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Sunday, October 27, 2013

Le Capitaine Imed Hizi


Tunisie – Le Capitaine Imed Hizi, l’homme qu’ils devaient (mais qu’ils n’auraient pas du) abattre


Le capitaine Imed Hizi aura décédé aussi discrètement qu’il aura vécu. Une si courte et pourtant si riche, vie remplie de prouesses et d’exploits. Imed Hizi aura vécu comme ses frères et cousins, les nobles seigneurs des hauteurs de Kasserine, humblement mais fièrement. Imed a été élevé parmi les aigles qui ont de tout temps survolé les hauteurs du Chaâmbi, en digne fils de cette région qui a si bien su nourrir ses enfants d’amour de la patrie et de mépris du danger.
C’est parce que le capitaine Imed Hizi est né au sommet du Chaâmbi, et c’est parce qu’il a grandi parmi les valeureux guerriers des steppes, qu’il connaissait comme sa poche cette contrée et ses sentiers. Et c’est pour cette raison qu’il s’est dressé, depuis le début, tel un roc contre les desseins cachés d’une troupe de traitres assassins.
En effet Imed a, dès le départ, attiré l’attention sur ce qui se tramait dans le maquis de sa montagne chérie. Et quelle n’a été sa déception quand on lui rétorqua qu’il devait laisser tranquilles ces gens féru de nature qui s’adonnaient au sport dans cette forêt. On raconte même qu’il aurait eu dans le viseur de son arme, à un certain moment, des terroristes, et qu’il a été empêché de les arrêter « en attendant des directives qui ne venaient pas ».
C’est qu’il devenait trop exaspérant de zèle ce jeune capitaine, et il fallait trouver le moyen de le faire taire, car à n’importe quel moment, il pouvait tout balancer. Balancer ce qu’il savait des gens qui s’entrainaient et de ceux qui les soutenaient et couvraient.
Voilà pourquoi il aurait été choisi pour diriger l’équipe qui a été conduite au charnier du 23 octobre à Sidi Ali ben Aoun. Et voilà pourquoi, les vils assassins ont tenu à le tuer avant toute autre personne alors qu’il n’avait même pas encore mis pied à terre. Car il a été criblé de balles sur le siège de la voiture qui le menait à l’autel sur lequel on a tenu à le sacrifier. Il n’a même pas eu le temps d’empoigner son arme. Car si on lui en avait donné le temps, il aurait été capable de les exterminer ces vermines, puisqu’il faisait partie de la crème des commandos anti terroristes qui faisaient la fierté du pays.
Voilà, donc, pourquoi il a été tué. Mais voilà, aussi, pourquoi ils n’auraient pas du le faire. Car maintenant plus personne ne pourra arrêter ses frères et ses cousins, les valeureux guerriers du Chaâmbi, qui vont se faire un plaisir de manger de tout ce qui bouge ou se cache sur leur territoire, et plus rien, ni les ordres, ni l’armée, ne pourra les empêcher de rendre les sentiers du Chaâmbi invivables pour la vermine qui y avait élu domicile.
Dors en paix, Imed ! Tes frères sauront te venger. Tu ne seras pas parti pour rien, et ton souvenir nourrira la rage de vaincre des hommes du clan.

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