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Friday, January 27, 2012

En Tunisie, l’échec d’un procès

En Tunisie, l’échec d’un procès
par Jean-Pierre Séréni, mercredi 25 janvier 2012

Le Monde Diplomatique : L'Affaire Barraket Essahel
http://tunisitri.wordpress.com/2012/01/27/tunisie-laffaire-barraket-essahel-lechec-dun-proces/#more-4533/

On attendait beaucoup du premier grand procès politique à se tenir après la chute de Ben Ali et de son régime. On attendait en particulier que la justice tunisienne se débarrasse, une fois pour toutes, de ses trois maux : le mystère, la manipulation et le mensonge. La déception est à la hauteur de l’espoir.

Vingt ans après les faits, le procès entendait faire la lumière sur l’affaire Barraket Essahel, du nom d’un lieu-dit à l’entrée d’Hammamet où une poignée d’officiers supérieurs de l’armée se seraient réunis, le 6 janvier 1991, pour préparer un putsch militaire contre le général Ben Ali, devenu lui-même président de la République quatre ans auparavant également grâce à un coup d’Etat. Livrés par leurs supérieurs, ils ont été l’objet de tortures et de sévices atroces dans les locaux de la Direction de la sécurité de l’Etat (DSE), l’une des plus redoutables polices politiques d’un régime qui n’en manquait pas. Là, en mai 1991, dans l’enceinte du ministère de l’intérieur, les tortionnaires cherchaient à leur faire avouer que leur commanditaire était le parti islamiste interdit Ennahda et qu’ils en étaient l’avant-garde militaire.
Au bout de quelques jours, les autorités durent admettre l’évidence : les officiers arrêtés n’étaient pas des comploteurs mais les victimes d’une odieuse machination. Le ministre de l’intérieur de l’époque, Abdallah Kallel, fut chargé de leur présenter des excuses présidentielles pour cet « impair » et de leur promettre réparation et retour rapide dans leurs unités. Il n’en fut rien ; la quasi-totalité furent mis à la retraite d’office par l’armée, et certains furent l’objet de brimades et d’interdits professionnels durant vingt ans.

Après le 14 janvier 2011, les victimes de Barraket Essahel alertent l’opinion sur leur calvaire et réclament leur réhabilitation. Vers qui se tourner ? Des plaintes sont déposées auprès du parquet de Tunis, un juge d’instruction est nommé. Il a sous la main Abdallah Kallel, qui a été inquiété à peine une semaine après le 14 janvier, puis arrêté pour avoir fait parti du bureau politique du RCD, le parti-Etat du temps de Ben Ali. Président de 2004 à 2011 du Conseil de la nation, une assemblée consultative sans pouvoirs, il devient le principal accusé de l’affaire et fait figure de coupable avant même le procès, à la suite d’une campagne médiatique qui n’hésite pas devant les calomnies et les bassesses et où s’illustre une presse de caniveau déjà à l’œuvre du temps de Ben Ali.

L’accusation ne cherche ni à tirer au clair le « faux » complot de Barraket Essahel, ni à savoir qui a monté cette ténébreuse machination, qui l’a couverte et l’a exécutée mais seulement à établir si le ministre de l’intérieur de l’époque a été l’un des tortionnaires. Puis bientôt tout se réduit à une seule question : les victimes ont-elles vu Abdallah Kallel ? Les a-t-il reçues et le cas échéant avaient-elles des traces visibles de torture ? Sa présence aux séances n’est confirmée par aucune victime.

Le souci du magistrat est avant tout de soustraire les chefs militaires de l’époque à la curiosité publique ; il ne fait procéder à aucune investigation par la police judiciaire. Mais il a beau être timoré, on ne saurait prendre trop de précautions. Subitement, fin juin, le juge civil se déclare incompétent, l’affaire passe du tribunal de première instance de Tunis au tribunal militaire. Pourquoi ce transfert en cours d’instruction ? Les victimes sont des militaires ! Leurs plaintes doivent donc être jugées par des militaires. En 1991, dommage pour eux, la hiérarchie n’a pas eu le même raisonnement – il aurait évité à de brillants officiers de voir leur carrière brisée et de subir d’odieuses violences de la part de civils.

Le juge d’instruction militaire disculpe immédiatement le ministre de la défense en place en 1991 et refuse d’interroger les généraux mis en cause dans les plaintes des victimes qui ont envoyé leurs subordonnés au ministère de l’intérieur, en particulier le directeur général de la Sécurité militaire d’alors, dont le représentant, un officier, assistait aux séances de tortures au ministère de l’Intérieur. Ceci explique cela ? Il est aujourd’hui général, en charge d’un commandement important.

La justice tunisienne s’est largement fourvoyée dans cette affaire. Le procès n’a ni apporté la preuve qu’Abdallah Kallel était présent dans la salle de tortures [ou donné des ordres], ni débattu de sa responsabilité politique et de celle des autres responsables civils et militaires dans ce drame. L’ex-président qui figure parmi les inculpés a été pour ainsi dire absent de l’instruction et des débats. On n’a pas cherché les traces qu’avaient pu laisser cette affaire dans les archives de la présidence, dans celles de l’armée ou de la police politique concernée, la Direction de la sécurité d’Etat, dont le responsable d’alors n’a pas été retrouvé, faute apparemment d’avoir été recherché.
Son chef, M. Ganzoui, qui à l’époque était directeur général des services spéciaux et chapeautait pas moins de six services de police dont la DSE, était bien dans le box des accusés, mais il a soutenu sans être contrarié par ses juges qu’il n’avait eu aucun rapport avec Ben Ali au sujet de Barraket Essahel — alors qu’il est de notoriété publique que Ben Ali, ancien ministre de l’intérieur, avait emporté avec lui à la présidence tout le dispositif sécuritaire tunisien, ne laissant à ses successeurs au ministère que les affaires locales et les pompiers...

Le 1er février, la cour d‘appel militaire doit se prononcer sur le jugement du 29 novembre du tribunal militaire de première instance de Tunis qui a condamné les contumaces à 5 ans de prison et les accusés emprisonnés à 4 ans sans preuve. Le jugement a été basé en partie sur une loi… égyptienne pour exclure la prescription et pour le reste sur la seule intime conviction du juge. C’est une première : la justice militaire ne prévoit un double degré de juridiction que depuis le printemps 2011. On attend un peu plus de clarté et de cohérence dans la décision des juges d’appel. Il importe de reprendre à zéro un procès bâclé et unilatéral, de procéder à une instruction portant sur les civils mis en cause mais aussi sur les officiers supérieurs impliqués qui ont été « oubliés » la première fois, avec une instruction à charge et à décharge, et recueillant également les témoignages demandés par la défense.

Si la révolution avait besoin d’un grand procès pour apaiser l’opinion, pourquoi n’a-t-elle pas jugé par contumace l’ex-président, ce qui aurait permis aux Tunisiens de comprendre le fonctionnement d’un régime autoritaire dont ils ont souffert pendant vingt-trois ans ? On comprend, dans les circonstances actuelles, la réticence des juges militaires à mettre en cause, même après plus de vingt ans, des responsables de l’armée. La raison d’Etat rend-elle la tenue d’un procès équitable impossible ? Dès lors, pour sortir de l’impasse, ne serait-il pas préférable que l’institution militaire procède à la réhabilitation solennelle des victimes de Barraket Essahel, accueille en son sein ceux qui sont encore en âge de servir et offre réparation aux autres ?

A moins que l’objectif caché ne soit de faire taire Abdallah Kallel qui, comme président du Conseil de la nation présent à la télévision au soir du 14 janvier 2011 – aux côtés de son homologue de l’Assemblée nationale, Fouad Mebaâza et du premier ministre, Mohamed Ghannouchi –, figurait dans le trio chargé d’assurer la succession de Ben Ali en fuite. Dans la nuit, il fut écarté tandis que les deux autres prenaient en charge la présidence de la République et la direction du gouvernement, pour des raisons qui n’ont jamais été rendues publiques.

Thursday, January 26, 2012

Le massacre de Haditha...impuni!

Sept ans après le massacre de Haditha en Irak: pas de prison pour le principal accusé !

http://tunisitri.wordpress.com/2012/01/26/sept-ans-apres-le-massacre-de-haditha-en-irak-pas-de-prison-pour-le-principal-accuse/#more-4530/



Le sergent Frank Wuterich, responsable présumé du massacre de Haditha en Irak, qui avait fait 24 morts en 2005 a été ravalé mardi au rang de simple soldat et ne fera pas de prison, a indiqué un porte-parole de l'armée.

