sous direction syrienne, pour rétablir la sécurité et la
stabilité politique ; la « solution politique en Syrie » se fera comme
suit :
Première étape
1. Les États concernés, régionaux et internationaux, s’engagent à cesser de financer, armer, et héberger les combattants armés ;
parallèlement à l’arrêt des opérations terroristes de ces derniers.
Ceci, facilitera le retour des Syriens déplacés vers les lieux de leur
résidence d’origine, dans le calme et la sécurité. Ce n’est qu’ensuite
que nos forces armées mettront fin à leurs opérations militaires, tout
en se réservant le droit de riposter au cas où la sécurité de la patrie,
des citoyens, des entreprises publiques et privées, serait menacée de
n’importe quelle attaque.
2. Trouver une procédure pour s’assurer que toutes les parties respectent le précédent engagement avec, en particulier, le contrôle des frontières.
3. Le gouvernement en exercice se charge d’initier directement les prises de contact avec toutes les catégories de la société syrienne, les partis, et les organisations pour permettre les échanges et préparer à une « Conférence de dialogue national », à laquelle participeront toutes les forces extérieures et intérieures, désireuses de trouver une solution en Syrie.
2. Trouver une procédure pour s’assurer que toutes les parties respectent le précédent engagement avec, en particulier, le contrôle des frontières.
3. Le gouvernement en exercice se charge d’initier directement les prises de contact avec toutes les catégories de la société syrienne, les partis, et les organisations pour permettre les échanges et préparer à une « Conférence de dialogue national », à laquelle participeront toutes les forces extérieures et intérieures, désireuses de trouver une solution en Syrie.
Deuxième étape
1. Le gouvernement en exercice
invite à tenir une conférence de dialogue national et global, pour
décider d’une « Charte nationale » qui affirme la souveraineté et
l’intégrité territoriale de la Syrie, le rejet de toute
ingérence dans ses Affaires, ainsi que le renoncement au terrorisme et à
la violence sous toutes ses formes. C’est cette charte qui tracera
l’avenir politique de la Syrie et qui dessinera le système
constitutionnel et judiciaire, les caractéristiques politiques et
économiques, et les projets de lois issus du consensus, concernant les
partis, les élections, l’administration locale etc.
2. La charte devra être soumise à référendum national.
3. Elle sera suivie de la
formation d’un gouvernement élargi à toutes les composantes de la
société syrienne, chargé de la mise en œuvre des dispositions de la
« Charte nationale ».
4. Organisation d’un référendum sur la Constitution.
Après son adoption, le gouvernement élargi adoptera les lois consensuelles issues de la « Conférence du dialogue national » conformément à la nouvelle constitution, dont celles portant sur loi électorale qui permettra de tenir de nouvelles élections législatives. Ceci dit, tout ce qui concerne la Constitution et les lois pourrait être précédé du conditionnel « si », autrement dit en cas d’accord lors de la « Conférence du dialogue national », une conférence permettra de débattre des nouvelles lois ou de la nouvelle constitution ; le gouvernement travaillant à sa visibilité.
Après son adoption, le gouvernement élargi adoptera les lois consensuelles issues de la « Conférence du dialogue national » conformément à la nouvelle constitution, dont celles portant sur loi électorale qui permettra de tenir de nouvelles élections législatives. Ceci dit, tout ce qui concerne la Constitution et les lois pourrait être précédé du conditionnel « si », autrement dit en cas d’accord lors de la « Conférence du dialogue national », une conférence permettra de débattre des nouvelles lois ou de la nouvelle constitution ; le gouvernement travaillant à sa visibilité.
Troisième étape
1. Formation d’un nouveau gouvernement conformément à la Constitution adoptée selon les modalités précédentes.
2. Tenue d’une « Conférence de Réconciliation Nationale »,
et déclaration d’une amnistie générale pour ceux qui ont été
emprisonnés en raison des événements, avec maintien de leurs Droits
civils.
3. Travaux préparatoires pour la
réhabilitation des infrastructures, la reconstruction, et
l’indemnisation des citoyens pour les dommages subis du fait des
événements.
