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Monday, December 20, 2010

Omar Bachir et le Soudan

El-Béchir, le découpage du Soudan et la charia

Par Omar Mazri :


Lundi, 20 Décembre 2010


Le Président soudanais, Omar el-Béchir, lors d'un discours, à al-Gedaref, dans l'est du pays ne fait pas état de son incompétence à découvrir que l’eau de mer est salée mais il veut nous faire croire qu’elle est sucrée comme les fleuves de miel du Paradis et qu’il nous faut nous précipiter à boire jusqu’à la "Takhma" les inconséquences et les inepties de son illégitimité et de son folklore « islamique ».

Comme tous les fantoches, Arabes, Africains et Musulmans, il vient se gargariser de mots islamiques après avoir fait de l’Islam une religion d’état pour mettre les Musulmans sous la tutelle du despotisme intérieur et du colonialisme extérieur qui ont le même objectif : faire des terres d’Islam des comptoirs commerciaux post coloniaux où règnent la rente, la prébende, le pillage des ressources et l’islam caricatural.

Ainsi Omar Al Béchir jouant à Omar al Farouk ou à Omar Ibn Abdelaziz dit au conditionnel ce qu’il n’a pas fait au passé ni au présent ni ne fera au futur : Le Soudan adopterait une nouvelle Constitution basée sur la charia islamique, si les habitants du Sud-Soudan décident de voter la scission, lors du référendum du 9 janvier 2011. Mohamed (saws) a judicieusement dit que si tu n’as pas de pouvoir agis comme tu veux, dis ce que tu veux car tu n’as ni crédibilité ni vertu ni dignité.

Omar Al Béchir, faute de stratégie et de légitimité et épuisé par un pouvoir trop long et trop improvisé n’a pas de solutions contre le démantèlement du Soudan. Toute la classe politique soudanaise est conduite vers la partition du Soudan comme un mouton conduit vers l’abattoir. C’est le résultat logique et irréversible de la pensée unique, du parti unique, de l’Islam confiné dans un slogan politique vide de contenu.

Participant avec les gouvernants arabes actuels et les décédés à l’instauration du régime monarchique qui se plie aux exigences de l’impérialisme et du sionisme pour sauver son trône, Al Béchir a continué à conduire son pays à une guerre civile et à son démantèlement. Pour sauver un homme le monde arabe tolère qu’un immense pays plein de richesses et de potentialités soient mis en fragmentation : Nord, Sud, Est Ouest, Centre, Arabes et Africains, Musulmans, Chrétiens, animistes et tous ses fragments seront opposés les uns aux autres dans des luttes de mille ans le temps que les multinationales pillent le sous sol jusqu’à la dernière goutte de pétrole et au dernier atome de minerai, le temps que l’impérialisme divise tous les découpages de ses guerres coloniales en mille et une tribus sans dimension, sans conséquence, sans signifiance sur l’échiquier politique et géo stratégique du monde musulman.

Nous fabriquons le Wahn par nos propres mains et nos propres idées construites sur l’illusion que projette dans nos cerveaux malades et dans nos corps indolents les metteurs en scène du monde : les idéologues du capitalisme matérialiste et colonialiste. Le problème objectif est un problème de partage des ressources en particulier des ressources hydrauliques rares entre les tribus pastorales et nomades et les tribus agraires et sédentaires. Le pouvoir central porte la responsabilité d’avoir laissé les conditions objectives (les ressources hydrauliques disponibles au sous sol) et les conditions subjectives (l’esprit tribal) se conjuguaient aux séquelles coloniales de division ethnique, de sous administration, d’inconscience du sens public et d’inculture en termes d’aménagement du territoire devenir des leviers de déstabilisation aux mains de l’impérialisme et du sionisme qui se reconfigurent pour reconfigurer leur suprématie sur l’Afrique et le Moyen-Orient.

Le Soudan aurait été le grenier, le verger, le cheptel, le terrain d’investissement social et financier du monde musulman ou du monde arabe si les dirigeants arabes et musulmans avaient la culture de la bonne gouvernance et le sens stratégique des intérêts de leur peuples. L’Égypte se mordra les doigts à moyen terme. Les monarchies du pétro dollars auraient sauvé l’Égypte et le Soudan s’ils avaient consenti à « détourner » quelques milliards de dollars sur le développement au lieu des dépenses somptuaires et du gaspillage qui dépasse l’imagination :

{O vous qui devîntes croyants, beaucoup de savants et de moines usurpent certainement les biens des gens, illicitement, et rebutent de la Cause d’Allah. Et ceux qui thésaurisent l’or et l’argent, et ne les dépensent pas pour la Cause d’Allah, annonce-leur un douloureux châtiment. Le jour où on les chauffera au rouge, dans le feu de la Géhenne, et qu’on marquera avec leurs fronts, leurs flancs, et leurs dos : « Cela est ce que vous avez thésaurisé pour vous-mêmes, subissez donc ce que vous thésaurisiez ! ». } At Tawbah 34

Ni au Soudan ni ailleurs la Charia islamique n’a été mise en application pour libérer les peuples opprimés, mettre fin à la spoliation des richesses nationales, engager des programme de mise en valeur des terres, pacifier le pays et apaiser les esprits par un partage juste et équitable des richesses, respecter la liberté de culte et veiller à garantir les libertés individuelles et publiques tant politiques qu’économiques et culturelles.

