Search This Blog

Wednesday, October 31, 2012

Hayat Attia: Les médias français et les musulmans russes!

د. حياة الحويك عطية

عصاة ووقود


سبحان من جعل الاعلام الفرنسي يتفطر قلبه على مسلمي روسيا. وبماذا ؟ بعناوين تقول ان عدد المساجد غير كاف بالنسبة لعدد المسلمين . وكان هذا الاعلام قد نسي انه هو من طبل وزمر لمجرد ارتداء امراة للحجاب ، وهو من نشر الرسوم المسيئة للرسول مثيرا ازمة عالمية لم تكد تهدا. او كانه نسي ان رئيس فرنسا السابق قد وصف شباب مسلمي بلاده بالحثالة عندما حاولوا التحرك للمطالبة بالعدالة الاجتماعية للضواحي.
بالمقابل ، لم نسمع يوما ان القوانين او الحكومات الروسية قد ميزت مواطنا عن اخر ، او انها اثارت ازمات لصالح صراع الحضارات بين المسيحيين والمسلمين. اما الصراعات السياسية الاخرى مع الانفصاليين ، فموضوع سياسي لا علاقة له الاديان.
 هذا في الواجهة . اما في العمق فثمة امران ، اجتماعي وتاريخي . اجتماعيا ليس مسلمو روسيا ارتداد استعمار جائر طويل ، هزم وعاد الى بلاده فارتد معه ملايين المهاجرين من المستعمرات السابقة ، وما يزالون رغم العقود يطالبون بحقوقهم التي لم ياخذوها تحت الاستعمار ولم ياخذوها في الهجرة الى ديار المستعمر. مسملو روسيا هم روس كغيرهم ولا يحتاجون الى اثبات مواطنتهم .
اما تاريخيا فروسيا لم تستعمر يوما بلاد المسلمين ، لم تحتل المغرب العربي ، لم تعلن الجزائر فرنسية وتضطرها الى مليون شهيد كي تتحرر، لم يجلس وزير خارجيتها الى طاولة مقابل وزير خارجية بريطانيا وبيدهما قلمان ، ازرق واحمر ، ومشرط يشرحان به جسد سوريا الطبيعية ، مزقا تعجز عن منع تحقيق وعد بلفور بمنح فلسطين لليهود ، علما بان هناك وعدا فرنسيا سابقا لوعد بلفور ولكنه لم يكتسب شهرته .
روسيا لم تمنح اسرائيل السلاح النووي، حاسمة بذلك تفوقها وهيمنتها على عالم المسلمين . روسيا لم تشارك في عدوان ثلاثي على مصر عقابا على تاميم  قناة السويس ، بل قدمت الدعم والخبراء والمال لبناء السد العالي ولاعادة تسليح الجيش الذي عبر القناة . واخيرا لم تشارك روسيا في العدوان على العراق كما فعل فرانسوا ميتران.
 افلا يتوجب على المسلمين انفسهم ان يقفوا بوجه هذا الغرب المنافق ويقولوا : كفى !!
 المسلمون ليسوا عصاة وليسوا وقودا . ليسوا عصاة يحركها الغرب باللعب على الغرائز لضرب كل عدو او منافس له ، او وقودا يرمي به هذا الغرب نفسه في كل نار يريد تاجيجيها لتاكل الاخضر واليابس وتؤمن له مصالحه . الم يكونوا عصاة ثم وقودا في افغانستان ؟ الم يكونوا كذلك في يوغوسلافيا ؟ اليسوا كذلك الان في سوريا ؟ وهل يراد لهم ان يصبحوا كذلك في روسيا ؟ وفي الصين ؟ وفي ...؟؟؟
الغرب يعمل على تاجيج الفئويات الدينية لدى الاخرين ، في حين يحظر على ارضه ، بقوانين ، تحت اشد العقوبات، التعريف عن الذات باية صفة دينية او عرقية . لانه يريد ان يكون دولة المواطنة ، ولو ظاهريا ، ولانه يعرف ان دولة المواطنة هي الحل الوحيد لكل المشاكل التي دفع ثمنها – ودفع البشرية – ثمن حربين عالميتين ، دولة المواطنة هي الضامن الوحيد للسلم الاجتماعي وصلابة الدولة وسيادتها .
 ولانه يعرف ذلك ، ويعرف خطورة البديل المعكوس ، أي اثارة الانتماءات الدينية والمذهبية والعرقية التجزيئية ، فانه يستعمل هذا البديل قنبلة عنقودية لضرب السلم الاجتماعي في كل دولة تنافسه او تعاديه او تخالف سياساته .
لذلك يتحدث الاعلام  الفرنسي عن مسلمي روسيا ، وتجهد الدوائر العسكرية لدعم اسلاميي سوريا ، في حين يهدد زير داخلية هولاند الشباب الذين حاولوا التحرك ضد الفيلم المسيء للرسول بطرد كل مسلم يفكر باثارة الشغب في فرنسا. 

