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Sunday, March 30, 2014

Peine de mort : Ces frères qu’on achève!



Peine de mort : Ces frères qu’on achève!

Frères musulmans, l’histoire du groupe islamiste le plus influent et le plus étendu n’est pas à rappeler. Son actif, depuis ce qu’on désigne comme le printemps arabe, s’est chargé de l’imposer de nouveau sur la scène politique et de raviver la doctrine qui lui est propre d’un point de vue idéologique, dans plusieurs pays arabes. La confrérie a pu renaître de ses cendres dès les prémices des révolutions arabes. Organisée, étendue et visiblement soutenue financièrement, elle a gagné en influence et en puissance. C’était sans compter les revirements qu’a connu la scène politique égyptienne qui ont impacté la balance des pouvoirs et ramené sur les devants de la scène une force militaire, aussi redoutable que redoutée.
529 frères musulmans seront exécutés ! Verdict lourd tombé, hier lundi 24 mars 2014, en Egypte et accueilli, à l’échelle internationale, avec beaucoup d’indignation, mais aussi un brin d’indifférence.

Impliqués dans des violences commises au profit du président destitué Morsi à l’été 2013, ces « frères » seront donnés en exemple à celui qui osera s’insurger contre le pouvoir militaire en place.
Qualifié de scandaleux par le président du Réseau arabe pour l'information sur les droits de l'Homme, d’expéditif selon un des avocats des dirigeants des Frères musulmans, le verdict est une première dans l’Histoire égyptienne, une première « inquiétante » selon les Etats-Unis.

Les gagnants d’hier se trouvent donc être les perdants d’aujourd’hui. Le sort de notre frange de la confrérie n’est, quant à lui, pas encore scellé. Leur mutation en faveur d’un changement de tendance et d’un revirement vers un islamisme « nationaliste modéré » était voulue comme une carte électorale en leur faveur. Elle se révèlera être aussi une porte de sortie sans dégâts si les vents qui les ont propulsés au pouvoir décidaient de les en éloigner réellement.

Interrogé par rapport à son adhésion à la pensée de Saïed Kotb, théoricien de l’islamisme politique, Rached Ghannouchi, a déclaré, lors d’un voyage à Washington, qu’il n’est pas d’accord avec le penseur sur beaucoup de points et qu’il s’oppose à plusieurs de ses positions.
L’islamisme d’Ennahdha se veut modéré. En a attesté, hier, lors d’un débat sur la chaîne Nessma, le plus grand rival d’Ennahdha, Béji Caïd Essebsi, leader du parti Nidaa Tounes. « Ennahdha est désormais un parti plutôt nationaliste qui a prouvé, de par ses positions allant vers le consensus, qu’il est un parti comme les autres », a-t-il avancé, surprenant au passage ses partisans comme ses détracteurs.

Le mouvement islamiste tunisien a déjà, bien avant les soubresauts fatals que connaissent les Frères d’Egypte, connu une mutation de taille. Son changement d’appellation l’a fait passer de l’ombre des Frères aux lumières de la légalité et de la Renaissance (le Mouvement de la tendance islamiste devenant, en 1988, Mouvement Ennahdha). La politologue Vincent Geisser affirme, dans ce même contexte à propos du mouvement islamiste, "Il est, au départ, dans la mouvance des Frères musulmans. Certes, il n'a pas de lien organique avec les Frères musulmans égyptiens mais est il dans l'idéologie des Frères musulmans ».
Anciennement proche du parti Ennahdha, l’opposant Ahmed Mannaï, nous déclare que certains anciens du Mouvement de la tendance islamiste essaient de se reconstituer en mouvement autonome indépendant, mais ils ont été vite récupérés par Ennahdha».

Ghannouchi et ses acolytes ont défendu, depuis la chute du régime islamiste en Egypte, Morsi et ses compères. A quatre doigts, ils ont manifesté leur soutien à ceux que le pouvoir militaire a renversé. Alors que 529 Frères musulmans sont condamnés à mort et qu’un nombre similaire d’entre eux sera jugé aujourd’hui même, Ennahdha a pris position, d’une manière officielle et officieuse. Dans un communiqué publié en ce mardi 25 mars, le parti islamiste a condamné fermement « ce jugement injuste allant vers une surenchère dangereuse exercée dans le cadre de la confrontation avec ceux qui jouissent de la légitimité ».

Officieusement, des bruits de couloirs font état de négociations tentant d’aboutir à l’octroi de l’asile politique en Tunisie à ces condamnés à mort égyptiens. Une nouvelle qui a suscité des remous chez les plus progressistes, mais qui réconfortera les choix électoraux des fidéles d’Ennahdha.

