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Monday, February 28, 2011
Bonjour les dégâts....
Posté par René Naba le fév 28 2011.
La révolte arabe 2011:
Un ça va, trois…….Bonjour les dégâts
Zine el Abidine Ben Ali (Tunisie), en janvier, Hosni Moubarak (Egypte), en Février, Mouammar Al-Kadhafi, aux ides de mars… …
En hommage à la révolte du peuple arabe, première révolution démocratique du XXI me siècle, en ce qu’elle se fait, contrairement à celle des peuples d’Europe orientale dans la décennie 1990, sans soutien extérieur, contre leurs oppresseurs et les protecteurs de leurs oppresseurs, par articulation de la dialectique de l‘ennemi intérieur sur l’ennemi extérieur.
Avec mention spéciale pour les peuples en lutte (Arabie saoudite, Bahreïn, Jordanie, Irak, Yémen, Algérie, Maroc, Somalie, Djibouti), dont le combat marque la faillite de la doxa officielle occidentale et la déconfiture de l’élite politico médiatique occidentale.
L’annonce samedi 25 février 2011 par l’ancien ministre de la justice de Libye, M. Moustapha Abdel Jalil, de la formation à Benghazi d’un gouvernement provisoire représentatif de toutes les provinces du pays et de ses couches socio politiques en vue de piloter la transition de l’ère post Kadhafi a porté le coup de grâce à la légitimité et à la représentativité du guide de la Jamahiriya.
Au dixième jour des combats marqués par le ralliement à la contestation populaire de tous les survivants du groupe des officiers libres, tombeur de la dynastie senoussie, en 1969, de la quasi-totalité des provinces et des tribus du pays, de larges couches de l’administration civile, des forces armées et de la sécurité, le ministre démissionnaire a fait planer la menace de poursuites pénales internationales sur le dirigeant libyen, affirmant détenir de preuves sur la responsabilité directe du Colonel Mouammar Kadhafi dans la destruction du Boeing américain au dessus de la localité de Lockerbie (Ecosse).
Arcbouté sur la garde prétorienne du régime, une milice de 30.000 hommes dirigée par ses quatre fils, Mou’tassem Bilal, Saadi, Khamis et Hannibal, épaulés par un duo de collaborateurs sulfureux, son chef des services secrets Abdallah Senoussi, impliqué dans l’attentat anti français de l’UTA au dessus du Ténéré, et de son ministre des affaires étrangères, Moussa Koussa, abandonné par ses anciens frères d’armes, y compris le commandant en chef de l’armée, le commandant opérationnel des forces spéciales et le ministre de l’intérieur, le colonel Mouammar Al-Kadhafi subit le dernier quart d’heure de son long mandat, retranché dans la caserne militaire d’ Al Azizya, à Tripoli, qui lui tient lieu de résidence, ployant sous l’assaut de son peuple dans une véritable guerre de libération populaire contre sa dictature.
reneaba.com revient sur ce bilan de 42 ans de règne narcissique dans un papier intitulé
«Kadhafi: portrait total: Du fossoyeur de la cause nationale arabe, au fossoyer de son propre peuple».
Libye : Kadhafi, portrait total. 1/3
René Naba 01.03.11 Paris
Bilan de 42 ans de narcissisme: Du fossoyeur de la cause nationale arabe au fossoyeur de son peuple.
1ère partie – Le fossoyeur de la cause nationale arabe
Paris, 1 er Mars 2011 – Doyen des chefs d’Etat arabe depuis l’an 2000, et, paradoxalement, parmi les moins âgés des dirigeants arabes, Mouammar al-Kadhafi a longtemps été leur benjamin. Sa longévité, loin de consolider sa maturité, a accentué sa fatuité et accéléré les rythmes de ses foucades jadis juvéniles, désormais séniles.
Son accession au pouvoir en 1969, au lendemain de la traumatisante défaite de juin 1967, en pleine guerre d’usure le long du Canal de Suez, a fait l’effet d’un séisme stratégique. En amputant le camp occidental de deux importantes bases, une américaine, la base aérienne et d’interception des communications de Wheelus Air Field, à Tripoli, et la base anglaise d’El Adem, à Benghazi, chargée de formater et de contrôler la police libyenne, la garde prétorienne du régime monarchique, Kadhafi a dégarni l’alliance atlantique d’une large portion de la façade maritime de la Méditerranée orientale au profit du camp soviétique.
Des trois coups d’état qui ont sanctionné la défaite arabe de 1967 -le coup d’état baasiste de juillet 1968 en Irak, le coup d’état nassérien du Soudan du général Gaafar al Nimeiry, en Mai 1969, et le coup d’état de Mouammar al-Kadhafi, en septembre 1969, le basculement pro nassérien de la Libye aura eu l’effet le plus durablement dévastateur sur le dispositif occidental en Méditerranée orientale, zone de mouillage de la VI me flotte américaine, zone de maillage de la zone pétrolifère arabe, avec les bases anglaises d’Akrotiri et de Dékhélia (Chypre), de Massirah (sultanat d’Oman), ainsi que la base navale du protectorat britannique d’Aden et la plateforme aéronavale américaine de l’île de Diego Garcia (Etats-Unis), dans l’Océan indien.
Si la révolution de mai 1969 au Soudan a élargi le champ de manœuvre égyptien en faisant du Soudan l’arrière base stratégique de l’Egypte, le point de regroupement de la flotte des bombardiers à long rayon égyptiens, le coup d’état de Kadhafi a amplifié la percée soudanaise, neutralisant au passage les effets de la perte du sanctuaire nassérien en Irak. Dotant l’Egypte des infrastructures aéroportuaires militaires anglo-américaines alimentées par les gigantesques réserves pétrolières libyennes, il a atténue quelque peu les effets de la défaite de 1967, en privant de surcroît les occidentaux d’un point d’observation et d’intervention sur le flanc méridional de la Méditerranée. Mais très vite ce double avantage va se transformer en handicap et la promesse d’une ère nouvelle du combat arabe tourner au cauchemar du fait des revirements du soudanais et des reniements du libyen.
Parvenu très jeune au pouvoir, en 1969, à l‘âge de 26 ans, à la faveur d’un coup d’Etat, Mouammar al-Kadhafi s’y maintient depuis 42 ans, univers indépassable de trois générations de Libyens, au point que dans les recoins du pays beaucoup s’imaginent que la Jamahiriya -littéralement la populocratie (le gouvernement des masses)-, est sa propriété et non la propriété du peuple, tel qu’il l’a décrétée il y a trente ans.
Plus fort que les wahhabites, Kadhafi. Unique pays arabe portant le nom de son fondateur, l’Arabie saoudite, propriété de fait de la Famille al-Saoud, a tout de même vu se succéder depuis 1969 quatre monarques: Faysal, Khaled, Fahd et Abdallah. En Libye, Kadhafi se succède à lui-même.
Dirigeant nationaliste arabe, en 1969, il sera au gré des appellations journalistiques de la presse occidentale en manque de sensation mais non d’imagination, un chef de file du «trotskysme musulman», un «révolutionnaire tiers-mondiste», un «sage africain» pour finir sa mutation en chantre du pan capitalisme financier proaméricain. Mais par ses faits et ses méfaits, il aura été le meilleur allié objectif des Etats Unis et d’Israël, contribuant activement à la liquidation physique de ses alliés potentiels, les chefs de file du combat anti-américain et anti-israélien. Nul depuis n’a réussi à égaler sa performance.
Adoubé par Nasser, le plus populaire des dirigeants arabes de l’époque, qui voyait en lui son héritier, le fougueux colonel a fait chavirer le cœur des foules par son allure fringante et ses coups d’éclat: Nationalisations de l’industrie pétrolière, nationalisation de la gigantesque base américaine de Wheelus Airfield, rebaptisée «Okbah Ben Nafeh» du nom du grand conquérant arabe, nationalisation de la base anglaise d’Al Adem rebaptisée base «Gamal Abdel Nasser», Tripoli était surpeuplée d’hôtes nombreux qui logeaient à bord de bateaux ferries pour fêter l’évènement. Pas un mois sans qu’un festival, un colloque, une conférence des Indiens d’Amérique, une manifestation des musulmans de l’Île philippine de Mindanao ne donne lieu à des réjouissances. Beyrouth et Alger servaient de plateforme opérationnelle aux mouvements de libération du tiers-monde et Tripoli tenait de la kermesse permanente.
L’Euphorie aura duré deux ans. Jusqu’en 1971. A partir de cette date, chaque année apportera son lot de désolation, détournement d’un avion de ligne anglais pour livrer au Soudan des dirigeants communistes aussitôt décapités à Khartoum, évaporation sans raison du chef du mouvement chiite libanais Moussa Sadr, soutien résolu au Président soudanais Gaafar al-Nimeiry, pourtant un des artisans du transfert vers Israël de plusieurs milliers de juifs éthiopiens «Falashas».
Un phénomène d’hystérésis se produisit alors. Mais Kadhafi, et son entourage l’en persuadait, s’imaginait encore en phase avec son auditoire. En saltimbanque, le dirigeant libyen se livrait périodiquement à des exercices d’équilibrisme devant un public de plus en plus sceptique, à la réceptivité tarifée.
Retour sur le sombre bilan de celui qui aura été le héraut de l’unité arabe avant de devenir un allié objectif des États-Unis et d’Israël.
En 42 ans de pouvoir erratique, le chantre de l’unité arabe aura été l’un des fossoyeurs du nationalisme arabe, le démineur par excellence des menées américaines dans la sphère arabe, le meilleur allié objectif d’Israël et le fossoyeur de son peuple.
Tombeur de la dynastie Senoussi, première conséquence directe de la défaite arabe de juin 1967, l’héritier présomptif de Nasser sera propulsé au firmament politique lors de sa nationalisation des installations pétrolières anglo-saxonnes et de la gigantesque base aérienne de Wheelus Air Field, en juin 1970. Mais, simultanément, l’homme de la relève s’appliquera fougueusement à dilapider systématiquement le capital de sympathie qu’il s’était spontanément constitué et à affaiblir méthodiquement son propre camp.
Éternel second de la politique arabe réduit à un rôle d’appoint, Mouammar Kadhafi, épris de rêves de grandeur mais affligé d’un mouvement pendulaire, n’a jamais cessé d’osciller entre les deux pôles du monde arabe, le Machreq (le Levant) et le Maghreb (le Ponant), épousant toutes les formes d’union – confédération, fédération, fusion – tour à tour avec les États de la vallée du Nil (Égypte-Soudan), en 1970, avec les bureaucraties militaires prosoviétiques (Égypte, Syrie, Libye, Soudan), en 1971, puis avec l’Égypte seule, avant de se tourner vers le Maghreb avec la Tunisie (1980), puis l’Algérie… pour finalement jeter son dévolu sur l’Afrique dont il s’est appliqué depuis le début de ce siècle à jeter les bases d’un État transcontinental.
Par ses pulsions, impulsions et compulsions, ce fringant colonel n’aura jamais tiré le moindre coup de feu contre ses ennemis déclarés, Israël et les États-Unis. Mais sur son sombre tableau de chasse, il épinglera, tragiquement, certaines des figures les plus emblématiques du mouvement contestataire arabe, le chef charismatique du Parti communiste soudanais, Abdel Khaleq Mahjoub, en 1971, ainsi que le chef spirituel de la communauté chiite libanaise, l’imam Moussa Sadr, en 1978 (1).
La disparition du chef charismatique des chiites libanais, une communauté longtemps négligée par les pouvoirs publics libanais, qui se trouvait alors en pleine phase de renaissance trois ans après le début de la guerre civile libanaise, de surcroît en pleine montée en puissance de la Révolution islamique iranienne, a conduit à une radicalisation des Chiites Libanais et, au terme de nombreuses scissions, à la création du mouvement Hezbollah.
Autres victimes célèbres des turpitudes libyennes, Mansour Kikhiya, ancien ministre des Affaires étrangères de Libye et militant éminent des Droits Humains, porté «disparu», depuis décembre 1993, au Caire, où il a été vu pour la dernière fois, tout comme Jaballah Matar et Izzat Youssef al Maqrif, deux personnalités de l’opposition libyenne «disparu», également au Caire, en mars 1990.
