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L’histoire fait encore scandale, tant elle pourrait
ressembler à une affaire d’usage de pouvoir pour s’octroyer des
bénéfices personnels. L’histoire est celle d’un ministre tunisien de
l’enseignement supérieur, qui s’octroie par décision de lui-même, en
date du 3 décembre et publiée dans le Jort du 11 décembre dernier, la
promotion de professeur d'enseignement supérieur . Qui plus est, cette
décision du ministre, se donne un effet rétroactif de … 25 ans. Des
sources juridiques, estimeront le coût de ce retour dans le temps à 600
mille DT. Le ministre qui n’a pas publié l’état de ses biens et dont le
fils est à la tête d’une chaîne TV, aura beau intervenir sur les chaînes
Radio pour expliquer que ce n’est que justice faite et qui ,plus est,
sur jugement du tribunal administratif; l’affaire Ben Salem n’en défraie
pas moins toujours la chronique dans un pays où les responsables
gouvernementaux semblent plus préoccupés par leurs situations
personnelles que par celles de la population et de l’économie dont ils
ont la charge. Des ministres qui ressemblent, au fil des affaires qui
surgissent, plus à des hommes d’affaires qu’à des hommes politiques et
on rejoindrait alors volontiers, l’appellation de Hammadi Jbali de
«اصحاب العمايل» pour ces affairistes.
L’affaire de Moncef Ben Salem, avait été précédée par celle de Moncef Marzouki, celui qui s’est octroyé la présidence à vie… par le biais de son salaire. 30 mille DT net par mois, c’est 360 mille DT par an. L’homme est actuellement âgé de 67 ans. A ces cent ans, il aura coûté 11,880 MDT à l’Etat tunisien qu’il aura ainsi servi sans aucune contrepartie. L’homme avait pourtant fait circuler dans la presse, à son entrée au palais de Carthage, qu’il avait refusé, par probité intellectuelle et un certain ascétisme, son salaire de 20.000 USD (équivalent à 30.000 DT), pour le ramener à seulement 3.000 DT. Mais il avait dit aussi, beaucoup d’autres choses jamais faites. Ce salaire de 30.000 DT à vie est aussi valable pour Hammadi Jbali et si cela est vrai, le 3ème président, celui de l’ANC, ne saurait rester en dessous et sans le sous. Un chef du Gouvernement qui a préféré réallouer les 9 MDT de l’ancien ministère de l’information et de l’ancienne chambre des Conseillers, au budget du premier ministère, que de les réallouer au ministère de l’emploi ou celui de l’agriculture ou tout autre ministère. Il est vrai, que ce gouvernement, qui ne s’inquiète même plus de la dégradation de la note souveraine de l’Etat qu’il dirige, a déjà fait le plein de crédits assurés par les Américains et les Japonais et autres dons de notre Ami le Qatar. L’argent coule à flot, sur le dos des Tunisiens pour qui la dette extérieure est maintenant de 30,7 milliards DT (Chiffres Tema), et la pauvreté est toujours là dans la Tunisie d’Ennahdha.
Tout cela montre, de l’avis des Tunisiens, que l’argent demeure un facteur déterminant dans l’équation du pouvoir, quel qu’en soit la nature ou la tendance. Ils étaient venus dans la Tunisie de l’après Ben Ali, couverts du sceau de la probité et de l’intérêt de l’Etat en premier lieu. La Tunisie de la révolution qui devait couper avec les pratiques du passé, les découvre aussi humains que leurs prédécesseurs et tout aussi intéressés par "la saleté de la vie"وسخ دار الدنيا .
Khaled Boumiza
16-12-2012 :
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