Le CPR, avec Moncef Marzouki au sommet de l’Etat, jouera un rôle important dans une telle prise de décision. Le CPR, étant en quelque sorte, le cousin des Frères, il ne s’opposera probablement pas à une telle solution. Marzouki n’avait-il pas proposé sans qu’on ne le lui demande, l’asile politique à Bachar Al Assad ? Le militant des Droits de l’Homme qu’il a été sera soutenu dans une telle décision par des dirigeants de son parti qu’on dit anciennement islamistes. Car « beaucoup d’anciens du Mouvement de la tendance islamiste à l’étranger ont été fondateurs du CPR, lors de sa fondation en Juillet 2001 », nous informe Ahmed MannaÏ qui les a connus de près. Il cite, parmi d’autres, des noms comme Ben Hmiden, Daïmi et Hamrouni.

Ennahdha a opéré, malgré son changement de tendance et son idéologie accommodée au goût du jour, un retour aux sources assez audacieux en se positionnant dès le revirement de la situation en Egypte contre le pouvoir militaire. Lors de la manifestation organisée en l’occasion de la fête de l’Indépendance, la photo de Morsi, le déchu, a orné l’avenue Habib Bourguiba. Lors de ce même événement, Ennahdha a aussi ressorti son idéologie d’avant 1988 (date où le Mouvement de la tendance islamiste a connu sa mutation apparente en changeant de nom). Grâce à des livres vendus pour le modique prix de 1 dinar, Ennahdha a partagé avec ses électeurs-lecteurs son idéologie première et sa doctrine fondatrice. Une pensée que l’on déclare proche de l’AKP turque, mais qui puise, en réalité, son fondement dans les thèses des Frères musulmans auxquelles s’est converti le leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, lors de son passage de jeunesse par Le Caire.

Pour Ahmed Mannaï, il est possible que les adeptes du Mouvement de la tendance islamiste, dans sa branche originelle, « réapparaissent, maintenant, avec les différends qui traversent le mouvement après qu’ils aient quitté le pouvoir ». La réputation faisant état de solidarité des islamistes entre eux n’est pas à refaire, leur discipline en tant que groupe ne date pas d’aujourd’hui. Leur ouverture d’esprit et leur modération l’est, en revanche. Frères d’un jour, frères pour toujours, telle a été la devise d’Ennahdha. Alors que la fratrie des islamistes au pouvoir semble s’agrandir par le consensus, et que, sur les bords du Nil, l’étau se resserre contre les Frères de sang et de naissance, Ennahdha maintiendra-t-elle sa position affichée à l’ANC et ayant abouti à la légalisation de la peine de mort en Tunisie ou tentera-t-elle, à sa manière, de s’opposer à ce qu’une telle peine soit subie par ses frères ?
Inès Oueslati

Crédit photo : www.albawabhnews.com

Thursday, March 27, 2014

Ghannouchi dans الغنوشي يتدخل من جديد في الشأن السوريles affaires de la Syrie

27-03-2014-18:20: الغنوشي يتدخل من جديد في الشأن السوري وسط محاولات من حكومة جمعة تحسين العلاقات مع سوريا
  تونس-افريكان مانجر
استغرب مراقبون تصريحات راشد الغنوشي, رئيس اكبر حزب في تونس (حركة النهضة) , مطالبته كل من دولة ايران و حزب الله بالانسحاب من الصراع السوري في الوقت الذي تعمل فيه القيادة السياسية الجديدة في تونس برئاسة مهدي جمعة على تحسين العلاقات الديبلوماسية التونسية ومنها السورية بعد ما ساهمت "حكومة الترويكا " في تأزم العلاقات الدولية التونسية
.
الغنوشي يشاكس الدول العظمى
و قال في هذا السياق رئيس المعهد التونسي للعلاقات الدولية ,احمد المناعي , "لافريكان مانجر" انه من الصعب على الدول "الصغرى " على غرار تونس ان تتبنى "مواقف دولية " تجاه دول كبيرة و تنظيمات دولية لها وزنها السياسي .
و أضاف المناعي بالقول " كان من الأجدر "برئيس اكبر حزب سياسي " في تونس ان يطالب بانسحاب "المقاتلين الإرهابيين " الذين جاءوا من 83 دولة و من بينهم تونس

قرار قطري بامتياز

و أضاف المناعي في هذا السياق أن رأي الغنوشي هذا هو في الحقيقة " رأي دولة قطر التي تتحكم بقوة"المال " في الاحزاب والجمعيات التونسية موضحا بان قرار "حكومة الترويكا " الأول بشأن طرد السفير السوري و قطع العلاقات مع الدولة السورية كان قرارا "قطريا بامتياز

أخلاقيات الغنوشي ليس له حق التدخل في الشأن السوري

من جهته قال الأستـاذ والباحـث فـي التاريـخ الإسلامي ناجي جلول في تصريح "لافريكان مانجر "انه سياسيا من حق الغنوشي إبداء رأيه في القضايا الدولية و لكن أخلاقيا "و السياسة أخلاق " فذلك غير ممكن باعتباره أحد رؤساء أكبر الأحزاب في تونس و باعتبار ايضا أن قيادات حزبه ساهمت في توتير العلاقات التونسية السورية عندما "كانت في حكومة الترويكا