Concernant l’amnistie générale, elle se fera en effet
avec la conservation des droits civils, car l’État a le droit
d’accorder la grâce dans le domaine du Droit public, alors qu’il ne
dispose pas de cette possibilité dans le domaine du Droit des personnes…
Je pense que lorsque nous serons arrivés à ce stade, il faudra que le
pardon soit l’affaire de tous, non seulement par amnistie de l’État. Ce
n’est qu’alors que nous parviendrons pratiquement à la « Réconciliation
nationale », tout un chacun ayant pardonné à tous !
Telles sont les principales caractéristiques de la
solution politique telle que nous la concevons. Il s’agit de têtes de
chapitres qu’il faudra étayer et approfondir. Le gouvernement aura à
gérer cette « vision » et à en rédiger les détails, sous forme d’une
« initiative » qu’il présentera dans quelques jours. Par la suite, les
choses devraient suivre leur cours selon les étapes précédemment
mentionnées.
Maintenant, remettons chaque sujet dans son contexte,
car nous vivons à l’ère de la falsification et des interprétations
erronées. Nous n’avons pas falsifié. Mais étant donné que telle est la
tendance générale du moment, tâchons d’éviter les quiproquos :
1. Concernant notre vision de la solution, certains
pourraient s’inquiéter en la considérant comme un recul du point de vue
sécuritaire. Je vous rassure tous. La lutte contre le terrorisme ne
s’arrêtera pas tant qu’il restera un seul terroriste en Syrie. Ce que
nous avons commencé, nous continuerons à le faire, et cette initiative
n’impliquera aucune
complaisance dans notre lutte contre le terrorisme. Au contraire, plus
nous progresserons dans notre lutte, plus les chances de succès de notre
vision augmenteront.
2. La vision, ou l’initiative - quel que soit le nom
qu’on lui donnera - s’adresse à tous ceux qui veulent le dialogue et une
solution politique, dans un proche avenir, en Syrie. Elle ne s’adresse
pas à ceux qui les refusent. Sachant que, dès aujourd’hui, nous allons
entendre beaucoup de commentaires exprimant son rejet de la part de ceux
que vous commencez à bien connaître. D’avance, et pour qu’ils ne
perdent pas leur temps, nous leur disons : pourquoi refusez-vous quelque
chose qui, fondamentalement, ne vous est pas adressé ?
3. Toute initiative qui pourrait venir d’une autre
partie, personnalité, ou État devra se fonder sur la « vision
syrienne » ; ce qui signifie qu’il n’y a aucune initiative qui puisse
remplacer ce que nous préconisons comme solution en Syrie. Plus
clairement encore : n’importe quelle autre initiative pourra
éventuellement aider les Syriens en ce qu’ils ont eux-mêmes décidé, mais
en aucune façon elle ne pourra la remplacer. Maintenant que le
gouvernement syrien a exposé ses idées, toute initiative étrangère devra
se fonder sur ces mêmes idées à partir du moment où elle pourrait aider
à les concrétiser. Il est donc inutile que nous perdions notre temps et
celui des autres par des initiatives éloignées de ce contexte.
En même temps, si nous nous demandions comment les
initiatives étrangères pourraient-elles nous aider ? Nous dirions que ce
serait sur deux axes : l’axe de l’action politique, et l’axe de la
lutte contre le terrorisme. Pour le premier, nous n’avons pas besoin
d’aide. Nous Syriens, sommes capables d’intégrer une opération
politique. En pratique, celui qui voudrait sérieusement, efficacement,
et honnêtement aider la Syrie, devrait se concentrer sur les moyens
susceptibles d’arrêter le trafic de combattants armés et d’argent à
travers ses frontières. Ceci est un message à tous ceux qui travaillent
de l’extérieur, pour qu’ils sachent sur quoi réfléchir. Nous ne
souhaitons pas qu’on vienne en Syrie pour nous dire comment mener notre
opération politique… Un pays millénaire sait gérer ses affaires.