Fantasque il ordonnera un jour le rasage du crâne de Ibrahim Bachari, l’ancien chef des services de renseignement, coupable d’avoir déplu au Guide, et sa rétrogradation au rang de factotum en affectation en faction dans une guérite devant le palais présidentiel. Bachari trouvera la mort quelque temps plus tard, à la manière du général Ahmad Dlimi, son compère marocain, par accident de la circulation.
Autre supplicié célèbre, Daif al Ghazal, journaliste au quotidien gouvernemental «Al-Zahf al Akhdar» (La marche verte), puis au journal en ligne «Libye al-Yom» (la Libye aujourd’hui), assassiné pour avoir dénoncé la «corruption et le népotisme» du Colonel Kadhafi. Son cadavre, mutilé, particulièrement les doigts de sa main qui soutenaient sa plume, a été retrouvé le 1er juin 2005 dans la région de Benghazi (Nord-est de la Libye), le jour même de l’assassinat à Beyrouth de Samir Kassir, mais, mystère du journalisme à sensation, alors que l’assassinat du journaliste franco-libanais du quotidien beyrouthin «Al-Nahar» faisait l’objet d’une légitime condamnation unanime et de non moins légitimes commémorations régulières, le supplice du libyen était frappé du sceau de l’anonymat le plus complet.
En 1984, Une tentative de coup de force déclenchera une véritable chasse aux opposants de tous bords. Luxe de raffinement, pour réprimer la tentative de coup de force dirigée contre sa résidence, la caserne militaire de Bab Al-Azizyah, le 8 mai 1984, le Colonel Kadhafi s’est fait délivrer un permis de meurtre légal par les «Congrès populaires de base», l’instance suprême du pouvoir dans ce pays.
Dans la foulée du vote de cette motion, le 13 mai 1984, autorisant la constitution d’«unités suicides» pour «liquider les ennemis de la révolution à l’étranger», deux ressortissants libyens -Oussama Challouf et Ibrahim al Galalia- présentés comme des membres de l’organisation intégriste des «Frères Musulmans» et «Agents de la CIA», les services de renseignements américains, étaient exécutés le 17 mai.
En 1979, une motion identique avait été votée contre les dissidents libyens résidant à l’étranger et neuf d’entre eux avaient été assassinés entre Février 1980 et Octobre 1981, à Athènes, Beyrouth, Londres et Rome notamment. Trois attentats particulièrement meurtriers ont en outre été imputés à la Libye, le premier contre une boite de nuit de Berlin «La Belle» et deux autres contre des avions de ligne occidentale.
À son actif aussi, au passif de la cause qu’il était censé promouvoir, la destruction des avions de lignes commerciales, un appareil de la compagnie américaine Panam à Lockerbie (Écosse), en 1988, un avion de la compagnie française UTA au dessus du désert tchadien, ainsi qu’un attentat contre une discothèque à Berlin. Ces deux attentats, l’attentat contre le jumbo de la Panam au dessus de Lockerbie (Ecosse), le 21 décembre 1988, et celui contre l’avion de la compagnie française UTA, en Afrique, l’année suivante, le 19 septembre 1989, auront fait, à eux deux, 440 morts. 270 pour Lockerbie et 170 pour celui de l’UTA.
Son palmarès en la matière, sans doute l’un des plus impressionnants au monde, soutient la comparaison avec les tyrans les plus redoutables de la planète. Menant une traque tous azimuts, il pourchassera aussi bien les figures de proue du chiisme, du communisme que du libéralisme, portant une responsabilité particulière, mais non exclusive, dans l’absence du pluralisme dans le Monde arabe.
L’épisode des six infirmières bulgares et du médecin d’origine palestinienne, –incarcérés «en guise de monnaie d’échange» pendant huit ans en Libye et torturés pour leur prétendue responsabilité dans l’inoculation du virus du Sida à des jeunes Libyens–, demeure en mémoire pour qu’il soit besoin de le rappeler.
L’engouement occidental pour la Libye ne saurait occulter les singulières méthodes du dirigeant libyen, dont les turpitudes passées le rendent passibles, selon les critères en vigueur, de la Justice Pénale internationale. L’homme est en effet coutumier de l’effet de surprise et des procédés tortueux. C’est ainsi qu’il mettra à profit un déplacement à l’étranger du vieux Roi Idriss Ier pour s’emparer du pouvoir, par un coup d’état, le 1er septembre 1969.
Il mettra en pratique cette même méthode à l’encontre de ses opposants et épinglera sur son tableau de chasse de prestigieuses personnalités arabes, opérant en toute quiétude et en toute impunité tout au long de ses 42 ans de pouvoir.
Au regard de ce bilan, les démarches de la communauté internationale pour traduire devant la Justice internationale les auteurs de l’attentat contre l’ancien premier ministre libanais, Rafic Hariri, le 15 février 2005, paraissent sinon dérisoires du moins anachroniques, en tout cas frappées du sceau de la partialité et de la duplicité.
L’animateur du groupe des «Officiers libres» libyens, ainsi dénommé sur le modèle de leurs aînés égyptiens, fera cause commune avec les Britanniques, au mépris de son aversion déclarée pour ses anciens colonisateurs, au mépris des règles de la navigation aérienne internationale, au mépris des règles sur le Droit d’Asile, en ordonnant le déroutement d’un avion de ligne de la BOAC (British Overseas Airways Corporation), en juillet 1971, pour livrer à son voisin soudanais, les auteurs communistes d’un coup de force, notamment le colonel Hachem Al Attah, un des plus brillants représentants de la nouvelle génération des jeunes officiers arabes, contribuant ainsi à décapiter le plus grand parti communiste arabe.
Les remords marmonnés en 1976 devant cet acte de forfaiture ne l’empêcheront pas de récidiver deux ans plus tard contre l’imam Moussa Sadr, mystérieusement disparu, en 1978, au paroxysme de la guerre du Liban. Le tortionnaire soudanais se déconsidérera par la suite, et son complice libyen avec, en supervisant le premier pont aérien d’Éthiopiens de confession juive vers Israël. Saluée par la presse occidentale comme un acte de bravoure, l’opération dans la foulée de la double décapitation du plus grand parti communiste du monde arabe et du premier mouvement militant chiite du monde arabe (Amal), a affecté durablement les capacités combatives du camp progressiste et renforcé les capacités démographiques d’Israël avec l’apport de 80 000 juifs d’Éthiopie.
L’homme fera le délice des journaux occidentaux trop heureux de cette aubaine médiatique. Mais sa désinvolture suscitera des pulsions mortifères dans de larges couches du monde arabe. En 1982, dans Beyrouth assiégée, à Yasser Arafat ployant sous le pilonnage de l’aviation israélienne face à un immobilisme arabe quasi-général, l’homme de Tripoli, confortablement tapi à Aziziah, la caserne militaire transformée en résidence officielle, à des milliers de kilomètres du camp retranché libanais en ruines, plutôt que de forcer le blocus israélien pour voler au secours du chef palestinien, plutôt que de se taire, lui conseillera, affligeant conseil, non le «martyr», la sublimation symbolique de la mort au combat, mais le suicide, infligeant une épreuve supplémentaire au supplice palestinien.
Quatre ans plus tard, terré une semaine dans son abri tripolitain au premier coup de semonce de l’aviation américaine, en avril 1986, Kadhafi, orchestrera, sans crainte du ridicule, une campagne médiatique visant à élever Tripoli au rang de «Hanoi des Arabes», occultant le combat singulier des Beyrouthins durant les soixante jours de siège israélien, s’attirant par la même le sarcasme des correspondants de guerre plutôt avertis des réalités du terrain.
L’homme fera aussi la fortune des marchands d’armes et la ruine de son pays. L’impressionnant arsenal militaire dont il s’est doté dès son arrivée au pouvoir en 1970 par des achats massifs d’armes à la France – dont le contrat du siècle portant sur la livraison de 75 avions de combat Mirage, de l’ordre de 15 milliards de francs de l’époque (environ 2,3 milliards d’euros) – sera carbonisé en 18 mois par son propre fournisseur français par suite de retentissants revers au Tchad, en 1985 et 1986, notamment à Wadi Doum et Faya Largeau.
Sans égard pour les conséquences tragiques de sa décision, Kadhafi ordonnera l’expulsion de 200 000 travailleurs égyptiens, au début des années 1980, pour sanctionner l’équipée solitaire du président Anouar el-Sadate dans ses négociations de paix avec Israël. Récidiviste, il ordonnera cinq ans plus tard, en 1984, l’expulsion de près d’un million de travailleurs africains pour sanctionner les réticences des dirigeants africains à l’égard de son activisme belliqueux.
Nul dans son entourage n’a osé lui souffler alors que le chantre de l’Unité Africaine ne pouvait être crédible en ordonnant l’expulsion de près d’un million d’Africains, que le chantre de l’Unité Arabe ne pouvait être audible après sa décapitation des chefs de file du camp anti-impérialiste.
Références
1 – Le parquet militaire libanais a lancé le 5 Août 2007 un mandat d’arrêt, par défaut, pour un procès par contumace, à l’encontre de quinze personnalités libyennes qui pourraient être impliquées par cette disparition. Parmi les personnes recherchées figurent le Commandant Abdel Salam Jalloud, à l’époque N°2 du régime Libyen, évincé en 1993, Ali Abdel Salam Triki, à l’époque ministre des Affaires étrangères, le Commandant Wakil Al Roubeihy, commandant de la police de Tripoli, Ahmad Chehata, chef du bureau de liaison des relations internationales au ministère des Affaires étrangères ainsi que Mahmoud Ould Daddah, ambassadeur de Mauritanie en Libye.
M. Abdel Moneim al-Houni, ancien membre du «groupe des officiers Libres, a affirmé que Moussa Sadr a été assassiné et enterré dans la région de Sebha dans le sud du pays. Le pilote Najmeddine al-Yaziji, à l’époque pilote de l’avion de Kadhafi, avait été chargé de transporter le corps de l’Imam Sadr pour l’enterrer dans la région de Sebha.
Peu de temps après, al-Yaziji a été lui-même liquidé par les renseignements libyens pour que l’affaire de l’assassinat de Sadr ne soit pas divulguée, a ajouté M. Abdel Moneim al-Houni, dans une interview au quotidien Al Hayat, mercredi 24 février 2011, après sa défection de son poste de représentant de Libye auprès de la Ligue arabe. L’Imam Sadr était accompagné de son bras droit, cheikh Mohammad Yacoub, et, du journaliste Abbas Badreddine. Il y avait été vu pour la dernière fois le 31 août 1978. Depuis cette date, les trois hommes n’ont plus donné aucun signe de vie.
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Posté par René Naba le fév 28 2011. inséré dans News.
http://www.renenaba.com/libye-kadhafi-portrait-total-13/
Sunday, February 27, 2011
Il en fut ainsi au pays du Cham en 1882
L’écrivain français Gabriel Charmes, en visite au pays du Cham en 1882, décrivant un nouvel esprit qui s’installait écrivait: «…l’inspiration à l’indépendance domine les esprits. J’ai pu observer, pendant ma présence à Beyrouth, les jeunes musulmans s’occuper à construire des hôpitaux et des écoles et à travailler pour le développement de la nation. Le plus important est que le communautarisme et le racisme étaient bannis. On pouvait trouver des Arabes chrétiens travailler dans les associations musulmanes…[1]
Plus d’un siècle plus tard, la révolution tunisienne du jasmin et l’égyptienne de Midan Al Tahrir inaugurent sans doute une nouvelle ère arabe. Elles viennent d’acter la volonté populaire de se mettre debout et penser le monde par soi-même. Cela faisait trop longtemps que le doute de soi, la peur, la haine, les interdits et la méfiance envers l’autre remplissaient le cœur des arabes privés de démocratie. En quelques jours, l’Arabe se découvre capable de volonté, de résistance ; il se sent utile, il refait société, il se pense capable de décider du monde dans lequel il aimerait vivre. Il se veut capable de juger ses dirigeants et leur intégrité, de contester leurs choix et leurs alliances, de contester des décisions politiques imposées par un Occident qui n’a pas encore compris qu’il a tout intérêt à ce que les Arabes puissent accéder à la liberté de penser, forger leur propre opinion et défendre leur droit. Un Occident qui devrait se presser de mettre fin à la politique des « deux poids, deux mesures » concernant la question palestinienne et son traitement injuste et humiliant pour tous les Arabes, à l’exception de leurs dirigeants. Par ailleurs, le silence de certains intellectuels qui d’ordinaire se font passer pour les infatigables défenseurs des droits de l’homme est assourdissant. Ils pensent sans doute que les intérêts d’Israël, ami fidèle de la dictature de Moubarak, sont plus importants que les 80 millions d’Egyptiens qui aspirent à la démocratie. Quelque soit l’avenir de cette révolution, il est sûr que désormais l’Arabe, où qu’il soit, vient de récupérer sa dignité et l’estime de soi. C’est déjà beaucoup.