Le sergent Frank Wuterich, dernier accusé dans cette affaire dans laquelle tous les autres prévenus ont été blanchis, a été condamné à 90 jours de détention mais il n'effectuera pas cette peine pour des raisons procédurales, a indiqué le porte-parole de l’armée américaine.

Mais qui se souvient encore de ce massacre perpétré par une patrouille américaine le 19 novembre 2005 dans la petite ville iraquienne de Haditha dans la province d'Al Anbar et qui a décimé un clan familial de 24 personnes? Qui se souvient encore du massacre de civils tout aussi désarmés qui a eu lieu à Ishaqui, dans le district d'Abou Sifa, près de Balad, à 95 km au nord de Bagdad, le 15 mars 2006 ? Qui se souvient encore de tous les My Lai iraquiens des USA ? Une chose est sûre, et le procès du Sergent Wuterich, derniers accusé dans cette affaire le prouve bien, le commandement militaire sera toujours épargné par la justice américaine, comme pour le massacre de My Lai perpétré par les troupes américaines au Viet Nam le 16 mars 1968 ? Pour lutter contre l’oubli qui est une seconde mort pour les victimes, lisez le témoignage de Imène (10 ans à l’époque des faits), une des rares survivantes du massacre !
Ahmed Manai
05/06/06 - Imène Hassen, 10 ans, survivante de Haditha : « Ils ont massacré ma famille puis ils sont venus nous dire Sorry' ! »
Original http://www.islamonline.net/Arabic/news/2006-05/27/article04.shtml/

Traduit de l'arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft.

« Tous ceux qui étaient à la maison ont été tués par les Américains, à part mon frère Abderrahmane et moi. Nous avions très peur et nous nous sommes cachés sous le matelas, sans essayer de bouger durant deux heures d'affilée. Les membres de ma famille ne sont pas morts tout de suite, nous les avons entendus gémir pendant longtemps, jusqu'à ce qu'ils rendent l'âme. »
C'est par ces paroles pleines de tristesse, que l'enfant Imène Hassen, 10 ans, raconte comment les soldats usaméricains ont défoncé leur maison à Haditha (220 km au nord de Bagdad) le 19 novembre 2005 et tué 15 membres de sa famille, parmi les 24 civils tués. Ils étaient fous de rage, après la mort d'un des leurs, par l'explosion d'une bombe placée au bord de la route et ayant atteint leur véhicule militaire.
L'agence Reuters a rapporté le 27 mai 2006 les propos d'un responsable militaire usaméricain : « L'enquête poursuivie actuellement à propos de ce qui s'est passé à Haditha, pourrait conduire à lancer des accusations pénales contre un certain nombre de marines, entre autres le meurtre ».

Les détails de l'affaire

Imène raconte au journal Britannique The Times les détails de l'offensive menée contre sa famille : cela s'est passé aux environs de 7 heures du matin quand elle était encore en chemise de nuit et se préparait à aller à l'école. Son père faisait sa prière dans une chambre voisine et ses grands-parents étaient encore au lit.
A ce moment précis, ils ont entendu le bruit d'une explosion qui s'est révélé être celui d'une bombe placée sur le bord de la route ayant explosé au passage d'un véhicule militaire usaméricain et conduit à la mort de son chauffeur. La famille a entendu par la suite des tirs d'armes mais elle n'a pas quitté la maison.
Quinze minutes environ après l'explosion de leur véhicule, les Marines pénétrèrent dans la maison pour ce qui apparaissait être la recherche de combattants. Ils commencèrent à hurler au visage de son père puis lancèrent une grenade dans la chambre où dormaient ses grands-parents et commencèrent à tirer dans la salle à manger où étaient réunis la plupart des membres de la famille.
Imène ajoute : « J'ai vu ma mère atteinte d'éclats de la grenade, ma tante prendre un enfant et s'enfuir hors de la maison, alors que mon oncle Rachid descendait du premier étage avant de s'enfuir hors de la maison en voyant ce qui s'y passait. Mais les Marines l'ont pourchassé et l'ont abattu.
Tous ceux qui étaient à la maison ont été tués par les américains, à part mon frère Abderrahmane et moi. Les membres de ma famille ne sont pas morts tout de suite nous les avons entendus gémir pendant longtemps, jusqu'à ce qu'ils rendent l'âme. »

Abou Mohamed, l'oncle de Imène, l'interrompt pour ajouter « nous n'avons pas eu assez de temps pour honorer nos morts en leur assurant une sépulture digne. Nous avons enterré trois personnes par tombe, ce qui fait cinq tombes pour l'ensemble de la famille. Nous avons enterré chaque homme avec sa femme et son enfant ». Il ajoute qu'une unité de l'armée usaméricaine est venue assister à l'enterrement « non sans avoir placé au préalable des snipers tout autour ».

Mohamed Abed, le cousin de Imène, raconte quant à lui : «Les Usaméricains sont venus deux mois après le massacre pour prendre des photos des lieux et payer 2500 $ en compensation pour chaque mort ».

Imène, qui a reçu un éclat à la jambe elle aussi, termine en disant : « Je ne pardonnerai pas aux troupes usaméricaines. Je les déteste, elles sont venus nous tuer puis nous dire sorry', désolés ».

La version usaméricaine
Les troupes usaméricaines quant à elles ont commencé par déclarer que ce qui s'est passé à Haditha est tout simplement un nouvel incident sanglant. Le porte-parole militaire usaméricain, Jeffreys Paul a déclaré que « 15 civils iraquiens ont été tués alors qu'une bombe posée sur le bord de la route de Haditha explosait ». Par la suite, les troupes usaméricaines ont estimé que les civils iraquiens ont été tués au cours d'un échange de tirs entre marines et combattants iraquiens.
Mais le Times britannique a révélé qu'un journaliste stagiaire iraquien lui a transmis un film vidéo montrant les cadavres de gens tués, ainsi que des éclats de grenades et des douilles de balles à l'intérieur de la maison d'Imène, en plus de nombreuses taches de sang sur les murs de la maison. Il n'y a aucune trace d'impacts de tirs en dehors de la maison. Les médecins avaient déclaré que la plupart des victimes ont été tuées par des balles tirés à bout portant à la tête ou à la poitrine ».
Le député démocrate usaméricain John Murtha, officier de réserve de l'infanterie de marine a déclaré la semaine passée : « il n'y a pas eu d'échanges de tirs. Nos troupes ont exagéré dans leur riposte par suite des pressions qu'elles subissent et ont ainsi tué des civils innocents de sang-froid ».

Les accusations
Le Los Angeles Times a révélé qu'il était probable que les enquêteurs lancent des accusations comprenant le meurtre, le meurtre par négligence pénale, négligence du devoir et présentation de faux rapport.
Le journal ajoute : « Les enquêteurs militaires ont conclu que 12 soldats des Marines ont tué d'une manière injustifiée, des civils désarmés, dont des femmes et des enfants, à la suite de la mort de l'un de leurs collègues dans l'explosion d'une bombe plantée sur le bord de la route.
Quant au journal The Times, citant des responsables militaires et du Pentagone au courant de l'enquête, il déclare : « Cet incident est peut être le plus grave de l'indiscipline des troupes terrestres usaméricaines en Iraq, y compris le scandale des tortures de Abou Ghraïb ».
Ce scandale constituera peut-être un autre affront au président Bush qui avait qualifié le scandale de la torture des détenus iraquiens dans la prison de Abou Ghraïb de « plus grande faute » de l'Amérique et reconnu que c'était son discours belliqueux à l'encontre des combattants sunnites et son usage de paroles dures et de défi en 2003 qui avaient peut-être « envoyé le mauvais message ».
http://www.tunisitri.net/actualites/actu31.htm
05/06/06 - Novembre 2005 : Les troupes d'occupation tuent une famille entière
Original : http://www.islamonline.net/Arabic/news/2005-11/21/article10.shtml/
Traduit de l'arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft.
Les troupes d'occupation usaméricaines ont tué ce lundi 21 novembre 2005 cinq civils d'une même famille dont 3 enfants de un à 3 ans, et blessé deux femmes et un autre enfant, en tirant sur la voiture familiale qui les transportait.
L'agence Reuters a rapporté les propos d'un survivant : « La famille allait de Balad, à 80 km au nord de Bagdad, à Bâakouba toute proche, pour assister à un enterrement, quand elle fut prise sous le feu d'une force usaméricaine qui s'était rapprochée d'elle ».
Le jeune Ahmed Kamel Assoumra, 22 ans, qui conduisait la voiture familiale, raconte « J'ai été surpris par les véhicules militaires usaméricains devant moi et dont les soldats ont commencé à tirer sur nous de toute parts. J'ai arrêté la voiture sur le bord de la route, mais ils ont continué à tirer. J'ai vu les membres de ma famille se faire tuer un à un avant que la voiture prenne feu. J'ai extrait les cadavres de la voiture ».

