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Saturday, May 24, 2008

L’expert marocain Mohamed Drif à El Khabar

« Washington utilise Al Qaïda comme un épouvantail
pour implanter Africom au Maghreb »

El Khabar, 24 mai 2008

L’expert marocain en groupes terroristes, Mohamed Drif, a fait porter la responsabilité de l’exagération du danger d’Al Qaïda au Maghreb islamique à des parties intérieures et extérieures qui donnent des « informations erronées aux médias ». Dans un entretien accordé à El Khabar, il pense que Washington va revoir sa décision de transporter le siège d’Africom de l’Allemagne vers le Maghreb, sous la pression de l’opinion générale, et elle mise sur des changements stratégiques après le départ de l’administration Bush.
El Khabar : Est-ce que l’organisation d’Al Qaïda au Maghreb islamique jouit de la force qu’on lui prête ?

Mohamed Drif : L’organisation existe et elle tente d’investir dans les contradictions entre les Etats de la région, de même que sa menace est réelle, mais pas avec la force présentée par les médias qui sont souvent victimes d’informations erronées que leur fournissent des parties intérieures et extérieures, afin d’exagérer l’activité de cette organisation.

El Khabar : Que voulez-vous dire par parties extérieures ?

Mohamed Drif : Les Etats-Unis viennent en tête, car l’administration américaine veille à créer « un épouvantail » dans la région, à travers lequel elle justifie ses démarches afin de transférer le siège d’Africom dans la région, et il y a certains pays européens comme la France, l’Espagne et l’Italie qui ont besoin d’exagérer la menace terroriste contre l’Europe, afin de justifier leurs politiques à l’égard des immigrés.

El Khabar :Et que savez-vous des parties internes ?

Mohamed Drif : Il y a certaines parties politiques dans la région à qui il importe d’utiliser la carte de la menace terroriste afin de revenir sur les acquis de l’ouverture, de même que certaines parties sécuritaires veulent pouvoir continuer à gouverner.


El Khabar : Vous parlez d’« exagération américaine » dans l’évaluation de la menace d’Al Qaïda au Maghreb… Que cache la volonté de Washington de transférer le siège d’Africom d’Allemagne vers notre région ?

Mohamed Drif : Il faut d’abord savoir que l’administration américaine ne montre pas toujours ses intentions. Washington évoque la présence de camps d’entraînement d’Al Qaïda au long de la côte africaine, et il est connu que les organisations terroristes ne mènent pas une guerre classique ni avec l’Amérique ni avec les autres Etats, c’est pourquoi il ne leur faut pas plus que des appartements ou des cabanes afin de planifier et exécuter leurs opérations. Par ailleurs, tous les journalistes occidentaux qui ont visité la région ont nié l’existence de ce type de camps.

El Khabar :Vous ne nous avez pas parlé des véritables objectifs du transfert du siège d’Africom ?

Mohamed Drif : Il n’est plus un secret que l’Amérique craint la présence chinoise en Afrique. Nous nous rappelons tous le grand succès du sommet qui a réuni la Chine avec pas moins de 48 Etats africains. Il Faut également rappelé que l’intérêt des Etats-Unis pour la situation dans la Corne de l’Afrique est plus important que pour les régions du Maghreb et du Sahel, car la Corne possède de plus grandes richesses, de même que les intérêts américains ont été clairement visés par Al Qaïda à travers l’explosion des deux ambassades à Dar Essalam et Nairobi.

El Khabar :Quelles sont les chances de réussite du transfert du siège d’Africom au Maghreb ?

Mohamed Drif : L’Amérique joue sur le temps, et elle sait que les intérêts contradictoires des pays de la région vont pousser l’un d’entre eux à accepter d’accueillir le siège. Cependant, je pense que ce projet est voué à l’échec, car il se heurte à une opposition féroce de la part de l’opinion publique, comme nous ne devons pas oublier que beaucoup d’options stratégiques américaines vont être modifiées avec le départ de l’administration actuelle qui va laisser un bilan sécuritaire catastrophique.