[1]Gabriel Charmes, voyage en Syrie, p.171-172, cité par G. Antonius, Ibid,P.162.
Jeudi 10 Février 2011
Nabil El-Haggar
http://www.elkalam.com/Jasmin-et-dignite_a114.html/
Saturday, February 26, 2011
Silence au pays des lumières
Silence au pays des Lumières
Certains silences sont plus assourdissants, plus meurtriers que des balles de police. Pour paraphraser un intellectuel français, on serait tenté d’écrire : «le bourreau tue toujours trois fois, la deuxième fois par le silence et la troisième fois par l’oubli».
Silence des autorités françaises envers la tragédie sociopolitique tunisienne qui se déroulait à huis clos et qui a perduré vingt-trois longues années. Près d’un quart de siècle de privation de libertés, d’emprisonnement de détenus d’opinion, de torture dans des geôles ou caves sordides, de règne s’appuyant sur la peur, la soumission et la servitude, de l’application forcée de l’injustice par la justice, et de l’enrichissement mafieux des clans au pouvoir. Ce silence incroyable dans le pays des Lumières et des droits de l’Homme vis-à-vis d’un pays dit ami et tout proche s’est accompagné d’une attitude complaisante, voire complice. Les gouvernements français successifs se sont illustrés par leur cohérence dans l’incohérence et la continuité dans la tenue de propos encourageants et même laudatifs envers le régime tunisien. Un «rempart contre l’islamisme», tels sont les mots-clés de la justification d’un aveuglement vis-à-vis de l’amère réalité, d’une négation de ce qui est ressenti et vécu par une majorité de Tunisiens quel que soit leur milieu social.
Silence des partis politiques français à quelques exceptions près. Même la gauche, habituellement prompte à dénoncer l’injustice et la tyrannie liberticide, s’est distinguée, en majorité, par un mutisme qu’il n’est pas exagéré de qualifier de coupable. La mise sous la coupe présidentielle du fondateur du «droit à l’ingérence» et du directeur du FMI ne doit pas et ne peut pas expliquer cette complaisance. Ce dernier a même fait un voyage jusqu’à Tunis pour être décoré et tenir des propos lénifiants et encourageants. Le maire de Paris, le ministre de la Culture, tunisiens d’origine ou d’adoption, n’ont pas levé le petit doigt, ou l’ont fait à posteriori. Et la liste est longue, trop longue. Pour preuve, la mollesse de la réaction de l’hémicycle aux propos de Mme Alliot-Marie proposant son aide pour le maintien de l’ordre. Seuls Cécile Duflot et quelques rares autres responsables politiques ont dignement soutenu le peuple tunisien dès le début de la révolution et des premières victimes de la police, forcée à tirer à bout pourtant par des responsables irresponsables.
Silence des médias à quelques exceptions près et Libération et Le Monde en font partie, leurs correspondant(e)s à Tunis bravant l’intimidation, voire les agressions pour faire leur métier. N’oublions pas non plus la mésaventure de Nabil Jumbert de l’AFP, lâchement accusé de viol alors qu’il venait de secourir «une passante-piège». Mais parfois, il arrivait que des jours, des semaines, voire des mois s’écoulaient sans qu’un seul mot ne soit écrit sur la Tunisie.
Pendant tout ce temps, on tuait en silence. Tuer pas seulement au vrai sens du terme, mais aussi en décimant les velléités d’un peuple, en rasant tout ce qui dépasse, en étouffant toute voix jugée discordante, en développant l’inculture, en décourageant tout esprit critique et création artistique. Tout a été calculé, prévu, sauf le soulèvement de la jeunesse et la colère de celles ou ceux qui ont faim mais aussi celles et ceux qui ont soif de libertés. Et l’immolation par le feu du martyr Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2010 a déclenché cette révolution initiée par les jeunes, imités par les moins jeunes, contrecarrée dans le sang par des policiers aux ordres et heureusement protégée par des militaires pacifiques et républicains.
Silence d’une multitude d’intellectuels dont le mutisme ne peut se justifier par la peur de l’islamisme ou par les soi-disant «acquis bourguibiens» comme le droit des femmes grâce à un Code du statut personnel qui, certes, force le respect. Bien sûr le droit des femmes est essentiel et la mémoire de ces femmes descendues dans la rue et celles tuées par balle restera ancrée dans les esprits. Mais leur soutien médiatisé par la dictature déchue a été aussi un moyen démagogique pour régner, un moyen de récolter une approbation dans les urnes même si les élections étaient truquées. Silence des mêmes intellectuels quand quelques voix de l’opposition, en particulier à Paris, ont essayé de se faire entendre. Comme Ahmed Manaï, sévèrement agressé par des barbouzes du régime, ou Slim Bagga qui a courageusement fait paraître la revue d’opposition «L’Audace». Certains, et ils se reconnaîtront, ont retourné leur veste avec la rapidité d’un éclair après 23 ans de flagornerie.
Silence, on tourne ? Silence radio ? Silence, on réprime ? Ou silence, on tue ? Pour les dizaines de citoyens-martyrs tunisiens et pour toutes les victimes de la dictature et de la barbarie partout dans le monde, je suggère une minute de silence.
Auteur : S.A. * Docteur en médecine
Ajouté le : 22-02-2011
www.lapresse.tn/22022011/23138/silence-au-pays-des-lumieres.html/
Friday, February 25, 2011
Communiqué du mouvement Rachad
MOUVEMENT RACHAD
Le pouvoir algérien use de tous les moyens pour faire avorter les révolutions tunisienne et libyenne
Nous avons appris avec tristesse et colère que le pouvoir algérien envoie des éléments armés pour participer aux crimes commis contre nos frères en Libye qui se soulèvent contre le régime sanguinaire et corrompu de Kadhafi. Ces éléments ont été identifiés à l'Ouest de la Libye, notamment dans la ville de Zaouia où certains éléments algériens armés ont été arrêtés, comme l'ont indiqué aux médias des témoins oculaires.
Nous avons aussi reçu des informations concordantes de plusieurs sources fiables indiquant que la machine diplomatique algérienne, sous la direction de Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, œuvre de toutes ses forces pour convaincre les partenaires occidentaux du pouvoir algérien et exercer des pressions sur eux afin de continuer à soutenir Kadhafi et son régime. Dans ce cadre et au niveau européen, Amar Bendjama, ambassadeur auprès du Royaume de Belgique et du Grand Duché du Luxembourg, chef de mission près des Communautés européennes et représentant auprès de l'OTAN, et Belkacem Belgaid, ministre conseiller chargé des affaires politiques bilatérales avec l'UE et l'OTAN, s'activent dans une large et intense campagne de lobbying auprès des institutions, des diplomates et des fonctionnaires européens, en vue de les convaincre de soutenir Mouammar Kadhafi et de donner une chance à son fils Saïf, car, prétendent-ils, il n'y aurait d'autre alternative en Libye que « le chaos et l'obscurantisme islamiste ».
D'autres sources ont indiqué que des avions algériens ont participé au transport de mercenaires africains vers la Libye, et c'est exactement ce qu'a fait le pouvoir algérien il y a quelques années en Somalie, en transportant des mercenaires et des soldats africains pour se battre aux côtés du gouvernement contre ses adversaires de la résistance armée.
Par ailleurs, des sources bien informées ont révélé que le pouvoir algérien a envoyé des éléments des « moukhabarate » qui travaillent en ce moment sur le territoire tunisien, et a accueilli en Algérie un grand nombre d'agents du président déchu Benali, notamment des membres de la garde républicaine. C'est le colonel Djamel Bouzghaia, officier du DRS et conseiller à la sécurité de Bouteflika, qui gère le dossier tunisien, sous la direction du général-major Rachid Laalali, alias Attafi, chef du renseignement extérieur.
Il est clair que le pouvoir algérien, qui tremble en constatant la chute de ses alliés dans la région, l'un après l'autre, est en train de mettre en œuvre des plans pour réorganiser les forces de répression déchues, dans le but de porter des coups aux révolutions populaires notamment en Tunisie et en Libye.
Le mouvement Rachad condamne avec fermeté ces pratiques infâmes auxquelles se livre le pouvoir algérien ébranlé, contre nos frères en Tunisie et en Libye, et tient tout agent de l'Etat algérien, qu'il appartienne aux forces armées ou au corps diplomatique, de personnellement responsable. Rachad ne manquera pas d'effort, aujourd'hui et à l'avenir, pour le traduire devant une juridiction indépendante nationale ou internationale. Rachad appelle les fonctionnaires algériens civils et militaires à refuser tout ordre d'exécuter une « sale
mission » ou de perpétrer des actes criminels contre nos frères de la région.
Mouvement Rachad
25 février 2011
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Relais d’information sur des actes graves du pouvoir algérien :
Comme s’il n’avait pas déjà à son passif, un terrible bilan fait de crimes imprescriptibles, de pillage des richesses de la nation et de prédations de toutes sortes, sur le territoire national, voilà que le pouvoir militaro-mafieux en place à Alger, né du partenariat entre les généraux putschistes de Janvier 1992 et leur créature M. Bouteflika, semble se lancer aujourd’hui, dans une autre forfaiture : le mercenariat international, au service des dictateurs, en l’occurrence le criminel Mouammar Kadhafi.
Et cette forfaiture intervient au moment même où le souffle de l’Histoire mobilise des millions de nos frères et sœurs, surtout parmi les jeunes générations, à travers l’ensemble de nos pays arabo musulman, tant au Machrek qu’au Maghreb, dans un même élan de revendications de dignité et de liberté.
Honte à vous tous, civils et militaires algériens qui auraient contribué à cette indigne besogne de mercenaires au service d’un dictateur paranoïaque, voleur et criminel qui, tôt ou tard aura à répondre de ses crimes, s’il sort vivant de son bunker d’Al Azizia à Tripoli.
Le Peuple algérien ne vous le pardonnera pas. Pas plus qu’il ne vous pardonnera vos forfaits commis sur les algériens depuis tant d’années.
L’Histoire est en marche et elle vous écrasera.
(Abdelkader DEHBI)
Thursday, February 24, 2011
Gilles Munier et l'avenir des arabes
Ou va la Nation Arabe?
Interview de Gilles Munier par Oumma.com
Jeudi 24 février 2011
http://oumma.com/Ou-va-l-Egypte-Ou-va-la-Nation/
Comment voyez-vous l’évolution politique en Egypte après le départ de Mourarak?
La question que tous les amis du peuple égyptien se posent est de savoir si le Conseil suprême des forces armées tiendra ses engagements jusqu’au bout. Le passé du maréchal Muhammad Hussein Tantaoui, 75 ans, qui le dirige, ne plaide pas en faveur du changement. Il a été nommé ministre de la Défense après sa participation, comme chef d’Etat-major, à la guerre du Golfe de 1991 aux côtés des Américains, et est un des principaux soutiens d’Israël au sein des forces armées égyptiennes. Au début du soulèvement, il était à Washington pour élaborer, avec ses officiers, des scénarii permettant de canaliser la colère populaire. De retour au Caire, il est resté en contact téléphonique, pendant toute le crise, avec son « ami » Robert Gates, chef du Pentagone et ancien directeur de la CIA. Quels plans ont-ils échafaudés ensemble ? On sera vite fixé. L’avenir dira si les Egyptiens acceptent les modifications de la constitution qui seront proposées, si les élections annoncées seront libres et si les médias paraîtront, sans crainte d’être censurés. Attendons la suite des événements, mais il y a de quoi être pessimiste à court terme.
