Search This Blog

Sunday, March 30, 2008

PALESTINE

"Rien ne ressemble à notre pays"

C'est ainsi que les réfugiés palestiniens du camp de Ayn el-Helwé, à Saïda, ont célébré la journée de la terre, le samedi 29 mars, en inaugurant une exposition de photos et dessins, dans la salle d'exposition de la municipalité de Saïda.

Plusieurs associations civiles du camp avaient décidé de travailler, main dans la main, pour célébrer la 60ème commémoration de la Nakba. Plusieurs activités sont prévues pendant toute cette année. L'une d'elles, la célébration de la Journée de la terre (30 mars) et la commémoration de cette journée au cours de laquelle les Palestiniens de 48 se sont soulevés en 1976 pour défendre leurs terres et leur terre, s'est déroulée à l'extérieur du camp de Ayn El-Helwé, à Saïda même, dans le but de briser le blocus matériel et moral qui enserre le camp depuis plusieurs années.

Une dizaine d'associations civiles du camp ont décidé d'exposer les photos de Makbula Nassar, palestinienne de Galilée, qui prend en photo les villages ou ce qui en reste, des régions de Safad et de Galilée, principaux lieux d'origine des réfugiés du Liban et de Syrie.

D'ailleurs, le travail de Makbula Nassar a commencé lorsque des réfugiés du camp de Ayn El-Hewlé et d'ailleurs lui avait demandé, lors d'une rencontre inter-palestinienne, de leur décrire leurs villages. C'est ce qu'explique d'ailleurs la photographe de 'Arraba al-Batouf, village de Galilée, enserré par les colonies sionistes, qui, après plusieurs années de travail, a pu réunir des centaines de photos, la plupart visibles sur le site www.palestineremembered.com.
Le rôle des Palestiniens de 48 est essentiel, pour Makbula, pour rattacher les réfugiés des camps palestiniens et de l'exil à leurs villages et régions d'origine, et pour leur faire connaître leur pays, après toutes ces années d'exil forcé. Il est inutile de passer par des intermédiaires, même si les ONGs européennes souhaitent que des associations israéliennes s'insèrent dans ce travail de "mémoire".

Pour les associations civiles de Ayn El-Helwé, elles se débrouilleront toutes seules, sans l'aide ou l'intermédiaire des ONGs qui gravitent autour d'elles.
C'est ainsi donc que l'exposition de photos prises par Makbula Nassar, sur plus d'une douzaine de villages, des régions de 'Akka et de Safad, a été inaugurée par le représentant du maire de Saïda et le représentant des associations civiles palestiniennes.

Aux côtés des photos des villages palestiniens, détruits ou semi-détruits, les dessins des enfants fréquentant les centres d'activités ou d'apprentissage para-scolaire, ont illustré la manière dont les enfants voient leurs villages, leurs villes ou leur pays.

En effet, depuis plus d'un mois, plusieurs centres d'apprentissage (handicapés, échec scolaire, écoles spécialisées) et plusieurs centres d'activités para-scolaires ont décidé de participer à l'exposition, en faisant travailler les enfants et les jeunes sur le thème : comment imagines-tu ton village, ta ville ou ton pays ? Chaque enfant devait ensuite noter son village ou sa ville d'origine ainsi que son âge.
Et le résultat fut des plus beaux!! Plus d'une centaine de dessins furent choisis, parmi les deux à trois cents dessins, pour être exposés aux côtés des photos de l'état actuel de ces villages, prises par l'oeil de Makbula Nassar. Même si les villages de ces enfants et jeunes n'avaient pas été photographiés, ils furent placés par zones régionales. Mais plusieurs enfants et adultes ont découvert, avec grand plaisir et émotion, leurs villages de Hittin et de Akbara (région de Safad), d'al-Zeeb (région de 'Akka), par exemple. Et l'exposition fut aussi l'occasion pour les adultes enthousiastes d'amener les photos qu'ils possédaient, anciennes ou prises sur internet, et les intégrer à l'exposition.

C'est ainsi d'ailleurs que la photo d'un vieux monsieur, originaire de 'Akbara et réfugié dans le camp, a été intégrée à l'exposition, sous la photo du village, avec la clef de sa maison, qu'il conserve encore et qu'il a prêtée.

L'exposition "Rien ne ressemble à mon pays" se poursuit jusqu'au lundi 1 avril et sera visitée par plusieurs écoles et centres para-scolaires du camp de Ayn el-Helwé et d'autres écoles de Saïda.

Les associations civiles palestiniennes du camp furent largement satisfaites de la première journée d'inauguration, et espèrent développer leur action commune, tout au long de cette année. Elles ont également décidé de développer tout un travail de formation en direction des enfants, des jeunes et des adultes, sur la Palestine actuelle, en liaison avec les associations civiles des Palestiniens de 48.
Comme celles-ci, elles ne veulent plus s'arrêter aux manifestations et sit-in, mais développer un véritable travail concret qui les rapprocherait du but, le retour au pays libéré.

Rim
30 mars 2008

IRAK: LA GUERRE PAR CEUX QUI LA FONT

La guerre, vue par ceux qui la font

Il y a des témoignages, comme ça, qui vous retournent l’esprit, et qui vous rendent automatiquement en colère, tant ces témoignages contiennent de force et de rage. Aujourd’hui, sur le site du journal the Washington Independent, on en tient un, de témoignage sur ce qui se passe réellement en Irak. Il est signé d’un ancien Marine aux bras couverts de tatouages, Jon Michael Turner, qui a servi au 3e Bataillon, des 8e Marines stationné dans la province d’Anbar, en 2006.

Dans un groupe surnommé la Kilo Compagny, devenue à Haditha la honte de l’armée américaine. La compagnie Kilo, responsable d’un second My Laï, dont on vous avait parlé ici-même. Cette même compagnie Kilo, il est vrai, était déjà présente au Vietnam. Notre homme est parti avec de sévères convictions : sur son bras droit, il a fait écrire en arabe avant de partir en opérations l’équivalent de "FuckYou". Depuis mars 2007, l’armée a interdit aux Marines d’en porter de tels, sous prétexte de ternir son image auprès de la population, nous dirions aussi pour empêcher les provocations faciles. C’est dire sa motivation de départ pour son affectation en Irak, à notre Marine. Il est en revenu abasourdi et écœuré par ce qu’il a vu et ce qu’on lui a demandé de faire. Et en témoigne aujourd’hui dans une interview absolument bouleversante.
Je vous demande instamment d’aller le visionner, et de l’écouter, ce témoignage. C’est l’un des rares qui a traversé la censure de l’armée américaine, qui contrôle encore tout ce que l’on peut savoir au sujet de cette guerre sans nom et sans visages. Avant-hier soir, sur France 2, on voyait encore une journaliste française bien courageuse se vêtir en femme irakienne et partir en reportage avec ses deux gardes du corps et son chauffeur, et qui expliquait qu’elle n’avait pas le droit de filmer les carnages après les explosions, "contrôlés par l’armée américaine," qui pendant ce temps explique au monde entier que le calme revient à Bagdad, cerné par des kilomètres de murs de béton. Difficile à partir de cette chape de plomb de censure de savoir ce qu’il en est exactement. Les djihadistes eux aussi font la chasse aux journalistes ou cherchent avant tout à les kidnapper contre rançon, l’armée américaine n’en veut pas sur place car cela peut nuire à son image de bienfaitrice du pays. Une image sacrément écornée par ce témoignage ravageur d’ancien Marine.
Cela commence par son premier mort. Un gars de forte corpulence sur lequel il a tiré alors qu’il sortait juste de sa maison devant ses amis et son père. Touché seulement, l’homme se met à crier à terre, empoignant presque les basques du soldat américain qui l’achève d’une autre balle en pleine tête. Deux ans plus tard, la photo de l’homme à la tête explosée est montrée par Turner lors de sa conférence de presse, qui précise que son capitaine le soir même l’a félicité, comme on félicite tout premier ennemi abattu dans l’armée américaine. Abattre un innocent est même récompensé de quatre jours de permission, précise Turner, mortifié.
Suivent d’autres exemples, comme cette scène qui dure de tirs intensifs à la mitrailleuse sur un minaret de mosquée, sans but précis et comme à la parade, ce que le règlement militaire américain interdit pourtant. Ou des dizaines de diapos sur des corps mutilés, dont la moitié d’un visage remonté sur le dessus d’un casque américain en kevlar, ou cette tête de gamin de 12 ans à moitié emportée par un éclat de shrapnel. Le musée des horreurs de la guerre, qui contient davantage de photos de victimes civiles innocentes que de clichés de combattants véritables. A la fin de la conférence de presse, un Turner retourné et scandalisé prend ses médailles, attachés à sa chemise, et les jette dans la salle en prononçant un "I Don’t Work For You No More" qui en dit long sur le traumatisme qu’il a reçu. L’homme est désormais un homme brisé. Et Turner de conclure par des regrets sincères et d’étonnantes excuses : "With that being said, that is my testimony,"dit il, "I wanted to say I am sorry for the hate and destruction I have inflicted on innocent people and others have inflicted on innocent people. At one point it was ok, but the reality is, it is not. ... I am sorry for the things I did. I am no longer the monster that I once was."
Si tout cela ne suffisait pas encore, on peut aussi visionner un terrifiant résumé fait par les correspondants de l’agence Reuters en Irak à l’occasion des cinq années de guerre. C’est ici et c’est tout aussi insoutenable, il vous faudra vous accrocher pour tout visionner. Ecoutez également l’interview de Samia Nakhoul, la courageuse responsable du bureau de Reuters à Bagdad. Effroyables images, celles qu’on n’a pas vues car censurées la plupart du temps. La guerre et les souffrances, et surtout ces enfants martyrisés. L’un d’entre eux en particulier, qui a perdu ses bras et ne laisse échapper qu’une seule larme. Horrible témoignage d’un carnage dont on peut se demander s’il avait été imaginé au départ ou soupesé dans la décision d’envahir l’Irak. Une responsable du bureau de Bagdad elle-même touchée par un attentat. Et qui le décrit, en journaliste modèle, à risquer sa vie pour nous faire comprendre quelque chose : cette guerre est une horreur sans nom. Ces images sont insoutenables, tout simplement. On peut aussi réécouter les témoignages d’un autre Marine indiquant sa participation au massacre d’Haditha de la compagnie Kilo. Fous furieux d’un attentat à la "roadside bomb", les Marines avaient massacré une famille complète en représailles. Seule une petite fille avait pu survivre : pour témoigner, car sinon on n’en aurait jamais rien su. La chape de plomb serait retombée. Celle de la propagande, toujours aussi prompte à minimiser ses bavures.
Parti en vaillant soldat patriote, l’homme était revenu en monstre de guerre. Cette guerre les fabrique à la pelle, car elle ne repose sur aucun argument valable, puisque l’origine en était un vaste mensonge. Tuer pour tuer, à faire des scores pour alimenter les chiffres des pertes "ennemies" histoire de faire passer la pilule des 4 000 soldats tués depuis 2003. Celui qui part combattre pense aller défendre des valeurs et contrer la montée d’un islamisme menaçant, il en revient brisé en s’étant aperçu qu’il n’avait fait que bosser pour Halliburton ou d’autres intérêts qui le dépassent. Il pensait tuer des combattants islamistes, il se retrouve à tuer de sang froid des civils, et à en être même récompensé. Cette guerre sans valeurs est un gigantesque gâchis humain, et des témoignages comme ceux de ce Marine permettent d’en prendre conscience un peu plus. Il en faudra encore combien pour qu’ici on comprenne qu’elle n’en valait pas la peine, et que Saddam Hussein n’aura été que le prétexte idéal à une telle mascarade ?
Cette guerre aujourd’hui présentée par W. Bush comme "une grande victoire" n’en est pas une. Un éditorial au vitriol, du New York Times, qui a lui aussi pourtant ardemment soutenu la guerre en Irak, titrait le 20 mars dernier "La mission n’est pas accomplie", pour bien signifier au président des Etats-Unis qu’il se trompe et qu’il s’est trompé, et qu’il a surtout beaucoup trompé son monde depuis 2001. Sur les armes de destruction massives, ignorées totalement dans ce discours, mais aussi sur la conduite des événements qui ont suivi la fin officielle du conflit. La thèse de sa"grande victoire stratégique" est sérieusement mise à mal par le journal. La rhétorique bushienne est mise en cause : alors que W. Bush parle comme source des maux des "anciennes troupes irakiennes qui ont enlevé leurs uniformes et se sont fondus dans le paysage pour combattre l’émergence d’un Irak libre", le journal répond que ce ne serait pas arrivé si l’envoyé présidentiel Paul Bremer III n’avait pas démantelé cette fameuse armée, charpente indispensable de toute l’administration du pays. Ou quand il annonce que le pays est sur le point de verser dans la guerre civile... alors que ses propres militaires, pour empêcher que cela ne se produise, lui réclamaient depuis des mois une autre approche du conflit que son gouvernement n’a jamais déniée prendre en compte ! Son second Dick Cheney pratiquant le lendemain la même méthode Coué, avec un "ça valait le coup de le faire" qui fait assez peu de cas des 4 000 tués et de plus des 30 000 blessés, dont beaucoup estropiés à vie dans des explosions de "roadside bomb".
Tout cela pour un bien piètre résultat : le pays ne fonctionne pas, il y a près de 5 millions de réfugiés irakiens qui ont quitté depuis le pays ou ont été déplacés et ne reviendront pas à leur point de départ. Des problèmes cruciaux subsistent qui ne sont toujours pas réglés : l’eau, l’électricité font cruellement défaut. Selon le NYT,"it was clear long ago that Mr. Bush had no plan for victory, only a plan for handing this mess to his successor. Americans need to choose a president with the vision to end this war as cleanly as possible". Ce n’est donc pas une victoire, loin s’en faut, et le successeur de W. Bush devra s’arranger pour dire au pays qu’il s’agit en réalité... d’une défaite, militaire (les insurgés ne baissent pas les armes cinq ans après la fin officielle du conflit, et la trêve décrétée est incertaine), mais aussi économique, le pétrole ayant augmenté dans des proportions assez ahurissantes depuis 2001. Une défaite morale aussi, les Américains, partis avec en tête la théorie du choc des civilisations censée contenir l’influence islamiste grandissante l’ayant renforcée avec cette conduite hasardeuse de guerre d’occupation.
AgoraVox