24-05-2008
Entretien réalisé par M. Baghali/ Traduit par F.L

Thursday, May 15, 2008

"Notre cible stratégique, c’est la population" ou comment
les télévisions ont censuré les voix anti-guerre.

COHEN Jeff
Au cours de l’automne 2002, semaine après semaine, j’ai vigoureusement débattu contre l’invasion de l’Irak sur la chaine de télévision MSNBC. J’ai utilisé tous les arguments possibles pour tenter de convaincre le public – absence de menace réelle, le coût, l’instabilité. Mais lorsque la guerre se fît imminente, je me suis retrouvé exclu des débats.
Dans mon livre de 2006 « Cable News Confidential » (1) j’explique comment j’ai perdu mon temps de parole :« Je n’avais plus ma place chez MSNBC après qu’ils aient lancé « Countdown : Iraq » [Compte à rebours : Irak] une émission quotidienne d’une heure qui paraissait plus prompte à présenter la guerre sous un côté glamour qu’à en analyser les fondements ou se poser des questions. L’émission présentait des colonels et des généraux à la retraite qui ressemblaient parfois à des petits garçons avec leurs jouets lorsqu’ils présentaient des cartes, des maquettes et des graphiques pour concocter des scénarii d’invasion. « Ils me faisaient penser à ces anciens joueurs de foot qui se lancent dans des analyses et présentent des schémas de jeu avant le match. Ce fût très pénible de se retrouver sur la touche chez MSNBC tout en observant ces non-débats où mensonges et désinformation furent servis sans la moindre contestation ».C’est déjà assez pénible de se voir réduit au silence. Mais pire encore, c’est de voir ces ex-généraux – dont beaucoup travaillaient pour des sociétés d’armement – ne jamais être contredits, ne jamais se voir poser une question délicate par un présentateur. (Je ne pouvais être présent sur un plateau de MSNBC qu’à la condition d’avoir en face de moi au moins un contradicteur volubile de droite). A part de découvrir l’audace et l’étendue de l’opération, je n’ai pas été réellement surpris par un article récent du New York Times (2) qui raconte comment le Pentagone avait recruté et formé des gradés militaires à la retraite pour devenir « des multiplicateurs de message » et des « substituts » à la propagande mortelle de Donald Rumsfeld.
Les grands méchants dans cette histoire ne sont ni Rumsfeld ni le Pentagone, mais les chaines de télévision. Au pays du premier Amendement (article de la constitution qui garantit, entre autres, la liberté de la presse… – ndt) elles ont sciemment choisi d’abandonner le journalisme et d’évacuer le débat. Aucune agence gouvernementale n’a forcé MSNBC à donner constamment la parole aux généraux va-t-en guerre, sans jamais un contradicteur en face. Ou de licencier Phil Donahue. Ou de calomnier l’expert en désarmement Scott Ritter. Ou de mettre sur liste noire l’ancien Ministre de la Justice Ramsey Clark. Ce furent les dirigeants de MSNBC, pas le FBI, qui imposèrent à l’équipe de Donahue un quota de deux partisans de la guerre en cas de présence d’un opposant – de la discrimination positive en faveur des faucons. Je suis pour une enquête du Congrès sur cette opération de propagande du Pentagone sur l’Irak (3) – où l’on a même vu un général en exercice haranguer d’anciens militaires devenus porte-voix contre rémunération et déclarer « notre cible stratégique, c’est la population ».
Les méchants
Mais je suis aussi pour un examen de CNN, FOX, NBC, ABC, CBS et même NPR (chaine publique – NDT) (4) et qu’elles rendent des comptes pour leur participation à la mission de « contrôle de l’information » du Pentagone. Et pour avoir une idée du degré de corruption de la télévision étatsunienne aujourd’hui, il suffit de constater le silence quasi total qui y règne sur cet article du Times qui s’appuie sur 8000 pages de documentation interne au Pentagone, obtenue après un procès engagé et gagné par le journal. Il est important de se rappeler qu’au moment où les grandes chaines de Télévision décidèrent d’abandonner toute éthique journalistique dans leur course à la guerre contre l’Irak, les médias indépendants sur Internet connurent un boom d’audience en choisissant une ligne rédactionnelle totalement différente. Des émissions comme « Democracy Now ! » présentaient de véritables spécialistes de l’Irak et à qui – oh surprise ! – les faits ont donné raison. Des sites et des blogs indépendants, propulsés par le scepticisme sur la guerre, on vu leur audience exploser.
Quant aux grandes chaines de télévision, elles n’ont PAS été embobinées par la propagande du Pentagone. Elles ont été volontairement complices, et le sont depuis des dizaines d’années.
Il y a des années de cela, en tant que directeur de FAIR, j’ai commencé à interroger les dirigeants des média sur la fiabilité des interventions d’anciens gradés militaires sans contradicteurs. Après la guerre du Golfe de 1991, CNN et d’autres chaines de télévision se sont rendues compte que leurs ex-généraux avaient aidé le Pentagone à tromper et désinformer le public sur la conduite de la guerre.
CNN m’a invité à débattre avec un colonel à la retraite de l’armée US sur ce sujet des ex-militaires intervenant à la télévision. Les analystes militaires n’ont pas l’habitude des débats et le notre commença à chauffer.