Qui est le véritable Omar Souleiman ?
En Egypte, Omar Souleiman est détesté. Il a sur les mains le sang de milliers d’opposants morts sous la torture. Il était « l’homme clé de la CIA» en Egypte, chargé d’interroger les suspects kidnappéspar l’agence américaine dans le monde. En tant que chef de l’EGIS – le principal service secret égyptien - il mettait, comme on dit, « la main à la pâte ». Par exemple, il a torturé personnellement Mamdouh Habib, de nationalité australienne, arrêté au Pakistan en 2001. Dans son livre My Story: The Tale of a Terrorist Who Wasn't, le supplicié, enfermé dans une prison secrète de la CIA en Egypte, affirme l’avoir reconnu et raconte qu’il a été « électrocuté, noyé, et pendu à des crochets métalliques ».
Omar Souleiman a également interrogé Ibn al-Sheikh Al-Libi, un proche d’Oussama Ben Laden, livré lui aussi par la CIA. Un rapport du Sénat américain rapporte qu’Ibn al-Sheikh Al-Libi était enfermé dans une cage et battu. A l’époque, les Etats-Unis avaient besoin de « preuves » de relations entre Saddam Hussein et Oussama ben Laden, pour justifier l’invasion de l’Irak. Le militant ayant « avoué », sous la torture, cela a permis à Colin Powell de déclarer aux Nations unies, en février 2003, que des membres d’Al-Qaïda avaient été entraînés en Irak à l’utilisation d’armes chimiques et biologiques. Expulsé et incarcéré ensuite en Libye, son pays d’origine, Ibn al-Sheikh s’est « suicidé » dans sa cellule, en mai 2009, au cours d’un séjour effectué par Souleiman à Tripoli.
Le 9 février dernier, le quotidien israélien Yediot Aharonot, présentait Omar Souleiman comme « l’homme de la stabilité ». C’est un des artisans du blocus de Gaza. Il faisait la chasse aux Palestiniens soupçonnés de sympathie pour le Hamas.
Voilà succinctement qui est Omar Souleiman. Le Conseil suprême des forces armées l’a mis sur la touche. Tant mieux. Les Egyptiens l’ont échappé bel : un télégramme diplomatique américain datant de mai 2007, révélé par WikiLeaks, en faisait le successeur idéal d’Hosni Moubarak ; un autre, datant de 2008, le candidat préféré d’Israël. J’espère que ce tortionnaire sera jugé, un jour, pour ses crimes.
Quel est le niveau d'intervention des Etats-Unis dans les évènements actuels en Egypte?
Les Etats-Unis interviennent en Egypte à tous les niveaux depuis que le Président Anouar al-Sadate, en 1976, a expulsé les conseillers soviétiques qui s’y trouvaient. Ils étaient donc bien placés pour savoir qu’un jour ou l’autre le peuple se révolterait contre le régime qui leur était imposé, et ils s’y préparaient. Des cyber-dissidents égyptiens, inspirés par le succès de la « révolution du jasmin » en Tunisie, formés aux Etats-Unis dans le cadre du projet « Nouveau Moyen-Orient » – copie du « Grand Moyen-Orient » de George W. Bush, version Barack Obama - ont déclenché, via Facebook, un soulèvement qui se serait produit un jour, inévitablement. Devant l’ampleur des remises en cause suscitées, qui n’avait plus rien à voir avec les rêveries naïves de ceux qui les avaient provoquées, Obama a dépêché d’urgence au Caire son conseiller Frank Wisner (apparenté à Nicolas Sarkozy). Sa mission : faire en sorte que « tout change pour que rien ne change » ! On connaît la suite. Au cas où le Conseil suprême des forces armées trahirait la confiance du peuple égyptien, de nouveaux troubles sont à prévoir, plus graves. Il ne resterait alors qu’à espérer l’irruption sur la scène politique, comme en 1952, de nouveaux « officiers libres ».
Quel sera l’impact des relations avec Israël en cas de démocratisation réelle de l’Egypte ?
Dans leur écrasante majorité, les Egyptiens soutiennent la lutte du peuple palestinien et considèrent que le blocus de Gaza est un crime. Le 9 février, au dîner annuel du Crif, l’instance dite représentative de la communauté juive de France, Nicolas Sarkozy a déclaré que les manifestants égyptiens n'ont pas crié « A bas l'Occident », « A bas l'Amérique », ou « A bas Israël ». C’est faux. Les objectifs des caméras de télévision étaient simplement tournés dans une autre direction ! C’est bien de parler de liberté des médias en Egypte… Mais, il serait bon de s’interroger aussi sur la marge de manœuvre laissée aux journalistes français pour commenter les événements à l’étranger, et sur le traitement de l’information Made in Occident en général.
En cas de démocratisation réelle de l’Egypte, si Israël refuse toujours de décoloniser les territoires arabes occupés, le Traité de paix israélo-égyptien de 1979 sera remis en cause, et les régimes arabes qui entretiennent des relations, discrètes ou non, avec l’Etat dit hébreu seront sur la sellette. La « paix » a permis à Israël d’attaquer le Liban et Gaza, sans craindre l’ouverture d’un front sur sa frontière avec l’Egypte. La remise en cause du traité marquera la fin de la paralysie arabe sur la question palestinienne et face à l’annexion du Golan syrien.
Que pensez-vous de la menace islamiste en Egypte brandie par l’Occident ?
Il n’y a pas de « menace islamiste » en Egypte, même s’il existe comme partout des extrémistes religieux. L’islam n’est pas, par nature, une menace. La soi-disant menace islamiste est une invention néo-conservatrice américaine pour maintenir la présence des Etats-Unis dans la région, en particulier dans les pays qui professent un nationalisme arabe dévoyé. Elle est agitée au gré des intérêts américains. Sinon, comment expliquer que Washington ne s’est jamais aventuré à donner des conseils de bonne gouvernance à la famille Saoud d’Arabie, et que les Etats-Unis ont installé à Bagdad un régime confessionnel chiite pro-iranien.
La Confrérie des Frères musulmans n’a rien à voir avec la caricature véhiculée par les médias occidentaux. Le mouvement n’est pas figé, il évolue avec son temps. On peut ne pas être d’accord avec son programme, la combattre politiquement, mais au nom de quoi l’interdire ? Certainement pas de la démocratie. A moins d’être trahie, la révolution égyptienne devrait également permettre aux progressistes et aux nationalistes arabes, nassériens ou baasistes, de se régénérer.
Hier la Tunisie, aujourd’hui l’Egypte, quels sont les autres pays qui risquent d’être affectés par une contestation populaire ?
La jeunesse arabe ne supporte plus les vieilles badernes qui s’accrochent au pouvoir, s’enrichissent sur le dos du peuple, bradent les richesses de leur pays. Le protectorat américain sur le monde arabe, établi progressivement depuis la Seconde guerre mondiale, a eu pour conséquence un immobilisme politique et social étouffant. Tous les pays arabes, sans exception, à commencer par ceux liés à l’Occident, seront ou sont affectés, à des degrés divers, par une contestation populaire. Je ne crois pas à la théorie des dominos, certains dirigeants arabes tiendront en échec les tentatives de changement, mais pour combien de temps et, surtout, à quel prix ?
Vous êtes un spécialiste reconnu de l’Irak. Les bouleversements politiques en Egypte auront-ils également une influence sur la situation en Irak ?
Ils ont d’ores et déjà une influence en Irak. Qui sait que le 4 février, des milliers d’Irakiens en colère se sont dirigés vers la Zone verte aux cris de : « A bas le parlement », « A bas le gouvernement» ? Depuis, la contestation populaire s’est étendue à plusieurs villes. A Kut, le 16 février, les manifestants ont incendié le siége de l’administration provinciale. Bilan : trois morts, une trentaine de blessés. Le 17 février, à Soulinaniya, un millier de manifestants ont attaqué le siège du Parti démocratique du Kurdistan de Massoud Barzani, le président de la région. La police a ouvert le feu. Bilan : un mort et 35 blessés par balles.
Les Irakiens accusent les dirigeants actuels de corruption. Ils réclament la démission du gouvernement, incapable, depuis huit ans, de rétablir l’eau et l’électricité, d’assurer les soins médicaux pour tous, de résorber le chômage, alors que le pétrole coule à flot. Le régime de Bagdad réprime, persuadé que le parti Baas clandestin d’Izzat Ibrahim al-Douri ou le mouvement de Moqtada al-Sadr attisent les mécontentements. Comment se fait-il que les médias occidentaux se taisent, à quelques exceptions près, sur ce qui se passe en Irak ?
(propos recueillies le 18/2/11)
Par Gilles Munier
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Wednesday, February 23, 2011
La culpabilité de l'Occident
La Révolution tunisienne et la culpabilité de l'Occident
Par Mondher Sfar, Philosophe, ancien exilé à Paris
Ayant milité à l'Université de Tunis de 1970 à 1974 au sein de la Gauche révolutionnaire qui m'a valu un procès et neuf ans d'exil, j'ai décidé en 1992 de m'exiler à nouveau à Paris pour dénoncer le régime de Ben Ali, ses crimes de torture et sa mainmise sur l’Etat et l’administration au profit d’une maffia sans foi ni loi. Après avoir lancé en 1993 avec des amis un Comité d’Appel à la démission de Ben Ali, je me suis consacré avec feu Ali Saïdi à soutenir les défenseurs des droits de l’homme en Tunisie et aussi à organiser au sein du Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe une cellule d’aide aux demandeurs d’asile et à leurs familles.
J’ai pu à travers cette activité découvrir le vrai visage des régimes occidentaux et de leur idéologie ambigüe. Je voudrais en témoigner aujourd’hui à travers ces quelques brèves réflexions sur l’histoire de la dictature benalienne jusqu’à la Révolution tunisienne et ses enseignements quant à notre vision de l’Occident et de ses valeurs.
Quand Bourguiba fut renversé un 7 novembre 87, le peuple tunisien avait déjà une grande soif de liberté et de dignité, similaire à celle qui anime aujourd'hui notre glorieuse Révolution. Ben Ali devait en tenir compte. D'où sa fameuse Déclaration où il a promis démocratie et liberté pour tous les Tunisiens, le temps de mieux asseoir sa dictature policière.
Il est vrai que cette manœuvre n'a pu faire illusion longtemps sans la connivence d'une certaine frange de l’opposition qui a prêté main forte au régime et a participé à la consolidation de la dictature, avec l'appui des milieux européens de gauche comme de droite qui voyaient en Ben Ali le meilleur garant de leurs prétendus intérêts économiques et géostratégiques.
C’est ainsi que les Européens ont pu entretenir longtemps le mythe d’un régime somme toute tolérable et acceptable. Ils ont répété sa propagande sur la nécessité d’injecter des doses homéopathiques de démocratie comme si celle-ci était une matière hautement explosive, à manier avec bien des précautions. Feu Philippe Seguin soutien inconditionnel du dictateur affirmait quant à lui que la Tunisie a deux siècles de retard démocratique par rapport à la France et qu’il fallait par conséquent bien patienter pour y prétendre. Ce même Seguin, dans un moment d’exaltation révolutionnaire, a même été jusqu’à affirmer lors des élections tunisiennes de 1999 que le RCD était un modèle pour le RPR en France. Chirac, renchérissant dans la course à la défense du régime tunisien, a conseillé Radhia Nasraoui , lors de sa grève de la faim, qu’elle n’avait qu’à « manger et à se taire ».
L'on comprend aujourd’hui le cynisme de l'Occident à prétendre n'avoir pu voir venir la Révolution tunisienne.
