COMMUNIQUE
Le 05/04/2015
L’appel récent des autorités tunisiennes aux
autorités turques d’empêcher que des jeunes tunisiens aillent combattre
ou revenir de Syrie en transitant par leur territoire n’a pas plu au
gouvernement d’Ankara et encore moins à sa nombreuse clientèle en
Tunisie.
Tout a commencé par la conférence de presse du ministre des affaires étrangères tunisien, Taieb Baccouche, le Jeudi 2 Avril 2015, dans laquelle il déclare : « Nous avons demandé à notre ambassadeur en Turquie d’attirer l’attention des autorités turques sur le fait que nous ne voulons pas que le pays islamique qu’est la Turquie aide directement ou indirectement le terrorisme en Tunisie en facilitant le déplacement de terroristes », ajoutant que
« La Turquie est un lieu de passage de jeunes qui vont combattre en Syrie ou bien qui en reviennent par la Turquie, vers la Libye puis clandestinement vers la Tunisie ».
Les déclarations du chef de la diplomatie d’un pays, la Tunisie, considéré comme l’une des principales terres de recrutement pour les groupes terroristes en Syrie et en Irak, et confronté lui-même au terrorisme des groupes takfiristes, depuis près de quatre ans, faites pourtant dans un style trop diplomatique à notre goût, n’auraient pas dû choquer.
Paradoxalement elles ont choqué et provoqué les réactions violentes des Turcs et de leurs inconditionnels en Tunisie.
Ainsi, le ministère des Affaires étrangère turc n’a pas caché sa colère face à ces accusations «inacceptables» et convoqué l’ambassadeur tunisien à Ankara pour protester et lui signifier que le gouvernement de la Sublime Porte n’est pas content. Un diplomate a déclaré au journal Today’s Zaman: «Personne ne peut faire pression sur la Turquie. La Turquie porte la responsabilité des réfugiés syriens et des problèmes de frontière sur ses épaules dans le soutien de la communauté internationale.»
Pourtant la Turquie est la plaque tournante du terrorisme au moyen orient depuis au moins 2013 :Tout a commencé par la conférence de presse du ministre des affaires étrangères tunisien, Taieb Baccouche, le Jeudi 2 Avril 2015, dans laquelle il déclare : « Nous avons demandé à notre ambassadeur en Turquie d’attirer l’attention des autorités turques sur le fait que nous ne voulons pas que le pays islamique qu’est la Turquie aide directement ou indirectement le terrorisme en Tunisie en facilitant le déplacement de terroristes », ajoutant que
« La Turquie est un lieu de passage de jeunes qui vont combattre en Syrie ou bien qui en reviennent par la Turquie, vers la Libye puis clandestinement vers la Tunisie ».
Les déclarations du chef de la diplomatie d’un pays, la Tunisie, considéré comme l’une des principales terres de recrutement pour les groupes terroristes en Syrie et en Irak, et confronté lui-même au terrorisme des groupes takfiristes, depuis près de quatre ans, faites pourtant dans un style trop diplomatique à notre goût, n’auraient pas dû choquer.
Paradoxalement elles ont choqué et provoqué les réactions violentes des Turcs et de leurs inconditionnels en Tunisie.
Ainsi, le ministère des Affaires étrangère turc n’a pas caché sa colère face à ces accusations «inacceptables» et convoqué l’ambassadeur tunisien à Ankara pour protester et lui signifier que le gouvernement de la Sublime Porte n’est pas content. Un diplomate a déclaré au journal Today’s Zaman: «Personne ne peut faire pression sur la Turquie. La Turquie porte la responsabilité des réfugiés syriens et des problèmes de frontière sur ses épaules dans le soutien de la communauté internationale.»
Ainsi, la Turquie fut pointée du doigt par de nombreuses Ong et notamment HRW, qui, dans son rapport du 17 septembre 2013, (REUTERS/Umit Bektas) réédité le vendredi 11 octobre 2013, cite des travailleurs humanitaires de la région qui affirment que «les combattants étrangers qui pénètrent dans le gouvernorat de Latakia le font presque exclusivement depuis la Turquie, arrivant même en avion à l’aéroport d’Hatay [à Antioche, près de la frontière syrienne] où ils sont récupérés par d’autres combattants étrangers et des facilitateurs».