Monday, October 29, 2012

Appel pour rétablir les relations diplomatiques avec la Syrie et l’envoi d’une délégation sur place

Lettre ouverte au président et aux membres de l’Assemblée Nationale Constituante

Appel pour rétablir les relations diplomatiques avec la Syrie et l’envoi d’une délégation sur place

 Monsieur Le Président, Mesdames et Messieurs les membres de l’ANC

Je vous écris au sujet de la position de la Tunisie vis-à-vis de la Syrie  et de la crise que connaît ce pays frère depuis bientôt dix  neuf mois, position qui s’est illustrée par une déviation complète par rapport aux traditions de la diplomatie tunisienne, connue pour sa modération, son indépendance et son respect des principes et valeurs qui fondent les relations internationales.
Je me permets de vous rappeler brièvement ces positions au cours des dix derniers mois :
La Tunisie a devancé tous les pays arabes pour renvoyer l’ambassadeur syrien, à l’époque absent de Tunisie, et à rappeler son ambassadeur et l’ensemble du personnel de son ambassade à Damas et à rompre les relations diplomatiques avec la Syrie. Cela s’était fait dans la hâte et d’une manière intempestive qui a surpris l’ambassadeur tunisien lui-même, et a porté un grave préjudice aux deux mille cinq cents membres de la communauté  tunisienne, coupés brusquement de l’administration de leur pays.
Il est important de rappeler que toutes ces mesures prises singulièrement, par les autorités tunisiennes, dans une précipitation indescriptible et irréfléchie, et comme si nos intérêts supérieurs, concernant le devenir de notre propre nation, étaient mis dans un péril grave et imminent par le régime Assad, n’ont pas eu d’équivalent même chez les pays engagés directement dans  la destruction de la République arabe syrienne. En effet, ces régimes et pays étrangers à la Syrie, qui se sont autoproclamés libérateurs et « amis de la Syrie », se sont engagés dans des opérations de propagande et de désinformation manifestes,  l’entrainement, le financement  et l’armement des bandes armées responsables de destructions d’infrastructures civiles, et le terrorisme, au nom de la  guerre totale qui n’a d’autre effet évident, que de  détruire la Syrie arabe qui constituait pourtant, sous ce même régime que l’on dit honni, le refuge des résistants palestiniens, des réfugiés libanais et des Irakiens, et le dernier bastion du « front du refus » contre Israël !  Or, ces même pays ne s’étaient tout simplement contentés que de retirer leurs ambassadeurs respectifs de Syrie et de renvoyer les ambassadeurs syriens chez eux, sans toutefois, rompre les relations diplomatiques ave la Syrie.
La Tunisie s’est voulue le fer de lance de la défiance contre la Syrie, et elle a donc devancé les autres pays arabes en votant la suspension de la Syrie de la Ligue Arabe, alors que celle-ci fût l’un des sept pays fondateurs de cette même organisation en 1945. Malheureusement, et alors que le temps aurait dû émousser l’animosité de nos dirigeants, la Tunisie a confirmé et persisté dans son hostilité à la Syrie en votant sa mise au ban de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) lors de sa dernière réunion à la Mecque. De là à penser que si l’occasion se présentait  pour exclure ce pays de la « Conférence des non alignés » dont elle fut membre fondateur et même de l’ONU, je ne serai pas étonné que la Tunisie s’y engagerait tête baissée, démontrant ainsi l’alignement aveugle et inconditionnel  de nos dirigeants sur les thèses et les plans diaboliques des ennemis de la République syrienne, au nom d’un pseudo soutien à des mouvements hétéroclites d’opposants suscités, instrumentalisés, voire embrigadés et financés dans les pays traditionnellement soutiens d’Israël, et leurs alliés arabes ou régionaux, de circonstance, qui se sont montrés amorphes, neutres et non concernés par les attaques contre la nation arabe, comme ce fut le cas durant la guerre israélienne contre le Liban, en 2006, ou le martyr de Gaza, en 2008, voire, à Allah ne plaise, de connivence coupable avec les ennemis de la nation arabe et soutiens d’Israël…
Mesdames et Messieurs les membres de l’ANC,
Vous n’êtes pas sans savoir que le Président provisoire a reçu une délégation de ce qu’on appelle le CNS, plus connu sous le nom du Conseil d’Istanbul , tant est grande sa dépendance des services secrets turcs et vous n’ignorez pas non plus que la Tunisie a hébergé une conférence internationale ayant réuni tous les pays ennemis de la Syrie et engagés dans un plan de destruction de ce pays. Mais dans tout cela, le plus désolant, peut-être que vous ne le savez pas, est  que le communiqué final de cette conférence a été rédigé, au ministère des affaires étrangères britannique, la veille de sa tenue…