La police iraquienne a déclaré pour sa part : « Les troupes usaméricaines ont confisqué l'épave de la voiture quelque temps après.»

C'étaient tous des enfants
La chaîne Reuters a montré des images de deux enfants tués à la morgue de Bâakouba alors que des membres de la famille embrassaient le cadavre d'une autre victime placée sur un chariot. Et alors qu'un ouvrier de la morgue transportait le cadavre d'un enfant au frigo, quelqu’un de la famille s'écrie : « Ce sont tous des enfants, ce ne sont pas des terroristes, regardez les enfants.. ». Un témoin dont le sang coulait d'une blessure à la tête déclare : « Nous avons eu l'impression qu'on nous tirait dessus par devant et par derrière ».

Une version différente
De leur côté les troupes usaméricaines ont reconnu les tirs d'armes mais ont donné une autre version des faits, déclarant qu'il y a eu trois morts et deux blessés. Le porte-parole militaire le Major Stephen Warren a déclaré qu des soldats usaméricains ont établi un barrage provisoire pour permettre aux véhicules militaires de sortir de l'autoroute et de se diriger sur une base militaire toute proche, quand la voiture en question s'est approchée. Celle-ci n'a pas ralenti et des tirs de semonce ont été tirés. Mais la voiture a continué sa route sans obtempérer et c'est ainsi que les soldats lui ont tiré dessus ».
Les Iraquiens accusent souvent les troupes usaméricaines de tirer sur les voitures civiles aux barrages et points de contrôle.
Les troupes usaméricaines répondent qu'elles « font tout leur possible pour éviter de tirer sur les civils «, bien qu'elles aient reconnu auparavant avoir tué des civils par inadvertance aux points de contrôle.
Dans une tentative d'éviter les tirs « sauvages », les Iraquiens ont appris à se garer sur les bords de route quand des véhicules militaires s'approchaient d'eux, pour ne pas perdre la vie ou être gravement blessé par ces troupes.



Le massacre de Haditha...impuni!

Sept ans après le massacre de Haditha en Irak: pas de prison pour le principal accusé !

http://tunisitri.wordpress.com/2012/01/26/sept-ans-apres-le-massacre-de-haditha-en-irak-pas-de-prison-pour-le-principal-accuse/#more-4530/



Le sergent Frank Wuterich, responsable présumé du massacre de Haditha en Irak, qui avait fait 24 morts en 2005 a été ravalé mardi au rang de simple soldat et ne fera pas de prison, a indiqué un porte-parole de l'armée.

Le sergent Frank Wuterich, dernier accusé dans cette affaire dans laquelle tous les autres prévenus ont été blanchis, a été condamné à 90 jours de détention mais il n'effectuera pas cette peine pour des raisons procédurales, a indiqué le porte-parole de l’armée américaine.

Mais qui se souvient encore de ce massacre perpétré par une patrouille américaine le 19 novembre 2005 dans la petite ville iraquienne de Haditha dans la province d'Al Anbar et qui a décimé un clan familial de 24 personnes? Qui se souvient encore du massacre de civils tout aussi désarmés qui a eu lieu à Ishaqui, dans le district d'Abou Sifa, près de Balad, à 95 km au nord de Bagdad, le 15 mars 2006 ? Qui se souvient encore de tous les My Lai iraquiens des USA ? Une chose est sûre, et le procès du Sergent Wuterich, derniers accusé dans cette affaire le prouve bien, le commandement militaire sera toujours épargné par la justice américaine, comme pour le massacre de My Lai perpétré par les troupes américaines au Viet Nam le 16 mars 1968 ? Pour lutter contre l’oubli qui est une seconde mort pour les victimes, lisez le témoignage de Imène (10 ans à l’époque des faits), une des rares survivantes du massacre !
Ahmed Manai
05/06/06 - Imène Hassen, 10 ans, survivante de Haditha : « Ils ont massacré ma famille puis ils sont venus nous dire Sorry' ! »
Original http://www.islamonline.net/Arabic/news/2006-05/27/article04.shtml/

Traduit de l'arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft.

« Tous ceux qui étaient à la maison ont été tués par les Américains, à part mon frère Abderrahmane et moi. Nous avions très peur et nous nous sommes cachés sous le matelas, sans essayer de bouger durant deux heures d'affilée. Les membres de ma famille ne sont pas morts tout de suite, nous les avons entendus gémir pendant longtemps, jusqu'à ce qu'ils rendent l'âme. »
C'est par ces paroles pleines de tristesse, que l'enfant Imène Hassen, 10 ans, raconte comment les soldats usaméricains ont défoncé leur maison à Haditha (220 km au nord de Bagdad) le 19 novembre 2005 et tué 15 membres de sa famille, parmi les 24 civils tués. Ils étaient fous de rage, après la mort d'un des leurs, par l'explosion d'une bombe placée au bord de la route et ayant atteint leur véhicule militaire.
L'agence Reuters a rapporté le 27 mai 2006 les propos d'un responsable militaire usaméricain : « L'enquête poursuivie actuellement à propos de ce qui s'est passé à Haditha, pourrait conduire à lancer des accusations pénales contre un certain nombre de marines, entre autres le meurtre ».

Les détails de l'affaire

Imène raconte au journal Britannique The Times les détails de l'offensive menée contre sa famille : cela s'est passé aux environs de 7 heures du matin quand elle était encore en chemise de nuit et se préparait à aller à l'école. Son père faisait sa prière dans une chambre voisine et ses grands-parents étaient encore au lit.
A ce moment précis, ils ont entendu le bruit d'une explosion qui s'est révélé être celui d'une bombe placée sur le bord de la route ayant explosé au passage d'un véhicule militaire usaméricain et conduit à la mort de son chauffeur. La famille a entendu par la suite des tirs d'armes mais elle n'a pas quitté la maison.
Quinze minutes environ après l'explosion de leur véhicule, les Marines pénétrèrent dans la maison pour ce qui apparaissait être la recherche de combattants. Ils commencèrent à hurler au visage de son père puis lancèrent une grenade dans la chambre où dormaient ses grands-parents et commencèrent à tirer dans la salle à manger où étaient réunis la plupart des membres de la famille.
Imène ajoute : « J'ai vu ma mère atteinte d'éclats de la grenade, ma tante prendre un enfant et s'enfuir hors de la maison, alors que mon oncle Rachid descendait du premier étage avant de s'enfuir hors de la maison en voyant ce qui s'y passait. Mais les Marines l'ont pourchassé et l'ont abattu.
Tous ceux qui étaient à la maison ont été tués par les américains, à part mon frère Abderrahmane et moi. Les membres de ma famille ne sont pas morts tout de suite nous les avons entendus gémir pendant longtemps, jusqu'à ce qu'ils rendent l'âme. »

Abou Mohamed, l'oncle de Imène, l'interrompt pour ajouter « nous n'avons pas eu assez de temps pour honorer nos morts en leur assurant une sépulture digne. Nous avons enterré trois personnes par tombe, ce qui fait cinq tombes pour l'ensemble de la famille. Nous avons enterré chaque homme avec sa femme et son enfant ». Il ajoute qu'une unité de l'armée usaméricaine est venue assister à l'enterrement « non sans avoir placé au préalable des snipers tout autour ».

Mohamed Abed, le cousin de Imène, raconte quant à lui : «Les Usaméricains sont venus deux mois après le massacre pour prendre des photos des lieux et payer 2500 $ en compensation pour chaque mort ».

Imène, qui a reçu un éclat à la jambe elle aussi, termine en disant : « Je ne pardonnerai pas aux troupes usaméricaines. Je les déteste, elles sont venus nous tuer puis nous dire sorry', désolés ».