L’Europe était parfaitement au courant de l’ampleur des atrocités commises contre le peuple tunisien, de la torture pratiquée à grande échelle comme des exactions et le pillage du pays. Non seulement les Occidentaux étaient au courant de tous ces crimes perpétrés par leur partenaire privilégié, ils y ont eux-mêmes contribué de façon encore plus active, grâce aux aides financières qui n’aidaient en fait qu’au pillage de la Tunisie. L'Occident est devenu réellement pilleur-corrupteur en Tunisie, au même titre que les Trabelsi. Il faudrait comprendre que le système d'aide financière international n’est qu’un système maffieux en son essence dispensé au profit des donateurs et de leurs complices intérieurs. Rien de nouveau depuis le dix-neuvième siècle quand l'Europe a mis à genoux la finance tunisienne grâce à un système de corruption et de pillage économique et financier avec la complicité du Bey et de ses ministres vrais prototypes des Trabelsi-Ben Ali. L'on sait que ce système euro-méditerranéen avant la lettre a donné prétexte à l'occupation militaire de la Tunisie en 1881 et à sa colonisation. Lors de notre Indépendance en 1956, les choses n’ont guère changé. C'est ce même système qui continue aujourd’hui à ruiner l'Afrique et les pays dits du tiers monde. Et c’est lui qui a ruiné aujourd’hui l'économie tunisienne par l'intermédiaire de la maffia des Trabelsi et des Ben Ali.
L’on hésite à qualifier de machiavélisme ou d’imposture l'initiative de l’Europe de geler les avoirs de la maffia tunisienne, comme si elle venait de découvrir pour la première fois les milliards d'Euros pillés sur le dos des Tunisiens, tout en continuant ses aides financières sans contrôle. L’Europe est ainsi prise en flagrant délit de complicité que ne démentira pas l’acharnement avec lequel elle tenait à octroyer un statut avancé pour le dictateur malgré les protestations véhémentes de la société civile.
La mauvaise foi européenne n’est que trop flagrante. Elle exige aujourd’hui l’ouverture d’une enquête sur l’institutionnalisation du pillage de la Tunisie et de ses relations avec les hommes de main de la maffia. Rappelons ici comment la justice française s’est dessaisie il y a peu de la poursuite de Imed Trabelsi dans l’affaire du vol des yachts volés en France, ou comment la France a aidé Moncef Ben Ali, frère du Président, à quitter la France après avoir été arrêté à Orly en 1992 avec des valises d’argent sale et de la drogue, lors de la fameuse affaire dite « Couscous connexion ». Pour mieux signer sa connivence avec la maffia de Carthage, la France a mis neuf ans pour octroyer le statut de réfugié à Mounir Beltaïfa témoin numéro Un contre Moncef Ben Ali lors du procès de ses complices, et ce statut n’a été accordé que sur décision du Conseil d’Etat ! Et ce n'est là que la face émergée de l'iceberg.
Ce sont ces mêmes Européens qui se sont rendus aussi complices par leur silence sur les crimes de sang et les crimes contre l'humanité perpétrés par leur protégé de Président, comme la pratique généralisée et à grande échelle de la torture dans la Dakhilya, dans les commissariats de police, dans les prisons sans parler des atrocités commises contre des milliers de familles, des femmes et des enfants, pour un prétexte ou un autre. Ce sont ces Occidentaux qui feignent aujourd’hui la surprise pour nous dire qu'ils n'ont rien vu venir, et qu’ils auraient « sous-estimé » le mécontentement populaire en Tunisie ! La France voudrait par là nier les crimes contre l'humanité qu’elle et l'Europe ont couverts de leur autorité, par leur silence et par leur complicité active. La "bourde" de Michèle Alliot-Marie qui a proposé le savoir-faire policier de la France au régime de Ben Ali moribond en est une illustration sans appel.
Cette complicité occidentale s'est illustrée aussi avec ce qu'on a appelé la "lutte antiterroriste", une lutte qui n’est en fait elle-même que du pur terrorisme international exercé au service d’intérêts géostratégiques de domination du monde. Sous prétexte de cette lutte antiterroriste, de grands crimes contre l'humanité ont été perpétrés à grande échelle, touchant des peuples entiers, en Irak, en Afghanistan, en Palestine, en Tchétchénie, etc. La Tunisie n'a pas été épargnée par ce fléau d’un autre âge. Pour en donner une base juridique, Ben Ali, sous instigation occidentale, a promulgué en décembre 2003 la loi dite "antiterroriste" qui consiste à pratiquer une véritable chasse aux sorcières contre tous ceux qui ont participé à, ou aidé la résistance contre l'occupation de l'Irak par les forces impérialistes occidentales. Qu'importe que cette guerre fut illégale en termes de loi internationale, menée en violation de la Charte des Nations-Unies, toujours est-il que toute résistance a été déclarée par les USA et l’Europe acte "terroriste". Elle a ôté aux victimes de cette machination tout droit à la justice ou au statut de prisonniers de guerre. On leur a enlevé de fait tout droit humain, et on les a réduits juridiquement à l’état proche du statut de sous-hommes, de pensionnaires de Guantanamo ou d’Abu Gharib.
Les victimes tunisiennes ont été persécutées en Europe avec une cruauté qui n’a rien à envier à celle pratiquée par la police politique de Ben Ali. Les Tunisiens jugés en Europe ont eu droit à des procès iniques, condamnés sans preuves avec des sanctions sans commune mesure avec les faits et les preuves produites. Même les familles de ces victimes vivant en Europe n’ont pas été épargnées, ayant été elles aussi persécutées avec les mêmes méthodes de Ben Ali. Des familles entières sont prêtes à en témoigner devant la justice le jour où ces régimes européens devront répondre à leur tour de leurs crimes.
La loi antiterroriste veut une fois ces victimes ont purgé leurs peines en Europe dans les conditions précitées, qu’elles soient mises de force dans un avion à destination d'un autre enfer, celui de l’ami Ben Ali qui les reçoit dans la Dakhiliya pour des séances de torture suivies de nouvelles condamnations aussi iniques que celles prononcées en Europe, toujours au nom de la loi "anti-terroriste". Evidemment, ces régimes européens, ceux de la France, de l'Angleterre ou en particulier de l'Italie, n'ont cure des décisions de la Cour européenne des droits de l'homme quand elle leur ordonne de s'abstenir d'expulser ces victimes innocentes vers le paradis tunisien des droits de l’homme. De nombreux Tunisiens ont été ainsi mis abusivement dans un avion à destination de Tunis, comme ce fut le cas, pour ne prendre qu'un exemple, de Ali Toumi, père de famille résident en Italie, expulsé par l’Italie et torturé à son arrivée en Tunisie en août 2009. La France, quant à elle, s’est contentée d’expédier il y a un an Yassine Ferchichi au Sénégal, suite à une décision de la Cour européenne lui recommandant de ne pas le remettre aux autorités tunisiennes. On ne compte pas les Tunisiens que la France a expédiés directement à la Dakhilya de Ben Ali.
Aujourd’hui ces pays européens nous expliquent donc qu'ils n'étaient pas au courant des atrocités commises par le régime de Ben Ali contre les Tunisiens, alors même qu'ils en sont les complices les plus actifs, et nous saurons sans doute un jour s'ils n'en sont pas les instigateurs ne serait-ce qu’au nom des accords de coopération entre les polices européennes et tunisienne. J'ai eu personnellement le témoignage de la présence de la police tunisienne dans des Commissariats de police français lors d'interrogatoire de Tunisiens accusés faussement de terrorisme. Les policiers français poussaient même la subtilité jusqu'à menacer leurs victimes tunisiennes de les renvoyer en Tunisie dans le but de les terroriser et de les amener à avouer des crimes qu'elles n'ont pas commis. Les mêmes méthodes de terrorisme policier sont pratiquées des deux côtés de la Méditerranée, au nom de la soi-disant lutte antiterroriste.
Cette osmose entre les régimes européens et la gestapo tunisienne a été menée sous couvert tantôt de la lutte antiterroriste comme on vient de le montrer, tantôt au nom de la lutte contre l'islamisme. La criminalité d'Etat a toujours besoin de se draper sous de prétextes fallacieux, naguère ce fut aussi au nom de la lutte contre le communisme. La lutte contre l'islamisme a représenté un prétexte idéal pour torturer à volonté sans que cela suscite de protestation conséquente, en endormant la conscience des peuples européens. Ben Ali est devenu un grand homme d'Etat qui torture démocratiquement et dans le respect des droits de l'homme. Ce n’est pas une caricature mais c’est de cette façon-là que l’opinion ferme les yeux sur les atrocités et les crimes contre l’humanité. En cas de protestation d’ONG, on met tout au plus l'incident sur le compte de certains agents indélicats, et l’affaire est vite étouffée aux yeux du public. Parfois, on fait semblant de juger ces agents indélicats sans toutefois aller jusqu’à donner leurs noms ni quand ni où ils auraient été jugés.
La Révolution tunisienne est un coup dur pour l’Europe. Non seulement elle a permis de surprendre l’ Occident en flagrant délit de complicité avec de grands criminels, mais elle risque surtout de dévoiler la véritable nature des régimes occidentaux qui prétendent être des régimes démocratiques et respectueux des droits de l’homme et qui ne sont en réalité que des dictatures à peine déguisées, qui ne diffèrent guère de la dictature à la Ben Ali, tenant leurs peuples dans l’ignorance de ce qu’ils manigancent secrètement dans le monde et les privent d’informations fiables en transformant les medias en puissant outil de désinformation, d’abrutissement et d’ignorance de la réalité du monde et de la vie des peuples dominés et asservis par leurs gouvernants.
Pour les régimes occidentaux, le danger à moyen terme de la Révolution tunisienne est de non seulement voir leurs propres peuples prendre conscience du vrai visage de leurs régimes mais aussi et en conséquence de remettre en question les fondements idéologiques de la soi-disant démocratie et du soi-disant libéralisme qui les ont trompés sur leur propre vécu et sur la réalité du monde.
Ce système idéologique, fondement de la civilisation occidentale, est appelé à être remis en question, et à s’ouvrir sur les valeurs des autres civilisations méprisées jusqu’ici et qui sont porteuses des vraies valeurs de l’humanisme, de la vraie fraternité entre les hommes. On observe aujourd’hui en Occident un déficit de compassion pour la souffrance des autres, pour l’écoute et le pardon, une forme d’indifférence quand au sort de peuples exterminés, dévastés, affamés, brûlés par le phosphore aujourd’hui en Afghanistan, en Irak ou en Palestine, ou hier par les bombes nucléaires à Hiroshima ou à Nagasaki. Quand des rapports sur ces atrocités sont rendus publics, on les repousse ostensiblement du haut des institutions internationales et on réduit au silence leurs auteurs.
Cette monstruosité ne suscite plus d’état d’âme chez les politiques, les intellectuels ou même les religieux, parce qu’elle s’inscrit dans les fondements idéologiques de l’Occident depuis les Grecs et depuis Homère. L’Iliade est la Bible de la conscience occidentale banalisant la guerre : guerres impérialistes de domination et d’exploitation des peuples du monde durant de nombreux siècles et qui perdurent jusqu’à nos jours, génocides de l’esclavage et de la traite des noirs, génocide des Indiens d’Amérique, des conquêtes coloniales sur les cinq continents, guerres religieuses européennes, guerres mondiales, le génocide des Juifs et des Palestiniens, utilisation des armes de destruction massives comme à Hiroshima et Nagasaki, etc., etc.
La Révolution tunisienne est liée dialectiquement à l’histoire de l’Occident. Elle participe aussi directement ou indirectement de l’histoire de l’humanité. En ce sens elle pourrait contribuer à la remise en question de bien des idées reçues, questionner les valeurs occidentales et pourquoi pas déboucher sur une refondation de notre humanité une et solidaire.
Mondher Sfar, Philosophe.
Tuesday, February 22, 2011
Les USA à l'oeuvre en Tunisie
ليبرمان وماكين في تونس
عرض خيارات الشعب التونسي في واشنطن و"دعم" الانتقال إلى الديموقراطية
آسيا العتروس ـ تحول اللقاء الذي جمع بالامس كل من السيناتور الجمهوري جون ماك كين عضو مجلس الشيوخ الامريكي والسيناتور جو ليبرمان ,رئيس لجنة الامن الداخلي والشؤون الحكومية وعضو لجنة الخدمات المسلحة في مجلس الشيوخ، الى ما يشبه عملية المحاسبة والجلد فقد تواترت الاسئلة من جانب الصحافيين لتوجيه الانتقادات الاذعة للسياسة الخارجية الامريكية واخطائها المتكررة في حق الشعوب العربية وذلك في اعقاب استعراض المسؤولين الامريكيين للاهداف المرتبطة بهذه الزيارة.