Moi : « Pour parler d’écologie, il ne vous viendrait pas à l’esprit d’inviter, les uns derrière les autres, des experts qui seraient à la retraite d’organisations écologistes depuis 20 ou 30 ans et qui seraient toujours loyaux à ces groupes. Pour parler de travailleurs ou de conditions de travail il ne vous viendrait pas à l’esprit d’inviter, les uns derrière les autres, des experts qui n’ont pas côtoyé le monde du travail depuis 30 ans... Mais lorsqu’il s’agit de guerre et de politique étrangère, vous ramenez tous les généraux à la retraite, tous les secrétaires d’état à la retraite ».
le Colonel (avec irritation) : « et qu’est ce que vous voudriez ? Qu’un inspecteur des impôts se ramène pour nous parler de stratégie militaire ? »
Moi : « en plein dans le mille, Colonel... A part les généraux et les amiraux qui savent nous expliquer les différentes manières d’envoyer un missile ou une bombe, nous avons aussi besoin d’autres types d’experts : des experts en droits humains, des experts en médecine, des experts en opérations humanitaires, qui savent de quoi ils parlent lorsqu’ils parlent de bombes qui tombent sur des gens. »
Avant la fin du débat, j’ai exprimé mes doutes de voir un jour les média se débarrasser de cette mauvaise habitude qu’ils ont de s’appuyer sur des sources militaires non fiables :
« Il y ce rituel, ce scénario connu, cette routine, où les journalistes des grands média, à la fin de chaque guerre ou intervention militaire, qui disent « Ah mince, on a été manipulés. On s’est fait avoir. La prochaine fois, on sera plus prudents ». Et lorsque la prochaine fois arrive, on retrouve les mêmes journalistes en train d’interviewer les mêmes spécialistes qui alimentent la désinformation en provenance du Pentagone. »
Experts, et pas Partisans ?
Quelques années plus tard, au cours du bombardement brutal US-OTAN sur la Serbie , Amy Goodman de Democracy Now ! interviewa le vice-président et présentateur de CNN, Frank Sesno :
Goodman : « Si vous défendez la pratique qui consiste à rémunérer d’anciens militaires, des généraux, pour donner leur opinion en temps de guerre, seriez-vous prêt à défendre l’idée de rémunérer des pacifistes pour donner une opinion contradictoire en temps de guerre, d’être présents avec les généraux pour expliquer pourquoi ils pensent que la guerre est une erreur ? »
Sesno : « Nous faisons appel à des généraux parce que ce sont des experts dans leur domaine. Nous les appelons en tant qu’analystes, pas en tant que partisans. »
C’est évident : les experts en guerre sont objectifs ; les experts en paix sont partiaux. Même lorsque le Pentagone aide la chaine de télévision à monter son réseau d’experts militaires.
Peu après l’invasion de l’Irak, les Chef de la rubrique information de CNN, Eason Jordan, reconnût en direct qu’il avait révisé avec le Pentagone la liste d’analystes éventuels. « Ils nous ont opiné pour tous ceux qui figuraient sur la liste. C’était important pour nous ».
De tous les moments pénibles que j’ai vécus – après avoir été viré de MSNBC avec Phil Donahue et d’autres – le pire fut de voir le Général à la retraite Barry McCaffrey, le plus important analyste militaire de NBC, appeler sans cesse à la guerre contre l’Irak.
Ce que les téléspectateurs ne savaient pas, c’est que le général était aussi un membre (avec Lieberman, McCain, Kristol et Perle) d’un comité en faveur de l’invasion de l’Irak appelé « Comité pour la libération de l’Irak ».
Une des figures les plus notoires de ce groupe de partisans du Pentagone fut McCaffrey – personne n’a raconté autant de bêtises avec autant d’autorité. Par exemple sur les plans pour sécuriser l’Irak :
« Je viens d’avoir un compte-rendu du Secrétaire Rumsfeld et de son équipe sur l’après-guerre. Et j’ai été surpris de voir à quel point ils ont pensé à tout et dans les moindres détails. »
Après de début de l’invasion, McCaffrey croassa sur MSNBC « Que Dieu bénisse les tanks Abrams et les blindés Bradley ».
Personne n’obligea NBC ou MSNBC à présenter McCaffrey seul, sans contradicteur. Personne n’empêcha non plus ces chaînes d’expliquer aux téléspectateurs que le général siégeait au Conseil d’Administration de plusieurs sociétés d’armement, dont une qui justement gagnait des millions de dollars grâce aux Abrams et Bradleys bénis par Dieu. (5)
La séparation de la presse et du gouvernement est une des raisons qui poussent de plus en plus d’étatsuniens vers les médias indépendants au détriment des médias commerciaux.
Et les médias indépendants ne diffusent pas des publicités embarrassantes comme celle que NBC diffusait avec fierté en 2003 :
« Face-à-face en Irak, et seul NBC News vous offre les experts. Le Général Norman Schwarzkopf, commandant des forces alliées durant la guerre du Golfe. Le Général Barry McCaffrey, le général 4 étoiles le plus décoré de l’armée. Le Général Wayne Downing, ancien commandant des opérations spéciales et conseiller à la Maison Blanche. L’ambassadeur Richard Butler et ancien inspecteur en désarmement de l’ONU, David Kay. Personne ne connait aussi bien l’Irak que ces gens-là. Les experts. Le meilleur de l’information par le journal télévisé le plus regardé d’Amérique, NBC News ! »
COHEN Jeff
3 mai 2008
Article Original :http://www.consortiumnews.com/2008/...
Traduction VD pour Le Grand Soir http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6585
http://blogues.cyberpresse.ca/hetu/?p=70418870