De même que vous n’ignorez pas ou que vous n’ayez pas remarqué que jamais un représentant de la Tunisie ne s’est absenté d’une conférence ou d’une réunion à Istanbul,  Paris, Doha ou Le Caire, organisées par cette cohorte de guerre, ni aux réunions organisées par la Ligue arabe, pour une fois unanime et toutes consacrées à la Syrie, comme si les arabes avaient résolu tous leurs autres problèmes, et dépassé leurs propres contradictions et conflits, dont certains menacent pourtant leur sécurité et leurs économies : en témoigne la récente attaque israélienne contre le Soudan et son démembrement, ou le drame quotidien au Yémen, à Bahreïn, en Libye et en Irak, sans oublier l’éternel problème palestinien, dont une partie des clefs se trouve précisément entre les mains des « alliés » occidentaux des pays arabes engagés au service de la défense des intérêts économiques et stratégiques de ces alliés contre nature !
Je ne crois pas non plus que vous ignoriez les déclarations multiples du Président provisoire appelant au départ du Président Bachar Assad. Son délire virtuel l’ayant conduit même, non pas suggérer, mais à oser proposer de son piédestal de Président, que le Président Bachar Assad fut reçu en  réfugié politique en Russie, pays pourtant souverain et qui ne dépend pas de la Tunisie à ma connaissance. Pire, et au mépris des valeurs morales et des règles diplomatiques élémentaires, il l’a menacé du même sort  que feu Moammar Khadafi ; peut-être projette-t-il de trouver dans cette fin l’occasion de rééditer « sa prouesse » lors de l’annonce de l’assassinat du leader libyen.
Récemment encore, ce même président provisoire a eu assez de culot pour demander le renvoi du Président Bachar Assad, devant la Cour pénale Internationale, alors qu’il ne s’est guère gêné de se retrouver aux côtés du Président  soudanais, le général Al Bachir, réclamé par cette même cour depuis des années pour « les crimes » qui lui sont imputés au Darfour.
Je reconnais cependant que le président provisoire avait tout à fait raison de condamner le boycott imposé à Cuba depuis des décennies  et j’aurai souhaité qu’il condamne par la même occasion le boycott imposé à la Syrie et auquel participe la Tunisie en violation flagrante du droit international.
Mesdames et Messieurs les membres de l’ANC,
Les relations entre les pays sont fondées sur des principes, des valeurs et des usages consacrés par la communauté internationale depuis des siècles et avant même que l’humanité ne crée  les organismes et ne s’invente les modalités et les procédures pour les gérer. Ainsi, parmi ces principes intangibles, il y a le respect mutuel entre les Etats, la non ingérence dans les affaires intérieures des pays tiers et au cas où une situation exceptionnelle viendrait à l’imposer, de le faire dans le but de rapprocher les antagonistes et d’aplanir les différents pour éviter les conflits armés et garantir la paix sociale et la sécurité des personnes.
Et c’est justement sur la base de ce principe et en conformité avec sa Charte que la Ligue arabe a envoyé sa mission d’observation en Syrie au début de cette année et l’a chargé d’enquêter sur la bonne application de son plan pour résoudre la crise syrienne.
La mission était composée de plus de Cent soixante membres venant de quinze pays arabes dont la majorité était hostile au régime syrien. Il y avait quatre observateurs officiels tunisiens relevant des ministères de la Défense, des Affaires étrangères et du Ministre de l’intérieur.
Force est de constater que malgré tout, le rapport préliminaire était favorable à l’Etat syrien puisqu’il concluait à :
1.- L’absence de forces et d’engins militaires dans les villes  et leurs environs.
2.- La libération de milliers de détenus en relation avec les derniers événements
3.- La présence en Syrie de nombreux médias et correspondants de la presse arabe et internationale.
4.-Le constat le plus important était que les forces de l’ordre ne tiraient que pour répondre aux tirs des manifestants et pour se défendre en légitime défense. Ce constat qui a contredit les préjugés des « va-t-en guerre » a contrarié certains pays, les a poussé à ignorer le rapport sollicité et à éluder les faits objectifs, en portant l’affaire devant un Conseil de sécurité, qu’ils pensaient moins regardant et donc plus malléable.
J’ai eu l’honneur de participer à cette mission parmi les quinze membres représentant les sociétés civiles arabes, et je témoigne que la Ligue arabe avait la possibilité de participer sérieusement à la solution de la crise syrienne si elle avait tenu compte des recommandations de ses propres observateurs et permis de continuer leur mission. Mais hélas, le « Comité spécial pour la Syrie » a préféré passer outre, et porter l’affaire devant le Conseil de sécurité dans le seul but de faire voter une résolution autorisant une intervention militaire étrangère, qui aurait mis ce pays à feu et à sang et détruit irrémédiablement pour des décennies, les infrastructures civiles et militaires et l’équilibre social sensible de ce pays de haute civilisation arabe, à l’instar de l’Irak et la Libye.