La version usaméricaine
Les troupes usaméricaines quant à elles ont commencé par déclarer que ce qui s'est passé à Haditha est tout simplement un nouvel incident sanglant. Le porte-parole militaire usaméricain, Jeffreys Paul a déclaré que « 15 civils iraquiens ont été tués alors qu'une bombe posée sur le bord de la route de Haditha explosait ». Par la suite, les troupes usaméricaines ont estimé que les civils iraquiens ont été tués au cours d'un échange de tirs entre marines et combattants iraquiens.
Mais le Times britannique a révélé qu'un journaliste stagiaire iraquien lui a transmis un film vidéo montrant les cadavres de gens tués, ainsi que des éclats de grenades et des douilles de balles à l'intérieur de la maison d'Imène, en plus de nombreuses taches de sang sur les murs de la maison. Il n'y a aucune trace d'impacts de tirs en dehors de la maison. Les médecins avaient déclaré que la plupart des victimes ont été tuées par des balles tirés à bout portant à la tête ou à la poitrine ».
Le député démocrate usaméricain John Murtha, officier de réserve de l'infanterie de marine a déclaré la semaine passée : « il n'y a pas eu d'échanges de tirs. Nos troupes ont exagéré dans leur riposte par suite des pressions qu'elles subissent et ont ainsi tué des civils innocents de sang-froid ».

Les accusations
Le Los Angeles Times a révélé qu'il était probable que les enquêteurs lancent des accusations comprenant le meurtre, le meurtre par négligence pénale, négligence du devoir et présentation de faux rapport.
Le journal ajoute : « Les enquêteurs militaires ont conclu que 12 soldats des Marines ont tué d'une manière injustifiée, des civils désarmés, dont des femmes et des enfants, à la suite de la mort de l'un de leurs collègues dans l'explosion d'une bombe plantée sur le bord de la route.
Quant au journal The Times, citant des responsables militaires et du Pentagone au courant de l'enquête, il déclare : « Cet incident est peut être le plus grave de l'indiscipline des troupes terrestres usaméricaines en Iraq, y compris le scandale des tortures de Abou Ghraïb ».
Ce scandale constituera peut-être un autre affront au président Bush qui avait qualifié le scandale de la torture des détenus iraquiens dans la prison de Abou Ghraïb de « plus grande faute » de l'Amérique et reconnu que c'était son discours belliqueux à l'encontre des combattants sunnites et son usage de paroles dures et de défi en 2003 qui avaient peut-être « envoyé le mauvais message ».
http://www.tunisitri.net/actualites/actu31.htm
05/06/06 - Novembre 2005 : Les troupes d'occupation tuent une famille entière
Original : http://www.islamonline.net/Arabic/news/2005-11/21/article10.shtml/
Traduit de l'arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft.
Les troupes d'occupation usaméricaines ont tué ce lundi 21 novembre 2005 cinq civils d'une même famille dont 3 enfants de un à 3 ans, et blessé deux femmes et un autre enfant, en tirant sur la voiture familiale qui les transportait.
L'agence Reuters a rapporté les propos d'un survivant : « La famille allait de Balad, à 80 km au nord de Bagdad, à Bâakouba toute proche, pour assister à un enterrement, quand elle fut prise sous le feu d'une force usaméricaine qui s'était rapprochée d'elle ».
Le jeune Ahmed Kamel Assoumra, 22 ans, qui conduisait la voiture familiale, raconte « J'ai été surpris par les véhicules militaires usaméricains devant moi et dont les soldats ont commencé à tirer sur nous de toute parts. J'ai arrêté la voiture sur le bord de la route, mais ils ont continué à tirer. J'ai vu les membres de ma famille se faire tuer un à un avant que la voiture prenne feu. J'ai extrait les cadavres de la voiture ».

La police iraquienne a déclaré pour sa part : « Les troupes usaméricaines ont confisqué l'épave de la voiture quelque temps après.»

C'étaient tous des enfants
La chaîne Reuters a montré des images de deux enfants tués à la morgue de Bâakouba alors que des membres de la famille embrassaient le cadavre d'une autre victime placée sur un chariot. Et alors qu'un ouvrier de la morgue transportait le cadavre d'un enfant au frigo, quelqu’un de la famille s'écrie : « Ce sont tous des enfants, ce ne sont pas des terroristes, regardez les enfants.. ». Un témoin dont le sang coulait d'une blessure à la tête déclare : « Nous avons eu l'impression qu'on nous tirait dessus par devant et par derrière ».

Une version différente
De leur côté les troupes usaméricaines ont reconnu les tirs d'armes mais ont donné une autre version des faits, déclarant qu'il y a eu trois morts et deux blessés. Le porte-parole militaire le Major Stephen Warren a déclaré qu des soldats usaméricains ont établi un barrage provisoire pour permettre aux véhicules militaires de sortir de l'autoroute et de se diriger sur une base militaire toute proche, quand la voiture en question s'est approchée. Celle-ci n'a pas ralenti et des tirs de semonce ont été tirés. Mais la voiture a continué sa route sans obtempérer et c'est ainsi que les soldats lui ont tiré dessus ».
Les Iraquiens accusent souvent les troupes usaméricaines de tirer sur les voitures civiles aux barrages et points de contrôle.
Les troupes usaméricaines répondent qu'elles « font tout leur possible pour éviter de tirer sur les civils «, bien qu'elles aient reconnu auparavant avoir tué des civils par inadvertance aux points de contrôle.
Dans une tentative d'éviter les tirs « sauvages », les Iraquiens ont appris à se garer sur les bords de route quand des véhicules militaires s'approchaient d'eux, pour ne pas perdre la vie ou être gravement blessé par ces troupes.



Ennahda d'hier et d'aujourd'hui!


New post on Tunis Tribune | PRESSE TUNISIENNE QUOTIDIENS JOURNAUX ACTUALITE TUNISIE


Tunis - Face aux pressions de plus en plus fortes de la mouvance salafiste, le parti islamiste Ennahda, qui domine le gouvernement tunisien, va devoir rapidement sortir de l'ambigüité vis à vis de sa base radicale, estiment des analystes.

Depuis les élections, les radicaux regroupés dans la nébuleuse salafiste se manifestent à tout bout de champ : dans les universités pour imposer le port du niqab, devant les tribunaux pour fustiger une chaîne de télé accusée d'avoir diffusé un film blasphématoire, dans les manifestations où des journalistes ont été agressés.

Accusé d'inertie depuis sa prise de fonction le 23 décembre, le gouvernement de l'islamiste Hamadi Jebali a adopté ces derniers jours un ton plus ferme et son parti Ennahda a pris des positions inhabituellement claires.

Mardi, les autorités sont intervenues pour faire lever le sit in de partisans du niqab (voile islamique intégral) qui entravait depuis deux mois le fonctionnement de la faculté de lettres de la Manouba, près de Tunis.

La veille, Ennahda avait publié un communiqué sans précédent pour affirmer son attachement à la liberté d'expression et se désolidariser des poursuites judiciaires contre Nessma TV dans l'affaire Persepolis.

Et dans un discours devant l'Assemblée nationale constituante, le Premier ministre a assuré sa détermination « à faire appliquer la loi » et a dénoncé les agressions contre des journalistes survenues lors d'une manifestation anti-Nessma.

Un boulet qui met au grand jour les contradictions d'Ennahda, « tiraillé entre faucons et colombes », souligne-t-il. Composés d'un noyau pur et dur d'environ 200 personnes, les salafistes ont entre 5 et 7000 sympathisants, selon les estimations.

« Il y a parmi eux de vrais salafistes et d'autres manipulés et instrumentalisés, notamment par les anciens du RCD (parti dissous de Ben Ali). Mais il n'empêche qu'une grande partie de la base d'Ennahda est proche de cette doctrine », souligne le chercheur Alaya Allani, spécialiste des mouvements islamistes au Maghreb.

Du coup, le parti islamiste tunisien « se trouve dans une situation très difficile. Il ne voulait pas entrer en guerre avec les salafistes, car il ne veut pas perdre cette base avant les prochaines élections. Mais il ne va plus pouvoir jouer trop longtemps sur l'ambigüité », estime le chercheur.

« L'exercice d'équilibriste » d'un parti qui a tenté de « ménager la chèvre et le chou » ne va pas pouvoir se prolonger, estime également Businessnews dans un article mercredi.