"اذا نجحت الثورة في تونس فانها ستنجح في بقية العالم العربي وربما في بقية العالم واذا فشلت فانها ستفشل في كل مكان ,نحن هنا للتاكيد على دعم وتاييد الامريكيين لثورة الشعب التونسي التي تابعنا وقائعها وتفاعلنا معها بكل احاسيسنا"...
كانت تلك الرسالة "المعلنة "التي قدمها كل من السيناتورالجمهوري جون ماك كين وجو ليبرمان رئيس خلال اللقاء الاعلامي الذي عقد بالامس بحضورالسفيرالامريكي عشية مغادرتهما تونس في اعقاب زيارة استمرت ثلاثة ايام كان للنائبين الامريكيين خلالها عدة لقاءات شملت بالاضافة الى ممثلين عن المجتمع المدني في مختلف المجالات بما في ذلك المراة لقاءات مع اعضاء من الحكومة الانتقالية بينها رئيس الحكومة ووزيرالدفاع وممثلين عن احزاب المعاضة في السابق.
وحدد السيناتورماك كين هدفين للزيارة اما الاولى فتتمثل حسب قوله في تقديم الدعم المطلوب لتونس للانتقال الى الديموقراطية ومن اجل تنظيم انتخابات ديموقراطية حرة وشفافة اما الهدف الثاني وهو طويل المدى فيتعلق بالعمل على توفير المناخ المطلوب من اجل التنمية الاقتصادية والاستثمارات وضمان غياب الفساد وشدد على ان الشعب التونسي اكثر من يعرف مصلحته ويدرك خياراته واعتبر ان السنتين القادمين مصيرية بالنسبة لتونس وقال "نأمل ان تكون انتخابات تمكن هذا الشعب من ضمان الخطوة التالية للثورة".
واوضح السيناتور ليبرمان بدوره ان اختيار تونس كمنطلق لجولة طويلة في دول المنطقة ليس اعتباطيا وانه ياتي باعتبار ان تونس كانت اول من فتح الطريق الى الديموقراطية وسجلت انتفاضة الشعب من اجل الحرية واضاف ليبرمان بانه من المهم جدا ان ينجح هذا التغيير التاريخي في تونس وقال انه سيعود الى واشنطن لينقل الخيارات التي يحددها الشعب التونسي والتاكيد اكثر ما يمكن على هذا الانتقال الى الديموقراطية.واوضح ليبرمان انه لم يكن من الغريب في شيئ ان تنطلق الثورة من تونس هذا البلد الذي اكتسب ثقافة واسعة على مر العصور واسس لمثال اقتصادي ارضية خاصة لحقوق المراة معتبرا ان كل المؤشرات تؤكد وجود "المادة الاولية " الضرورية لارساء الديموقراطية.و خلص ليبرمان الى انه ولوقت طويل ظل الاعتقاد الراسخ بان العالم العربي لا يمكن الا ان يكون علمانيا دكتاتوريا او نظاما دينيا متطرفا ولكن تونس فاجات العالم واكد وجود طريق ثالث وهو طريق الديموقراطية. ولم يتردد ليبرمان في التاكيد على ضرورة التاكيد على المناخ الامن في تونس وقال ان اول ما سيقوم بع عند عودته الى واشنطن ان البلاد امنة وانه لا مجال لانقطاع السياح.
كيف نثق بكم وكيف نستمع اليكم ؟
كيف تريدوننا ان نثق بوعودكم وكيف يمكن ان نصدقكم وقد كنتم ولا زلتم تقفون الى جانب الدكتاتوريين على حساب الشعوب وتؤيدون المستبد وتستخفون بمن يتعرضون للاستبداد بالامس فقط عشنا ليلة من الرعب وتابع العالم مشاهد القتل بدم بارد من بنغازي الى طرابلس الذي لم نملك سوى الدموع والدعاء له ولم نسمع صوتكم ولا صوت احد من الدول التي تصف نفسها بالعالم الحر لتطالب بوقف المجزرة في حق الشعب الليبي ؟ كان هذا السؤال الذي توجهت به الصباح الى كل من السيناتور ليبرمان والسيناتور ماك كين خلال اللقاء الذي جمعهما بالامس بعدد من الصحفيين المحليين والاجانب الذين حضروا اللقاء.
وفي مجمل ردودهما اعترف ما ك كين بان امريكا لم تكن منزهة من الاخطاء واوضح ان بلاده وقفت الى جانب حق تونس من اجل الاستقلال وهو ما لم تقم به دول مثيرة واضاف بان الرئيس اوباما ومعه كل الديموقراطيين وقفوا وصفقوا لهذا البلد ولثورته.وقال ماك كين ان امريكا كانت لها علاقات مع النظام المخلوع وشدد على ان بلاده وقفت دوما الى جانب الديموقراطية والحرية. واشار ماك كين الى ان الرئيس اوباما ندد لما يحدث في ليبيا وايران والمح الى امكانية فرض عقوبات على النظام الليبي اذا بقي على قيد الحياة مضيفا بانه لا يتمنى ذلك.
أما السيناتور ليبرمان فقد طلب أن يكون حكم التونسيين مستقبلا على افعال الولايات المتحدة وحركاتها وقال ليبرمان ان الامريكيين دعموا ثورة الشعب التونسي وتطلعاته من اجل الديموقراطية وان الكل يشعربالنشوة ويدعم من القلب خيار التونسيين.و قال كل ما نريده ان تكون تونس مثالا للديموقراطية في المنطقة وحتى في العالم.
اما عن الصمت الامريكي ازاء المجزرة المستمرة في ليبيا فقد علق بان واشنطن ادانت بشدة التحركات العسكرية العشوائية واستهداف المدنيين في ليبيا ونوه الى دور الجيش التونسي خلال الثورة.
وعن الاحتجاجات الشعببية والمظاهرات امام مقر الحكومة والمطالبة برحيل ليبرمان بسبب مواقفه رد السيناتور الامريكي بانه يحترم حق الشعب التونسي في التعبير عن رأيه وأنه على قناعة بأن هذه هي الديموقراطية وانه ما كان لهذا ان يحدث قبل شهر وقال ماك كين "ان المهم ان يكون لهذا الشعب حقه في التعبير عن رايه وتحديد خياراته ازاء الولايات المتحدة واضاف ان الشعب التونسي اكد عكس ما كان تنظيم القاعدة يروج له بان القوة وحدها يمكن ان تغير الحكومات وقال ان بلاده لا تفرض شيئا على أي كان وان امريكا وبرغم علاقاتها الجيدة مع الانظمة الديموقراطية فانها قد يحدث ان تختلف مع تلك الدول.واعتبر ان بلاده لا تدعم أي مرشح للانتخابات المرتقبة وان امريكا ستحترم خيارات الشعب.ونفى السيناتورالاميريكي ان يكون عرض المساعدة على تونس لتنظيم الانتخابات ان يكون لاي غاية محددا ان امريكا كما الاتحاد الاوروبي لديهم مؤسسات يمكن ان تساعد في ذلك وهو ما قامت به بعد انهيار الاتحاد السوفياتي في عدد من دول اوروبا الشرقية... وقد تدخل السفير الامريكي للتذكير بان موقف واشنطن كان واضحا من الانتخابات الرئاسية في اكثر من مناسبة وان بلاده انتقدت نتائج انتخابات 2009 وان الرئيس اوباما لم يرسل بطاقة تهنية الى الرئيس المخلوع انذاك كما ان اصرار واشنطن على حضور مراقبين دوليين قوبل بالرفض...يذكر ان زيارة عضوي الكونغرس الامريكي الى تونس تعد الاولى منذ ثورة الكرامة في الرابع عشر من جانفي وقد كان لمساعد وزيرة الخارجية الامريكية فيلتمان زيارة سابقة وذلك في الاسبوع الاول من الثورة رافقتها انتقادات كثيرة حول دور محتمل للولايات المتحدة في هروب الرئيس المخلوع... المظاهرات الشعبية في المغرب كانت ايضا محور تساؤلات الصحفيين وقد اعتبر ليبرمان بانه لا مجال للشك في ان ما حصل في تونس كان له تاثيره في العالم العربي وربما يكون له تاثيره ايضا في العالم واعتبر ان تصريحات العاهل المغربي تحظى بترحيب بلاده الى جانب حق الشعب المغربي في التظاهر السلمي... الدور الامريكي في عملية السلام والفيتو الامريكي الذي استخدمه الرئيس اوباما لاجهاض قرار مجلس الامن حول الاستيطان لم يغب عن اللقاء وقد بدا واضحا ان كل من السيناتور ليبرمان ومكا كين تحرجا وكانت الاجوبة ديبلوماسية كالعادة وشدد كلاهما على حرص الولايات المتحدة على حل الدولتين وتبرير قرار الرئيس اوباما بانه نابع من قناعة بضرورة تفادي التصعيد والعمل على العودة الى المحادثات...يذكر ان المسؤولين الامريكيين يواصلان جولتهما في المنطقة حيث يتجهان الى بيروت ثم عمان بعد تونس وتتردد انباء عن زيارة مسؤول امريكي مهم خلال اليومين القادمين الى تونس...
آسيا العتروس
http://www.assabah.com.tn/article-49830-22022011.html/
Boillon, l'ami de Khadafi!
Hier, 17h34
LEXPRESS.fr
Au coeur de la polémique pour avoir tenu des propos rudes à l'encontre de journalistes, Boris Boillon est également attaqué pour avoir soutenu le dirigeant libyen dans une émission télé en novembre 2010. Lire la suite l'article
Boris Boillon est devenu, bien malgré lui, une star du web. Après ses propos rudes contre des journalistes tunisiens et ses excuses en direct à la télé nationale, le nouvel ambassadeur français à Tunis est l'objet des blagues potaches des internautes, et, plus gênant pour lui, de leur goût pour les archives.
Car, ce lundi, le site Le Post a déterré un extrait du Grand journal, émission télé de Canal+. On y voit Boris Boillon défendre Kadhafi. Dans un premier temps, il faut toute l'insistance de Jean-Michel Apathie pour que le diplomate reconnaisse son passé terroriste, avant d'appeler à ne pas "laisser libre cours aux idées reçues". Et de conclure, à propos du dirigeant libyen: "Dans la vie, on fait tous des erreurs."
Cet extrait, daté de novembre 2010, pousse un peu plus encore ce diplomate proche de Nicolas Sarkozy, sous la lumière. Il n'en avait pas besoin, tant il était déjà la cible de plaisanteries échangées sur Twitter.
Des internautes se sont emparés d'une des photos de Boris Boillon, où on le voit en maillot de bain, les abdos saillants, pour l'intégrer à d'autres décors, bien plus exotiques. Et voilà l'ambassadeur à Las Vegas en charmante compagnie, au milieu du casting d'Alerte à Malibu, ou vantant un régime miracle.
Plus sérieusement, les difficultés de Boris Boillon mettent en lumière la crise de la diplomatie française, déjà affectée par les vacances tunisiennes de Michèle Alliot-Marie et le séjour égyptien de François Fillon.
Pour Christophe Barbier, c'est même un triple échec. Echec du sarkozysme, de la diplomatie et de la volonté de faire de la France, une grande puissance mondiale [regardez ici son édito].
Retrouvez cet article sur LEXPRESS.fr
Libye: la contre révolution attaque
خطة لهجمات مضادة على الثوار الليبيين من الأراضي المصرية
Source: ACHR
وصل البارحة الإثنين إلى مصر أحمد قذاف الدم المكلف بالإتصال بحسني مبارك سابقا مع وفد من خمسة أشخاص أحدهم سعيد رشوان القيادي في اللجان القمعية. وقد توجه الوفد على الفور إلى منطقة الصحراء الغربية وباشر اتصالات مع قبيلة أولاد علي المتواجدة في طرفي الحدود الليبية – المصرية عارضا مبالغ هائلة من المال لتجنيدهم كمرتزقة من أجل استعادة السيطرة على المدن الشرقية في ليبيا. وكان القذافي قد أطلق عدد كبير من المرتزقة لمواجهة المتظاهرين في عموم الأراضي الليبية بل وأجبر عددا من الموجودين بطريقة غير شرعية في ليبيا على الإنخراط في هذه الميلشيات مقابل تسوية أوضاعهم وعروض مالية سخية.