Cet espoir fut heureusement contrecarré et déçu par l’usage de la Russie et de la Chine de leur droit de véto, conscients qu’elles mêmes seraient la prochaine cible de ce jeu d’infiltrations exogènes.
Cette situation a conduit à la « mission spéciale Kofi Anane » avec ses observateurs militaires, laquelle a été condamnée à l’échec dès son démarrage du fait que les pays meneurs du jeu avaient refusé la coopération avec l’envoyé spécial. Nous rappelons à ce propos la déclaration d’Alain Juppé, ministre des affaires étrangers  Français du 15/05/2012, celle de l’Emir du Qatar qui a donné tout juste 3% de chances de réussite à cette mission, et celle du président provisoire tunisien qui a estimé que cette mission avait moins de 3% de chance de réussite…
En réalité, la période de la « mission Anane » a été l’occasion rêvée pour introduire davantage d’armes, de groupes terroristes, de combattants et d’équipements en Syrie, ce qui explique la flambée de violence qui l’a accompagnée et qui a  conduit l’envoyé spécial de l’ONU à reconnaître son échec mais à ne jamais en expliquer les véritables causes, conscient du poids politique de ses commettants…
Nous avons actuellement, en spectacle, « la mission Lakdar Ibrahimi », et les nombreuses tentatives et actions pour la faire échouer, mais aussi, face à une situation internationale, régionale et locale très différentes de ce qu’elles étaient il y a six mois.
Au plan international, nous constatons que la coalition de guerre contre la Syrie a fini par abandonner toute idée d’intervention militaire directe et les gesticulations auxquelles nous assistons servent tout juste à faire croire qu’elle demeure maîtresse de la situation, dans la guerre et la paix.
A l’inverse, la situation internationale de la Syrie s’est beaucoup améliorée surtout, depuis le soutien qu’elle a obtenu lors de la « Conférence des non alignés ».
Au plan régional, nombre de pays, hier encore très engagés dans les scénarios guerriers semblent s’assagir et modérer leur aventurisme, à l’exception du Qatar dont l’Emir réclame toujours une intervention armée arabe, à défaut de celle de l’OTAN, suivi de la Tunisie dont le président provisoire se dit toujours prêt à envoyer ses troupes, comme si la présence de mercenaires tunisiens en Syrie, ne constituait pas en soi, une mine à retardement et une menace réelle pour notre propre avenir, comme ce fut le cas dans d’autres pays, après le retour d’Afghanistan, des « anciens d’Al-Qaïda »… !!!
Il convient de rappeler à ce niveau, que l’intervention étrangère en Syrie est bien réelle et ce, depuis le début de la crise, mais elle n’est pas le fait d’unités issues des armées régulières, mais plutôt à travers des combattants et des bandes criminelles de mercenaires terroristes étrangers, dont quelques centaines de tunisiens, qui représentent selon le quotidien Allemand « Die Welt », citant des sources des services spéciaux 95% des effectifs de l’ASL. Ce qui fait froid dans le dos, et augure d’un avenir des plus sombres pour la future stabilité et la paix dans notre belle Tunisie !
Face à ce déploiement hystérique de forces étrangères en Syrie, mais au plan local syrien, nous avons assisté récemment à la tenue à Damas d’une conférence unitaire de vingt deux partis d’opposition et puis sur le plan militaire, à une maîtrise quasi-totale du terrain par l’armée arabe syrienne.
Mesdames et Messieurs les membres de l’ANC,
Vous êtes en tant que membres de l’ANC , les tenants de la légitimité en Tunisie et il est de votre devoir de contrôler et de demander des comptes aux représentants du pouvoir exécutif que vous avez élus, et qui agissent au nom du peuple tunisien.
J’ai pris acte de votre attitude honorable et courageuse dans l’affaire de l’extradition de l’ancien premier ministre libyen, Monsieur AL BAGHDADI Al Mahmoudi , et je vous invite à interpeller les représentants du pouvoir exécutif que vous avez élus, sur la politique hostile et agressive vis-à-vis de la Syrie et qui risque d’engager le pays dans des aventures guerrières si l’on croit l’insistance du président provisoire à envoyer un corps expéditionnaire tunisien  en Syrie, que ce pays n’a pas demandé et qu’il n’acceptera jamais.
Je vous invite aussi à envoyer une délégation représentative de votre honorable Assemblée pour aller en Syrie afin de se rendre compte sur place, de la situation réelle dans ce pays que les médias du mensonge n’ont cessé de dénigrer depuis près de deux ans, et aussi, pour renouer avec la communauté tunisienne coupée de son pays et de ses représentants.
Vive la Tunisie libre, indépendante, souveraine et solidaire des causes de la Justice et du respect des règles de « non ingérence » et de bon voisinage.