Monday, May 12, 2008

L’escalade de la violence au Liban !

Par Abdel Bari Atwane

Alquds Al Arabi : samedi 10 mai 2008

Les événements des quatre derniers jours ont révélé la réalité de l’équilibre des forces au Liban. Lorsque des dirigeants de la majorité gouvernementale, tels que Saad Hariri et Walid Joumblatt, se retrouvent encerclés dans leurs quartiers généraux respectifs, incapables d’en sortir et obligés d’appeler l’armée à la rescousse pour assurer leur sécurité, cela signifie qu’il n’y a qu’une seule force ayant la haute main sur le pays et capable d’imposer sa volonté.
Nous ne croyons pas que le groupe gouvernemental ignore cette vérité, ainsi que les moindres détails de la situation militaire sur le terrain et ceci nous amène à poser cette question simple: pourquoi a-t-il donc pris la décision De pousser brusquement à l’escalade et de prendre des mesures qu’ils se savait incapable d’exécuter sur le terrain, telles que la révocation du Lieutenant Colonel Wafik Chekir, responsable de la sécurité de l’aéroport de Beyrouth et le démantèlement du réseau de télécommunications et des caméras du Hezbollah, jugés illégaux ?

La réponse à ces deux questions, ainsi qu’aux questions annexes, se résume dans une de ces deux hypothèses : ou bien que le groupe gouvernemental soit tout simplement naïf, ce que nous écartons d’emblée ; ou bien alors que des forces étrangères lui ont recommandé l’escalade et la provocation du Hezbollah, dans le but de pousser à une guerre civile d’usure, ce qui est, à notre sens, plus probable.