Friday, March 28, 2008

Objet : un désastre en gestation avancée

Les anti –guerre US lancent un cri d'alerte:

Attention aux fausses mobilisations, Attention à une attaque surprise contre l'Iran
Par Mobilisation Générale Anti-Guerre
Le 25 mars 2008
Planète non-violence


La menace d'une Guerre contre l'Iran s'accroît de jour en jour. Un sousmarin nucléaire US se dirige vers le Golfe Persique. Il est urgent de remobiliser toutes les forces anti-guerre partout dans le monde. Attention aux « fausses mobilisations » type « indépendance du Tibet », c'est l'écran de fumée qui cache la vraie menace, celle d'une Troisième Guerre Mondiale.
illustration copyright lesogres.info

Pour commémorer le cinquième anniversaire de l'attaque contre l'Irak et protester contre la guerre, des centaines de militants anti-guerre américains se sont rassemblés à San Francisco dimanche dernier. Ceux qui ont pris la parole ont lancé un cri d'alarme disant que le conflit risquait de s'étendre à toute la région, qu'une nouvelle guerre était imminente, et que la prophétie était entrain de se réaliser sous nos yeux. Le départ forcé de l'amiral William « Fox » Fallon – commandant en chef des forces US au Moyen Orient - qui a été décrit dans le magazine US Esquire - à qui il avait accordé une interview- comme l'homme qui faisait rempart contre une nouvelle guerre, le fait qu'il est été relevé de ses fonctions, préfigure un désastre en gestation avancée.

La rhétorique guerrière,mensongère de l'administration Bush, et la soumission des démocrates, alors qu'ils ont été élus pour agir contre la guerre en Irak, présagent mal de l'avenir. Il en va de même avec la tournée à l'étranger du présidentiable républicain McCain qui se conduit déjà en chef suprême des armées US, et a adopté des positions encore plus belliqueuses et pro sionistes que Bush en reconnaissant Jérusalem comme capitale d'Israël. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si McCain est le candidat préféré des israéliens, et si l'homme qui le suit comme sont ombre, le sénateur »indépendant » (ex démocrate) Joe Lieberman, est un pro sioniste. Ce dernier pousse à une attaque contre l'Iran, ayant fait voter par le Congrès une loi qui dispense le président US de l'accord du Congrès pour déclencher une guerre, alors que pour la guerre en Irak, Bush avait dû en obtenir l'accord.

Ces anti-guerre américains ont lancé un appel à réveiller l'opinion publique partout dans le monde concernant la prochaine guerre contre l'Iran, et à mobiliser contre ce projet fou qui fera apparaître la guerre contre l'Irak comme une « petite guerre » comparativement - elle a pourtant déjà fait plus d'un million de morts côté irakien, plus de 4000 soldats américains ont été tués, sans compter les blessés de part et d'autre, et plus de 4 millions de déplacés irakiens. Car outre la destruction et la mort qu'elle sèmera en Iran, les répercussions aux US et en Europe seront terribles. Avec le prix du pétrole qui flambe déjà, une économie US en récession, l'onde de choc sera sans précédent, sans même parler des représailles iraniennes, car l'Iran pour se défendre ne se laissera bien évidemment pas attaquer sans réagir.

En face, des pouvoirs extrêmement puissants

Aux US, deux partis politiques sur la même longueur d'onde, quelque soit le prochain candidat élu président(e), le puissant complexe militaro industriel, l'armada d'intellectuels des boîtes à penser, ces grattes papiers justifiant et légalisant massacres, tortures, destructions…les néo conservateurs, les puissants lobbies pro sionistes, et les médias/ bizness/propagande, tous acquis à la guerre car elle fait vendre de l'info.

En Europe, les trois gouvernements des « Grands » de l'UE - Grande Bretagne, France, Allemagne - soutiennent inconditionnellement les américano sionistes, les médias affûtent également la propagande guerrière contre l'Iran. L'environnement politique actuel est donc idéal pour lancer l'offensive contre l'Iran, d'autant que les oppositions politiques aux gouvernements en place dans ces pays sont considérablement affaiblies.

Surtout, l'attention de l'opinion publique est détournée sur des conflits mineurs tels celui du Tibet- qui embarrasse suffisamment la Chine pour politiquement la « neutraliser »- véritable écran de fumée pour cacher ce qui est en préparation, car l'administration américaine ne veut plus affronter la mobilisation populaire qu'il y a eu en 2003, ni avoir à se justifier, ce qui serait encore plus difficile étant donné les révélations faites sur les mensonges qui l'ont amené à attaquer l'Irak.

La Russie, qui s'était déclarée contre la guerre en Irak, risque d'être « neutralisée » par des perspectives de coopération rapprochée avec l'OTAN en Afghanistan, et de partage du gâteau pour le bizness sur l'enrichissement d'uranium.

Le vice président Dick Cheney vient de faire un tour du Moyen Orient pour s'assurer de la docilité des gouvernements arabes dits « modérés ».

Selon des sources egyptiennes (The International News 24/03/08) un sousmarin nucléaire vient de franchir vendredi dernier le Canal de Suez pour rejoindre la flotte US stationnée dans le Golfe Persique.

Coïncidence ? En Arabie Saoudite, Le Conseil de la Shura Saoudienne va discuter en urgence et en secret de plans nationaux pour faire face à des dangers radioactifs soudain liés au nucléaire qui pourraient toucher le royaume suite à des alertes lancés par des experts concernant des attaques possibles des réacteurs nucléaires de Bushehr en Iran, selon des articles parus dans la presse saoudienne de samedi. Le Centre de Science et Technologie King Abdul Aziz a préparé une proposition qui englobe les probabilités d'une fuite nucléaire et de dangers radioactifs en cas d'une attaque nucléaire surprise contre l'Iran, selon le journal saoudien Okaz. Ces plans devaient être discutés ce dimanche.

