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Monday, September 21, 2009


La Tunisie déterminée à développer sa filière
céréalière

Dopés par une pluviométrie favorable et des incitations financières, les céréaliers tunisiens ont réussi l’exploit de produire cette année 2,5 millions de tonnes de céréales contre une moyenne de production annuelle de 1,6 million de tonnes. Mieux, cette récolte record qui vient satisfaire plus de 90% des besoins du pays (2,7 millions de tonnes) a tendance à s’inscrire dans la durée.

75% des superficies céréalières se trouvent au nord de la Tunisie

Le ministère tunisien de l’agriculture, encouragé par les bons résultats de la production agricole, a décidé, mi septembre 2009, de reconduire, pour une année (jusqu’à fin août 2010), les primes instituées en faveur des céréaliers et de maintenir les prix des céréales à la production. Ces prix sont, actuellement, de loin supérieurs aux cours mondiaux. A titre indicatif, le prix du blé dur subventionné s’élève en Tunisie à 58 dinars (31€) le quintal contre 42,4 dinars (22,7€) à l’échelle mondiale et celui du blé tendre à 45 dinars (24€) contre à 26,4 dinars (14,1€) au plan international. Autre mesure : le prix de vente subventionné des semences sélectionnées de céréales sera reconduit à raison de 25,4 dinars (13,6 €) par quintal pour le blé dur, et 20,6 dinars (11€) pour le blé tendre. Il s’agit d’encourager les céréaliers à en intensifier l’utilisation à des fins de rendement. Côté perspectives, la tendance est d’inscrire ces bons résultats dans la durée. Trois éléments militent en faveur de cette thèse. Le premier consiste en la ferme détermination de la Tunisie, pays touché, de plein fouet, par la dernière flambée des cours mondiaux des produits alimentaires, à développer la filière céréalière sur des bases solides.

Une stratégie triennale pour booster la filière
A cette fin, une stratégie triennale (2008-2011) a été arrêtée pour accroître la production céréalière. L’objectif est d’atteindre une production annuelle de 2,7 et de ne plus importer du blé tendre de France, d’Italie et d’Ukraine. La nouvelle stratégie touche la filière dans son ensemble : encadrement des céréaliers, financement, exploitation des créneaux porteurs (irrigué), recherche. Point d’orgue de cette stratégie, l’institution d’exonérations fiscales et financières. La location des terres céréalières est exonérée, durant trois ans, des frais d'enregistrement et de la taxe sur le revenu. Des primes pour la collecte des céréales seront versées et une prime d'investissement sera accordée aux coopératives au titre de l'acquisition d'équipements agricoles et accessoires (40% des prix). L’Etat prend en charge les frais d'assurance des prêts saisonniers destinés aux grandes cultures et des contrats prescrits au titre des risques d'incendies et de chute de grêle.

Introduction de variétés à haut rendement
Des variétés à haut rendement et des primes à l'investissement doivent permettre d'aller plus loin (Photo MN)
Le deuxième élément concerne l’option pour l’irrigation d’appoint. La céréaliculture irriguée couvre actuellement 93 000 hectares et sera portée à 120 000 hectares en 2011. Le rendement à l’hectare irrigué est en effet estimé à 80 quintaux, ce qui justifie des investissements.Le dernier facteur militant en faveur d’un accroissement de la production céréalière réside en effet dans l’introduction de nouvelles variétés à haut rendement. Les variétés italiennes (Sorogolla et autres…), expérimentées au nord du pays qui abrite 75% des superficies céréalières (905 000 hectares sur un total de 1,355 million d'hectares), ont donné de bons résultats, 70 quintaux à l’hectare contre une moyenne de 16 quintaux à l’hectare pour les variétés locales.

Jeudi 17 Septembre 2009
Brahim Krimi, à TUNIS


http://www.econostrum.info/La-Tunisie-determinee-a-developper-sa-filiere-cerealiere_a1539.html/

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