و اعتبر جلول انه كان من الأفضل من رئيس "الحزب الاسلامي بتونس " ان يطلب حلفائه من "الإخوان المسلمين " من الانسحاب من الصراع السوري على اعتبار انه عضو في جماعة الإخوان و عضو في هيئة العلماء المسلمين من جهة أخرى حسب تعبيره
 .
املاءات إماراتية على الديبلوماسية الجديدة
من جهة أخرى اعتبر رئيس المعهد التونسي للعلاقات الدولية أحمد المناعي ان السياسة الديبلوماسية التونسية الجديدة مع الحكومة مهدي جمعة أخذت نفس تمشي "الديبلوماسية القديمة " مشيرا ان الاختلاف الوحيد يكمن في ان "الحكومات السابقة كانت تؤمر من طرف "قطر " بينما الديبلوماسية الجديدة لها ميولات إماراتية، وفق ترجيحه
 .
و أشار في هذا السياق احمد المناعي الى ان وزير الخارجية التونسي منجي الحامدي قال في بداية توليه الحقيبة الوزارية انه سيعمل على إعادة العلاقات التونسية السورية الا ان هذا الموقف قد تغير بعد لقائه بالسفير الإماراتي بتونس ليصبح ان تونس ستكتفي بفتح قنصلية في تونس قائلا ":إن تونس لا تفكر في عودة العلاقات الدبلوماسية مع النظام الحاكم في سوريا
".
المرزوقي و بداية إعلان الحرب الدبلوماسية
و يجدر التذكير بان توتر العلاقات التونسية السورية بدأ بقرار من رئيس الجمهورية منصف المرزوقي بقطع العلاقات السورية التونسية مما تسبب في ما بعد في عدد من النتائج الوخيمة على الجالية التونسية بسوريا وعلى العلاقات التونسية مع بقية الدول المساندة لنظام بشار الاسد و من بينها ايران و روسيا .
مها قلالة