لقد ارتكبت في الأيام الأخيرة الستة مجازر بحق المدنيين العزل أودت بحياة مئة ليبي في اليوم تقريبا في حين جاوز عدد الجرحى 4000 منذ بداية الأحداث. وقد اعتبرت اللجنة العربية لحقوق الإنسان، وفق ما توفر لها من أدلة، أن القذافي والمحيطين به يرتكبون جريمة ضد الإنسانية بحق الشعب الليبي بالاستعمال المفرط وغير المتوازن للقوة والقتل الجماعي خارج القضاء وبأسلحة مخصصة لضرب الآليات وليس الأفراد. الأمر الذي جعلنا نطلب عقد جلسة استثنائية لمجلس الأمن من أجل مطالبة المدعي العام للمحكمة الجنائية الدولية مباشرة التحقيق في جرائم القذافي وعصابته بحق المواطنين الليبيين.
إن اللجنة العربية لحقوق الإنسان تطالب المجلس الرئاسي العسكري في مصر بإصدار مذكرة توقيف بحق أحمد قذاف الدم وسعيد رشوان والوفد المرافق لهما باعتبارهما يسعيان لجمع المرتزقة على الأراضي المصرية للتآمر بهدف قتل المواطنين الليبيين الأبرياء وتعزيز حالة العنف والجريمة من قبل السلطات الليبية لمواجهة انتفاضة الشعب.
باريس في 22/2/2011
ACHR
Khadafi.....IRHAL
LIBYE: Khadafi et la suite...
Libye: Kadhafi fragilisé par la défection des deux
derniers membres du groupe des « officiers libres» libyen.
René Naba 22.02.22 Paris
La défection des deux derniers membres du groupe des «officiers libres» libyens, artisan du renversement de la Monarchie, en 1969, fragilise considérablement le pouvoir du Colonel Mouammar al-Kadhafi, déjà en butte à la rébellion d’une fraction des provinces libyennes, dans l’épreuve de force qui oppose le clan Kadhafi à la population depuis près d’une semaine.
Le colonel Abdel Moneïm Al Houni, représentant de la Libye auprès de la Ligue arabe au Caire, a annoncé dimanche 20 février son ralliement à «la révolution populaire» et sa détermination à porter le combat à Tripoli, le centre névralgique du pays, dans une démarche de défiance contre les abus de son ancien compagnon d’armes.
M. Al Houni a été l’un des mobilisateurs de la grande manifestation qui se déroule depuis lundi dans la capitale libyenne. Dans des déclarations à la presse arabe, le dissident a annoncé la mise sous résidence surveillée d’un autre compagnon d’armes de Kadhafi, le général Abou Bakr Jaber Younes, inamovible commandant en chef de l’armée depuis trente ans. Deux pilotes qui se sont refugiés à Malte ont par ailleurs accusé le colonel Kadhafi d’avoir passé par les armes des pilotes récalcitrants à bombarder la population.
Sur fond de démission collective du corps diplomatique libyen, notamment des représentants libyens en poste aux Etats-Unis, aux nations Unies, en Indonésie et en Chine, la disparition d’un autre proche collaborateur de Kadhafi pose la question de la capacité de survie du régime.
M. Abdel Rahman Chalgham, ambassadeur de Libye aux Nations Unies, est en effet porté disparu depuis dimanche, sans qu’il ait été possible de savoir s’il s’agit d’une désertion de poste, d’un enlèvement par les hommes du clan Kadhafi ou plus simplement d’un ralliement à la contestation populaire.
M. Chalgham, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien ambassadeur à Rome, a été l’un des artisans du rapprochement entre la Libye et les pays occidentaux, le négociateur de l’accord accordant cinq milliards de dollars à la Libye par l’Union Européenne en vue de lutter conte l’immigration clandestine africaine à destination de l’Europe.
Dans cette épreuve de force avec ses opposants, Le Colonel Kadhafi est handicapé par le bouleversement de la géo stratégie régionale, avec la chite de ses deux alliés naturels, Hosni Mouabark (Egypte) et Zine El Abidine Ben ALI et l’absence d’un clair et ferme soutien d’un quelconque pays arabes
Au terme d’une semaine de contestation, ci-joint un bref descriptif de l’état des lieux de la configuration tribale et de la lutte de pouvoir en Libye:
La zone rebelle:
Benghazi, la grande ville portuaire de l’Est du pays, zone la plus proche de l’Egypte, d’où le coup d’Etat des officiers libres a été annoncée le 1 er septembre 1969, chef lieu du grand résistant libyen à l’occupation italienne, a la première fait sécession. Sa’adi, le 4eme fils de Kadhafi, ancien footballeur en Italie, aurait chargé de la mater.
La région orientale du pays, (Benghazi et Al-Bayda) n’a jamais été soumise à Kadhafi. L’Emirat de Barka, qui s’étend de la frontière égyptienne au Golfe de Syrte est demeuré fidèle aux traditions de la dynastie senoussie, particulièrement Al Bayda, La Blanche, ville des 250 000 habitants, au cœur du Djebel El Akhdar, La Montagne Verte, est à égale distance à vol d’oiseau (800 km) de Tripoli et d’Alexandrie, mais elle est plus proche par la route de la métropole égyptienne que de la capitale libyenne. Son nom était Al Zaouiya Al Bayda, La Confrérie blanche, du nom du siège de la confrérie senoussie, dont le siège domine la ville. Elle mérite aussi son nom par les abondantes chutes de neige qui la recouvrent en hiver. Vendredi 18 février 2011, Al Bayda aurait été libérée du régime kadhafiste, et la population, appuyée par la police locale, y aurait pris le pouvoir, au terme d’affrontements qui auraient fait près de 108 tués du côté des contestataires.
La zone loyaliste :
Le centre du pays, autour de Syrte abritent les deux grandes tribus qui se sont partagés le pouvoir sous l’ère post monarchique: Al Kazazafa (la tribu de Kadhafi) et Al Moukarfa (la tribu d’origine d’un des membres du groupe des officiers libres, artisan du coup d’état, le commandant Al Moukreif. Objet de l’attention de Kadhafi et cible d’une expédition punitive l’aviation américaine, dans la décennie 1980, pour châtier Kadhafi de son soutien au terrorisme, la zone centrale devrait constituer l’un des points fort du régime.
Bien que généralement loyaliste, la configuration tribale de la zone qui comporte douze tribus parait partagée entre loyalistes et contestataires. Les tribus Wazen, Kaba, al Badr, tiji, selon des informations recueillies de source arabe en relation avec l’opposition libyenne, ont gagné le camp de la contestation et ne demeurent en lice en faveur de Kadhafi que sa propre tribu Al kazazafa et son allié al Moukarfa.
La région capitale qui va de Tripoli à Ghadamès, dans la zone frontalière méridionale. Elle abrite les tribus de Zentane et Ourfala, ralliées à la révolution populaire. Une 3eme tribu Mayaniya est demeurée fidèle à Kadhafi.
La zone du Fezzan, elle, a, dès le début des troubles, tranché en faveur de la contestation. Zone frontalière du Mali, du Tchad, du Niger, le trafic à destination de ces pays a été fermé. Abritant la vile de Sebha, base arrière de la guerre du Tchad, dans la décennie 1980, la zone a beaucoup souffert des hostilités et des variations d’humeur du colonel Kadhafi dans sa politique à l’égard de la main d’œuvre africaine.
Au vu de ce tableau, la bataille décisive devrait se porter sur le contrôle de l‘agglomération de Tripoli, qui abrite la caserne d’al Aziziya, la résidence officielle du Colonel Mouammar Kadhafi.
Un tournant pourrait être pris dans ce conflit avec la grève de l‘industrie pétrolière, poumon du régime, où le boycott des produits pétroliers par l’Europe.
La Libye exporte 80% de son pétrole vers l’Europe, qui a considérablement participé au renflouement politique du dictateur avec sa réception officielle notamment en France par le président Nicolas Sarkozy, en décembre 2007.
http://www.renenaba.com/urgent-libye-kadhafi-fragilise/
Monday, February 21, 2011
Boris Boillon ..............
Le singe qui voulait montrer la lanterne magique!
Le Babouin de Bagdad
Une tête typique d'agent Usraélien...
Mais qu'est ce qu'il a Boris Boillon, ambassadeur de Sarko à Bagdad contre les patriotes irakiens qui cherchent à libérer leur pays du joug de la barbarie et des gangsters US. Qui fait bondir le Babouin de Bagdad, tel est le sobriquet du petit coursier de Sarko en Irak, contre les hommes du Baath, ceux-là mêmes qui ont construit l'Irak pendant quatre décennies.. supprimé le chômage, ceux là même qui ont éradiqué l'illettrisme et les maladies endémiques, assuré éducation et santé et gratuitement aux irakiens du berceau au tombeau..Ceux là mêmes qui ont défendu l'honneur, les territoires et le sol irakiens contre tout agression.. et ceux-là mêmes qui ont été de tous les combats contre les gangs sionistes qui se sont emparé de la Palestine ?
Babouin Boillon hurle : il ne veut pas que le Baath retourne en Irak. Ce petit coursier au regard niais et au rire jobard, se croit Proconsul en Mésopotamie à l'instar du ricain Paul Bremer. Marquez ! Ils partagent tous les deux le même nom et son étymologie. Les irakiens appellent Paul Bremer, Bol - pisse - et Boillon signifie en arabe pisseurs avérés.
A Bagdad Boillon veut montrer la lanterne magique. L'Irak, hurle-t-il, est un laboratoire de la démocratie..et qui sont les cobayes ? Les centaines de milliers d'irakiens massacrés par les gangs des mercenaires US. Le dindon de la fable avait au moins le chic de la modestie ! Il voyait quelque chose mais ne distinguait pas.. Le Babouin Boillon, ne voit rien mais distingue tout. Il ne voit pas que les irakiens depuis l'invasion vivent dans la misère. Il est aveugle au chômage qui frappe 70 pour cent de la population active. Il est insensible aux deux millions de victimes innocentes irakiennes massacrées par les gangsters US et leurs mercenaires. Il n'est pas au courant que les irakiens manquent d'électricité, d'eau potable, leurs institutions sont aplaties, leurs écoles et universités détruites..leurs universitaires, artistes, et journalistes sont assassinés par le Mossad et ses agents collabos des Peshmergas kurdes.
Alors que le monde entier, y compris les néo cons assassins eux-mêmes avouent que l'agression contre l'Irak était une grave erreur, Boris Boillon, bondit de rue en rue, d'entretiens en plateaux de télé.. en mâchant la banane pourrie justifiant l'agression US et en gesticulant que l'invasion criminelle US était une bonne chose pour les irakiens. Ce petit valet des néocons se rend-il compte du prix que les irakiens ont payé et continuent de le faire depuis l'invasion des gangsters US et la destruction de leur pays ? Mais on ne peut reprocher un manque de politesse à un babouin. On le sait, les singes ne font qu'à leur tête, ils n'écoutent personne et la discrétion et le respect ne font pas partie de leurs vertus premières. Ils le font sur eux mêmes maintenant, tout de suite et en public..
C'est grâce à des types comme Boillon que la France voit son image se dégrader et son crédit s'éroder. Sarkozy et ses sbires, ont détruit en quelques années toute la crédibilité de la France en poursuivant une diplomatie en complète rupture avec les héritages et les intérêts nationaux. On dépeint la France de Sarko dans le monde arabe comme une héritière du régime de Vichy et de Guy Mollet. Il suffit pour cela de feuilleter les quelques commentaires que les internautes arabes transmettent aux chaines arabophones chaque fois qu'il s'agit de la France.
