L'ascension d'une Nation.:le "dur" de l'expédition.

L'ascension d'une Nation.

7 h ·

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8 h ·

Il est 3h00 du matin, le camp de base se réveille. Enfin nous surtout ! Après un petit déjeuner englouti en deux en trois mouvements, nous remontons en direction du Khumbu Icefall. (Notre camp de base se trouve à environ 30 minutes des lieux).

Nous empruntons l'Icefall en pleine nuit parce que c’est le moment où les risques sont les moins importants. Peu d’avalanches, peu de séracs qui se détachent. (Toujours des volontaires parmi vous pour nous rejoindre^^ ?!).
Les températures sont jusqu'ici moins vigoureuses que l’année dernière mais ce matin je sens le froid passer au travers des nombreuses couches qui me recouvrent. J’ai fait le choix de partir avec une paire de chaussures d’alpinisme plus légères et plus flexibles mais moins chaudes... Je suis entrain de le regretter ! Cela sera vite oublié. 1h après le départ, j’ai trop chaud ! Le soleil se lève, nous progressons très lentement. Ici chaque pas est difficile.
Je ne reconnais absolument rien par rapport à l’an passé. L’itinéraire est totalement différent ! Si la route du Khumbu Icefall varie chaque année quoi qu'il arrive, le séisme a beaucoup changé la donne cette fois-ci. Je trouve le parcours beaucoup plus "engagé", joli mot pour dire "beaucoup plus dangereux" émoticône wink
Le Khumbu Icefall se divise globalement en deux grosses parties. La première de 5400 m à 5800 m est très accidentée ; beaucoup de séracs menacent encore de tomber. Ici, agir rapidement et limiter notre temps d’exposition devient primordial. La seconde a la particularité de présenter beaucoup plus de crevasses ; des échelles sont parfois mises en place pour nous permettre de les éviter.
A 5800 m, nous faisons une petite pause, le vent se lève. Il est 8h30 du matin. Le sol sous nos pieds change légèrement, nous arrivons sur la seconde partie, pleine de crevasses. Il est 9h15 ; le vent ne diminue pas. Nous décidons de faire demi-tour à 5930 m d’altitude. Note : le Camp 1 se situe à 6100m d’altitude. Inutile d’aller plus loin aujourd’hui, il faut redescendre. Notre rotation devait surtout nous permettre de faire une première reconnaissance des lieux. C'est chose faite.
La descente n’est pas beaucoup plus simple, le soleil commence à frapper fort sur l'Icefall, ce qui augmente significativement le risque de fonte… Nous descendons au pas de course !
Par moment, deux itinéraires distincts s'offrent à nous. J'opte personnellement pour la descente en rappel -façon la plus courante pour descendre une paroi quelconque. Elle se pratique le long d'une corde, le plus souvent avec un système de freinage. La façon de procéder est la suivante : vous vous asseyez dans votre baudrier, les jambes fléchies, les pieds contre la paroi et légèrement écartés. Une main tient l'auto-bloquant et l'autre main, toujours positionnée sur le brin libre (partie de la corde non tendue lors de la descente, entre le descendeur et le sol) accompagne et contrôle la corde dans le système de freinage-. Je choisis cette option sans hésiter ; c'est beaucoup plus rapide et beaucoup plus confortable.
Me voilà sorti du Icefall, notre reconnaissance est terminée. Fatigué mais surtout content d’avoir commencé le "dur" de l'expédition... Déjà hâte de la prochaine ascension !
‪#‎lascensiondunenation‬