Coïncidence ? En Israël, les plus importants exercices d'alerte jamais tenus depuis la création de l'état sioniste, auront lieu le dimanche 6 avril. Organisé par la Nouvelle Autorité pour les Secours, ils se dérouleront pendant 5 jours. Mais avant cela, une journée de mobilisation des services urgentistes hospitaliers se tiendra le jeudi précédent les exercices. Toutes les préparations pour ces exercices auront lieu sous la responsabilité du secrétaire d'état à la Défense, Matan Vilnai, devenu célèbre récemment pour avoir menacé les Palestiniens de la Bande de Gaza de Shoah. Le premier jour des exercices, le premier ministre Ehud Olmert réunira son cabinet en réponse à « une attaque ennemie » pour décider de la réponse israélienne. Participeront à tous ces exercices, la police israélienne, l'armée, le commandement de la défense civile, les hôpitaux, les pompiers, les services d'ambulances du bouclier de David. Des sirènes retentiront partout dans le pays et les équipes de secours organiseront des évacuations en masse de « zones touchées ». Une campagne de relation publique précèdera juste avant, et accompagnera ces exercices.

En Turquie, le gouvernement actuel est déstabilisé par une tentative pour délégitimer le parti majoritaire, et l'armée, pro américano sioniste, pourrait se retrouver au pouvoir, ce qui permettrait aux US de compter sur la coopération de ce pays pour sa future guerre contre l'Iran, évitant ainsi ce qui s'était passé avec la guerre en Irak. La Turquie en 2003 lors de la guerre contre l'Irak, avait refusé le passage de l'armée US sur son territoire.

La profonde crise financière aux Etats-Unis pourrait aussi pousser l'administration américaine à chercher une « porte de sortie » en mobilisant son opinion publique sur une guerre, pour relancer également une industrie locale touchée de plein fouet par les délocalisations.

Tout dépend de la mobilisation de l'opinion publique mondiale

Mais la mobilisation contre la guerre en Irak l'avait montré, les peuples sont majoritairement contre ces guerres, à nous de les remobiliser, et VITE.

D'abord démystifier les « fausses mobilisations » sur des causes manipulées (Darfour, Tibet) parce qu'elles s'apparentent à des opérations de psyops, avec en ligne de front des ONG dont on sait, pour certaines, qui les financent, et de qui elles reçoivent leurs ordres (exemple en France RSF officine de la CIA).

Dénoncer sans relâche les principaux instigateurs de ce plan diabolique : les américano sionistes, qui ont érigé en doctrine planétaire leur volonté d'attaquer quiconque résiste à leur empire colonial bicéphal.

» Ou vous êtes avec nous, ou vous êtes contre nous ».

Alors soyons le plus nombreux possible contre eux. Car identifier l'ennemi N° 1, et sa cohorte d'agents d'influence, dans toutes les sphères, et pas seulement celle du politique, mais aussi du culturel, du médiatique, fait partie d'une stratégie efficace anti-guerre

Faire comprendre les risques non plus d'un conflit limité régionalement, mais les répercussions mondiales d'une attaque nucléaire contre l'Iran :

Sur le plan humain, dans l'immédiat, la responsabilité de dizaines de milliers de morts iraniens, mais aussi dans les pays voisins, dans d'horribles souffrances, et des millions de contaminés

Du point de vue de la santé publique, car une attaque sur un site nucléaire iranien -on l'a vu avec la catastrophe de Tchernobyl - touchera les populations dans un rayon nous incluant, avec une prolifération de cancers, touchant tous les âges, mais aussi des malformations à la naissance, une atteinte au patrimoine génétique…

Une atteinte pour de nombreuses années sur l'environnement, animal, végétal, minéral, des mutations, des maladies inexpliquées des disparitions d'espèces, et probablement aussi une répercussion sur les problèmes de réchauffement climatique. Un nuage radio actif n'est pas inoffensif.

Financièrement, avec un pétrole à plus de 200 dollars, des coûts de production en hausse vertigineuse, des pénuries, l'impossibilité de se rendre à son travail en voiture, trop coûteux, la paralysie quasi certaine de l'économie nationale mais aussi mondiale, les faillites, les pertes d'emplois, la misère s'étendant à des couches sociales jusque là préservées….

Et aussi moralement, éthiquement, car une attaque contre un site nucléaire nécessite obligatoirement le largage de bombes nucléaires, ce qui constituerait une première depuis Hiroshima, Nagazaki, dont nous aurions TOUS à porter la responsabilité devant les générations futures.

Les bombardements nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki ont eu lieu juste à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, et les populations des pays en guerre étant exténuées, elles n'avaient ni la force, ni les moyens de protester contre ces crimes contre l'humanité.

NOUS ne sommes pas dans cette situation, Nous avons les moyens tous ensemble d'empêcher cette attaque nucléaire.

Alors que chacun prenne ses responsabilités et agisse là où il peut le faire et avec les moyens dont il dispose.

Mobilisation Générale Anti-Guerre


Merci de bien vouloir relayer ce message de mobilisation, c'est un premier pas important vers une action concertée mondialisée.

Mireille Delamarre responsable de publication
www.planetenonviolence.org




Disclaimer: The views expressed in this article are the sole responsibility of the author and do not necessarily reflect those of the Centre for Research on Globalization.

To become a Member of Global Research

The Centre for Research on Globalization (CRG) at www.globalresearch.ca grants permission to cross-post original Global Research articles in their entirety, or any portions thereof, on community internet sites, as long as the text & title are not modified. The source must be acknowledged and an active URL hyperlink address to the original CRG article must be indicated. The author's copyright note must be displayed. For publication of Global Research articles in print or other forms including commercial internet sites, contact: crgeditor@yahoo.com

www.globalresearch.ca contains copyrighted material the use of which has not always been specifically authorized by the copyright owner. We are making such material available to our readers under the provisions of 'fair use' in an effort to advance a better understanding of political, economic and social issues. The material on this site is distributed without profit to those who have expressed a prior interest in receiving it for research and educational purposes. If you wish to use copyrighted material for purposes other than 'fair use' you must request permission from the copyright owner.

To express your opinion on this article, join the discussion at Global Research's News and Discussion Forum

Thursday, March 27, 2008


"بتسيلم" تروي تفاصيل إعدام شهداء بيت لحم

بتسيلم أكدت أن جنود الاحتلال قتلوا الفلسطينيين الأربعة بشكل متعمد (الفرنسية-أرشيف)
كشف تحقيق إسرائيلي اليوم أن قوات الاحتلال قامت بالتثبت من تصفية أربعة فلسطينيين في بيت لحم بإطلاق رصاصة على رأس كل منهم بعد إعدامهم بنيران رشاشة يوم 12 مارس/ آذار الجاري.
وأوضح تحقيق أجرته منظمة "بتسيلم" لحقوق الإنسان في الأراضي الفلسطينية استندت فيه إلى شهادات ميدانية أن قوات الاحتلال الإسرائيلي دخلت بيت لحم بسيارتين تحملان لوحتي أرقام فلسطينية واغتالت محمد شحادة وأحمد بلبول وعماد الكامل وعيسى مرزوق بدم بارد.
وطالبت "بتسيلم" في مذكرة رسمية سلطات الاحتلال والمستشار القضائي للحكومة بفتح ملف تحقيق بملابسات اغتيال الناشطين الفلسطينيين الأربعة ومقاضاة قائد أركان الجيش وقائد المنطقة الوسطى لتورطهما في تدبير الجريمة والتخطيط لها.
نيران رشاشة
وذكرت الناطقة باسم "بتسيلم" سريت ميخائيلي للجزيرة نت أنه سبق لمحكمة العدل العليا حظر اغتيال ناشطين فلسطينيين طالما توفرت الفرصة لاعتقالهم ومحاكمتهم، موضحة أن الجيش قام بعملية الاغتيال هذه بشكل متعمد بواسطة بنادق رشاشة وهم داخل سيارة ودون محاولة منهم للهرب أو استخدام أسلحة كانت بحوزتهم.
ويؤكد تحقيق "بتسيلم" أن ستة جنود يرتدون البزات العسكرية ويعتمرون الخوذ العسكرية قد تقدموا نحو سيارة حمراء اللون متوقفة على حافة الشارع وفتحوا نيران بنادقهم الرشاشة على راكبيها.
وأضاف أنه "في لحظة بلوغ الجيش المكان كان سائق السيارة -عماد- قد خرج منها للتو حينما ناداه أحد الجنود الذين أطلقوا النار عليه عند التفاته إليهم ثم أطلقوا نيرانا غزيرة من الخلف على الناشطين الثلاثة داخل المركبة".
جنود الاحتلال أقدموا على تصفية
الفلسطينيين داخل سيارة (الفرنسية-أرشيف)
سرقة وهدم
وعقب انتهاء إطلاق النار الذي استمر نحو دقيقة تقدم أحد الجنود ومد مسدسه ورمى الثلاثة برصاصة في رأس كل منهم للتثبت من تصفيتهم، قبل أن يتثبت من وفاة عماد الممدود على الأرض جريحا وغير مسلح فأجهز عليه برصاصة فجرت جمجمته عن بعد بضعة سنتيمترات.
وتؤكد مذكرة "بتسيلم" أن عائلة محمد شحادة المكونة من ثمانية أفراد تعرضت للتنكيل والضرب وسرقة منزلها وهدمه دون السماح لها بإنقاذ شيء من محتوياته قبل خمسة أيام من اغتياله، عقابا لها لعدم كشفها مخبأ الأب المطلوب.
وتكشف "بتسيلم" أن الجيش داهم المنزل وأجبر ولدي محمد شحادة (18 و16 عاما) بالتعري الكامل أمام شقيقاتهما وتقييدهما بالأصفاد طيلة ساعات أثناء التحقيق معهم، مضيفة أنه "حينما شكا الفتيانِ من البرد بادر الجنود بفتح النوافذ وهم يقهقهون ويهددون بقتلهما مع والدهما ووضعهما في كيس أسود".
شهود جريمة
وأدلى عدد من الشهود على الجريمة بشهاداتهم ضمن تحقيق "بتسيلم" منهم محمد خليل عبد عاهور (32 عاما) وهو سائق جرافة من بيت لحم، قال إنه كان قد دخل محلا لبيع الهواتف بجانب مسجد صلاح الدين ساعة وقوع الإعدام، تاركا زوجته وطفلهما ابن العامين في سيارته.
ويوضح أنه سمع إطلاق رصاص فور دخوله المحل فغادره مسرعا، فشاهد عن بعد خمسة أمتار أحد الجنود الملثمين يطلق رصاصة أصابت عماد في ساقه قبل مهاجمة السيارة التي يستقلها بنيران كثيفة.
بتسيلم طالبت بمقاضاة قائد أركان جيش الاحتلال بشأن الجريمة (رويترز-أرشيف)
وأشار عاهور إلى أن الرجل المسلح الذي نادى عماد قبل إصابته كان يرتدي زيا مدنيا ويؤمن الحماية للجنود وهم يمطرون السيارة المتوقفة بوابل من الرصاص.
وأضاف أن جنود الاحتلال استداروا وأطلقوا النار نحو رأس عماد الجريح وهو يصرخ حتى انتشر دماغه في الشارع، مؤكدا أن المنظر كان مفزعا.
وقال "ثم تقدم الجندي بالزي المدني المذكور نحو السيارة الحمراء وتثبت من وفاة راكبيها بإطلاق النار ثانية على رؤوسهم وأخذ سلاحهم قبل انصرافهم من المكان مسرعين".
وأشار عاهور إلى أنه فور مغادرة جنود الاحتلال المكان تقدم نحو السيارة المستهدفة وأصيب بالصدمة حينما لاحظ أن خاله عيسى مرزوق (36 عاما) من ضمن الشهداء يجلس في المقعد الخلفي نازفا وجسده ممزق.
المصدر: الجزيرة