4. Si nous acceptons des initiatives étrangères, cela
ne signifie absolument pas que nous acceptons une interprétation
incompatible avec notre vision. Nous n’acceptons aucune interprétation
qui ne sert les intérêts syriens. Ce qui m’amène à parler de
« l’Initiative de Genève » approuvée mais comportant un article obscur,
celui relatif au « gouvernement de transition ». Cet article n’est
évidemment pas clair pour la simple raison que lorsque nous parlons de
transition, il faudrait savoir répondre à la question : transiter d’où
vers où ? Transiter de quoi vers quoi ? Serait-ce par exemple :
Transiter d’un pays indépendant vers un pays occupé ? Ou alors,
transiter d’un pays doté d’un État vers un pays sans État, où règne le
chaos ? Finalement, devrions- nous nous passer de notre pouvoir de
décider, pour le confier aux bons soins des étrangers ?
Bien sûr, nos adversaires voudraient voir ces trois
dernières transitions réunies. Pour nous, les conditions actuelles font
qu’un tel flou nous ferait transiter de la stabilité vers l’instabilité.
Toute autre interprétation ne nous concerne pas. Ceci dit, dans les
conditions normales, une transition suppose d’aller du moins bien vers
le mieux et se fait dans le cadre de la Constitution… C’est ce que nous
faisons et en ce qui nous concerne, nos idées sont notre « période
transitionnelle » à nous !
5. À chaque fois que nous avons accepté une
initiative, nous avons considéré qu’elle respectait la souveraineté et
la décision du peuple car, effectivement, toutes celles avec lesquelles
nous avons eu à faire contenaient ces deux principes en préambule.
Ainsi, les points sur lesquelles s’accorde l’intérieur ou l’extérieur
doivent être de la décision du peuple syrien. Même la « Charte
nationale » issue de la « Conférence du dialogue national » ne passera
pas sans référendum. Il devrait y avoir consultation référendaire pour
tous les problèmes, surtout en ces circonstances difficiles. Nous
l’avons dit à tous ceux que nous avons rencontrés. Toute idée ou sujet
qui nous vient de l’intérieur ou de l’extérieur doit être soumise à
référendum, et non seulement approuvée par le président, le
gouvernement, le dialogue, ou autres. Cela nous garantirait de n’agir
qu’avec l’approbation du peuple et dans l’intérêt de la patrie. Si nous
tenons compte de ce principe clair et simple à la fois, alors tous ceux
qui vont et viennent en Syrie sauront que la Syrie accepte le conseil et
refuse le diktat, accepte l’aide et refuse la tyrannie.
Par conséquent, tout ce que vous avez entendu ou
entendrez comme idées, opinions, initiatives et déclarations par des
médias ou des responsables, ne nous intéresse pas tant qu’ils
continueront à user de leur « terminologie printanière », d’ailleurs
comparable à des bulles de savon qui finissent par éclater… Toutes les
explications sur n’importe quel sujet qui ne tiennent pas compte de la
souveraineté de la Syrie, restent du domaine des chimères. Ils peuvent
toujours rêver et déambuler dans leur monde imaginaire, mais ils ne
peuvent nous amener à vivre dans leur monde. Nous ne prendrons aucune
initiative, nous ne déciderons d’aucune action, qui ne seraient fondées
sur la réalité syrienne et la volonté du peuple.
Mes sœurs et mes frères, la patrie est indépassable,
la Syrie est indépassable, c’est par l’initiative que nous la
fortifions, c’est pour chaque grain de sa terre que nous la défendons.
Le Syrien respire la tolérance et l’indulgence, mais la dignité
nationale coule dans ses veines, si bien que la grande majorité des
Syriens se sont dressés contre le terrorisme. Il y a ceux qui ont
travaillé à fournir de précieux renseignements aux autorités
compétentes, leur permettant de contrecarrer des opérations terroristes
prévues contre les citoyens… Il y a ceux qui ont refusé de les
accueillir et qui leur ont tenu tête, au risque de leur vie… Il y a ceux
qui se sont battus au coude à coude avec nos forces armées pour
défendre les villes, les quartiers et les infrastructures. Les exemples
sont pléthores… Celui qui me vient à l’esprit s’est passé à l’extrême
nord syrien dans le gouvernorat d’Hassaké et à Ras el-Ein plus
précisément. Les jeunes de ce petit village l’ont défendu pendant
plusieurs jours contre les attaques répétées de terroristes venus par la
frontière turque toute proche, avant de finir par les vaincre. Je les
salue. D’autres se sont impliqués dans des initiatives de réconciliation
au niveau local et national, coupant ainsi la route aux terroristes et
empêchant l’escalade des violences par le dialogue et l’esprit de
solidarité.