Il y a un consensus, dans les milieux de « l’alliance arabe des modérés », sur la nécessité de liquider la résistance et son armement au Liban, ce qui coïncide avec les desseins des israéliens et des américains. Il n’est pas exclu, dans ces conditions, que ces derniers aient incité leurs alliés au Liban, qui représentent la légitimité constitutionnelle, d’agir rapidement et de provoquer le Hezbollah afin de le pousser à faire usage de ses armes dans un conflit interne. Cela leur permet de prétendre que l’armement n’était pas destiné, à l’origine, à être utilisé contre Israël pour libérer les terres libanaises occupées, mais pour étendre la domination du Hezbollah sur le pays et changer ainsi la donne constitutionnelle.

Internationalisation de la crise

En fait, ils veulent internationaliser la crise libanaise et permettre aux Etats-Unis, à Israël et à la France et, peut-être aussi à certains pays arabes, d’intervenir militairement et d’envoyer des troupes au Liban, sous prétexte de venir au secours d’un gouvernement légitime, présidé par Fouad Séniora. Les vaisseaux de guerre américains mouillent toujours au large des côtes libanaises, à l’affût de l’occasion d’intervenir d’urgence. Si cela viendrait à se faire, le coût en sera très élevé.

Les Etats-Unis et Israël ne peuvent pas déclarer la guerre à la résistance au Liban sans la moindre justification légitime. L’administration américaine ne peut recourir de nouveau aux allégations mensongères après avoir été discréditée. Le front libanais est calme et les forces des nations unies, qui accomplissent convenablement leur mission à la frontière, n’ont pas enregistré de violation de la part de la résistance. Bien au contraire, elles ont enregistré de nombreuses violations par l’aviation israélienne de l’espace aérien libnais.

La réunion urgente des ministres arabes des affaires étrangères, qui se tient aujourd’hui à la demande de l’Egypte et de l’Arabie Saoudite, les deux pôles de l’axe modéré constitué par Condolezza Rize, est le premier pas vers l’internationalisation de la crise libanaise et l’offre de couverture légale arabe à l’intervention américaine et israélienne. C’est le préambule à une guerre régionale impliquant la Syrie et l’Iran.

Quand le porte-parole égyptien déclare que son pays ne peut accepter qu’une force, soutenue par l’Iran, domine le Liban, cela correspond à une déclaration de guerre contre la résistance et l’annonce d’une prochaine intervention contre elle. Pourquoi donc, ce même porte-parole n’a-t-il pas déclaré autant, concernant l’occupation américaine de l’Irak et israélienne de la Palestine ? Et comment tolère-t-il le blocus de Gaza et l’interdiction de son ravitaillement en hydrocarbures alors que l’Egypte fournit du gaz à bas prix à Israël?

Les projets pour la région :

Il faut reconnaître, sans trop de complications théoriques, qu’il y a deux projets fondamentaux dans la région arabe : le premier, adopté par la Syrie, l’Iran, le Hezbollah et les fractions de la résistance palestinienne, est celui de la résistance. Le second, qui comprend les pays arabes de l’axe modéré, a, au contraire, choisi de s’aligner sur le camp américain et ses plans de domination et de consécration de la suprématie militaire israélienne.
C’est le choix de la résistance et la persévérance dans cette voie, qui ont permis à Hamas de maîtriser la bande de Gaza et au Hezbollah de maîtriser Beyrouth.

Le second projet, celui de l’alignement sur les américains, a donné la preuve de son échec et son refus par les peuples arabes. Les arabes favorables au projet américain n’ont jamais réussi à faire démanteler une seule colonie ou un seul des 700 barrages israéliens en Cisjordanie, malgré les nombreux services rendus gratuitement aux américains : engagement dans la guerre contre le terrorisme, participation efficace dans le soutien à l’occupation de l’Irak, attaque contre les groupes islamiques et leur encerclement.
Il est vrai que le Hezbollah est soutenu par l’Iran, ainsi que le Hamas. Si l’Iran a réussi à disposer d’une position dominante au Liban, à travers le premier, et à prendre pied à Gaza par l’intermédiaire du second, cela est bien la conséquence de l’impuissance officielle arabe, la complicité des régimes arabes avec le projet américain et l’absence de tout projet réel pour récupérer la dignité bafouée et pour soutenir les causes nationales. Il y a actuellement un projet iranien, un autre turc, un troisième indien, un quatrième chinois, et il n’y a nulle trace d’un projet arabe.