Werner Ruf à يتحدث للتونسية Attounissia



المؤرخ الألماني فيرنر روف
مؤلف كتاب " البورقيبية والسياسة الخارجية لتونس المستقلة"
يتحدث للتونسية:
*محمد بوغلاب
قدّم الدكتور أحمد المناعي رئيس المعهد التونسي للعلاقات الدولية صباح الإثنين 24مارس الترجمة العربية لكتاب المؤرخ الألماني"فيرنر روف" بعنوان" البورقيبية والسياسة الخارجية لتونس المستقلة" بإمضاء الأستاذ الصحبي ثابت، وبحضور عدة وجوه سياسية وفكرية من بينها السفير السابق محمد كربول ﴿والد آمال كربول وزيرة  السياحة﴾ والحبيب الجنحاني والدكتور الصحبي العمري...
   وعلى هامش حفل تقديم الكتاب إلتقينا المؤرخ الألماني"فيرنر روف" المتخصص في العلوم السياسية وعلم الإجتماع والتاريخ ، وقد شغل الأستاذ "روف" خطة مدير قسم البحوث في مركز البحوث والدراسات الخاصة بمجتمعات البحر المتوسط  في جامعة أكس أن بروفنس، وله دراسات ومؤلفات حول النزاع في الصحراء الغربية والصراع العربي الإسرائيلي والإسلام السياسي ...
ويمثل كتاب" البورقيبية والسياسة الخارجية لتونس المستقلة"  أطروحة الدكتورا التي قدمها فيرنر روف سنة 1967 .
وقد زار فيرنر روف تونس لأول مرة في 18مارس 1962 وخلالها تعرف على كل من المنجي سليم ومحمد المصمودي ومحمد الصياح ، وهاهو المعهد التونسي للعلاقات الدولية بمجهود ذاتي دون أي دعم رسمي لا تونسي ولا أجنبي يقدم كتاب "البورقيبية والسياسة الخارجية لتونس المستقلة" في ترجمة عربية بعد قرابة الخمسين عاما من صدوره بالألمانية
·       ما الذي يمكن أن يضيفه إصدار كتاب بعد خمسين عاما من نشره لأول مرة؟
شكرا جزيلا على هذا السؤال، فكرة ترجمة الكتاب إلى العربية لم تكن فكرتي بل هي بادرة صديقنا التونسي الدكتور أحمد المناعي مدير المعهد التونسي للعلاقات الدولية الذي يرى أن تحليل السياسة البورقيبية  التي هي من أهم العناصر المؤسسة لتونس العصرية يمكن أن يساهم في تنشيط الذاكرة الوطنية بعد سنوات من الديكتاتورية لم يكن خلالها متاحا  الحديث عن بورقيبة ولا عن سياسته
*يتضمن عنوان الكتاب مصطلح"البورقيبية" فماذا تعني بها؟
البورقيبية بالنسبة إلي هي ما وصفه بورقيبة نفسه، هي إستراتيجية قبل كل شيء  فالبورقيبية ليست إيديولوجيا ولا برنامجا، هي إستراتيجية في السياسة الخارجية لتحقيق أهداف سياسية بأقل التكاليف تقوم على تفاهمات متبادلة وسياسة المراحل  كما نجحت  البورقيبية دائما في إستعمال براهين أخلاقية  لغايات سياسية  فالأخلاق عند بورقيبة هي أداة  سياسية  في المقام الأول
*هل يصح هذا الوصف على كل مراحل العهد البورقيبي أو ينسحب فقط على مرحلة بناء الدولة الوطنية غداة الاستقلال؟
هذا صحيح بالنسبة إلى سنوات ما قبل الإستقلال وما بعده، كانت ذلك أسلوب  بورقيبة للحصول على استقلال تونس  ثم في مرحلة تأكيد استقلال تونس خلال الستينات والسبعينات ودعم سيادتها كدولة مستقلة
*هل إلتقيت الزعيم بورقيبة؟
نعم لاقيته مرتين،  واذكر جيدا لقائي به في مؤتمر الحزب الحر الدستوري الجديد في بنزرت سنة 1964
*كيف وجدت بورقيبة؟
كان رائعا ومثيرا للإعجاب ، كان مهذبا جدا وشغوفا بالإطلاع،  كنت محظوظا بالتعرف على عدد من رجالات الدولة وخاصة ومحمد الصياح كاتب عام الإتحاد العام لطلبة تونس آنذاك الذي إستقبلني و مكنني من الإقامة بالحي الجامعي براس الطابية  وقدمني للمنجي سليم الذي قضيت معه ليال رمضانية بباب سويقة وكذلك محمد المصمودي 
*هل مازالت البورقيبية حية في تونس؟
لا أعرف
*هل يمكن ان تكون صالحة لهذه المرحلة؟
نعم أظن ذلك، لأن البورقيبية كانت سياسة خارجية فاعلة وكانت تونس تقدم نفسها فاعلا في السياسة الخارجية الدولية،  وأظن ان العودة إلى البورقيبية من خلال الاستلهام منها لتحقيق أهداف وطنية مسألة ضرورية بالنسبة إلى تونس
  هل تعرف ان بورقيبة حدد بنفسه مدة إمكانية تطبيق البورقيبية قائلا"هذه الإستراتيجية الذكية  التي سمحت لنا بتسجيل نجاح تلو الآخر وستظل صالحة طالما إستمر الكفاح"-خطاب بورقيبة في 2ماي 1959-
*تحدثت عن البورقيبية، ألا يمكن قياسا على ذلك الحديث عن "المرزوقية" نسبة إلى الرئيس المؤقت المرزوقي؟
هذه قضية داخلية لا أريد التعليق عليها
*الرئيس المرزوقي كثير السفر بين الدول ولا يكاد يغيب عن قمة إقليمية أو دولية؟
كثرة السفر لا تعني وجود سياسة خارجية،  المهم ان تتحقق أهداف معينة  بعد تلك الجولات، السفر في حد ذاته لا يشكل سياسة خارجية لأي دولة
*أنت متخصص في الشؤون المغاربية وتعرف تونس جيدا، ما الذي يمكن ان يتحقق من جولة مهدي جمعة الخليجية؟
لم أكن عضوا في الوفد ولكني من خلال نظرة خارجية أقول  هي خطوة في اتجاه سياسة خارجية فاعلة قد تثمر لاحقا مساعدات مالية ودعما اقتصاديا لتونس
*ما الذي يمكن ان تمنحه دول الخليج لتونس؟
لا شيء، المسألة تتعلق أكثر بالمصالح المتبادلة  والسؤال هو ما الذي ستقدمه تونس في المقابل
*ألفت كتابا بعنوان"التراجيديا الجزائرية" هل مازالت هذه التراجيديا مستمرة؟
نعم، هي مستمرة
*هي اقرب إلى النزيف إذن؟
نعم هي أقرب إلى ذلك ، الفرق بين تونس والجزائر ان تونس كانت دائما دولة حتى وهي تحت الحماية الفرنسية اما الجزائر فكانت تسمى الجزائر الفرنسية ، لا ننسى أن الجزائر  تعرضت لإحتلال قاس واعتقد أن الجزائر لم تعرف ما عرفته تونس من مكونات إجتماعية مثل الطبقة الوسطى ، في الجزائر هناك قاعدة "الكل او لا شيء" عكس ما أرساه بورقيبة ولا اعتقد ان ولاية رابعة لبوتفليقة يمكن أن تكون حلا للوضع في الجزائر
*بوتفليقة عند كثيرين هو الضامن لوحدة الجزائر؟
هذا إن كان على قيد الحياة، والسؤال هل بوتفليقة اليوم على قيد الحياة ؟ بمعنى هل هو قادر على ممارسة دوره كرئيس للجمهورية  بدنيا وذهنيا ؟
*يرى أنصاره ان حضوره الرمزي كاف ؟
يجب ان لا ننسى ان الواجهة السياسية في الجزائر طالما اخفت قوى و تحالفات سياسية في الكواليس وخاصة دور قيادات الجيش في تحديد سياسة الدولة  وأخشى ان يكون البترول والغاز لعنة على الجزائر التي تستورد جل حاجياتها في غياب أي نهضة اقتصادية وطنية عدا التعويل على الثروات الطبيعية
*تحدثت عن أهمية الدستور في حياة التونسيين  منذ بدايات القرن العشرين فما الذي يؤيد هذا الرأي؟
يؤيده  أن تونس عرفت دستورا عشرين سنة قبل إحتلالها من طرف فرنسا وأن الحزب الذي أسسه عبد العزيز الثعالبي سنة 1920 تضمن عبارة الدستور وكذلك بالنسبة إلى حزب بورقيبة الذي ولد في مؤتمر قصر هلال سنة 1934 ويؤيده مطالبات المتظاهرين  ببرلمان ودستور  تونسي في مظاهرات أفريل 1938 وهذه خصوصية تونسية  لا وجود لها في كل العالم العربي، في بلدكم  هناك وعي شعبي  بأهمية الدستور ولا يتعلق الأمر بالنخبة فقط واعترف لكم بأني تأثرت كثيرا عندما شاهدت نواب حركة النهضة يرددون النشيد الوطني عند المصادقة على الدستور و يلوحون بالعلم التونسي لا بعلم حركة النهضة،   كان مشهدا مؤثرا لم أتوقعه وهذا يؤكد الهوية الوطنية المنغرسة في التونسيين
*وهل الدستور كاف لنهضة تونس؟
بالطبع لا، لا بد من التنمية والخروج من الارتباط الزائد بالإتحاد الأوروبي ، اعرف ان هذا صعب ولكن هذه  خطوة ضرورية لأن الاستقلال لا تحققه النصوص فقط بل الواقع الاقتصادي
*ما الذي يجب أن تقدمه  دول الإتحاد الأوروبي لشريكتها تونس التي أعلنت جمهوريتها الثانية غير النصائح المتعلقة بحقوق الإنسان  والديمقراطية ومقاومة الهجرة السرية؟