Pour l'avocat Slah Ourimi, membre de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, les signaux envoyés par le gouvernement et Ennahda sont encore « trop timides » face aux radicaux d'extrême droite qui « lancent des ballons d'essai et testent la société tunisienne. »

« Des étudiants agressés, des journalistes tabassés, des examens perturbés : ce qui se passe est très grave et très dangereux. Le gouvernement a fait des petits pas ces derniers jours. Mais nous voulons une position claire, tranchée et que le gouvernement se démarque totalement de ces groupes radicaux qui sont contre la république et contre la démocratie », demande-t-il.

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Tuesday, January 24, 2012

Lettre ouverte à Sadok Chourou: رسالة مفتوحة إلى السيد صادق شورو


رسالة مفتوحة إلى السيد صادق شورو
،بقلم صفوان قريرة
تونسي

،السيد الصادق شورو



أثار كلامكم, وأنتم أحد القياديين البارزين في حركة النهضة وصاحب التاريخ النضالي المعروف، صدمة كبيرة وأنتم تستشهدون بآية من سورة المائدة من موقعكم كنائب في المجلس الوطني التأسيسي. لم يكن محل الاستنكار صيغة مداخلتكم التي كانت أقرب إلى موعظة دينية في مسجد منها إلى خطاب سياسي في مجلس تأسيسي، فقد تعود الناس على ذلك منكم وليس في ذلك ما يثير الاستهجان بصفة خاصة. لكن محل الاستنكار كان استشهادكم بالآية 33 من سورة المائدة وهي قوله تعالى:"إنما جزاء الذين يحاربون الله ورسوله ويسعون في الأرض فسادا أن يقتلوا أو يصلبوا أو تقطع أيديهم وأرجلهم من خلاف أو ينفوا من الأرض ذلك لهم خزي في الدنيا ولهم في الآخرة عذاب عظيم."



،السيد الصادق شورو


لا يخفاكم أن هذه الآية هي آية الحرابة وتبين الحد الذي تستوجبه هذه الجريمة العظيمة. والحرابة، كما لايخفاكم، هي قطع الطريق من قبل جماعة مسلحة لإحداث الفوضى وسفك الدماء وسلب الأموال وهتك الأعراض وإهلاك الحرث والنسل. وقد اتفق الفقهاء على أن شرط الحرابة أن يكون الأشخاص مُكَلَّفين ومسلحين، وفي مكان بعيد عن العمران وأن يجاهروا بذلك. ويقضي حدها بالقتل أو الصلب أو تقطيع الأيدي والأرجل من خلاف أو النفي من الأرض. ففهم من فحوى كلامكم أن ما يحصل من تعطيل لأعمال الحكومة وصرفها عن المضي قدما في تنفيذ برنامجها ليس من قبيل الشغب أو انعدام المسؤولية كما يظن البعض وإنما يدخل في إطار هذه الجريمة العظيمة ألا وهي الحرابة.



،السيد الصادق شورو


وكأنكم أردتم المضي في تبرير ما ذهبتم إليه من دخول هذه الأعمال في جرم الحرابة واستحقاقها لحدها فانبريتم تهولون وتكلمتم عن حرق وتخريب وقطع طرقات، وبودي أن أسألكم أين رأيتم هذا وغالب ما يعطل أعمال الحكومة اليوم هو من قبيل الاعتصامات الفوضوية وبعض الشغب ؟ وهل تعون أن "قطع الطريق" التي تكلم عنها الفقهاء في تعريفهم للحرابة وحدّها ليست قطع الطريق بالمعنى الذي تريدون، أي إغلا ق الطريق ومنع الناس من المرور، وإنما الاستيلاء على أموال الناس والفتك بهم وبأعراضهم ؟ أما ما وقع تداوله في وسائل الإعلام مؤخرا من أعمال نهب وسرقة فمرده في الغالب إلى بعض من أفرج عنهم في إطار العفو التشريعي العام الذي أقره رئيس جمهورية كنتم أول من انتخبه. فلا يصح الاعتداد بذلك ولا التعميم.



،السيد الصادق شورو


لو سلمنا جدلا بتحقق الحرابة بما يحصل الآن فما المغزى من استشهادكم بهذه الآية في جلسة من جلسات المجلس التأسيسي ؟ وكيف تضمنون، والبعض من قاعدتكم الحزبية أو ممن يقتادون بكم على الجهل والانفعال الذين تعلمونهما، كيف تضمنون أن لا يعتبر أحدهم كلامكم رخصة لينطلق ويضرب فوق الأعناق ويضرب من المعتصمين كل بنان ؟ أو أنكم تسّلمون ولا شك بأنه يعلم تمام العلم باتفاق الفقهاء على أن عقوبة الحد بيد الإمام دون غيره وأنه لا يجوز لأحد إقامة الحد غير الإمام أو نائبه ؟ أو تظنون أن من اعتدى على أحد الصحفيين أمام المحكمة في شارع باب بنات يوم الاثنين يعي معنى "اتفق" ؟ أو "الإمام"؟ أو "الحد" ؟


،السيد الصادق شورو


لا يخفاكم أن مقتضى الآية التي استشهدتم بها أن توبة المتهم قبل أن يِقدر عليه ولي الأمر تعفيه من إقامة حد الحرابة عليه وذلك في معنى قوله تعالى: "إلا الذين تابوا من قبل أن تقدروا عليهم فاعلموا أن الله غفور رحيم" لكن ما راعني إلا واختتمتم الآية قائلين "والله عزيز حكيم". والخطأ إن جاء عن حسن نية فإنه لا يعدو كونه ذا دلالة عميقة. وأسوق إليكم هنا حادثة وقعت بين الأصمعي وأعرابي:

قال الأصمعي: كنت أقرأ: (( وَالسَّارِقُ وَالسَّارِقَةُ فَاقْطَعُواْ أَيْدِيَهُمَا جَزَاء بِمَا كَسَبَا نَكَالاً مِّنَ اللهِ وَاللهُ غَفُورٌ رَحِيمٌ )) وكان بجانبي أعرابي فقال: كلام مَن هذا ؟؟ فقلت:كلام الله. قال: أعِد. فأعدت؛فقال: ليس هذا كلام الله. فانتبهتُ فقرأت: (( وَالسَّارِقُ وَالسَّارِقَةُ فَاقْطَعُواْ أَيْدِيَهُمَا جَزَاء بِمَا كَسَبَا نَكَالاً مِّنَ اللهِ وَاللهُ عَزِيزٌ حَكِيمٌ )) فقال: أصبت. فقلت:أتقرأ القرآن ؟؟ قال: لا. قلت:فمن أين علمت ؟؟ فقال: يا هذا، عزَّ فحكم فقطع، ولو غفر ورحم لما قطع.(زاد المسير 2 / 354


فأخشى أن يكون مقتضى كلامكم عندما أخطأتم في الآية (دون أن ينتبه إلى ذلك أحد طبعا من "الحريصين على كتاب الله") نفيكم عن الله إرادة إسقاط الحد حتى بعد التوبة، فنصبح بذلك أكثر ملكية من الملك "ونروح في داهية"..



،السيد الصادق شورو


إن كنت أندد، شأني في ذلك شأن أغلبية التونسيين، بتعطيل مصالح الدولة عبر الاعتصامات غير القانونية، وأعتقد جازما أنه يجب التعامل مع بعضها بكل حزم مهما كانت تيارات أصحايها الفكرية (إن جاز أن يكون لبعضهم فكر) فإن أعمالهم لا تدخل قطعا في تعريف الحرابة. وحتى لو سلمنا بخلاف ذلك فاعتقادي أن في تونس قانون يطبق على مخالفيه، كما صرح في ذلك السيدان حمادي الجبالي وعلي العريض. أما لو قررتم الانصراف عن القانون الوضعي إلى أحكام الشريعة الإسلامية (كما تفهمونها، حيث الشغب يصبح حرابة) فرجاء أشعرونا بذلك حتى نكون على بينة ولا ندخل في زمرة المغفلين فالقانون لا يحمي المغفل.