L’ONG écrit «Selon des responsables des services de sécurité syriens, des informations de presse, des diplomates occidentaux et selon les observations faites par des journalistes et des employés des organisations humanitaires, les combattants étrangers appartenant à ces groupes entrent en Syrie par la Turquie, d’où ils introduisent également des armes, de l’argent et d’autres équipements, et où ils se replient pour recevoir des soins médicaux. «La plupart des éléments extrémistes entrent en Syrie via la Turquie. Quand des combattants tchétchènes barbus arrivent à l’aéroport d’Istanbul et rentrent de manière officielle en Syrie pour rejoindre des groupes extrémistes, c’est un problème.».
Pour les députés de l’opposition parlementaire, Muharrem Ince et Ihsan Özkes, le MIT(services secrets turcs) a fait passer des mercenaires islamistes d’al Nusra, principalement des Tchéchenes et des Tunisiens en Syrie pour combattre les combattants kurdes de la branche armée du PKK, PYD, qui luttent depuis des mois contre les terroristes de Daech au Nord et à l’Est de la Syrie dans la zone frontalière avec la Turquie.
Le MIT et d’autres autorités compétentes ont été assignées à fournir « la logistique aux groupes islamistes leur entrainement et les soins. Le député Özkes a aussi accusé le gouvernement Erdogan d’envoyer des fonds récoltés par une association charitable de Diaynet aux combattants islamistes, et déclaré que « ceux qui combattent ont été hébergés dans des classes d’enseignement du Coran et des dortoirs de Diaynet »
Pour une bonne partie de la presse turque, le gouvernement Erdogan protège et collabore activement avec les organisations terroristes islamistes telles Daech al Nusra al Qaeda et C°, leur fournissant notamment des armes, munitions, entraînement et soins médicaux.
Les alliés de la Turquie, notamment les USA et de nombreux pays Européens, dont surtout l’Allemagne et la France, ont vivement critiqué la Turquie pour son implication et son soutien au terrorisme dans la région. Ainsi le vice président américain, Joe Biden, dans une conférence à l’université de Harvard, le 2 octobre 2014, a accusé le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie de soutenir le terrorisme islamiste, y compris celui de l’EIIL et d’Al-Qaïda. La chancelière Engela Merkel, l’a fait plus récemment lors de sa rencontre avec le président Irakien.
Il serait fastidieux de citer tous les rapports des Ong, des services secrets Américains et Européens, des articles de la presse internationale, mettant en cause l’implication de la Turquie dans le terrorisme qui ravage le moyen orient.
Mais plus près de nous, en Tunisie, comment ne pas citer les témoignages des centaines de familles dont les enfants ont été envoyés dans l’enfer Syrien ou Irakien, en transitant directement par la Turquie, ou les rapports de la police tunisienne, produits à partir des interrogatoires des centaines de terroristes de retour de Syrie.
Oui, à l’évidence, la Turquie soutient massivement le terrorisme international dans le but de nuire à ses voisins dans la perspective de dominer la région. Ce pays sert de plaque tournante pour tous les terroristes takfiristes d’Europe, du Maghreb et notamment de la Tunisie. Aussi, le Ministre des Affaires Etrangères, Monsieur Taieb Baccouche est bien dans son rôle d’exiger des autorités d’Ankara, de cesser définitivement leur soutien à ces groupes terroristes cherchant à défaire la région arabe. La Tunisie revendique la non-ingérence dans ses affaires intérieures car notre pays est souverain revendiquant la dignité tout simplement. Les jeunes tunisiens manipulés par les collabos du terrorisme ne doivent plus trouver refuge en Turquie pour servir de chair à canon afin d’assouvir le désir de grandeur de ce pays. Les tunisiens ont payé très cher leur participation à la guerre de Crimée( 1853-1856), dernier grand acte de leur vassalité à la Sublime Porte.
Soutenons Taieb Baccouche :
Par son initiative, légitime et conforme aux intérêts de la Tunisie, Taieb Baccouche, ministre des Affaires Etrangères, a engagé courageusement la diplomatie tunisienne dans la voie du rétablissement d’une souveraineté longtemps bafouée. Il est de ce fait l’objet de critiques acerbes de certains de ses amis et surtout des pires attaques de ses ennemis, vassaux du Sultan Erdogan.
Il a besoin de notre soutien massif et total pour continuer dans son combat contre l’ingérence étrangère. Nous le soutenons parce que c’est la voie de la souveraineté nationale et de la dignité.
Le 05/04/2015
Institut Tunisien des Relations Internationales
Ahmed Manai
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