عذرا سأكون ناقدا بعض الشيء لأوروبا ، أعتقد أن دول الإتحاد الأوروبي عليها أن تسمح للاقتصاد التونسي بأن ينمو كاقتصاد مستقل لا أن يكون امتدادا للاقتصاديات الأوروبية وخادما لها

Tuesday, March 25, 2014

Un rapport Américain: Un quart de millions d'étrangersأوفدوا إلى سوريا بينهم جنود أتراك en Syrie

تقرير أمريكي يكشف: ربع مليون مقاتل اجنبي أوفدوا إلى سوريا بينهم جنود أتراك


نشر بتاريخ: 2014-03-23
دمشق/ قالت دراسة بحثية لمركز أميركي في مقاطعة كولومبية أن عدد المقاتلين الأجانب الذين يشاركون في القتال في سوريا منذ بداية الأحداث وحتى 31 كانون الأول 2013 بلغ 248 ألف مقاتل أجنبي, قتل منهم: 58 ألف و غادر منهم 82 الف و هناك 12 الف مفقود بينما لازال 96 الف مقاتل أجنبي يقاتلون مع "جبهة النصرة" و"داعش" وغيرها من الفصائل المسلحة في سوريا. 
وأوضحت الدراسة أن أكبر تجمع للمقاتلين الأجانب حصل في التاريخ كان في سوريا بواقع 87 جنسية عالمية. و أعلى رقم للمقاتلين الأجانب الذين تواجدوا في سوريا بوقت واحد كان في تشرين الأول 2013 حيث بلغ عددهم 143 ألف مقاتل بدأ بعدها هذا الرقم بالتناقص السريع، على حد تعبيرها. 

وأشارت إلى أن عدد المقاتلين الذين يحملون جنسيات أجنبية ( أوربية و أمريكية ) بلغ 12760 عاد منهم 2083 وتم سحب الجنسية من 574، موضحة أن السعودية تحتل المركز الأول بعدد المقاتلين الأجانب بعدد 19700 مقاتل قتل منهم حوالي 4000. 

وبحسب الدراسة، فإن تونس هي الأولى تليها السعودية بعدد النساء المشاركات في الجهاد بسوريا بواقع 96 فتاة وامرأة تونسية قتل منهم 18 وانحصر دورهم بالجنس و الترفيه. 

وأضافت الدراسة أن 34 مليار دولار دفعتها دول الخليج لتمويل المسلحين في سوريا باستثناء عمان بواقع: قطر 13 مليار دولار السعودية 11 مليار دولار والباقي من دول خليجية أخرى - المقاتلون الشيشان هم الاكثر تدريبا - المقاتلون السعوديون هم الاقل تدريبا و خبرة - المقاتلون اللبنانيون هم الاكثر هروبا . 

كما أوضحت الدراسة أن الجيش التركي خسر 247 جندي وضابط شاركوا بالقتال مع المسلحين لم يتم التصريح بسبب وفاتهم وسجلوا بانهم ضحايا لهجمات حزب العمال الكردستاني أو أثناء عمليات تدريبية. 

وبيّنت الدراسة أن أول عمل مسلح شارك فيه مقاتل أجنبي في سوريا كان بتاريخ 10.04.2011 وشارك فيه مقاتل لبناني من عكار في الهجوم على اوتستراد مدينة بانياس. وأن المشافي التركية هي الأولى في سرقة و التجارة بأعضاء البشر نتيجة القتال في سوريا . 