Wednesday, March 26, 2008


Gaza - 25-03-2008

Gaza cité martyre
Par Ijtihad

Gaza cité martyre, décrétée « entité hostile » par les autorités sionistes, est quotidiennement victime de sanglantes attaques menées par les forces colonialistes sionistes. Ces attaques répétées ont causé dernièrement et ce en quelques jours, depuis le 27 février la mort de plus 125 palestiniens de tous âges.





















Outre les assassinats quotidiens s’ajoute un blocus inhumain instauré après la prise du pouvoir par le Hamas en juin dernier. Ce blocus vise à faire plier la volonté du peuple palestinien, et à faire en sorte que celui-ci cesse de résister.

Menant une politique de répression collective comme tous les Etats coloniaux, l’Entité sioniste, afin d’étouffer la résistance populaire, a usé de l’arme de la faim en tentant d’affamer les 1,5 millions de Palestiniens vivants dans la bande de Gaza. Ce blocus concerne également les médicaments, les objets de première nécessité ainsi que les produits sanitaires.

Aujourd’hui, la situation sur le plan humanitaire est si dramatique que des ONG britanniques, dont Amnesty International, ont affirmé que Gaza vivait sa pire crise humanitaire depuis 1967. Ces même ONG qui évoquent la possibilité d’une « implosion humanitaire » à Gaza, affirmaient à la date du 17 janvier que 80% de sa population est dépendante d'une aide alimentaire, soit 1,1 millions d’habitants, et que 40% de la population active est au chômage alors que près de 70 % des cent dix mille employés du secteur privé auraient perdu leur travail. D'après un rapport de la Banque mondiale, 95% de l'activité industrielle ont été stoppés. Et selon le Programme alimentaire mondial (PAM), entre juin et septembre 2007, le nombre de familles gagnant moins de 1,2 dollar par jour est passé de 55% à 70%.

D’après les ONG britanniques, les équipements cruciaux pour la vie des patients des hôpitaux ne peuvent plus fonctionner, faute de pouvoir importer des pièces détachées. De plus, les hôpitaux sont frappés quotidiennement par des coupures de courant de huit à douze heures qui mettent en danger la vie de patients parmi lesquels les nourrissons placés dans des couveuses. Des dizaines de malades gravement atteints sont morts à Gaza sans avoir obtenu le feu vert des autorités militaires sionistes pour aller recevoir un traitement adéquat en Egypte ou Jordanie.

Face à ce blocus inhumain, les régimes arabes réactionnaires soumis à l’impérialisme, l’Egypte du Général Moubarak en tête, se font les complices honteux de cette politique d’étouffement de la population gazaouie en fermant leurs frontières.

Fidèle à la tradition colonialiste, l’Entité sioniste a recours à la stratégie du diviser pour mieux régner : s’appuyant sur une autorité palestinienne moribonde et impopulaire soutenue par les impérialistes occidentaux, tout a été fait pour briser l’unité du peuple palestinien dans sa résistance à l’occupation coloniale. Les sionistes, et leurs alliés, cherchent à créer un climat de guerre civil à Gaza.

L’entité coloniale et les impérialistes occidentaux cherchent à opposer islamistes et nationalistes, « religieux » et « laïcs » alors que face à la barbarie de la répression sioniste, seule l’unité nationale de toutes les composantes de la résistance palestinienne, du Hamas au Fatah en passant par le Djihad Islamique ou le FPLP, peut permettre aux Palestiniens d’organiser leur lutte de manière victorieuse. Cette politique de division a eu pour conséquence les tragiques combats fratricides qui se sont déroulés à Gaza et qui ont porté atteinte à la lutte pour la libération de la Palestine.

Néanmoins, le peuple palestinien que l’on tente de mettre à genoux reste debout et digne. Comme le disait l'intellectuel palestinien Edward Saïd, « l’idée de frapper les Palestiniens de la façon la plus cruelle, de leur rendre la vie intolérable, de les étouffer, de les étrangler pour les amener à se dire qu’ils ne peuvent plus rester là et qu’ils abdiquent n’a donné aucun résultat, la flamme de la résistance est demeurée intacte. »
www.ism-france.org

Tuesday, March 25, 2008

Irak :

comptes et mécomptes de l’invasion

Convertir en PDF


Suggérer par mail

25-03-2008


Selon un sondage effectué par Gallup pour le journal USA Today, trois Étasuniens sur quatre pensent que leur pays est entré en récession malgré le refus de leur gouvernement de le reconnaître. Il leur suffit en effet de lire le nombre de faillites et de banqueroutes prononcées ainsi que celui des saisies immobilières.
Cette préoccupation semble faire passer au second plan la situation d’enlisement étasunien en Irak et en Afghanistan.
Le mouvement anti-guerre ANSWER Coalition a planifié des manifestations ce jeudi à Chicago, Seattle, San Francisco et New York et il compte sur la présence de milliers de participants pour que ne soient pas passés sous silence le million d’Irakiens tués, les cinq millions de déplacés et de réfugiés et les milliers de soldats étasuniens morts pour des mensonges d’État.
La campagne pour les élections présidentielles elle-même est passée à l’arrière plan sur ce fond de tumulte financier qui vient de placer en raison du taux de change euro-dollar le PIB de la zone euro devant celui des USA.
Pourtant, cette crise la plus grave depuis la seconde guerre mondiale selon Alan Greenspan, l’ex-gouverneur de la réserve Fédérale qui en est un bon connaisseur car il en est l’un des auteurs, prétend qu’elle n’a rien avoir avec ce déclin économique des US(a).
Au lieu d’offrir une issue à la dépression comme ce fut le cas pour la seconde guerre mondiale et la récession de 1932-1933, les actuelles guerres aggravent la récession en majorant tous les déficits, budgétaires et du commerce extérieur dans un pays à épargne plus que nulle, négative.

Leur coût de 7000 milliards de dollars va signer la fin d’une ère instituée justement dans l’après 1945, celle du dollar et de l’industrie et de la recherche étasuniennes dominantes.

La guerre en Irak a montré l’impossibilité une fois de plus d’une victoire d’un pays très équipé militairement contre une population civile qui résiste avec ses moyens d’une guérilla toujours triomphante car défendant son territoire.
Elle est un tournant dans l’histoire récente.
Voici la liste non exhaustive des transformations qu’elle a apportées dans les deux pays et dans la région impliquée et bien au-delà.

En Irak
A-dégâts humains :
1) Plus d’un million et demi de morts
2) Nombre de blessés non répertorié
3) Entre 4 et 5 millions de réfugiés
4) Le nombre de prisonniers estimé à plus de 100 000
5) Nombre de malades atteints d’affections secondaires à la guerre, par irradiation par l’uranium appauvri ou par malnutrition non déterminé.
B-dégâts matériels :
1) Le niveau de vie des Irakiens déjà bien abaissé depuis l’embargo de 1991 a été réduit à son tiers.
2) La quasi-totalité infrastructures détruites et non reconstruites, pas d’accès à l’eau potable, à l’électricité, à l’éducation. Progression effrayante du chômage.
3) La production pétrolière s’est effondrée et l’armée étasunienne consomme du pétrole importé du Koweit.
C-Tentative de partition et d’autonomisation des provinces pour morceler l’entité irakienne et la faire disparaître :
1) Changement du drapeau irakien
2) Adoption d’une Constitution élaborée par l’occupant.

Aux USA
A-Dégâts humains :
1) 4000 soldats tués
2) Nombre total des blessés, des invalides moteurs, des vétérans atteints de troubles psychiatriques, et celui des suicidés à leur retour de l’ordre de 10000 voir plus.
B-Glissement progressif vers un totalitarisme :
1) Abou Ghraïb est devenu le prototype des prisons de l’occupant, dévoilant l’activité libératrice de l’occupant.
2) La torture admise et légalisée
3) La détention arbitraire sans jugement de tout suspect de terrorisme peut être indéfinie
4) Les Blacks Sites et les prisons secrètes hors du territoire des USA
5) La surveillance des citoyens au travers de leurs correspondances électroniques et conversations téléphoniques est admise
6) Les journalistes peuvent être obligés de citer leurs sources, rendant encore plus aléatoire la liberté de la presse
7) De nombreux procureurs ont été limogés et remplacés en fonction de leur obéissance à la ligne politique de Bush, rendant la justice dépendante de l’exécutif
8) Usage du privilège de l’exécutif pour ne jamais répondre devant les Commissions d’enquête du Sénat
9) Traitement de la population civile étasunienne pauvre comme des ennemis de l’intérieur. Lors de l’ouragan Katerina, c’est l’armée et les forces privées de sécurité qui opèrent en Irak qui ont réprimé la population en train de se noyer ou de se ravitailler dans des magasins condamnés de toutes les façons par la montée des eaux.