Ahmed Manai
Membre de la Mission des Observateurs de la Ligue arabe en Syrie.
Tunis le 28 0ctobre 2012



Saturday, October 27, 2012

Aroua Kooli:Entretien avec Ahmed Manai,

Entretien avec Ahmed Manai, membre de la mission de la Ligue arabe en Syrie
Assabah El Ousbou’y, Aroua Kooli
27/02/2012
L’Observateur de la Ligue arabe en Syrie et président de l’Institut tunisien des relations internationales, Ahmed Manai, considère que les informations véhiculées par les médias internationaux sur la situation en Syrie, ne traduisent pas la réalité du terrain et comportent une bonne dose d’exagération et de mensonge.
Il ajoute que le véto Russo-Chinois a anéanti les projets occidentaux d’intervention en Syrie et que la Tunisie s’est engagée dans un pacte diabolique contre un pays frère, en faisant cause commune avec les ennemis de la Syrie.

Entretien :

Assabah El Ousbou’y : Pouvez-vous nous parler de votre participation à la mission des observateurs arabes en Syrie ?
A. Manai : Mon expérience n’est pas personnelle, mais plutôt collective, dans le cadre de la mission de la Ligue arabe. L’on se souvient que le Conseil de la Ligue arabe a formé un comité spécial pour la Syrie, composé de six pays et dirigé par le Qatar*. C’est donc ce comité qui a opté pour l’envoi d’une mission d’observateurs arabes en Syrie pour enquêter sur les événements qui s’y passaient depuis la mi-mars 2011. Cette mission s’est rendue en Syrie conformément à un protocole conclu avec les autorités de ce pays, pour chercher des réponses aux quatre questions suivantes :
- Les manifestations pacifiques organisées par les opposants dans les villes et les villages sont-elles  réprimées ou non par la force brutale ?
- Existe-il  une présence militaire dans les villes et aux alentours ?
-Les autorités ont-elles relâché les détenus politiques arrêtés à la suite des derniers événements ?
-Et enfin, voir si les médias locaux et internationaux sont présents sur place et s’ils suivent régulièrement et sans obstacles les manifestations.
La mission, composée de près de 160 observateurs a été répartie en 15 groupes, autant que le nombre de Mouhafazat syriennes, et chacun d’eux a été envoyé dans sa mouhafazat.
Notre groupe a travaillé à Qameshli dans la mouhafazat de Hassaka, sur la frontière avec l’Irak et la Turquie. Nous faisions nos enquêtes sur le terrain la journée, et dans la soirée on rédigeait notre rapport quotidien que l’on l’envoyait par courrier électronique à la salle d’opérations de la Ligue arabe à Damas. Aucun rapport n’a été envoyé s’il n’avait pas recueilli l’unanimité des membres sur son contenu.
Assabah El Ousbou’y : La situation réelle était-elle conforme à l’image transmise par les médias ?
A.Manai : C’était un autre monde, tout à fait aux antipodes de ce que nous transmettent les chaînes télévisées. Cela ne veut pas dire qu’il ne se passe rien en Syrie, mais les choses sont très différentes de ce que véhiculaient les médias. Il y a une grande désinformation et trop de mensonges. Je me demande comment l’on peut mentir à ce point et qui en est responsable ?
Assabah El Ousbou’y : Concernant le massacre de Homs, les médias ont-ils exagéré les faits ?
A.Manai : J’ai quitté Damas le 9 février et le massacre a eu lieu le 4 février. Les chaînes satellitaires ont diffusé les images de dizaines de morts présentés comme des victimes de tirs sauvages des blindés et même de l’aviation.
Personnellement, j’ai remarqué que certaines victimes avaient les mains liées derrière le dos et puis,  les corps ne portaient aucune trace de blessures ou de sang, ni de gravats et autres détritus de matériaux  de construction. J’ai vu, de mes propres yeux, une victime se relever à moitié, et regarder de côté, comme  pour s’assurer que le cameraman avait terminé le travail.
Puis, au bout de quelques minutes, nous avons entendu les appels des habitants aux chaînes syriennes : telle femme qui a reconnu parmi les victimes son cousin enlevé depuis une semaine, tel autre, son voisin enlevé depuis des mois. Tout au long de la journée du 4 février, ce furent des témoignages des habitants de Homs sur l’identité de quelques victimes. On nous a informés que jusqu’à cette date, il y avait pas moins de 400 personnes de Homs et de ses environs qui ont été enlevés par les groupes terroristes. En l’absence de sécurité, l’enlèvement est devenu une pratique courante en Syrie, œuvre des groupes terroristes et de bandes criminelles.
On enlève quelqu’un et on demande une rançon. Souvent on paie la rançon, mais l’enlevé disparaît quand même.