La Charia islamique n’est pas un corpus de lois figées pour amputer la main du voleur, lapider la fornicatrice ni une caricature effrayante et horrible d’un Islam qui n’existe ni dans le Coran ni dans la Sunna mais dans l’esprit morbide des Musulmans décadents et dans le cœur malade des hypocrites et des idéologues du dénigrement et de la négation de l’Islam. La Charia au sens islamique signifie la voie, la méthode, le chemin, l’organisation sociale, morale, politique, idéologique, culturelle, économique et spirituelle pour faire régner la paix, la liberté et la justice entre les hommes ou pour faire défendre les droits des faibles et des opprimés contre la domination et la cupidité des puissants, des colonisateurs et des prévaricateurs. La Charia est l’ensemble des moyens licites et efficaces pour garantir les objectifs du Qur’àn : la sauvegarde de la religion, la protection de la vie, la défenses des intérêts moraux et matériels de tous les hommes, la préservation de l’environnement écologique et social contre toute nuisance qui met en danger l’existence ou le bien être non seulement du vivant mais de toute les créatures mêmes si elles sont inertes comme le minéral.

Il ne suffit pas aux monstres d’avoir mené le monde musulman à sa ruine ou de l’avoir empêché de renaitre de ses cendres en refusant de donner la liberté aux peuples musulmans de vivre leur islam et d’appliquer la miséricorde de sa charia. Il leur faut encore faire figure de pitre marionnette pour montrer que la Charia est le chaos, le choc des civilisations, le totalitarisme, le déni de justice, le refus de la pluralité et de la diversité. A quel jeu Al Bachir joue, à quels intérêts il est en train de servir, à quel imaginaire il s’adresse pour donner foi aux théories des évangélistes et des laïcistes qui voient dans la Charia un épouvantail. Sur quel savoir, sur quelle piété, avec quelle modèle de communication et pour quelle stratégie il se permet d’affirmer :

« Si le Sud-Soudan fait sécession, nous modifierons la Constitution et il ne sera alors plus question de parler de diversité culturelle et ethnique et la charia islamique sera la principale source de nos lois fondamentales »

Ce petit dictateur inculte qui fait de la Charia un chantage, une menace, un oripeau sur mesure aux velléités impériales ne sait-il pas que si la Charia était appliqué il aurait destitué par un peuple musulman libre et souverain. Quelle ironie du sort?

La Charia est miséricorde divine entre les mains des responsables. Elle n'est ni du bavardage ni du travestissement. Elle commence par la piété des cœurs et la parole sensée et véridique transcendant les peurs, les circonstances et l’opportunisme :

يا أيها الذين آمنوا اتقوا الله وقولوا قولا سديدا يصلح لكم أعمالكم ويغفر لكم ذنوبكم ومن يطع الله ورسوله فقد فاز فوزا عظيما

{O vous qui devîntes croyants, soyez vigilants à l’égard d’Allah et dites des paroles pertinentes sensées, Il vous Amendera vos œuvres et vous Absoudra vos péchés. Et quiconque obéi à Allah et à Son Messager, il a gagné un vrai immense gain.} Al Ahzab 71

Il est temps pour les jeunes générations qui vont hériter des « catastrophes nationales » de s’inscrire dans la pensée, dans la parole, dans la foi et dans l’action dans la culture coranique du devenir et de l’exigence du sens s’ils veulent assurer leur salut et contribuer efficacement à leur devoir de Musulman. Il est temps de commencer à débattre sérieusement de l’avenir. Sans un creuset culturel propice à la liberté et aux idées la foi restera prisonnière des bigots et la Charia confinée dans un carcan social et politique qui étouffe l’Islam et l’empêche de s’exprimer tel qu’il est dans le Coran et la Sunna : une miséricorde universelle, une démarche globale, une analyse dialectique, une dynamique, une responsabilité, une vision réaliste du monde, un projet d’avenir, une aspiration à la civilisation et à la liberté, l’amour de la vérité pour l’amour de Dieu…

{Tirez-en une leçon, ô vous qui êtes doués de clairvoyance} Al Hashr 2

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1 comment:

emmeberhmann said...

Vous avez raison, il faut vous battrre pour vous libérer de l'oppression colonialiste et de l'oppression tribale