يذكر أن السعودية وقطر وتركيا عملت منذ بداية الحرب على سوريا على إعداد وتدريب وإرسال "جهاديين" بدأوا الآن يتحكمون بالمناطق الخارجة عن سيطرة الحكومة، ويسعون لإقامة "إمارات إسلامية" على الأرض السورية.

احصائية بالارقام

- أعلى رقم للمقاتلين الاجانب الذين تواجدوا في سوريا بوقت واحد كان في تشرين الاول 2013 حيث بلغ عددهم 143 الف مقاتل بدأ بعدها هذا الرقم بالتناقص السريع. 

- عدد المقاتلين الذين يحملون جنسيات أجنبية ( أوربية و أمريكية ) بلغ 12760 عاد منهم 2083 وتم سحب الجنسية من 574. 

- السعودية تحتل المركز الاول بعدد المقاتلين الاجانب بعدد 19700 مقاتل قتل منهم حوالي 4000. 

- تونس هي الاولى تليها السعودية بعدد النساء المشاركات في الجهاد بسوريا بواقع 96 فتاة وامرأة تونسية قتل منهم 18 وانحصر دورهم بالجنس و الترفيه. 

- 34 مليار دولار دفعتها دول الخليج لتمويل المسلحين في سوريا باستثناء عمان بواقع: 

قطر 13 مليار دولار 

السعودية 11 مليار دولار 

والباقي من دول خليجية أخرى 

- المقاتلون الشيشان هم الاكثر تدريبا 

- المقاتلون السعوديون هم الاقل تدريبا و خبرة 

- المقاتلون اللبنانيون هم الاكثر هروبا 

- الجيش التركي خسر 247 جندي وضابط شاركوا بالقتال مع المسلحين لم يتم التصريح بسبب وفاتهم وسجلوا بانهم ضحايا لهجمات حزب العمال الكردستاني أو أثناء عمليات تدريبية. 

- أول عمل مسلح شارك فيه مقاتل أجنبي في سوريا كان بتاريخ 10.04.2011 وشارك فيه مقاتل لبناني من عكار في الهجوم على اوتستراد مدينة بانياس. 

- المشافي التركية هي الاولى في سرقة و التجارة باعضاء البشر نتيجة القتال في سوريا.

المصدر: "سورية الان"

Sunday, March 23, 2014

Invitation à une دعوةconférence

23-03-2014-19:08: ندوة حول كتاب ‘’البورقيبية والسياسة الخارجية لتونس المستقلة’’

تونس- أفريكان مانجر


ينظم "المعهد التّونسي للعلاقات الدّوليّة" ندوة يوم غد الاثنين 24 مارس 2014 بتونس العاصمة سيقدم خلالها الكاتب 'فرنر روف' (Werner Ruf) الترجمة العربية لكتاب "البورقيبية والسياسة الخارجية لتونس المستقلة
المعهد التّونسي للعلاقات الدّوليّة "معتد"
Institut Tunisien des Relations Internationales _ ITRI

دعوة


يسعد "المعهد التّونسي للعلاقات الدّوليّة" دعوتكم لحضور الندوة التي يقدم فيها الاستاذ 'فرنر روف' الترجمة العربية لكتابه
"البورقيبية والسياسة الخارجية لتونس المستقلة"
 
وذلك يوم الاثنين 24 مارس 2014 من الساعة 10صباحا الى الساعة 13 ظهرا
المكان: نزل المشتل تونس.
ولكم الشكر سلفا على التشريف.
مع خالص التقدير والاحترام
أحمد مناعي

Invitation
L’Institut Tunisien des Relations Internationales(ITRI) a le plaisir de vous inviter à la conférence au cours de laquelle le Professeur Werner Ruf
présentera la version arabe de son livre : « Le Bourguibisme et la politique étrangère de la Tunisie indépendante » et ce, le lundi 24 mars 2014 à l’Hôtel El Mechtel,Tunis, de 10 Heures à 13 heures.
Merci d’avance
".

Thursday, March 20, 2014

Ines Oueslati: Entretien avec Werner Ruf

Ines Oueslati: Entretien avec Werner Ruf

2 Votes

werner ruf oeslati
20/03/2014 17:05
En 1967, Werner Ruf*, historien et spécialiste du Maghreb, a écrit une thèse intitulée « Le Bourguibisme et la politique étrangère de la Tunisie ». L’Institut tunisien des Relations internationales (ITRI) a traduit l’ouvrage en arabe par le Professeur Sahbi Thabet. Il est présenté le 20 mars 2014, une date ô combien symbolique car désignant celle de la libération de la Tunisie du joug du colonisateur, grâce, notamment, à Habib Bourguiba.
Présent en cette Tunisie à laquelle il s’est intéressé il y a de cela plus de trois décennies, Werner Ruf a accordé cette interview à Business News.
Ines Weslati


- Votre visite en Tunisie intervient un 20 mars, jour de la commémoration de l’indépendance tunisienne. Votre livre a été écrit dans les années 1960. Que pensez-vous des différentes phases « d’occupations » et « d’indépendances » qu’a connues la Tunisie depuis ?