C-Financiers
1) Coût exorbitant de 7000 milliards de dollars
2) Perte de la valeur du dollar de 30% et donc appauvrissement d’autant de la population étasunienne
3) Invention d’un nouveau modèle d’État
avec la privatisation de l’armée et des services de renseignements

Dans la région et dans le monde
1) Perte d’influence des USA
2) L’Iran est le premier arbitre régional, son poids dans la résolution de la crise militaire étasunienne en Irak est incontournable. Le rapport Baker Hamilton le reconnaissait explicitement.
3) La Turquie est devenue partie prenante de cette guerre en raison des prétentions kurdes à un État autonome, elle devient le deuxième arbitre.
4) Les pays du Golfe et l’Arabie ne sont plus confiants dans la protection des USA devant leur impotence militaire avérée. Ils cherchent à faire alliance avec leur ennemi d’hier, l’Iran.


Convergence des Causes
25 mars 2008

Monday, March 24, 2008

Solidarité avec les prisonniers palestiniens



Solidarité avec les prisonniers palestiniens et arabes dans les prisons de l'occupation sioniste
[ 10/03/2008 - 17:17 ]
Palestine -Par CIREPAL

Le 17 avril, c’est la journée de solidarité avec les prisonniers palestiniens. Préparons activement cette journée, en diffusant des témoignages, en informant massivement sur les conditions de détention, en exigeant leur libération immédiate et inconditionnelle.
Le 17 avril, mobilisons-nous autour des anciens prisonniers, palestiniens et arabes, détenus dans les prisons de l’occupation. Réclamons la libération des prisonniers malades et des enfants.

L’occupant assassine un prisonnier : Fadl Awda Shahine

Le 29 février, un prisonnier est décédé, assassiné par l’occupant sioniste. آgé de 47 ans, originaire de la ville de Gaza et détenu dans la prison de Beer Saba’, Fadl Awda Shahine a été assassiné par les autorités carcérales sionistes, qui négligent intentionnellement les soins urgents et nécessaires aux prisonniers malades. 1.200 prisonniers sont malades et leur état nécessite des soins urgents, 1.200 prisonniers sont menacés de mort si la communauté internationale ne se mobilise pas pour exiger leur libération immédiate ou alors, un contrôle médical international sur les geôles de l’occupation.

Avec le décès de Fadl Awda Shahine, c’est le 195ème prisonnier assassiné par l’occupation, après son arrestation, depuis 1967, selon Abdel Nasser Ferwana, responsable au ministère palestinien. Il était marié, père d’un enfant, appartenant au Fateh, et condamné à 8 ans et demi de prison. Il a été arrêté au barrage Abu Huli le 15/10/2004.

Dans l’hôpital de la prison de Ramleh, 41 prisonniers attendent leur sort. Parmi eux, Mansûr Muqida, de Zawiya, de la région de Salfit, a été blessé par balles lors de son arrestation. Son appareil digestif est en lambeaux et il est à moitié paralysé. Une campagne populaire de soutien à Muqida est en cours, dans la ville de Salfit, en vue d’exiger sa libération en vue de pouvoir le soigner. Le prisonnier est marié et père de quatre enfants.

Rania Diab : une prisonnière palestinienne libérée témoigne

Rania Diab a été libérée après 5 ans de détention, accusée d’appartenir au Jihad islamique. Agée de 26 ans, elle vit dans le village de Kfar Ra’î, dans la région de Jénine. « La situation est très dure en détention, et les conditions sont terribles, mais rien ne peut entamer la détermination des prisonnières du mouvement du Jihad islamique, qui poursuivent leur combat, à l’intérieur des prisons », a déclaré Rania à propos de ses sœurs, toujours prisonnières.

"Mes compagnes de détention mènent une lutte ininterrompue contre la direction qui essaie de les priver de leurs droits et de leur retirer les quelques acquis qu’elles avaient obtenues par leurs luttes. Elles ont cependant le moral élevé, mais les conflits inter-palestiniens sont ressentis plus durement que la prison et le terrorisme organisé de l’occupation. Ma première tâche, dès ma libération, consiste à soulever la question des prisonniers et prisonnières, avant qu’elle demeure prioritaire, et la revendication de l’unité entre Palestiniens."

Rania se rappelle les moments de son arrestation, le 21 mars 2003, lorsque les soldats ont investi la maison familiale et qu’ils l’ont fouillée en faisant sortir tous ses membres, la nuit, en plein froid, et comment elle a été isolée de la famille et emmenée. Elle a ensuite été emmenée au centre de Salem, pour interrogatoire pendant toute la nuit, puis au centre d’al-Jalameh où les interrogatoires ont duré 49 jours, sans arrêt, en passant d’une cellule à l’autre, et soumise à des tortures physiques et psychologiques et aux menaces les plus variées, ainsi qu’aux insultes dégradantes. Elle a été entièrement isolée, pendant toute la durée des interrogatoires. Le 14 juin 2004, elle a été condamnée à 5 ans ferme pour appartenance au Jihad islamique et l’intention de mener une opération martyre.

« Dans la prison de Telmond, où j’ai été emmenée, sont détenues 110 femmes, qui vivent dans des conditions terribles, en hiver surtout. Nous avons été privées de vêtements chauds et la direction de la prison nous a interdit d’acheter des appareils de chauffage, sous prétexte que l’électricité de la prison ne supporte la surcharge. Dans la section 11, l’eau s’accumule dans les cellules, car il n’y a aucune évacuation. »

C’est dans la section 11 que Rania a passé les derniers mois de sa détention, avec 41 prisonnières, réparties sur 18 cellules minuscules. « J’étais détenue avec 6 femmes dans une cellule, nous avons beaucoup souffert, les fenêtres sont fermées par des plaques de fer, nous ne voyons jamais le soleil et il n’y a pas d’aération. Nous respirons l’odeur de la mort et de la maladie. Les geôliers nous provoquent sans cesse, ils investissent les cellules à n’importe quel moment de la journée et de la nuit, ils fouillent les cellules avec rage, comme s’ils voulaient se venger sur nous. Les amendes et les punitions collectives sont fréquentes, nous sommes interdits des visites familiales et des heures de promenade. Plusieurs prisonnières sont malades, comme Latifa Abu Draa, condamnée à 25 ans de prison, du camp de Balata, et Amal Jumaa, du camp Askar, condamnée à 11 ans de prison, Wurud Qâsim de Tira, non condamnée, et Du’â’ Jayyusi, de Tulkarm, condamnée à trois perpétuités.

« Malgré toutes nos souffrances, nous, les prisonnières du Jihad islamique, sommes déterminées à poursuivre la lutte et nous résistons, car nous savons que notre bataille avec l’occupation est longue, et que la détention fait partie de ce chemin de la lutte que nous avons choisi et qui doit se poursuivre. Il est important de retrouver l’unité de notre peuple pour poursuivre la lutte, et mener une campagne, dans l’unité, pour la libération de tous les prisonniers et prisonnières ».

Le Shabak israélien accuse le prisonnier libanais Nassim Nimr de contacter « l’ennemi »

Une nouvelle provocation de l’occupant sioniste pour ne pas libérer le prisonnier libanais Nassim Nimr, qui devrait être libéré prochainement, en avril 2008. Le tribunal qui devait étudier la demande de Nassim Nimr a refusé de siéger, faisant pression sur le prisonnier pour l’empêcher de revenir au Liban, après sa libération. En effet, Nassim Nimr, né de mère juive, a acquis la nationalité israélienne en 1992. Mais après son arrestation pour « connivence avec l’ennemi », il a rejeté sa nationalité israélienne et se considère comme un prisonnier libanais. Dans une interview accordée au quotidien al-Hayât, Nassim Nimr souhaite revenir dans son village, Bazuriyeh, auprès de sa famille. C’est ce qu’il a affirmé à la Croix Rouge Internationale qui lui a fait signer sa demande et c’est ce qui a provoqué la colère des autorités sionistes.

L’occupant arrête un responsable politique du Jihad islamique
Sheikh Khalid Jaradat, de Sila al-Harthye, dans la région de Jénine, a été arrêté à nouveau, le 5 mars, dans sa maison. Père de 4 enfants, il avait été détenu 15 ans en prison, en tant que fondateur du mouvement du Jihad islamique en Palestine. Depuis plusieurs mois, les autorités de l’occupation arrêtent ou assassinent les responsables et dirigeants de la résistance, en Cisjordanie.

Accroissement des arrestations

Selon M. Ferwana, responsable au Ministère palestinien aux affaires des prisonniers, le nombre de Palestiniens arrêtés est 34,2% plus élevé en 2007 qu’en 2006, et 118% plus élevé qu’en 2005. En 2008, 585 Palestiniens ont été arrêtés au mois de janvier et 710 au mois de février. Au cours de l’opération militaire israélienne contre la bande de Gaza, au mois de février dernier, 200 Palestiniens, dont des vieillards et des jeunes, ont été arrêtés dans la bande de Gaza, et notamment au nord,

Deux prisonniers du Hamas transférés

Le haut conseil du mouvement des prisonniers de Hamas a dénoncé le transfert des deux prisonniers, Ruhi Mushtahi et Yahya Sinwar, de la prison de Haddarim vers la prison de Nafha, dans le Naqab, en tant que mesure punitive contre le Hamas, au moment même où l’armée de l’occupation mène ses massacres contre la population palestinienne dans la bande de Gaza.

Les anciens prisonniers réclament leur libération par l’échange

Tous les prisonniers palestiniens et arabes détenus par l’occupant avant les accords d’Oslo considèrent que la seule possibilité d’être libérés ne peut se concrétiser que par l’échange de prisonniers, entre l’Etat sioniste et des partis de la résistance. C’est ce qui ressort d’une étude menée par le centre d’études al-asra auprès des familles de ces prisonniers. Tous ressentent l’amertume envers les dirigeants politiques palestiniens qui ne posent pas leur statut d’anciens prisonniers en priorité dans les négociations.

Des prisonniers brutalisés pour servir d’exemples

L’association Nafha pour le soutien aux prisonniers a rapporté plusieurs faits de brutalité envers les prisonniers. Au centre Petah Tikva, Muhammad Abdel Ghani Qanazi’ a été sauvagement frappé, pendant trois heures, après avoir été enlevé de sa cellule par les geôliers pour avoir appelé à la prière.

Une semaine auparavant, le prisonnier Hussayn Abu Layl a été contraint de manger un morceau de savon parce qu’il avait demandé à un policier de lui allumer une cigarette.

