La palmeraie irakienne, gravement menacée par la sécheresse, les maladies et la guerre.
Par Fadhel Mechâal à Bagdad
Il y a encore quelques décennies, l’Irak était premier producteur mondial de dattes et comptait plus de six cents variétés de palmiers.
La situation s’est beaucoup détériorée depuis.
La production dattière n’est plus qu’au sixième rang mondial depuis que le pays a perdu les deux tiers de ses palmiers : de 33 millions dans les années mille neuf cents soixante à 9 millions en 2004, selon les statistiques officielles. Et encore la phéniciculture souffre d’un grand déficit en eaux d’irrigation et de la propagation de nombreuses maladies dévastatrices qui menacent sérieusement son avenir.
Ainsi des variétés autrefois réputées comme Ezzohdi, Elkhadraoui, Albarhi, Al-asta-omrane, Al- Khastaoui et Ach-chouichi et de nombreuses autres variétés ont complètement disparu ou risquent de le devenir dans un proche avenir.
Le palmier dattier que Hammourabi a abondamment évoqué dans son code et dont il a organisé la culture et le commerce, est sérieusement menacé dans l’Irak d’aujourd’hui, comme l’est le pays tout entier.
Les grands propriétaires de palmeraies dans les provinces de Dyala au nord et Karbala au sud expliquent cette situation par la pénurie d’eau d’irrigation et la prolifération de maladies d’origine cryptogamiques comme Ad-doubas.
Pour Abdel Kader An-nouaïmi, propriétaire de quelques palmeraies dans la zone d’Al-khaless, la lutte menée par les autorités contre cette maladie n’est pas suffisante et ses résultats sont plutôt médiocres.
Une baisse vertigineuse du nombre de palmiers
Le nombre de palmiers a baissé de trente trois (33) millions à neuf (9) millions d’arbres en quelques décennies et la production dattière a chuté en conséquence, ramenant le pays de la première à la sixième place.
Pour les responsables de ce secteur agricole, la cause principale de la catastrophe que connaît le palmier en Irak, vient de la pénurie d’eau et des maladies certes, mais aussi et surtout de l’état de guerre que connaît l’Irak depuis de nombreuses années surtout dans le sud. C’est ce qui a fait dépérir 90% des palmiers de la région, surtout à Bassora, fief des meilleures variétés de dattier au monde et qui renfermait à elle seule dix millions d’arbres.
Le sauvetage :
Il existe actuellement une haute commission pour la promotion de l’agriculture, chargée par le gouvernement de la mise en valeur du secteur. Son directeur, Abdel Hassine Al-Hakim, estime que les efforts déployés ont permis d’obtenir des résultats. Ainsi, près de 422 variétés de palmiers sur les 629 que compte l’Irak, ont été sauvegardés. Selon notre interlocuteur, ces variétés sont des meilleures que compte l’Irak pour reprendre sa place dans le monde en la matière.
Une coopération internationale s’est aussi amorcée, notamment avec les Emirats Arabes qui ont livré à l’Irak 15. 800 plants. Quelques autres 120.000 plants ont été importés d’Iran, dans le cadre d’un prêt de 40.Millions de dollars US, destiné à la promotion de l’agriculture.
Les pépinières de dattiers se développent, notamment à Karbala, nous affirme Faez Abou Al-Ala, responsable de pépinières, ajoutant « qu’une lutte contre les maladies qui ravagent la palmeraie est menée en parallèle ».
Actuellement, il existe 26 stations d’expérimentation de palmiers réparties dans treize provinces irakiennes, procédant à une multitude d’expériences sur des périodes allant jusqu’en 2012 et 2021. Une autre expérience de dix ans est menée au niveau de la réhabilitation des vieilles palmeraies.
Tout cela finira peu être par sauver la palmeraie irakienne de la catastrophe. In Cha Allah !
Par Fadhel Mechâal à Bagdad
31-03-2009
Traduit de l’arabe par Ahmed Manai
www.tunisitri.net/
http://aljazeera.net/NR/exeres/87270CC7-85EE-423C-BF2C-7A559BDB7507.htm/
".
No comments:
Post a Comment