Ces citoyens ont témoigné d’une conscience profonde, à
savoir que la sécurité souhaitée ne passe ni pas par la neutralité et
l’attentisme, ni par la fuite en avant, ni par la soumission servile
devant l’étranger. Lorsque notre patrie va mal, nous tous allons mal. La
patrie n’appartient pas seulement à ceux qui l’habitent, mais à ceux
qui la défendent. La patrie n’appartient pas à ceux qui ont grandi sous
son ombre et profité de ses bienfaits pour disparaitre quand elle
appelle. La patrie appartient à tous ceux qui ont répondu à son appel…
même à ceux qui ont failli dans de nombreuses circonstances, mais qui se
sont ressaisis quand elle a été durement frappée et, quelle que soit
leur appartenance, se sont levés avec tous les autres disant : le moment
de l’offrande est arrivé. Ils ont alors donné sans compter.
Certains sont tombés sur le champ d’honneur. C’est
leur sang qui a démasqué le « faux printemps » et sauvé le peuple des
« supercheries » destinées, dès le début des événements, à le frapper du
pire. C’est leur sang qui a vaincu ce que l’Occident a faussement
qualifié de printemps, mais qui a brûlé de son feu haineux et aveugle
tout ce qu’il a pu atteindre par son sectarisme odieux et sa volonté
d’une partition détestable. Ce ne fut que le printemps de ceux qui l’ont
planifié et ont tenté de l’exécuter. Mais le voilà qui échoue, et que
c’est justement le sang de ses martyrs qui a protégé et qui continuera
de protéger la patrie et la région. C’est ce sang versé qui préservera
l’intégrité de notre territoire, consacrera notre union dans la
diversité, purifiera nos sociétés de la traitrise et de la trahison, et
empêchera la décadence morale et humaine de notre civilisation pour les
siècles et les générations futures. Telle est la plus importante et la
plus puissante des victoires de la patrie, laquelle n’oubliera pas ceux
qui se sont sacrifiés pour sa victoire. C’est parce que la patrie est un
droit qu’elle restituera à chacun ce qui lui revient de droit.
Je rends hommage aux hommes les plus méritants des
amis du droit, les hommes de l’Armée arabe syrienne. J’adresse mes
salutations à nos courageux officiers et soldats qui par la sueur et le
sang donnent sans compter pour la Syrie, priorité de toutes leurs
priorités. J’adresse mes salutations à nos forces armées qui combattent
la plus féroce des guerres, déterminées à éradiquer jusqu’au dernier des
terroristes pour rétablir la paix et la sécurité à toute la patrie et à
tous ces citoyens. Mais, nos forces armées qui se sont illustrées par
leur ténacité, leur cohésion et leur patriotisme ne sont que le reflet
de la ténacité et de l’unité de notre peuple ; elles ont veillé pour
conserver sa sécurité et sa dignité ; il les a soutenu tout autant.
Alors, gloire à chaque soldat tombé pour défendre le sol de la patrie,
et gloire à chaque soldat qui reprendra les armes d’un soldat tombé pour
accomplir ce qu’il n’a pu terminer.
Et, sincères salutations à chaque citoyen qui, à sa
manière et selon ses moyens, a fait son devoir en soutenant nos forces
armées. Ceux-là sont la fierté et la dignité de la Syrie. L’Histoire
retiendra leurs noms en lettres de lumière et de feu, car ce sont eux
qui l’écrivent avec leur sang et leur courage. Ils sont et resteront
les équivalents de notre Armée et les Défenseurs de notre patrie, au
côté des « Houmatal’dyari ».