Dès les premiers jours, la mission a joué les bons offices pour faire libérer ou échanger des personnes enlevées, quand les enlèvements étaient l’œuvre de groupes antagonistes.
A propos du massacre de Homs, il n’est pas logique que le pouvoir syrien commette un tel crime, le jour même où le Conseil de Sécurité discute d’un projet de résolution à son encontre.  De surcroît, il s’agit d’une action combinée, comportant ce massacre sur le terrain, mais aussi, l’occupation des ambassades et des consulats syriens par des opposants à l’étranger, et le retrait des ambassadeurs arabes en Syrie. Tout cela ne peut se comprendre qu’en prenant en compte, le désir de faire pression sur le Conseil de Sécurité, pour l’inciter à décréter l’intervention militaire en Syrie.
Assabah El Ousbou’y : Croyez-vous que la suspension de la mission arabe était un bon choix ?
A.Manai : C’est la Ligue arabe qui a envoyé cette mission. En principe, elle devrait attendre la fin de la mission et le rapport définitif pour juger de la suite à lui donner. Mais, certains membres de la Ligue arabe ont jugé que ce rapport préliminaire desservait leurs ambitions, aussi ont-ils décidé de l’enterrer et de porter l’affaire devant le Conseil de Sécurité. Quand ce dernier a demandé une copie du rapport, il lui a été répondu qu’une copie lui serait envoyée par la poste rapide ; cependant, quand il a requis la présence du Général  Debi, chef de la mission, il lui a été répondu que cela n’était pas possible.
Le comportement de la Ligue arabe est tout simplement honteux et indigne, en ce qui la concerne,  et méprisant, à l’égard des observateurs, qu’elle a cru instrumentaliser.
Assabah El Ousbou’y : L’opposition syrienne a critiqué le rapport, et l’a considéré comme favorable au pouvoir. Pouvez-vous nous donner une idée sur le poids de cette opposition sur le terrain ?
A.Manai : Le CNS a contesté la mission depuis les premiers jours, et avant même, qu’elle ne commence son travail. Franchement, j’estime qu’il n’y a pas, actuellement, une opposition syrienne capable de tenir le pouvoir au cas, fort peu probable, où le régime viendrait à tomber.
En Syrie, il y a une multitude de groupes d’opposants. Il y a des combattants étrangers affidés à Al Qaida et à d’autres groupes terroristes. Récemment, on a parlé de près de 1.300 combattants Libyens qui seraient rentrés en Syrie, avec de nombreux Tunisiens et d’autres nationalités.
Il y a une opposition politique civile, représentée, notamment, pas les comités nationaux de coordination et qui ont un représentant à l’étranger en la personne de Haytham Manna.
Le groupe le plus médiatisé reste le CNS, parce qu’il est aidé et financé par l’étranger. Mais, ses membres sont pour la plupart à l’étranger, et son audience à l’intérieur du pays ne me semble pas très grande.
Il y a aussi, de vieux  partis d’opposition proches du Baath, quelque peu érodés toutefois, et d’autres, en formation. Récemment, quatre nouveaux partis ont été légalisés. Je crois qu’il est temps que l’opposition syrienne se réorganise pour devenir plus crédible.
Assabah El Ousbou’y : Beaucoup relativisent le rôle de l’ASL. Quel est votre avis ?
A.Manai : L’ASL est composée de militaires, officiers et soldats, qui ont déserté l’armée nationale, individuellement ou en petits groupes. Il ne s’agit pas de défections en masses d’unités entières. Le rôle de l’ASL  est surtout celui de servir d’instrument pour légitimer la propagande, au service des forces étrangères. Ceci dit, Je suis convaincu qu’elle ne représente qu’elle-même, et ne pèse pas lourd sur le terrain, auprès de l’opinion syrienne, pour qui elle demeure une entité « terroriste ».
Assabah El Ousbou’y : Avez-vous senti des signes d’affaiblissement du régime et d’éclatement de ses structures ?
A.Manai : Il y a un sondage d’opinion commandité par le Qatar et réalisé par un organisme européen qui conclue que la grande majorité des Syriens soutient Bachar El Assad.
Assabah El Ousbou’y : Existe-il encore des menaces  d’intervention militaire étrangère contre le régime Assad ?
A.Manai : Le véto Russo-Chinois a annihilé toutes les tentatives occidentales d’intervention militaire en Syrie. La Russie et la Chine ont pris conscience, qu’à travers la Syrie, ce sont eux qui sont visés à moyen terme.
Assabah El Ousbou’y : Comment voyez-vous la politique étrangère tunisienne à la lumière du renvoi de l’ambassadeur syrien et de la tenue à Tunis de la Conférence « des amis de la Syrie » ?