،السيد الصادق شورو


لقد تحليتم بشجاعة نادرة عندما قاومتم بن علي ونظامه، فهل نترقب منكم شجاعة مماثلة إذ أخطأتم، بتقدمكم باعتذاركم للتونسيين ؟



،عاشت تونس حرة مستقلة
،لكل التونسيين


بقلم صفوان قريرة، تونسي
safwene@msn.com

Page officielle Facebook: www.facebook.com/safwene.grira.page.officielle

رسالة مفتوحة إلى السيد صادق شورو

Monday, January 23, 2012

Anouar Malek:Communiqué C.A.D.H:اللجنة العربية لحقوق الإنسان

اللجنة العربية لحقوق الإنسان

ARAB COMMISSION FOR HUMAN RIGHTS
COMMISSION ARABE DES DROITS HUMAINS
International NGO in special Consultative Status with the Economic and Social Council of the United Nations

باريس في 23/01/2012

الرقابة مسؤولية حقوقية وأخلاقية

إن اللجنة العربية لحقوق الإنسان، التي كانت قد سمت من ضمن فريق مراقبي الجامعة العربية للبعثة إلى سوريا السيد أنور مالك، تتبرأ من النهج والسلوك الذي لجأ هذا الأخير إليهما، وتأسف للضجة الإعلامية التي أثيرت حول تصريحاته رغم تناقضها وتضخيمها وشخصنتها، والتي ترافقت مع انسحابه من بعثة المراقبين قبل انتهاء المدة الزمنية المتفق عليها مع الجامعة العربية. وما يزيد من استغرابها أن الدولة التي استقبلته وروجت لتصريحاته هي التي تترأس هيئة التنسيق العربية اليوم
!

تلفت اللجنة العربية لحقوق الإنسان أيضاً إلى أن المدعو ليس عضواً فيها أو في أية منظمة حقوقية. وحيث لا يمتلك خبرة سابقة في أي بعثة حقوقية من قبل، كان التعويل على التدريب الذي سيتلقاه هو وأعضاء البعثة في القاهرة قبل البدء بتنفيذ المهمة. الأمر الذي لم يحدث لتأخر توقيع البروتوكول. ننوه بالمقابل إلى أن أياً من أعضاء اللجنة العربية أو المتعاونين معها، والذين ما زالوا متواجدين على الأرض ضمن أعضاء البعثة ويقومون بواجبهم على أفضل وجه، لم يصدر عنهم أي سلوك يخل بأخلاقيات المهمة التي كلفوا بها، ولم يدلوا بتصريحات خلال قيامهم بعملهم، أو يقوموا بما لا يرضي ضميرهم أو يخدم أغراضاً شخصية، آنية وغير مسؤولة. كما أن أحداً منهم لم ينسحب من مهمته، على الرغم من ظروف العمل شديدة الصعوبة للبعض منهم بنوع خاص
.

وبغض النظر عن المؤثرات الخارجية والعوامل الشخصية التي قضت بابتعاد السيد مالك عن المهنية والموضوعية في القيام بمهام المراقبة، وتحويلها إلى قضية إعلامية تشهيرية، سواء كان ذلك بتوجهه إلى الدوحة عوضاً عن القاهرة (مقر الجامعة العربية) أو فرنسا (مقر إقامته)، أو تنصيبه لنفسه حكماً على مناضلين ومناضلات ذوي خبرة ومصداقية، فقد تحول إلى بوق لأعداء خطة العمل العربية وأنصار التدويل (الأمر الذي يخرج تماماً عن مهمة المراقبين)، كما انحرف عن ألف باء اللياقة إزاء من أوكلوا له المهمة وتحملوا المسؤولية الأخلاقية عن وجوده في البعثة
.

تريد أخيراً اللجنة العربية لحقوق الإنسان أن تنبه إلى أنه، بعد يومين فقط من وصول المدعو لسوريا، كان قد أرسل لمسؤوليها برسالة يسوق فيها ملاحظاته وتقييمه لدور البعثة، وكتب باتجاه لا يتطابق كلية مع ما سمعنا في العديد من تصريحاته اللاحقة، كما وطلب رأيهم في إمكانية عدم مواصلة المهمة. لذا اقتضى التنويه وإبداء الأسف لتداعيات هذا المسلك الذي أضر، ليس فحسب بالجامعة العربية واللجنة العربية لحقوق الإنسان وباقي مرشحيها لبعثة المراقبة، بل وخاصة بالثورة السورية. وذلك ضمن جو محموم من معركة كسر العظم واستعمال كل الوسائل بما فيها غير الشريفة لاستثمار كل من وما يمكن أن يخدم أغراض بعض أطراف الصراع بتدويله.

الدكتورة فيوليت داغر
رئيسة اللجنة العربية لحقوق الإنسان

C.A.DROITS HUMAINS -5 Rue Gambetta - 92240 Malakoff - France
Phone: (33-1) 40 92 15 88 / Fax: (33-1) 46 54 19 13

Mourad Dhina: Réactions de la LADDH et Algéria-Watch

7e jour de détention arbitraire du Dr Mourad Dhina. Premières réactions d’ONG


LADDH

Mourad DHINA : une détention et des interrogations.

La LADDH exprime sa préoccupation concernant la décision de la justice française de maintenir Mr Mourad DHINA en détention en vue d’étudier une possibilité d’extradition vers l’Algérie suite à une demande exprimée par les autorités algériennes.

Mourad DHINA, directeur exécutif de l’organisation de défense des droits de l’Homme EL KARAMA, et membre fondateur du mouvement politique d’opposition RACAHAD, a été arrêté par la police française le 16 janvier 2012, alors qu’il s’apprêtait à quitter la France pour rejoindre la Suisse , pays de sa résidence dont lequel il bénéficie du statut de refugier politique.

La LADDH s’interroge sur le timing et l’opportunité d’une telle procédure, dans la mesure où la demande d’extradition exprimée par les autorités algériennes concerne une condamnation par contumace datant de 2003, et que Mourad DHINA a transité et a séjourné régulièrement sur le territoire français.

La LADDH considère que l’étude de la demande d’extradition de Mourad DHINA doit prendre en compte son statut de refugier politique et sa qualité d’opposant politique qui n’a pas et ne pourra pas bénéficier d’un procès équitable en Algérie car la LADDH considère que la justice algérienne n’est pas indépendante lorsqu’il s’agit de procès de nature politique.

La LADDH reste attentive la suite que donnera la justice française à cette affaire.

Alger le, 21.01.2012
Le président
Mostefa BOUCHACHI

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ALGERIA-WATCH

Mourad Dhina ne doit pas être extradé vers l’Algérie

Algeria-Watch, 22 janvier 2012

Mourad Dhina, membre fondateur du mouvement politique Rachad (créé en 2007) et directeur exécutif de l’organisation de défense des droits de l’homme dans les pays arabes Al-Karama, a été arrêté par la police française à l’aéroport d’Orly le 16 janvier 2012, alors qu’il devait prendre un vol à destination de Genève, où il réside depuis 1994. Il est plus que probable que cette arrestation fait suite à une demande des autorités algériennes, alarmées par les regains d’activité du mouvement Rachad en France. Le 11 janvier 2012, à l’occasion du vingtième anniversaire du putsch militaire en Algérie, un rassemblement a été organisé à son initiative devant l’ambassade algérienne.

Mourad Dhina a été présenté le 17 janvier devant le procureur général de la Cour d’appel de Paris, qui a décidé sa mise en détention aux fins d’extradition. Il a été interpellé pour répondre à un mandat d’arrêt international délivré contre lui en septembre 2003 par le tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Il serait accusé d’appartenir à un « groupe terroriste » ayant activé à l’étranger durant les années 1997-1999, en l’occurrence en Suisse. Les autorités de ce pays, qui avaient pourtant été régulièrement saisies par le gouvernement algérien, n’ont jamais poursuivi Mourad Dhina, pour la simple raison que les faits dont il est accusé sont dénués de tout fondement.

Docteur en physique nucléaire, diplômé du MIT, il travaillait au CERN à Genève depuis 1987 tout en enseignant à l’Ecole polytechnique de Zürich. Il résidait alors en France. En réaction au coup d’État militaire du 11 janvier 1992 et la dissolution du Front islamique du salut (FIS) en mars de la même année, M. Dhina a rejoint ce parti et militait en son sein, notamment pour protester contre son interdiction. En août 1994, lors de la rafle de militants du FIS orchestrée en France par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Charles Pasqua, sur injonction du DRS algérien, près d’une centaine d’entre eux ont été arrêtés et ont subi un traitement des plus humiliants (dix-neuf d’entre eux ont notamment été déportés illégalement vers le Burkina Faso). M. Dhina, qui n’a pu être arrêté à cette occasion, s’est alors installé en Suisse, où il a continué ses activités professionnelles et politiques.