Le conflit au Liban n’est pas un conflit sunnite chiite, comme voudraient le faire croire l’axe des modérés et ses médias. C’est un conflit entre un projet de résistance et un autre de soumission, un conflit entre ceux qui se trouvent dans le camp des guerres américaines contre notre nation et ceux qui se trouvent dans les tranchées d’en face, un conflit entre ceux qui ont vaincu et humilié Israël et ceux qui ont perdu leurs guerres contre lui.
Les Palestiniens, tous sunnites, n’ont aucune haine contre les chiites ou le Hezbollah. Au contraire, ils le soutiennent, à l’exception d’une minorité de salafistes. Cela est aussi valable pour la grande majorité des peuples arabes, du Maghreb et du Machrek.

Aussi les tentatives permanentes pour diaboliser les chiites et le Hezbollah pour des motifs « américains », sont vouées à l’échec, tout comme ont échoué celles qui avaient visé la gauche auparavant.
C’est l’administration américaine actuelle qui a introduit et tente de propager le virus du sectarisme confessionnels, de transposer le modèle irakien un peu partout dans la région et d’utiliser les régimes alliés pour leur fournir la couverture médiatique et les justifications religieuses. Les Etats-Unis se sont alliés aux chiites contre les sunnites en Irak et aux sunnites contre les chiites au Liban. Ils sont contre ceux résistent qu’ils soient sunnites ou chiites.
Les critères américains pour cataloguer les amis et les ennemis sont Israël et le positionnement par rapport aux projets américains dans la région. Aussi celui qui lutte contre Israël et se déclare pour la résistance en Irak est d’emblée un ennemi mortel qui doit être sanctionné et marginalisé, indépendamment de sa confession ou de sa secte. Au contraire, celui qui accepte de coexister avec Israël et ferme les yeux sur ses massacres, et qui soutient l’occupation américaine de l’Irak est l’allié et l’ami qui mérite appui et soutien.

La neutralité libanaise :

La neutralité libanaise est un mensonge auquel ne croit que celui qui l’a inventé. Le Liban ne peut pas être neutre dans une région à feu, menacée dans sa sécurité, ses ressources et sa foi. Comment peut-il être neutre avec sa composition confessionnelle compliquée, aux ramifications régionales et internationales et ses directions majoritairement corrompues et vendues ? Comment peut-il l’être dans un contexte de tension et de conflit entre puissances, dont l’une, Israël, implantée par la force et ne pouvant vivre que par l’agression ? L’autre, la Syrie, avec sa position hautement stratégique et sa longue tradition historique et géographique, ayant toujours des terres occupées ?

Les périodes de stabilité au Liban ont été courtes, correspondaient souvent à des armistices et l’ont été surtout avant l’implantation de l’Etat hébreu. Même les dix dernières années, n’ont connu qu’une stabilité relative et artificielle, fruit d’une entente syro- saoudite sous le patronage américain et en l’absence d’hostilité israélienne. Actuellement, l’entente syro- saoudite s’est effondrée et s’est transformée même en une animosité manifeste, le patronage américain a pris fin et Israël se prépare à la guerre, dans l’espoir de rehausser un peu le prestige de son armée, écrasé au cours de la guerre de juillet 2006, et c’est ce qui explique le climat actuel d’escalade.