A.Manai : Je n’ai pas souvenir que la diplomatie tunisienne ait pris, du temps de Bourguiba ou de Ben Ali, une position hostile à un pays arabe. Dans l’affaire de Gafsa  en 1980, par exemple, et alors que l’Algérie et la Libye étaient impliquées au même niveau, le gouvernement avait pointé du doigt la Libye seule, et ménagé l’Algérie, conscient qu’il ne pouvait se faire des ennemis,  de ses deux voisins.
Une diplomatie sage ne se fait pas d’ennemis partout,  surtout, s’ils sont des voisins. C’est la première fois que la Tunisie participe à une alliance diabolique contre un pays et un peuple frères. Quant au renvoi de l’ambassadeur syrien, c’est une décision de l’Emir du Qatar..
La Syrie ne mérite pas cela. Au cours des dix dernières années, elle  a eu des positions parmi les plus honorables au plan arabe. Des centaines de milliers d’Irakiens, fuyant la guerre et les destructions, y ont trouvé refuge. Il en fut de même, pour la moitié du peuple libanais, lors de la guerre d’agression israélienne, en 2006.
En 1991, quand Ennahda a raté sa tentative de coup d’Etat, des centaines de ses membres se sont enfuis au Soudan. Puis, sous la pression des autorités tunisiennes, nombre d’entre eux sont partis ailleurs, et les derniers, en 1999, sous le régime de Hafez El Assad, sont partis en Syrie où ils sont demeurés jusqu’en 2003, malgré les pressions tunisiennes, date à laquelle le HCR leur a trouvé des pays d’accueil en Europe.
Assistons-nous à l’expression de l’ingratitude morale, par ceux-là mêmes qui sont concernés, envers un régime qui les a pourtant aidé ?
Assabah El Ousbou’y : La Russie a refusé de participer à la Conférence « des amis de la Syrie » à Tunis, au motif qu’il y avait risque de réédition du scénario libyen. Quelle est votre lecture des objectifs de cette conférence ?
A.Manai : cette conférence est un échec  total, depuis le début, parce que ses véritables organisateurs, la France et le Qatar, sont convaincus que le véto Russo-Chinois a fait échouer définitivement le plan arabe d’intervention militaire en Syrie, dont l’objectif caché n’avait pas pour ambition de faire tomber le régime mais plutôt, de détruire la Syrie, sa civilisation, sa culture et son histoire. Cette Conférence sonne comme un retrait tactique,  et on s’apercevra avec le temps, que la solution de la crise se trouve en Syrie et non point,  au Qatar !
Assabah El Ousbou’y : Le journal britannique « The Independant » a écrit que la confrontation en Syrie s’est transformée en guerre civile, à caractère international, avec l’introduction de combattants et d’armes dans le pays. Croyez-vous à ce scénario ?
A.Manai : Il n’y a pas de guerre civile en Syrie. Les diverses confessions et ethnies (musulmans, chrétiens, arabes, kurdes, arméniens et autres) vivent en parfaite harmonie et participent à la mosaïque syrienne. Mais la guerre civile est une des cartes que jouent les puissances étrangères avec peu de chance pour la provoquer.
Assabah El Ousbou’y : A votre avis, ce qui se passe en Syrie est-il le prélude à une nouvelle guerre froide mondiale ?
A.Manai : Ce n’est pas la seule Syrie qui est  le théâtre d’une lutte d’influences entre les grandes puissances, mais l’ensemble de la région.  Je crois que le monde unipolaire est en train de s’écrouler et les Américains et autres Européens devront reconnaître ces nouvelles puissances émergentes que sont le groupe du BRIC, tels que la Chine, la Russie, le Brésil, l’Inde et d’autres. C’est déjà fait au plan économique mais pas encore au plan politique !
Propos recueillis par Aroua Kooli pour Assabah El Ousbou’y
Tunis le 27 février 2012
Traduction arabe revue et corrigée par Hadj Abdelmajid Aït Saadi
Le Qatar* qui a mené le jeu de la politique agressive contre la Syrie, au double titre de Président de la session de la ligue arabe et président du comité spécial pour la Syrie, a dû racheter la présidence de la session à la Palestine !
N.B : **Dans la région de Qameshli, relativement épargnée par la violence, les représentants de la société civile et les parents des victimes de la rébellion et des bandes criminelles,  nous ont remis une liste nominative des civils assassinés et enlevés. Elle  se monte à 20 martyrs, 9 blessés et 17 enlevés, dont 1 a été relâché sans paiement de rançon, 2 après paiement de rançon et 14 disparus, même après paiement de rançon.
Le directeur de l’hôpital de la place, pour sa part, nous a remis une liste nominative de 21 martyrs militaires et des forces de l’ordre, tous en civil, assassinés lors de leur retour chez eux pour des permissions dans leurs familles ! 