Mes sœurs et mes frères… je sais comme vous savez que
ce que le pays traverse est difficile et douloureux. Je partage les
sentiments d’une majorité du peuple syrien confronté à la perte d’êtres
chers, car la haine a touché tout le monde et les cercueils des martyrs
innocents ont endeuillé de nombreux foyers, dont le mien, parce que je
fais partie de ce peuple et que j’en ferai toujours partie ; les postes
étant éphémères, mais la patrie éternelle ! Quant aux larmes des mères
affligées par la perte de leurs enfants innocents, elles se verseront
pour la paix de leurs âmes immortelles, mais se déverseront en une
véritable damnation sur les criminels assassins qui ont volé le sourire
de nos enfants, avant de tenter de voler leur avenir dans un pays fort,
paisible et stable.
La Syrie restera telle vous l’avez connue et, si Dieu
le veut, elle reviendra plus forte qu’elle ne l’a jamais été. Il ne
faut donc pas renoncer à nos principes. Ceux qui ont parié sur
l’affaiblissement de la Syrie pour qu’elle oublie son Golan et ses
territoires occupés sont dans l’illusion. Car le Golan est à nous, et la
cause palestinienne est et restera la nôtre ; cette Palestine pour
laquelle nous avons donné le meilleur de nous- mêmes… du sang et des
martyrs !
Nous continuerons à soutenir la Résistance contre la
coalition de ses ennemis. Car, la résistance est « la voie », non les
individus. La résistance est état d’esprit et pratique, non concessions
et opportunisme. Et le peuple et l’Etat qui, pendant des décennies, ont
assumé la lourde charge de leur soutien à la juste cause du peuple
palestinien, en dépit de toute sorte de défis, de pressions, de menaces,
et du prix élevé payé par chaque citoyen syrien, ne peuvent modifier
leur position à l’égard de leurs frères palestiniens, et pour quelles
que raisons que ce soient !
Ainsi, la tentative poussant à compromettre les
Palestiniens dans les événements syriens n’a qu’un seul but, celui de ne
plus orienter la boussole vers le véritable ennemi. Toutes ces
tentatives sont vouées à l’échec avant même de commencer. Le Palestinien
en Syrie fait son devoir envers sa seconde patrie comme tout Syrien. Et
nous, État et peuple syriens, assumons la responsabilité de faire notre
devoir à l’égard des Palestiniens, comme nous le ferions pour tout
Syrien. Je rends hommage à tous les nobles palestiniens qui ont respecté
notre pacte, ont pris acte de nos prises de position avec toute la
compréhension nécessaire, ont fraternisé avec leurs frères syriens par
le sang et le destin sans jamais considérer la Syrie comme un hôtel de
loisirs qu’on quitterait au gré des circonstances !
Mes sœurs et mes frères, malgré tout ce qui a été
planifié contre la Syrie et tout ce que nous avons subi de la part des
proches avant les moins proches, ils ne réussiront pas à modifier ce qui
nous habite de fort, de solide et d’inébranlable lorsqu’il s’agit du
patriotisme qui coule dans nos veines… lorsqu’il s’agit de la Syrie,
plus précieuse que tout le reste. La résistance, dont vous avez fait
preuve depuis près de deux années face à tout ce qui nous est arrivé,
dit au Monde que la Syrie est réfractaire à l’effondrement, que son
peuple est récalcitrant à la soumission et à l’humiliation, et que la
résistance et la relève du défi sont ancrées dans le corps syrien. Nous
en héritons génération après génération. Nous avons toujours été ainsi
et le resterons. Main dans la main, et en dépit de nos blessures, nous
emmènerons et marcherons avec la Syrie vers un meilleur et plus bel
avenir… Nous emmènerons et marcherons avec la Syrie… Nous irons de
l’avant sans nous laisser intimider par leurs armements, ni nous laisser
terroriser par leur haine, parce que nous sommes du côté du juste et
que Dieu est toujours et à jamais avec la Justice !
Je vous remercie.
Dr Bachar al-Assad
Président de la République arabe syrienne
06/01/2013
Président de la République arabe syrienne
06/01/2013
الخطاب الكامل للسيد الرئيس بشار الأسد 6 1 2013
Transcription et traduction : Mouna Alno-Nakhal
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