L’association Nadî al-asîr rapporte que le prisonnier Najih Abu Shahine a été sauvagement frappé lors de son transfert au tribunal. Et comme il a osé le dire au juge qui présidait le tribunal, il a été frappé encore plus durement lors de son retour.

17 avril : préparons activement la mobilisation

Le 17 avril, c’est la journée de solidarité avec les prisonniers palestiniens. Préparons activement cette journée, en diffusant des témoignages, en informant massivement sur les conditions de détention, en exigeant leur libération immédiate et inconditionnelle.

Le 17 avril, mobilisons-nous autour des anciens prisonniers, palestiniens et arabes, détenus dans les prisons de l’occupation. Réclamons la libération des prisonniers malades et des enfants.


Palestine ; une guerre contre les civils

Usurpation israélienne et Résistance arabe

Palestine : une guerre contre les civils

par Salim el Hoss*

En ces temps troublés au Proche-Orient où certains croient pouvoir résister à l’usurpation sioniste en tuant des civils et où d’autres sont prêts à nier les droits spoliés des Palestiniens, il faut redire ce qui est légitime et ce qui ne l’est pas. C’est ce à quoi s’emploie l’ancien Premier ministre libanais Salim el-Hoss. Il nous rappelle que le désespoir n’autorise pas le crime et que la force n’est pas le droit.

********************

Depuis la création de l’État d’Israël fondé sur une usurpation, la guerre menée par le sionisme contre la Palestine est une guerre contre des civils sans défense. Le peuple palestinien, qui n’a jamais été agressif ou usurpateur, est soumis à une agression permanente, dirigée contre sa terre, sa liberté, sa dignité, mais aussi son devenir. Dès son apparition, le projet sioniste a été un projet d’agression contre un peuple pacifique, destiné à le déraciner de sa terre pour installer à sa place des colons juifs venus de toutes les régions du monde. Cela a abouti à l’établissement de l’ « État d’Israël » sur une terre arabe qui a été vidée de la plupart de ses habitants ; les survivants ont fui dans les régions arabes voisines et vivent dans des camps de réfugiés, beaucoup sont partis pour se disperser aux quatre coins du monde. Depuis la création de l’État usurpateur, l’agression sioniste n’a pas cessé et Israël a poursuivi son extension au détriment des Arabes de Palestine, se livrant en continu à des opérations de meurtre, de destruction, d’expulsion effrénées. Cette situation dramatique a donné naissance à des mouvements de résistance populaire en Palestine et dans les régions voisines, mouvements qui défendaient une identité et un devenir. Et dans le ciel de la confrontation avec l’ennemi sioniste, deux étoiles ont brillé : la Résistance palestinienne, impliquée dans diverses activités, et la Résistance libanaise, coalition de partis et d’organisations dont le Hezbollah est aujourd’hui la colonne vertébrale. Nous devons garder à l’esprit que la Résistance arabe est —et reste— un mouvement de légitime défense face à une agression brutale sans limites. La légalité internationale, représentée par les Nations Unies et le Conseil de Sécurité, n’a pas joué un rôle effectif pour protéger les Arabes de la région qui étaient visés, stopper l’agresseur ou mettre une limite à ses débordements insensés. Il ne s’offrait donc d’autre choix que la Résistance, dans l’espoir de libérer un jour la terre usurpée. La question reste posée : quelle méthode, quels moyens pour la Résistance ? Quelles limites ne doit-elle pas franchir ? Il est inconcevable d’absoudre le meurtre, parce que l’âme détruite l’est à tout jamais, sans retour. Le meurtre est un péché capital, il n’est permis qu’en cas de légitime défense, ou pour défendre sa famille, sa communauté, sa nation et, dans ces cas-là, il n’est permis de diriger son arme que contre l’agresseur ; quant au fait de tuer des civils sans défense, c’est un crime ignoble, quelle que soit l’identité ou l’appartenance des victimes. Invoquer l’excuse selon laquelle un civil désarmé dans le camp ennemi est un combattant en puissance, si le conflit s’exaspérait ou s’il pouvait détenir des armes et s’entraîner, est une logique qui, si on ne la combat pas rigoureusement, risque de finir par anéantir les valeurs humaines que sont censés respecter ceux qui sont attachés à ces valeurs et à la crainte de Dieu. Dans ses rapports avec les Arabes, l’ennemi sioniste ne s’impose pas de limites pour perpétrer des crimes contre les droits humains. Les Palestiniens et les Libanais ont souffert, tout comme, dans le passé, ont souffert les Égyptiens et les Jordaniens ; ils ont enduré les pires souffrances en raison des barbares agressions sionistes qui visaient —et visent encore— le Proche-Orient arabe, c’est indéniable. Mais le meurtre en dehors du cadre de la légitime défense reste un crime impardonnable. Le crime ne répond pas à un autre crime, le meurtre ne justifie pas le meurtre, quelle que soit leur identité et leur appartenance, les civils désarmés ne doivent être le prix à payer pour répondre à une agression brutale. La position des Arabes vis-à-vis d’ « Israël » a évolué. Pendant des années, nous avons écouté avec complaisance un discours qui appelait à libérer la Palestine et à jeter à la mer les juifs qui en accaparaient la terre. Avec le temps, sous la pression internationale et devant l’absurdité des confrontations militaires avec une armée supérieure bénéficiant d’un soutien international, un changement est apparu dans la position arabe. Désormais certains d’entre nous aspirent à une soi-disant paix à tout prix, certains de nos gouvernants s’emploient à obtenir un compromis, même injuste, sous des appellations séduisantes, telle l’initiative de paix arabe [1]. Cette logique nouvelle a engendré un courant grandissant qui est hostile à la Résistance et la dénigre à tort. Mais la grande majorité de l’opinion publique arabe reste fidèle à son soutien à la Résistance légitime, comme on l’a vu, du Maghreb au Proche-Orient, lors de l’agression sioniste contre le Liban au cours de l’été 2006, avec les manifestations de solidarité avec la Résistance, ainsi que lors de la dernière agression barbare contre Gaza, avec le soutien populaire et médiatique dans tout le monde arabe, en solidarité avec le peuple de Gaza. La guerre d’Israël contre le Liban puis contre Gaza, c’est la poursuite de la guerre menée par la voyoucratie sioniste contre les civils. Dans l’un et l’autre cas, la Résistance a été victorieuse grâce à sa ténacité légendaire face à la force la plus brutale du Proche-Orient soutenue par les plus grandes puissances mondiales. La Résistance, c’est la légitime défense, et les peuples arabes ont payé très cher pour se défendre, défendre leur existence, leur avenir et leur dignité. En même temps, la Résistance n’est pas forcément synonyme d’action armée. La Résistance peut être pacifique, elle peut se traduire par le boycott réfléchi d’Israël et de tout ce qui s’y rapporte, par l’intensification de campagnes internationales sur le plan politique et diplomatique, dans les domaines de l’information et de la mobilisation, par des interventions auprès des instances internationales chargées des droits de l’homme, de la justice et de la légalité internationale. Au sujet du changement de point de vue dans le camp arabe sur le conflit arabo-israélien, nous pensons que le règlement de la question palestinienne réside dans la restauration de l’unité de la Palestine, de la Méditerranée au Jourdain, et le retour en Palestine, toute la Palestine, des réfugiés, tous les réfugiés, dans leurs maisons dont ils ont été chassés. Il n’est pas question de jeter les juifs à la mer, loin de là. Au contraire nous appelons à la coexistence entre les Arabes et les juifs dans une patrie commune. Si cela devait pousser certains juifs à partir, c’est leur affaire. Si cela se traduisait après-demain par la fin de l’émigration juive de l’étranger vers la Palestine, ce serait tout à fait naturel et légitime. Si cela mettait un terme aux investissements en Israël, c’est ce que nous souhaitons. Le règlement de la question de la Palestine réside dans la résolution 194 des Nations Unies qui garantit aux réfugiés le droit au retour.

Salim el Hoss

Ancien Premier ministre du Liban.

Sunday, March 23, 2008

Politique Nationale/Internationale

LE CONSEILLER SPIRITUEL DE JOHN MCCAIN VEUT ÉLIMINER TOUS LES MUSULMANS POUR DÉCLENCHER L'APOCALYPSE ET LE RETOUR DU CHRIST



[Tim Carr - IES New Service - 20/03/2008]

Hier jeudi, le pasteur John Hagee, chrétien fondamentaliste, fondateur de l’association sioniste-chrétienne Christians United for Israel et conseiller spirituel du candidat John McCain, a appelé publiquement les “véritables chrétiens de ce pays” à voter pour John McCain, “un homme de principes qui ne fait pas que partager nos valeurs, il en est l’expression courageuse”.

John McCain - qui attendait cet appui depuis le début de sa campagne - a déclaré qu’il était “très honoré par ce soutien public apporté par le pasteur John Hagee, un homme de foi et de droiture.”

Alors que l’amérique continue de commenter les déclarations “radicales” du pasteur Wright, ami de Barack Obama, personne ne s’émeut du soutien apporté par Hagee à McCain. Pourtant, les déclarations de Hagee - dont la paroisse immédiate compte plus de 20 000 fidèles et qui prèche chaque dimanche, via la télévision, à plusieurs millions de personnes - sont bien plus “radicales” (pour ne pas dire totalement cinglées) que celles de Wright.

Ainsi, ces deux dernières années, son mouvement milite ouvertement pour une attaque préventive contre l’Iran, menée conjointement par Israël et les Etats-unis “afin d’accomplir la mission que dieu nous a confiés et déclencher le retour du christ. La bible nous dit clairement que la fin du monde sera déclenchée par une confrontation avec l’Iran. En lançant cette confrontation, nous hâtons le ravissement des justes, la grande tribulation et enfin la deuxième venue du Christ”.

Récemment encore, lors d’un diner organisé par le lobby Pro-Israël AIPAC, le pasteur Hagee a expliqué que “l’Iran c’est l’Allemagne de 1930 et Ahmadinedjad c’est Hitler. Nous devons agir vite et de manière préventive, avant qu’il n’ait les moyens de faire ce que les Nazis ont fait”.