Thursday, October 25, 2012

AID-EL-IDHA: عيد الاضحى


بسم الله الرحمن الرحيم،
السٌلام عليكم ورحمة الله وبركاته،
في هذا اليوم – يوم عرفات والغفران، الذي هو أعظم يوما من أيام الله – وعشية يوم عيد الأضحى المبارك، أتقدم لكم بمتمنياتي لكم ولذويكم. أعاده الله على أمٌة الإسلام بكل خير وبالنصر المبين على أعدائها في مشارق الأرض ومغاربها.  

AID-EL-IDHA: عيد الاضحى

بمناسبة عيد الاضحىالمبارك يتقدم المعهد التونسي للعلاقات الدولية بأجمل التهاني
وأحلى التمنيات لكل الاخوة والاصدقاء
ولجميع المسلمين في المشارق والمغارب وندعوا الله العلي القدير أن يعيده بالخير
واليمن والسلام على جميع
الشعوب الاسلامية وعلى البشرية جمعاء

A l’occasion de la fête de l’Aïd El-Idha Al-Moubarek, l’Institut Tunisien des Relations Internationales(ITRI), présente ses meilleurs vœux de paix et de prospérité à tous ses amis, ainsi qu’à tous les musulmans de par le monde et à tous les hommes de bonne volonté.