Nous ne croyons pas à une issue immédiate pour la crise actuelle, tant la boule de violence grossit de jour en jour et parce que les Etats-Unis et Israël souhaitent que se poursuivent les affrontements afin d’entraîner l’Iran et la Syrie, d’une manière ou d’une autre, dans une guerre régionale.
Tous les libanais, sans exception, sont les victimes de ce projet diabolique.
Ressasser des formules telles que « le retour au dialogue » ou « l’appel aux sages » pour intervenir afin d’éviter au pays une guerre destructrice, c’est moudre du vent.
Le Liban est malheureusement l’expression des équilibres régionaux et un terrain de confrontation arabe et internationale. Aussi l’entente interne ne peut se réaliser qu’à l’ombre d’une entente internationale et ceci n’est pas acquis actuellement.
Nous le disons avec amertume, le Liban est un instrument, sa décision n’a jamais été indépendante et souveraine un jour, le prestige de son régime a toujours été relatif et c’est pour ces raisons que nous voyons l’avenir obscur et même très obscur !
Les intertitres sont de la traduction
Traduit de l’arabe par Ahmed Manai : www.tunisitri.net/
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Friday, May 02, 2008

Sami El Hajj freed form Guantanamo !


Sami al-Hajj freed from Guantanamo

Sami al-Hajj is expected to be greeted by his family
at the airport in Khartoum
Al Jazeera cameraman Sami al-Hajj has been released from the US military prison at Guantanamo Bay and is being flown to Sudan, according to sources.

Al-Hajj's family is expected to greet him when he lands in the capital Khartoum late on Thursday.

Once he arrives, al-Hajj will undergo a series of medical checks.

Al-Hajj was seized by Pakistani intelligence officers while travelling near the Afghan border in December 2001.

Despite holding a legitimate visa to work for Al Jazeera's Arabic channel in Afghanistan, he was handed to the US military in January 2002 and sent to Guantanamo Bay.

Al-Hajj, who is originally from Sudan, was held as an "enemy combatant" without ever facing a trial or charges.



Former Guantanamo detainee on al-Hajj
He has been on hunger strike since January 7, 2007.

Al-Hajj's wife, Asma Ismailov, spoke to Al Jazeera before she travelled to Sudan.

"Now I can think differently, now I can plan my life differently, everything will be fine, God willing," she said.

Force fed

Zachary Katznelson, a lawyer from the Reprieve organisation has worked on al-Hajj's case since August 2005 and has visited him 10 times in Guantanamo Bay, the last time just three weeks ago.

"Al-Hajj is remarkably thin, he has been on hunger strike and forcibly fed through his nose while being strapped down, twice a day, for 16 months," he said.




Al Jazeera is not responsible for the content of external sites
"He looks like an ill man, he has problems with his kidneys, liver, blood in his urine and there are concerns that he may have cancer."

Katznelson said that the cameraman's release was probably motivated by political concerns.

"I think this is part of a larger picture between the United States and Sudan, that they are trying to bring those countries closer together," he said.

"Sudan, one of the primary demands they made to the United States, is if you want to normalise relations with us you have to give something back, and one of the things is the prisoners in Guantanamo Bay."

'Telling the truth'

Martin Mubanga, a former Guantanamo detainee, told Al Jazeera that al-Hajj had refused to be broken by his experience in Guantanamo Bay.

"When I saw him in the last years [of my captivity] he became stronger as he took a stance against the American authorities," he said.

"He looks like an ill man, he has problems with his kidneys, liver, blood in his urine and there are concerns that he may have cancer"

Zachary Katznelson, Reprieve lawyer
"Basically he was a man of resolve, he refused to be broken because at the end of the day he was telling the truth, he was not a member of al-Qaeda."

Mubanga said that al-Hajj would not believe he was free until he was back on the ground with his son.

"Only then will it probably begin to sink in that he is free, on the plane he'll probably still be thinking he is in a dream, that it is not really happening."

Al Jazeera has been campaigning for al-Hajj's release since his capture more than six years ago.

Al Jazeera concerns

Wadah Khanfar, Al Jazeera's director-general who is in Khartoum to welcome al-Hajj, criticised the US military for urging him to spy on the operations at the channel.

"We are concerned about the way the Americans dealt with Sami, and we are concerned about the way they could deal with others as well," he said.

"Sami will continue with Al Jazeera, he will continue as a professional person who has done great jobs during his work with Al Jazeera.

"We congratulate his family and all those who knew Sami and loved Sami and worked for this moment."
Source: Al Jazeera and agencies