Le soutien de Hagee ne fait pas que des heureux dans le camp Républicain. Ainsi un des supporters influents de John McCain, William Donohue, président de l’utraconservative Catholic League a traité Hagee de “bigot,” et rappelé que le pasteur d’extrème droite n’a jamais cessé “de mener une guerre des mots impitoyable contre l’église catholique, l’appelant ‘La Grande Prostituée,’ la traîtant de ‘église d’apostats’, dirigée par un pape qui est ‘anti-Christ,’ et qui a instauré un culte païen, préchant des fausses valeurs’

Pour Hagee, “les juifs sont le peuple élu et ce n’est qu’en soutenant Israël que les chrétiens peuvent hâter le retour du christ” (qui, ensuite, convertira les juifs au christianisme et brûlera les récalcitrants dans la Géhenne).

C’est la raison pour laquelle - toujours selon Hagee - “il ne peut y avoir d’accord entre les chrétiens et l’islam. L’islam est une religion du diable dont le but est de tuer les juifs pour empécher la venue du christ. Et comme l’Amérique est une nation favorisée par dieu, les musulmans veulent la détruire, parce qu’ils détestent dieu”

En 2006, lors d’un sermon à Lynchburg, Hagee avait expliqué que “la nature même de l’islam est le meutre de ceux qui ne croient pas en lui.”

Le problème que nous avons en Amérique, c’est que le peuple américain n’a pas encore compris que la guerre a commencé. C’est une guerre de religion.

Ils ne nous détestent pas seulement parce que nous sommes libres. Ils nous détestent parce qu’ils ont été élevés dans une religion qui les oblige à nous détester. Ils boivent la haine avec le lait de leur mères.

L’islam est une doctrine de mort. Leur plus grand désir, leur espoir, leur ambition, leur plus grand honeur est de mourrir dans une guerre contre les infidèles. Et les infidèles, c’est vous.

Et vous ne pouvez rien faire pour les amadouer. Ils n’ont pas d’autre ambition que celle de nous tuer. Et c’est pour cela que les musulmans sont si dangereux et doivent être combattus”.


Dimanche 23 Mars 2008

http://libertesinternets.wordpress.com/ http://libertesinternets.wordpress.com/

Saturday, March 22, 2008

Histoire et repères

Bilan et perspectives en Irak

Alors que la presse dominante s'interroge pour savoir si la nouvelle stratégie US en Irak fonctionne où s'il faut vite retirer les GI's, Thierry Meyssan dresse un double bilan de la guerre d'Irak : celui des faits et celui des mensonges. Il observe le choix de la Maison-Blanche de tout sacrifier pour faire adopter la loi sur le pétrole et l'accord de défense irako-US. Et il en tire les conséquences prévisibles : la relance du conflit, la défaite annoncée dans les marécages d'Al-Basra, et la fin de l'empire états-unien.

par Thierry Meyssan


Bilan et perspectives en Irak
La presse internationale consacre ses éditions des 19 et 20 mars à dresser le bilan de la guerre en Irak, cinq ans après le début de l’opération anglo-saxonne. Malheureusement, il ne s’agit aucunement d’un bilan politique, uniquement d’un prolongement de la campagne électorale états-unienne visant à répondre à la question du jour : faut-il ou non retirer les GI’s ? Deux arguments cyniques s’opposent. D’un côté les républicains ressassent que « L’escalade (surge), ça marche ! », c’est-à-dire qu’ils finiront bien par écraser cette rébellion et par dominer ce pays. De l’autre, les démocrates brandissent le dernier livre de Joseph Stiglitz, La Guerre de 3 billions de dollars, pour réclamer du beurre plutôt que des canons. Aucun des deux camps n’offre la moindre perspective, ni pour la région que les États-Unis ont dévasté, ni pour leur Empire au bord du vide.

Il est vrai qu’un bilan politique de la guerre en Irak devrait commencer par l’analyse des mobiles et des moyens mis en œuvres pour y parvenir. Or, ni la presse atlantiste, ni les candidats à la Maison-Blanche ne peuvent s’aventurer sur ce terrain car aucun n’a entrepris le début d’une amorce de reconnaissance de ses erreurs d’analyse et de révision de sa doctrine.

Pas de bilan sans révision des causes

On ne peut comprendre la guerre en Irak si l’on ignore —ou feint d’ignorer— d’une part les intérêts économiques en jeu, les plans sionistes d’autre part, et la coalition de ces deux forces. On ne peut comprendre comment l’administration Bush a plongé les États-Unis dans cette guerre si l’on persiste dans le mensonge du 11 septembre et la fable de la « guerre au terrorisme ».

Permettez-moi ici de rappeler comment la presse atlantiste refusa les évidences et persiste dans son erreur. Peu après les attentats de New York et Washington, je publiais un ouvrage de sciences politiques, L’Effroyable imposture, destiné au grand public. Après y avoir démontré l’inanité de la version bushienne des évènements, j’y étudiais en détail les conséquences politiques. J’annonçais ainsi le premier la guerre contre l’Irak que personne n’envisageait à l’époque, mais qui survint néanmoins l’année suivante. Cherchant un argument rapide pour disqualifier mon travail, le quotidien « de référence » (sic) Le Monde assurait dans un éditorial au vitriol que les conséquences de ma version du 11 septembre étaient si grotesques qu’elles suffisaient à démentir mes propos. Edwy Plenel écrivait en riant : « si l’attaque est venue de l’intérieur, et non de l’extérieur, elle est le résultat d’un complot ourdi par les éléments les plus extrémistes de l’armée américaine, qui voulaient obtenir le feu vert du président pour se lancer à l’assaut de l’Afghanistan et bientôt de l’Irak » [1]. Et les dirigeants duMonde, se ruant sur les plateaux de télévision au cri de « Nous sommes tous Américains ! », se gaussèrent en suggérant que j’avais onze ans de retard, l’attaque de l’Irak ayant eu lieu en 1991. Participant à la surenchère, le mensuel Le Monde diplomatique chroniquait mon ouvrage. Serge Halimi centrait son jugement sur une phrase du livre illustrant, selon lui, ma totale incompétence : « La réalité met à mal une autre hypothèse avancée comme élément de preuve. Ainsi on apprend (page 69) qu’ "Henry Kissinger est la figure tutélaire, l’inspirateur des faucons" à l’origine du coup d’État. C’est mal connaître l’histoire américaine » [2]. Problème : le rôle de M. Kissinger dans la préparation de la guerre d’Irak a été attesté depuis par Bob Woodward et le « cher Henry » imposa comme gouverneur d’Irak son protégé et associé, L. Paul Bremer III.

Permettez-moi d’observer que si les pandits se sont trompés, c’est parce que leur base de départ était fausse. Par conséquent, ils ne seront pas capables de comprendre la guerre au terrorisme tant qu’ils n’auront pas fait l’effort de réviser leur vision du 11 septembre.

Je rappelle au bon souvenir de mes contradicteurs que cette divergence de départ nous a conduits à interpréter de manière opposée chaque étape de la guerre d’Irak. Malgré les rapports des inspecteurs de l’ONU sous la direction d’Hans Blix, la presse atlantiste a avalé l’accusation anglo-saxonne selon laquelle Saddam Hussein disposait d’armes de destruction massive et de lanceurs capables de toucher la Grande-Bretagne en 45 minutes et Miami en quelques heures. Puis, elle s’est laissée hypnotiser par le show de Colin Powell au Conseil de sécurité accusant l’Irak laïque de soutenir les extrémistes religieux d’Al-Qaïda. Elle n’a pas douté un instant que les missiles de croisières qui s’abattaient sur Bagdad ne tuaient que les cadres du Baas et épargnaient la population civile. Elle nous a abreuvé d’images de la Libération de Paris où les Français en liesse applaudissaient les GI’s pour nous préparer à « vivre en direct la Libération de Bagdad », et elle a exulté lorsque quelques figurants ont renversé une statue de Saddam Hussein [3]. Elle a caché que l’Autorité Provisoire de la Coalition était une entreprise privée, établie sur le modèle britannique de la Compagnie des Indes et destinée à piller le pays [4] ; au contraire, elle a fait croire à ses lecteurs et téléspectateurs qu’il s’agissait d’un organisme public comparable à ceux qui reconstruisirent l’Allemagne et le Japon au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Arrêtons-là cette énumération nauséeuse et posons la problématique centrale : la presse atlantiste et les candidats à la Maison-Blanche persistent à affirmer que cette guerre était juste. Comme le président Bush n’a pas manqué de le souligner, il n’existe de débat que « sur la question de savoir si cela avait valu la peine de faire la guerre, si cela vaut la peine de poursuivre la lutte et si nous pouvons la remporter » [5]. En réalité, c’est une entreprise anachronique de colonisation visant à satisfaire à la fois les intérêts du lobby de l’énergie, du complexe militaro-industriel et de la colonie sioniste de Palestine.

Au passage, tordons le cou à quelque-uns des poncifs qui noircissent les colonnes des journaux de la semaine. Il est de bon ton de dire que la guerre fut un brillant succès, et que c’est au lendemain de la chute du tyran que les choses se corsèrent. Pouvait-il en être autrement ? L’armée irakienne était placée sous embargo depuis sa défaite de 1991. Autrement dit, elle était désarmée. La Coalition a quand même utilisé des moyens démesurés pour la vaincre, comme on utilise une enclume pour écraser une mouche. Le problème n’était évidemment pas la victoire, mais l’après-Saddam Hussein.
Par ailleurs, la presse atlantiste fait reposer rétrospectivement la responsabilité de l’échec de cette période sur la décision de Paul Bremer de dissoudre l’armée irakienne. Les soldats démobilisés se seraient immédiatement transformés en insurgés. C’est une erreur d’analyse. Lorsque le gouverneur Bremer a dissout l’armée irakienne, celle-ci n’existait déjà plus. Ses hommes avaient préféré déserter que se rendre. Le chaos n’est pas venu de la décision de Bremer, mais du renversement de l’État, lequel était l’objectif de guerre du mouvement sioniste.
Encore une fois, si erreur il y a eu, elle n’est pas dans ce que la Coalition a accompli, mais dans l’interprétation que la presse en a fait.