Fin 1994, un journal suisse publie son nom sur une liste de deux cents personnes soupçonnées d’implication dans un trafic d’armes au profit des groupes armés en Algérie. La justice suisse n’a jamais pu établir l’origine de cette liste, mais un inspecteur de la police de Genève qui l’avait transmise aux services algériens a été jugé et condamné pour espionnage par le Tribunal fédéral. Mourad Dhina, qui s’était porté partie civile au procès, a néanmoins du quitter le CERN. En 1995, Smaïl Lamari, le numéro deux du DRS, s’est déplacé personnellement vers la Suisse pour demander son extradition.

Continuant de militer publiquement, Mourad Dhina devient responsable du bureau exécutif du FIS à l’étranger en 2002 et coorganise son congrès à l’extérieur la même année. C’est à la suite de cette rencontre que le chef du gouvernement algérien de l’époque s’est rendu en Suisse pour demander son extradition. En octobre 2004, il se retire du FIS pour co-créer trois ans plus tard Rachad, un mouvement qui regroupe des militants de tendances diverses.

Il est évident que le harcèlement dont fait l’objet M. Dhina est en relation avec ses activités politiques. Il a toujours dénoncé fermement le rôle joué par le DRS et ses relais dans la « sale guerre » contre le peuple algérien depuis 1992, avec ses massacres et exécutions sommaires ayant fait 150 000 morts, et les disparitions forcées de 20 000 personnes ; il a refusé les mesures de « concorde civile » (en 1999) et de « réconciliation nationale » (en 2005) promues par le pouvoir pour blanchir les responsables des crimes commis pendant les années 1990. C’est cet engagement pour la vérité et la justice, qui ne tolère aucune compromission, qui lui vaut d’être considéré comme l’un des opposants à écarter.

Il est paradoxal que le gouvernement français se fasse l’exécutant zélé de cette volonté du régime algérien, à l’heure où son ministre des Affaires étrangères, M. Alain Juppé, après les « printemps arabes », ne cesse d’affirmer la nécessité pour la France d’établir de nouveaux rapports avec les islamistes respectueux des principes démocratiques, comme c’est le cas de M. Dhina (« Je souhaite, déclarait ainsi M. Juppé en avril 2011, que [le] dialogue s’ouvre sans complexe aux courants islamiques, dès lors que [...] les règles du jeu démocratique [et] le refus de toute violence sont respectés de part et d’autre »). Mais dans le cas de l’Algérie, c’est hélas la continuité des anciennes pratiques qui semble prévaloir : ce n’est pas le Quai d’Orsay qui dicte la politique française vis-à-vis de ce régime, mais bien les services de police, en l’occurrence la DCRI, dont on sait les liens historiques avec la police politique algérienne, le DRS.

Algeria-Watch proteste vivement contre cette arrestation arbitraire qui obéit à une injonction du DRS et rappelle qu’au moment où le général Khaled Nezzar, l’un des responsables du putsch en janvier 1992 et de la « sale guerre », est poursuivi en Suisse, en France, un militant politique qui n’a jamais recouru à la violence est menacé d’être extradé vers un pays régulièrement condamné pour ses graves violations des droits de l’homme.


Lectures: 490

2 Reponses to " 7e jour de détention arbitraire du Dr Mourad Dhina. Premières réactions d’ONG "

  1. « qu’au moment où le général Khaled Nezzar, l’un des responsables du putsch en janvier 1992 et de la « sale guerre », est poursuivi en Suisse, en France, »

    Chiche a Algerie Watch, aider a deposer des plaintes collectives pour crimes contre l’humanite’ contres les generaux genocidaires partous en Europes. Cela rendera nerveux les gouvernements et services secret Europeens et rendera fous de rage et de peurs les generaux genocidaires et ceux qui mangent dans leurs rateliers.

  2. Tout à fait d’accord avec toi Larbi.Chaque algerien à l’etranger devrait deposer une plainte contre les généraux,partout ou il se trouve

Sunday, January 22, 2012

Mohamed Boughalleb: entretien avec Ahmed Manai


Mohamed Boughalleb : entretien

avec Ahmed Manai


Dimanche 22 janvier 2012,

Revue et corrigé par par Safwene Grira

Sans exagération aucune, nous pouvons considérer Ahmed Manai comme l’un des martyrs vivants de la révolution tunisienne. Absent de l’écran géant qui s’est installé après le 14 Janvier 2011, il s’est avéré qu’il n’y a aucune place.Ahmed Manai s’est engagé en politique à la faveur des élections législatives de 1989 sur une des listes indépendantes que le mouvement Ennahdha avait soutenues, soutien que Manai considère simplement comme une appropriation. Cette participation lui ouvrît les portes de l’enfer. Il a été arrêté et torturé et ses enfants, mineurs, ont été traînés en justice. En 1991, il a choisi de sacrifier son poste à l’ONU pour se consacrer à témoigner sur la réalité du régime de Ben Ali. Cofondateur avec Monder Sfar du Comité tunisien d’appel à la démission de Ben Ali en janvier 1993, il annonça en août 1993 sa candidature à l’élection présidentielle de 1994. Il publia en mars 1995, son ouvrage « supplice tunisien, le jardin secret du général Ben Ali », qui fît découvrir au monde les pratiques répressives du régime du 7 novembre, puis fonda en 1998, l’Institut tunisien des relations internationales (ITRI), dont la première mission fut d’organiser une délégation d’une quarantaine de personnalités pour aller apporter son soutien à Tayeb Rejeb Erdogan, jugé à l’époque en Turquie.

A Paris, Ahmed Manai a été victime de deux agressions, le 29 février 1996 et le 14 mars 1997, attribuées au régime de Ben Ali et, récemment, un ancien officier des services spéciaux révéla, dans un journal de la place, avoir été missionné en 1991, pour liquider physiquement Ahmed Manai et deux autres opposants en France.

L’homme a agit sans aucune couverture d’aucune sorte ni d’aucune origine, ni française, ni américaine ni encore d’un quelconque pays du Golfe, et il n’a pas hésité à exprimer haut et fort sa position par rapport au mouvement Ennahdha, en déclarant le 12 juin 2008 sur « aljazeera moubacher », que ce mouvement avait planifié deux tentatives de coup d’Etat, en 1987 et 1991. Il conserve dans ses archives une lettre de Moncef Ben Salem, membre du conseil constitutif actuel d’ennahdha, dans laquelle sont consignés de nombreux détails sur le coup du 8 novembre 1987. Ahmed Manai est rentré en Tunisie à la fin de 2008, à l’issue d’un exil long et douloureux. Il n’a pas été reçu par les foules et n’a pas eu besoin de les haranguer.
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Interview :

Comment vous voyez la situation politique après les élections du 23 octobre ?
Les choses se sont beaucoup compliquées depuis les élections mais je crois que la situation va s’éclaircir un peu plus après la constitution du gouvernement.

Attendons encore quelques temps …Avez-vous prévu le succès d’Ennahdha ? Tout le monde s’attendait au succès d’Ennahdha et je m’y attendais personnellement mais avec des résultats moindres en nombre de voix et en sièges. En tout cas ces résultats sont plus modestes que ceux que les dirigeants de ce mouvement prétendent avoir obtenu lors des législatives de 1989(80%) à travers les listes indépendantes qu’ils avaient soutenues et fini par se les approprier.


Comment tu vois l’alliance d’ennahdha avec le CPR et Ettakattol ? Est-ce une alliance stratégique ou tactique ?

L’alliance d’Ennahdha avec le CPR est une alliance de longue durée, donc stratégique. Il ne faut pas oublier que nombre de fondateurs du CPR sont des anciens nahdhaouis et je n’ai jamais entendu dire qu’ils avaient démissionné de leur parti d’origine, et puis, lors des élections, nombre de nahdhaouis ont rejoint les listes du CPR, en tant que candidats ou électeurs. D’autre part, les chefs respectifs d’Ennahdha et du CPR entretiennent des relations privilégiées bien longtemps avant la fondation de ce dernier.