La Tunisie était un protectorat. En tant qu’Etat, elle n’a jamais disparu ; contrairement à l’Algérie devenue, à l’époque et par l’occupation, partie de la France à laquelle on a tenté de gommer l’identité. La base de l’Etat en Tunisie était différente et il fallait la reconstruire avec des particularités différentes. Le mot « dostour » (Constitution) est mythique en Tunisie : les mouvements ayant réclamé l’indépendance s’appellent, d’ailleurs, « dostour » ou « néo dostour ». Quand, récemment, la nouvelle Constitution tunisienne a été votée, c’était la fête dans la salle. Il n’y avait alors ni des drapeaux verts, ni noirs. Il n’y avait que le drapeau tunisien. L’identité nationale est donc ici une tradition.

-Pourquoi la Tunisie en 1967 et pourquoi de nouveau la Tunisie en 2014 ?

A l’époque, le choix de la Tunisie était un hasard. Je présentais, lors d’un séminaire, un article sur le livre « Philosophie de la révolution » de Jamal Abdel Nasser. A la fin, un de mes professeurs m’a dit : « c’est bien ce que vous avez présenté, mais il y a un autre type qui m’intéresse beaucoup. C’est ce Bourguiba en Tunisie ». Mon choix était fait. Je suis venu en Tunisie faire ma thèse et l’affinité est venue au fur et à mesure de mes recherches dans la bibliothèque nationale, de mes lectures et de mes rencontres.
Je suis de retour en Tunisie, grâce à l’effort de Ahmed Manaï et de l’équipe de l’ITRI qui a contribué à la réédition du livre. Et puis avec la révolution, la Tunisie est le seul pays qui a une chance de s’en sortir. Elle fait office d’exemple. Il faut dire que la Tunisie a de la chance : elle n’a pas de frontière avec Israël, pas de pétrole, pas de canal de Suez. On la laisse donc plutôt tranquille… enfin, j’espère.

- Vous avez écrit un livre intitulé « La Tragédie Algérienne. De la cassure de l’Etat d’une société déchirée». Avec l’annonce de l’intention de Bouteflika de se représenter aux élections présidentielles et les querelles entre les différentes composantes de l’Algérie (Chaouis, Kabyles et Arabes), voyez-vous un drame se redessiner chez nos voisins de l’ouest ?

En Algérie, depuis bien longtemps, ce sont les militaires qui ont gouverné. Actuellement, y sévissent les clans des différents camps de ceux qui sont au pouvoir et qu’on appelle « la nébuleuse ». L’Algérie a du mal à trouver dans tout cela un gouvernant, tant la lutte des clans est virulente. Bouteflika a été mis sur la sellette, alors qu’il ne peut pas suivre ses fonctions, ni agir politiquement. Il n’arrivera probablement pas à la fin de son mandat. C’est une catastrophe et cette situation est la conséquence d’une politique de dilapidation des biens de l’Etat. Certains clans se mettent plein les poches pendant que le peuple s’appauvrit. L’Algérie vit au rythme des clashs entre les différentes ethnies et les différents groupes. Il n’y a plus une identité nationale, ce sont les identités claniques et tribales qui priment.

- La Tunisie et suite à une décision présidentielle, a coupé toute relation diplomatique avec la Syrie. Comme pour punir Bachar Al Assad, Moncef Marzouki avait décidé de rompre les liens unissant les deux pays. Cependant un lien fort est maintenu, il est fait de sang et de sexe et il s’appelle Jihad. Que pensez-vous de ce phénomène et du phénomène qui l’a vu naître sans s’en alarmer ?

On ne peut pas lui demander cela puisqu’il est mort, mais Bourguiba ne l’aurait pas fait. Une politique étrangère doit avoir une continuité et doit jouer sur toutes les facettes et dans toutes les circonstances. Couper donc un élément, c’est idiot. J’ignore pour quelles raisons cette décision a été prise et je ne m’aventurerais pas là dedans.
Ce qui se passe en Syrie est très grave. Selon ma thèse, les Etats-Unis ne veulent plus et ne peuvent plus être la puissance mondiale qu’ils ont toujours été, avec l’émergence de la Chine. Ils ont placé dans la zone un pouvoir de substitution délégué aux pays du Golfe. C’est un mauvais choix de se dire une démocratie et de s’allier avec des pays où la démocratie n’existe pas. Ces pays-là se querellent entre eux et n’ont pas de base commune. C’est le peuple syrien qui paye cela. Avec toutes les milices financées par différentes parties, c’est grave mais on laisse faire, parce que, d’un point de vue macrostructure géo-stratégique, il y a des intérêts de grandes puissances dans ce pays. La Syrie est l’alliée de l’Iran. En détruisant la Syrie, on croit affaiblir l’Iran. La Turquie a aussi des intérêts en Syrie et la Turquie a aussi ses problèmes avec la question kurde (en relation indirecte avec les kurdes syriens qui s’imposent). Les russes, quant à eux, ont des intérêts à préserver, puisqu’ils ont le dernier pont marin en Syrie (la mer noire). Cela explique pourquoi ce conflit ne trouve pas sa fin.