Le bilan de la guerre pour les arabes, ce sont des souffrances et des destructions : 1 million de morts et 4,5 millions de déplacés et réfugiés ; des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants détenus sans jugement dans des prisons US ou irakiennes ; des régions entières irradiées et polluées jusqu’à en devenir inhabitables ; les vestiges des plus anciennes civilisations urbaines pillés, rasés, voire ensevelis sous l’asphalte. Pour les occidentaux, le bilan c’est le renversement des démocraties par le mensonge et l’obscurantisme, le retour des crimes coloniaux et de la barbarie, la transformation complète de l’économie des États-Unis en économie de guerre.

Mais une fois que nous avons ouverts les yeux sur cette noire réalité, nous devons réfléchir à ses développements futurs et à notre capacité de changer le cours de choses plutôt que de nous battre la coulpe.

Et maintenant ?

Que va-t-il se passer maintenant ? La démission de l’amiral William Fallon a exacerbé le conflit entre les officiers supérieurs états-uniens [6]. D’un côté, le général David Petraeus se félicite des résultats de sa stratégie. L’augmentation du nombre d’hommes sur le terrain a correspondu à la diminution des violences. Il exige donc le maintien d’au moins 140 000 GI’s en Irak. De l’autre, le général Mike Mullen, inquiet du surdéploiement et de l’épuisement de ses troupes, cherche par tous les moyens à les retirer pour éviter une rupture logistique imminente, suivie d’une défaite prévisible.

Petraeus déposera les 8 et 9 avril devant le Congrès, qui tranchera. Les partisans de l’occupation font tout ce qu’ils peuvent pour que le général ne soit accompagné que par ses plus fidèles adjoints ; tandis que les partisans du retrait tentent de glisser un témoin à charge dans la salle d’audition. Car la décision des parlementaires et l’avis de l’opinion publique dépendront de l’appréhension qu’ils auront de la poursuite de cette aventure.

Contrairement à ce qu’affirme David Petraeus, l’amélioration sécuritaire n’a pas grand chose à voir avec les 30 000 GI’s qu’il a reçu en renfort. En effet, il a donné instruction de réduire les patrouilles en ville et de cantonner au maximum les troupes dans les casernes. S’il veut maintenir un corps expéditionnaire aussi nombreux, c’est qu’il a besoin d’hommes, de manière occasionnelle, pour mener de vastes campagnes punitives. C’est surtout que ces hommes doivent rester sur zone pour jouer plus tard la seconde manche : l’attaque de l’Iran, qui n’est certes plus à l’ordre du jour, mais qui ne pourra jamais être envisagée si les personnels sont rapatriés.

En réalité, les résultats du général Petraeus sont le fruit d’une stratégie élaborée par son conseiller australien, David Kilcullen. L’idée de base est de « désagréger » la Résistance, de la faire passer d’un mouvement national à une multitude de groupuscules désarticulés. Les Kurdes se sont tenus calmes tant qu’ils ont cru aux promesses que Washington leur énonce depuis seize ans : s’ils coopèrent, ils auront un jour un État indépendant avec un sous-sol gavé de pétrole. Les chiites se sont calmés lorsque les Britanniques ont notabilisé leurs leaders en les associant à la gestion régionale, puis nationale, et que l’Iran a appelés les plus irréductibles à la retenue. Quand aux sunnites, ils ont cessé leurs attaques lorsque les jeunes les plus révoltés ont été identifiés, traités comme des délinquants et non comme des idéalistes, et que 80 000 d’entre eux ont été salariés à 10 dollars par jour.

Le général David Petraeus n’a aucune intention d’expliquer cela en détail au Congrés car il sait qu’il ne pourra pas continuer longtemps sur cette voie. Sa stratégie contre-insurrectionnelle a trouvé sa limite : elle devient incompatible avec les objectifs de ses patrons, le tandem Bush-Cheney, soutenu par les multinationales du pétrole et de l’équipement. Et son « plan B » n’est pas réjouissant.

L’objectif actuel principal de la Maison-Blanche, c’est en premier lieu l’adoption par le Parlement irakien et la ratification par son gouvernement d’une loi donnant licence aux compagnies pétrolières US d’exploiter les ressources du pays à des conditions léonines [7] ; puis la signature et la ratification d’un accord de sécurité irako-US autorisant des bases militaires états-uniennes extra-territorialisées pour les siècles à venir.

Pour les mettre en œuvre, le vice-président Cheney s’est rendu cette semaine en Irak et dans la région. Il a obtenu la promulgation d’une nouvelle loi électorale, bloquée depuis février. Sur cette base, des élections législatives auront lieu le 1er octobre pour composer un nouveau Parlement, plus docile. Pendant un mois et demi, on jouera la lune de miel entre Bagdad et Washington, le temps de laisser passer l’élection présidentielle US. Puis, dés que la loi sur le pétrole et l’accord de sécurité seront actés, le pays s’embrasera à nouveau contre l’occupant. Le seul moyen de s’assurer de la victoire future, c’est de réduire aujourd’hui la résistance potentielle, tel est le « plan B ». La Maison-Blanche a choisi de s’appuyer à terme sur les sunnites, avec l’aide de l’Arabie saoudite, contre les autres populations irakiennes. La nouvelle loi électorale a été conçue pour renforcer la représentation sunnite au Parlement. Par ailleurs, un message clair a été envoyé aux Kurdes via l’armée turque. Reste à éradiquer les milices chiites avant qu’elles ne se soulèvent. C’est ce que le général irakien Mohan al-Furayji devra essayer de faire dans les six prochains mois.

L’amiral Fallon, qui vient de démissionner du Central Command, considérait ce « plan B » comme voué à l’échec. Dernier grand officier à avoir vécu la guerre du Vietnam, il avait mit en garde à propos des combats à livrer au sud de l’Irak, non plus dans des déserts, mais dans des marécages d’Al-Basra. Deuxièmement, il anticipait qu’une guerre contre les chiites irakiens déstabiliserait immédiatement le Koweït voisin, puis à terme le Bahrein et l’Arabie saoudite. Troisièmement, il considérait que neutraliser des combattants sunnites à 10 dollars par jour, c’est être certain qu’ils se retourneront contre les États-Unis avec les armes qu’on leur a données dès qu’ils le pourront.
Au demeurant, Petraeus et Kilcullen ont toujours affirmé qu’ils préviendraient ce problème en régularisant à terme leurs combattants-salariés, c’est-à-dire en les intégrant dans les forces de sécurité irakiennes. Mais on ne voit pas comment ces dernières pourraient absorber instantanément 80 000 hommes sans être infiltrées par la Résistance. D’ores et déjà 49 unités auraient fait défection avec leurs armes et 38 menaceraient de le faire si leurs hommes ne sont titularisés sans délais [8].

Comme je l’ai indiqué dans ces colonnes la semaine dernière, William Fallon avait conduit des négociations fructueuses avec l’Iran pour pacifier la région. L’accord a été confirmé lors d’une réunion secrète réunissant le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le chef d’état-major interarmes des États-Unis, Mike Mullen, le 2 mars à Bagdad. Il a été désavoué par la Maison-Blanche et les engagements pris au nom des États-Unis n’ont pas été tenus. Cela non plus ne pourra pas être expliqué par David Petraeus au Congrès. La rupture unilatérale de cet accord secret a conduit Téhéran à prendre des mesures de rétorsion, au premier rang desquelles l’encouragement de radicaux irakiens chiites à la rébellion. En outre, la Chine et surtout la Russie ayant été associées à ces négociations, et ne pouvant accepter un dispositif menaçant à terme l’intégrité de l’Iran, ont également pris des mesures de rétorsion. La discrète visite du général Leonid Ivashov à Damas, suivie du voyage officiel du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, a ouvert la voie à un transfert massif d’armes à la Résistance irakienne, libanaise et palestinienne.

S’il y a une leçon à tirer des cinq première années de la guerre d’Irak, c’est que certains protagonistes ne tirent jamais de leçon de leurs erreurs. Les leaders kurdes ont, comme toujours depuis un siècle, conduit leur peuple dans une impasse [9]. Le Pentagone reproduit avec ses salariés sunnites ce qu’il a fait en Afghanistan et devra affronter les mêmes conséquences : il forme et arme des voyous jusqu’à en faire d’incontrôlables seigneurs de la guerre. Quand à la Maison-Blanche, elle s’entête à faire passer les intérêts de quelques firmes (ici Bechtel, BP, Chevron, ExxonMobil, Halliburton, Shell etc.) devant ceux des États-Unis, et croit déraisonnablement que la corruption et la violence permettent de dominer toutes les situations.

Le général Leonid Sajin, qui ayant vécu la mort de l’URSS n’a pas de mal à concevoir celle des États-Unis, déclarait mardi à Moscou : « La guerre d’Irak, qui dure depuis 5 ans, a pratiquement épuisé l’armée états-unienne qui était considérée jusque-là comme la plus puissante du monde. Seul le désespoir peut à présent pousser les États-Unis à déclencher une guerre contre l’Iran. Une telle guerre sonnera la fin de cette armée : frappés par la récession économique et compte tenu du mauvais moral de leurs militaires, les États-Unis ne tiendront pas le coup ». Nous pouvons ajouter, les États-Unis ne survivront pas non plus à une guerre dans les marécages irakiens contre l’Iran par milices chiites interposées.

Thierry Meyssan
Analyste politique, fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage paru : L’Effroyable imposture 2 (le remodelage du Proche-Orient et la guerre israélienne contre le Liban)
[1] « Le Net et la rumeur », Le Monde, 21 mars 2002

[2] « Complotite », par Serge Halimi, Le Monde diplomatique, mai 2002.

[3] « La fin de quelle guerre ? », par Jack Naffair, Réseau Voltaire, 15 avril 2003.

[4] « Qui gouverne l’Irak ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 13 mai 2004.

[5] « Discours du président Bush sur la guerre globale au terrorisme », délivré au Pentagone, le 19 mars 2008.

[6] « La démission de l’amiral Fallon relance les hostilités en Irak », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 13 mars 2008.

[7] « L’Irak occupée cédera-t-elle son pétrole aux "majors" ? », par Arthur Lepic, Réseau Voltaire, 20 juin 2007.

[8] « Awakening councils : Sunni militia strike could derail US strategy against al-Qaida », par Maggie O’Kane et Ian Black, The Guardian, 21 mars 2008.

[9] « Le Pentagone prêt à intervenir avec l’armée turque », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 8 août 2007.


Samedi 22 Mars 2008

http://www.voltairenet.org http://www.voltairenet.org