S’agissant de l’alliance avec Ettakattol, les choses me semblent différentes. Je me souviens que lors de mes rencontres fréquentes avec Mustafa Ben Jaafar à Paris, jusqu’en 2008, je l’incitais à nouer des relations avec Ennahdha, mais il était réservé, peut-être de crainte de subir le courroux du pouvoir. Lors de la conférence de l’opposition à Aix en Provence, en France, au mois de mai 2003, Ben Jaafar a refusé de signer la déclaration finale élaborée à cette occasion par les congressistes, craignant sans doute le voisinage avec Ennahdha.
Actuellement de nombreux éradicateurs ont rejoint les rangs d’Ettakattol ce qui n’est pas de nature à favoriser une alliance avec Ennahdha…Certaines conditions ont permis la rencontre des deux partis et cela durera tant que durent leurs intérêts immédiats. En tout cas Ben Jaafar qui avait besoin de couronner son parcours politique par une présidence, ne pouvait y parvenir sans l’alliance avec Ennahdha.


A votre avis qu’est-ce qui convient le mieux pour la Tunisie, un régime parlementaire que défend Ennahdha âprement ou bien présidentiel à la mesure de Moncef Merzouki ?

Une constitution qui régit la vie d’une société pour des décennies, ne se fait pas à la mesure d’un homme ou d’un parti et si tel est le cas, elle perd très vite sa valeur. J’étais et je demeure toujours partisan d’un régime présidentiel dans lequel le président est élu par le peuple et où le parlement et le gouvernement disposeraient de larges prérogatives.
Le régime présidentiel n’est pas responsable du despotisme mais c’est plutôt l’incapacité des parlementaires à s’acquitter de leur tâche. Imaginez qu’en près de 55 ans, nous n’avons jamais connu un seul projet de loi initié par le parlement, dont pourtant c’est le droit et le devoir. Le courage a toujours manqué à nos respectables députés.


Pourquoi êtes- vous absent du paysage politique ? Vous n’avez pas envie d’avoir votre part du butin ? Comment expliquer enfin que vous soyez ignoré des médias comme si vous n’aviez jamais combattu Ben Ali ?

J’étais aux avants postes de l’opposition à Ben Ali pendant de nombreuses années, sans la moindre couverture ni soutien de quiconque et j’ai subi ce que vous savez. Je suis passé cette dernière année par une période de méditation et de réflexion pour comprendre ce qui se passe. C’est chose faite maintenant.
Quant à ma part du butin, je n’y ai jamais pensé car j’appartiens à une école qui enseigne d’accomplir son devoir en toute circonstance et de se retirer lors du partage du butin. Puis, c’est de nouveau le temps du devoir et j’y suis fin prêt.

Comment expliquer que je ne sois pas sous les feux de la rampe ? C’est un peu compliqué et en partie à cause de la propension des médias à n’avoir de cœur que pour les stars, même éphémères. Tu as l’exemple du dernier en date, Tahar Hmila, que s’arrachent journaux, radios et chaînes télévisées.


Avez-vous encore des contacts avec vos anciens amis d’Ennahdha ?

C’est la rupture totale et définitive jusqu’au jour du jugement dernier, pourtant je ne leur ai rien demandé d’autre que de s’excuser auprès de leurs victimes…Si mes relations avec certains d’entre eux ne remontaient pas à plus de quarante ans, j’aurai essayé d’oublier de les avoir connus. Nos différences ne sont pas que politiques, nous n’avons pas les mêmes valeurs.

Une vive polémique s’est installée autour d’un rôle supposé du Qatar en Tunisie, ce qu’Ahmed Kedidi (ancien ambassadeur de Tunisie à Doha) a démenti fermement.
Comment vous voyez la chose ?

Essayez de revoir les déclarations récentes de l’Emir Talal Ibn Abdulaziz Al Saoud concernant le rôle de Qatar en Tunisie, en Libye, dans ce qui se passe actuellement en Syrie et son action de déstabilisation de l’Arabie Saoudite et même de sa partition.
Le rôle du Qatar est un rôle de destruction et de démolition en exécution d’un projet Sioniste américain qui vise toute la région, pays, peuples et Etats. Le Qatar ne peut prétendre avoir un projet de libération alors que le quart de son minuscule territoire est occupé par la plus grande base américaine de la région.
Il ne peut prétendre démocratiser les autres alors que son régime est personnel et autoritaire, ne reconnaissant pas les partis politiques et ignorant les élections, son rôle ne peut être de progrès social alors que la société qatarie est fondée sur l’exploitation éhontée d’un million d’immigrés venus des pays les plus démunis du monde.
Les dirigeants du Qatar disposent de grands moyens financiers et de propagande, religieuse-surtout avec leur Cheikh Khardhawi- et médiatique et en font un mauvais usage. S’ils voulaient vraiment faire œuvre utile, ils se seraient occupés de la Somalie et des autres pays de l’Afrique sinistrée et non pas de détruire la Libye et de tenter d’en faire autant pour la Syrie.
L’Emir du Qatar a proposé le 23 novembre dernier à Erdogan de financer totalement toute guerre pour écarter Assad.
Quant à Ahmed Kedidi, il est conseiller du chef du gouvernement Qatari et son devoir est de le défendre, mais il ne doit pas oublier qu’un conseiller porte une part de responsabilité dans les décisions de son chef, aujourd’hui, comme hier quant il était ambassadeur de Ben Ali.


Comment voyez-vous Ennahdha au pouvoir ?

Ennahdha n’est pas seulement au pouvoir mais elle est au cœur de l’Etat, sans une culture d’Etat et aussi sans aucune expérience. Elle y est parvenue selon un processus qu’aucun de ses dirigeants n’a jamais imaginé. Tout cela se passe alors que le pays connait une crise économique aiguë qui s’aggrave chaque jour, dans un climat social tendu et de revendication excessive et dans un contexte régional et international impitoyable.
Je crois que les dirigeants d’Ennahdha sont conscients de ces réalités ce qui les pousse à partager le pouvoir avec d’autres partenaires.
Mais dans ce panorama, ils ont quelque chose de solide sur lequel ils peuvent compter, l’administration tunisienne.

Quel serait le rôle de Béji Caid Essebsi dans la prochaine phase ?

C’est lui qui le choisit. Certains l’appellent à fédérer les vieilles forces Destouriennes dans un nouveau parti, ce qui me semble difficile avec l’esprit de Zaïm qui s’est saisi de chaque candidat qui a obtenu un millier de voix au cours des dernières élections.


A votre avis, l’opposition « moderniste » serait-elle capable de renverser la table sur Ennahdha aux prochaines élections générales ?

Je crois qu’elle serait incapable de renverser la table sur qui que ce soit parce qu’elle a prouvé qu’elle était coupée des couches populaires, ignorante de l’esprit qui les anime, de leurs ambitions et de leurs espoirs.
Ceux qui pourront renverser la table sur Ennahdha ce sont ses propres électeurs quand ils se rendent compte de son incapacité à tenir ses promesses et qu’ils trouvent le parti ou la formation politique qui leur tient le discours de la vérité, qui s’adresse à leur intelligence et non pas à leurs sentiments et qui leur rappelle leurs devoirs avant leurs droits.


Vous étiez le premier tunisien à vous présenter contre Ben Ali en 1994, comptez-vous vous représenter aux prochaine sélections si jamais elles auront lieu, bien sûr ?

Ma candidature contre Ben Ali était juste pour « l’énerver« sachant très bien qu’il était impossible qu’elle puisse aboutir. A l’avenir je n’envisage nullement d’être candidat et mon plus grand désir est que je puisse vivre l’élection d’un patriote tunisien, d’une quarantaine d’années, à la tête de la Tunisie.

Par contre je m’active actuellement à encourager la fondation d’un parti politique rivé aux valeurs authentiques de la Tunisie, qui regarde l’avenir sans le moindre complexe et qui s’insérerait entre le pôle moderniste et ennahdha.


Quand paraîtra l’édition arabe de votre livre « supplice tunisien, les jardins secrets du général Ben Ali » ?

J’ai dû apporter de nombreux rajouts et certaines corrections au texte français et ce sera la seconde édition arabe, la première ayant paru en Égypte en 1996 aux éditions Al-Matbouli et interdite en Tunisie à l’époque. Elle est pratiquement prête. …

Mohamed Boughalleb: Entretien avec Ahmed Manai
http://tunisitri.wordpress.com/2012/01/22/mohamed-boughalleb-interview-de-ahmed-manai/#more-4514/

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