-Votre ouvrage le plus récent s’intitule « L’Islam – Horreur de l’Occident. Comment l’Ouest se construit son image de l’ennemi ». Quelle image a de nous l’ouest et pourquoi nous positionnez-vous en tant qu’ennemis ?

Samuel Huntington a écrit « La lutte des civilisations », un article paru, en 1993, dans la revue Foreign Affairs. Cet article qui disait que « l’islam est la grande menace pour le monde entier » avait créé une vive polémique. L’idée a alors été développée dans le livre « Le Choc des civilisations ». En 1994, le secrétaire général de l’Otan reprend ce discours et déclare, dans une interview, que « l’islam est une menace, plus que le communisme ne l’a jamais été ». On retrouvera cette même idée dans « Le livre blanc » que le France publiera par la suite. C’est l’aspect politique étrangère de la question, mais il y a aussi l’aspect politique intérieure. Nous avons, dans les différents pays d’Europe, connu des vagues d’immigration et le racisme est une réalité. Les clichés en relation avec l’antisémitisme ont été retournés contre les musulmans et l’islam. Le racisme antimusulman puise ses racines dans l’antisémitisme. Des mouvements d’extrême droite en Hollande, en France, en Autriche et en Allemagne font le pèlerinage à Jérusalem et sont reçus par les ministres des cabinets d’extrême droite israéliens. Les clichés antisémites sont utilisés contre les musulmans grâce à cette alliance « fascinantes ».

-Alors que notre chef du gouvernement revient d’une visite dans les pays du Golfe dont vous avez précédemment parlé, en tant qu’expert du Maghreb, quel regard stratégique portez-vous sur les relations étrangères tunisiennes ?

La Tunisie s’est enlisée dans une économie défaillante. L’essentiel est devenu de recevoir de l’argent pour financer l’Etat. Je pense que la Tunisie devrait essayer de sortir de cette logique. Beaucoup exploitent la main d’oeuvre tunisienne bon marché et les profits s’en vont à l’étranger. Cette politique néo-libérale commencée par Ben Ali a été poursuivie par Ennahdha : on ouvre les marchés, mais on ne reçoit rien. L’Union Européenne tient un double langage : la Tunisie doit s’ouvrir, mais elle est mise en concurrence avec des pays favorisés par d’autres facteurs et dans un système de quota et de calendriers. Ce sont ces petites contradictions qu’on pourrait utiliser pour gagner un peu plus en autonomie. Ceux qui prêchent le libéralisme ne le pratiquent pas. Je vois d’ici le vieux Bourguiba sortir son miroir et dire « Vous, la France qui parlez des droits de l’Homme ? Qu’avez-vous fait en Tunisie ? ».

-Nous célébrons, en ce 20 mars, l’indépendance, quel message adressez-vous à cette Tunisie d’après-Bourguiba ?

Loin de tout protocole, Mohamed Masmoudi m’a dit un jour: « Il y a deux grands acteurs, dans le monde : De Gaulle qui jouait une tragédie ; et le nôtre, un vrai comédien ! ». J’ai vu Bourguiba deux fois. Il avait beaucoup de finesse, il avait une intelligence extraordinaire et savait très vite comment réagir. C’est là que réside la différence la plus importante entre Ben Ali et Bourguiba : Ben Ali avait très peur de toute personne qui pensait, parce que lui même n’était pas très fort en pensée. Il y a en Tunisie, après Bourguiba, une tradition intellectuelle énorme. C’est cette tradition qui peut donner au pays une identité et la chance de trouver des solutions innovantes.

*Werner Ruf est spécialiste en Sciences politique, en Sociologie, en Histoire en en Littérature française. Il a fréquenté l’Université de Fribourg en Suisse, La Sorbonne en France et l’université de Sarrebruck en Allemagne. Enseignant à New York, à Aix En Provence, à Essen (en Allemagne) puis à la Castle University (Boston), Werner Ruf est un spécialiste du Maghreb, de sa politique et de ses spécificités sociales. Il est l’auteur de :
- Habib Bourguiba et l’idée de l’unification maghrébine, Fribourg, 1964.
- Le Bourguibisme et la politique étrangère de la Tunisie indépendante, Gütersloh 1969.
- Le rôle des images dans la politique internationale, Sarrebruck 1974.
- Nouvel Ordre ou Désordre dans le système des Nations Unies. Comment le Conseil de Sécurité traite la souveraineté des Etats du « Tiers Monde », Münster 1994.
- La Tragédie Algérienne. De la cassure de l’Etat d’une société déchirée. Münster 1997.
- L’Islam – Horreur de l’Occident. Comment l’Ouest se construit son image de l’ennemi, Cologne 2012

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Mon entretien avec Werner Ruf. Merci à Ahmed Manai grâce à qui cela a pu se faire. Bonne lecture!