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Sunday, March 24, 2013

Tunisie: Un Président, trop dépensier, pour un Etat qui crève la dalle




 
24-03-2013 : Tunis : Haro sur un Président, trop dépensier, pour un Etat qui crève la dalle.
AfricanManager
Certains chiffres du budget de l’Etat pour l’année 2013 prennent une autre dimension, à la vue de tout ce que dépense le nouveau gouvernement tunisien en efforts, pour essayer de juguler les effets des hausses incessantes des prix. La première remarque est que le salaire mensuel du président transitoire tunisien (30.000 DT), représente plus ou moins, cent fois le Smig tunisien (+ou – 400 DT) et représente dix fois le salaire d’un haut cadre tunisien (+ ou moins 1000 DT). Cela, en ayant à l’esprit le fait que les 30 mille DT à vie de Moncef Marzouki, ne comprennent pas ses autres frais, comme la nourriture, les habits et autres. Ces derniers sont à la charge de l’institution de la Présidence. En référence à un classement que nous avions déjà fait, en novembre dernier, le salaire de Moncef Marzouki approche aisément celui du dirigeant de l’un des plus grands groupes tunisiens, Abdelwaheb Ayeds de Poulina. Dans l’absolu, Moncef Marzouki pourrait ainsi être le 10ème plus grand salaire de la Tunisie. La seconde remarque, c’est que le budget alloué aux dépenses de la présidence de la République tunisienne et le président transitoire, a été augmenté de 7,3 % et passait ainsi de 63,346 MDT en 2012 à 73,383 MDT. L’inflation, pour les salaires de Monsieur Tout-Le-Monde en Tunisie, avait fini l’année 2012 avec le chiffre de 5,9 % après les 3,5 % de 2011, et tout cela, au regard d’un salaire moyen qui n’a été augmenté que de 4 à 5 % pour cette année 2013. Cela emmène à dire que le budget de la présidence de la République a été augmenté, plus fort que l’inflation s’il y a lieu de couvrir et plus fort que l’augmentation des salaires, s’il y a lieu à comparer, comme cela devrait se faire dans une démocratie et à plus forte raison dans un pays qui s’endette pour pouvoir continuer à fonctionner.
- Combien coûte Moncef Marzouki à son peuple ?
A voir de plus près les chiffres du budget de la présidence de cette République transitoire, on s’aperçoit que le budget 2013 lui avait accordé une enveloppe totale de dépenses courantes, de 15,52 MDT. Cette enveloppe comprend 3,5 MDT en frais de déplacements à l’étranger, 2,5 MDT en frais de réception, 2,5 MDT en frais d’hébergement, 1,5 MDT en frais de costumes ou frais d’habillement, UN MILLION DT en frais de bouche ou frais de restauration, 2,52 MDT pour les carburants nécessaires à ses voitures et autres véhicules de déplacement, 370 mille DT pour les frais de la Steg et de la Sonede et 1,630 MDT en frais d’entretien. La majorité de ces frais s’inscrivaient en hausse par rapport à 2012. Par un simple petit calcul, on se rend compte que l’institution de la présidence de la République coûte au contribuable tunisien la somme mensuelle de 1,293 MDT. En y ajoutant les 3,1 MDT de primes dites de souveraineté qui couvrent les salaires de Moncef Marzouki et de son cabinet, on se rend compte que le président transitoire et son institution reviennent au contribuable tunisien, à hauteur de plus de 1,556 MDT par mois. Tout cela, alors que le pays croule sous les dettes, internes et extérieures, que le chômage engloutit presque 17 % de la population active. Des chiffres qui donnent la chair de poule et qui frisent l’indécence !
- Un président fortement voyageur, sans contrepartie.
Elu président de la République par 7.000 voix seulement, Moncef Marzouki, homme de droit et homme de gauche, s’il fallait le classer politiquement, se devait d’être l’exemple à suivre pour un peuple qui sortait d’une Révolution qui a surtout remis en cause la valeur du travail et qui a laissé, derrière tous ses dérapage, une économie à bout de souffle. Il se devait aussi d’être l’exemple à suivre en matière de travail. Au contraire, il a été classé parmi les premiers chefs d’Etat africains à s’occuper le moins de son peuple en passant le plus clair de son temps sur les réseaux sociaux et à se distraire sur Internet. Il se devait d’être l’exemple, en matière de recherche de nouvelles opportunités pour l’économie de son pays. Les Tunisiens le voient, ces derniers temps, plus en voyage, qu’à s’occuper des problèmes du chômage, des IDE, à faire plus de tourisme qu’il ne s’occupe à en apporter pour l’économie tunisienne. On a essayé de connaître le nombre de ses voyages à l’étranger, mais personne dans son cabinet ne semble savoir ou vouloir savoir ce chiffre. Ce que l’on sait, c’est que Monsieur le président se déplace à bord d’un avion de type CRJ de confort et que son heure de vol, y compris les périodes de parking, coûte 13.000 DT au contribuable tunisien. Son denier voyage en Allemagne ne semble rien avoir rapporté à l’économie de son pays, sauf les déclarations de bonnes intentions et les signatures d’accords de coopération, non avec le puissant patronat allemand, mais avec des structures de coopération qui ont déjà des antennes en Tunisie. Une pléiade d’hommes d’affaires l’accompagnait dans ce voyage et même la femme du policier mort lors des évènements de Chokri Belaïd, nous dit-on de source non confirmée. Mais point d’annonce d’un projet industriel propre à créer des emplois.
Il est vrai qu’un président de la République représente l’image de tout un pays et qu’il serait indécent de vouloir le traiter comme un Tunisien normal, dans ses frais de bouche, dans son train de vie et toute l’aura qui doit accompagner un chef d’Etat. Il est vrai aussi, cependant, qu’un chef d’Etat se doit aussi, lui-même, de rationaliser ses dépenses en fonction de l’état de l’économie du pays dont il a la responsabilité. Rien qu’en frais de bouche, la présidence a demandé et reçu une augmentation de 50 mille DT, alors que des familles entières, en dehors du Palais, souffre famine et misère !
Khaled Boumiza.

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