Boillon ne veut pas voir que US veut dire aujourd'hui, pour le monde entier, Abu Ghraib, hold up des puits du pétrole, tortures, banditisme, gangsters, viols, bassesses, voyous et mercenaires.. Boillon : veux-tu en faire toujours partie et donc rester complice des gangsters US et de leurs atrocités ? Alors ta place n'est pas en Mésopotamie. Tu n'as rien compris aux irakiens, qui haïssent les colonialistes et abhorrent la servitude, exècrent l'hypocrisie et le mensonge. Il te faut aller en Bosnie.. en Slovénie ou au Kosovo.. là tu auras pignon sur rue ; là, tu pourras peut-être exercer ton arabe petit nègre, et là on te fera des salamalecs, des vrais. Ainsi tu éviteras de subir le sort de ton idole adoré et ton modèle admiré le criminel Bush dont la tête creuse fut scellée d'une vieille savate pour toujours, pour l'éternité ; cette savate irakienne qui l'introduisit dans la mazbalat al tarikh, la fosse septique de l'histoire, par la grande trappe.
Boillon ! Que tu le veuilles ou pas c'est le Baath qui a planifié et qui dirige aujourd'hui la Résistance irakienne. C'est le Baath qui a détruit et ruiné la plus grande puissance de l'histoire.. et mis fin à l'arrogance des voyous US de la banlieue de la terre qui sont venus détruire et saccager le berceau de la Civilisation qui est l'Irak. La Résistance irakienne, et malgré l'omerta des média nauséabonds continuera d'infliger des coups triomphants à l'encontre des gangsters US et de leurs mercenaires jusqu'à la libération totale et jusqu'au retour de l'Irak à son propre peuple.
http://assurbanipal-banipal.blogspot.com/
Sunday, February 20, 2011
Mohamed Lamari à El Merkez
لم يتقدم عنا الغرب إلا عندما اتخذ مبدأ تكريم المواطن و حفظ حقوقه و تأمين حرية الكلمة والنفس
على ضوء التغييرات المتسارعة في الوطن العربي و سقوط حكم الطواغيت في كل من تونس و مصر و مع الأمل باستمرار هذا التغيير ليشمل كل عالمنا العربي و الإسلامي. و للوقوف على حقيقة ما مر به قسم من اللاجئين من أبناء الشعوب العربية و عن تجربتهم التي مروا فيها خلال فترة لجوئهم إلى بلاد غير أوطانهم. و عن شعورهم نحو التغيير الذي طرأ في العالم العربي كان لنا حوار مع المهجر محمد العماري أحد الأشخاص الذين عانوا ظلم و ظلمات الغربة و هم عضو سابق بحركة النهضة بتونس و يعيش الآن في باريس. كان لنا حوار حول التطورات الأخيرة و رؤيته للوضع الحالي.
أجرى الحوار شادي عباس
عرفنا بنفسك ؟
محمد العماري أبو صفوان، من مواليد دولة الاستقلال سنة 1956 و تحديدا بمدينة تطاوين( تقع حوالي 500 كلم جنوب العاصمة) انخرطت مبكرا في العمل النضالي النقابي وكذلك السياسي في صفوف الحركة الإسلامية بتونس.
على اثر التوتر الحاصل بين حركة النهضة و نظام بن علي في بداية التسعينيات ثم المواجهة و الملاحقة الأمنية و المحاكمات التي
بعد أن غادرت تونس هل كان هناك تضييقا من طرف النظام على أقرباءك و معارفك؟
كان خروجي من تونس سنة 1990 مفاجئا لأهلي. فقد غادرت البلاد تحت جنح الظلام "خائفا أترقب" تركت زوجتي و أولادي الذين لم يبلغ أكبرهم سن السابعة من العمر مع عائلتي الموسعة (الوالدين و الأشقاء) الذين نالوا نصيبهم من المعاناة و إرهاب جهاز الأمن الخاص و الهرسلة المستمرة و المساءلة و الإيقافات. بل لم يُستثن من المساءلة و الهر سلة و التحقيق داخل المخافر حتى ابني صفوان الذي لم يتجاوز آنذاك السابعة من عمره .و بقوا على هذا الحال لا يعلمون عني أي شيء (ما عدى زوجتي و أشقائي) لمدة سبع سنين، أي حتى سنة 1997حين جمعني بهم الله جميعا من حيث لم أكن أحتسب..
ـ كيف تم ذلك؟
في خريف 1997 كان لبن علي زيارة رسمية لفرنسا وتجنبا لإحراجه من طرف ممثلي المنظمات الحقوقية و الإنسانية، في موضوع حقوق الإنسان المنتهكة في تونس.. قرر تسليم جوازات سفر لكل عائلات المنفيين و كانت عائلتي من بينهم.
لماذا لم تلجئوا إلى إحدى الدول العربية أو الإسلامية ؟ وكيف احتضنتكم فرنسا و تعاملها معكم؟
سأبدأ بالإجابة على النصف الثاني من سؤالكم.
لم تكن فرنسا البلد الوحيد الذي لجا إليه الأخوة الفارين من جحيم الملاحقات الأمنية و المحاكمات في تونس الاستبداد، بل كان جل الدول الغربيّة تقريبا، ذات النظم العريقة في الحريات و حقوق الإنسان والتي تحترم دساتيرها. أما فرنسا تحديدا، فرغم أنها لم ترفض مطالب جل الراغبين في الحصول على اللجوء السياسي فوق أراضيها و لم تسلم أحدا من المطلوبين إلى النظام التونسي، لكنها ماطلت في حق المنح لكثير من الإخوة وتجاوزت الآجال القانونية المعتمدة بإدارة اللاجئين. فمنهم من بقي أكثر من 6 سنوات ينتظر تسوية وضعه القانوني على التراب الفرنسي، الذي يُخول له التمتع بحقوق المقيم والتي من بينها حق الشغل والتنقل.
عفوا، على أيّة خلفية كان هذا التردد في تطبيق القانون؟
قٌانونا، لا شيء يبرر هذا التأخير و المماطلة في منح حق اللجوء السياسي، و لكن يبدو أن للأمر خلفيّة سياسية و مصالح مع نظام بن علي..
أما في ما يخص النصف الثاني من سؤالكم لما لم نلجأ إلى بعض البلدان العربية و الإسلامية؟ من منا لا يرغب أن يعيش ويربي أبناءه في بلد مسلم؟ لكن الأوضاع البائسة و المتشابه للأنظمة العربية قد حالت دون ذلك.. و فاقد الشيء لا يعطيه. لقد لجأنا في بداية الأمر إلى بلدان شقيقة فأجبرتنا أنظمتها الحاكمة على الرحيل..( ليبيا، الجزائر والسودان) بل هناك من وقع تسليمهم إلى النظام البوليسي التونسي رغم المصير الذي كان ينتظرهم من تعذيب و سجن وربما حتى الموت..
كيف تنظر إلى الإقامة في الغرب من خلال تجربتكم؟
رغم أن الإقامة في الغرب في ظل قوانينه الإنسانية، هو مخرج جعله الله لكثير من المضطهدين في بلدانهم لأمنهم من خوف و إطعامهم من جوع، ولكن فيه خطر شديد على تربية الأبناء و خوف حقيقي من ضياعهم على كل المستويات لا قدر الله. و الواقع المعاش للمهاجرين العرب يُؤكد هذا كل يوم. حيث تؤكد الإحصائيات الرسمية أن أكثر من 75 في المائة من ساكني السجون هم من العرب المسلمين، رغم أن الجالية العربية المسلمة تمثل أقل من خمسة في المائة من التعداد العام للشعب الفرنسي،.. و هذا أمر جلل .
هل سترجع إلى أرض الوطن؟ و هل مازال بيتك بخير؟
العودة إلى ارض الوطن هي أهم شيء لكل مغترب. لقد يسر الله لي العودة بعد عشرين سنة من الغياب لرؤية والدتي المسنة و بقية العائلة و الأحباب. ثم عدت ثانية منذ ثلاثة أسابيع، لحضور جنازة والدتي رحمها الله. فجزاها الله عني خير الجزاء وتغمدها برحمته و أسكنها فراديس جنانه. فقد تحملت ما تنوء به الجبال من المعاناة من أجلي و بُعدي عنها طوال عقدين من الزمن.
كيف ترى التطورات الأخيرة في العالم العربي و هل حسب رأيك ستمتد إلى باقي الدول الإسلامية؟
ما حدث في تونس من ثورة على نظام مستبد هو فاتحة خير إن شاء الله لكل الشعوب العربية و الإسلامية و ما تلاها خلال أسابيع معدودة في مصر و ثورة شعبها الأبي بكل طوائفه و أطيافه السياسية على طاغية ظن أنه في مأمن من غضب الجماهير، لهو خير دليل على هذا الخير الذي بدا يتحقق. وان تيار الاستئصال الشعبي لهذه الأنظمة الاستئصالية في طبيعتها، أصبح اليوم واقعا لا مفر منه، إلا من تدارك أمره منهم و أحدث إصلاحات عميقة تليق بشعبه وترد له كرامته المسلوبة وثروته المنهوبة. و مع هذا يبقى لكل بلد و شعب ظروفه و أسلوبه في التغيير.
بالنسبة لتونس كيف تسير الأحوال هناك الآن؟ و كيف ستتشكل الحكومة القادمة حسب رأيك؟
يعيش الشعب التونسي الآن بكل فئاته نشوة انتصار الإرادة و تحطيم صورة نظام بوليسي معقد تجاوز كل الحدود في الفساد بكل أنواعه.
نتمنى هذه الفرحة أن تستمر لان جيوب الردة كثر، ولن يعدموا وسيلة لإفشال هذه التجربة الفتية.
هناك الآن غياب التواصل مع الناس للحكومة الانتقالية التي من مهامها تصريف الأعمال و الإعداد للانتخابات والتحول الديمقراطي. غياب الشفافيّة هذا يثير لدى التونسيين الكثير من الشكوك و الخوف من الالتفاف على الثورة و أهدافها و تضحيات الأحرار الذين أشعلوها. إلى الآن لم تحدد الحكومة تاريخ الانتخابات و الإصلاحات الدستوريّة. بل هناك التفاف مشبوه على أهم مطلب شعبي منذ عقود و هو مطلب العفو التشريعي العام الذي يسترجع بموجبه كل ضحايا استبداد الدولة حقوقهم المدنية وجبر ضررهم المادي و المعنوي و رد الاعتبار لهم.
إذا، الطريق مازال صعبا و شاقا نحو بناء مجتمع حر و ديمقراطي يُؤدي فيه المواطن واجبه و ينال حقوقه في ظل العدالة الاجتماعية و
دخلت حركة النهضة على اختلاف مسميات منذ بداية الثمانيات و بقيادة الشيخ راشد الغنوشي في صدمات دامية مع السلطة في فترة حكم الحبيب بورقيبة و حكم زين العابدين بن علي
هل ارتكبت الحركة أخطاء في التعامل مع الوضع بحيث كان بإمكانها تجنب ما حدث؟ و كيف يمكن الاستفادة من تجربتكم في هذا المجال؟
هل ارتكبت الحركة أخطاء؟ طبعا نعم.. . لقد حوكمت الحركة ثلاث مرات في ظرف عشر سنوات (1981-1991). في كل مرة بنفس الأسباب والمسببات وهي:
ـ عدم استشراف المستقبل آنذاك بكل موضوعية.
ـ سوء التقدير لمدى دكتاتورية نظام محاط بفئة من عتاة التطرف العلماني، قوامه قوة البوليس وتدجين مؤسسات الدولة واستعمالها في الفتك بخصومه.
ـ سوء التقدير أيضا في فهم طبيعة المجتمع التونسي الذي يمكنه التعاطف مع مجموعة مضطهدة ولكنه لا يجازف من أجلها بالتمرد بسهولة على السلطة القائمة.
ـ و أهمها، اعتماد ازدواجية الخطاب والقيادة في العمل (سرية وعلنية) الذي أفضى إلى الانكشافات التنظيميّة و مخططات المجابهة العنيفة. مما جعلها منذ نشأتها عرضة للضربات المتلاحقة التي حرمتها من انجاز أي مصلحة مدنيّة للشعب كالجمعيات الخيريّة والثقافيّة وغيرها ذات المردود النفعي المباشر على المواطن. كما أدت بها هذه الملاحقات أيضا في النهاية إلى الغياب الفعلي على الساحة وانقطاعها عن تحولات المجتمع التونسي منذ ما يقارب العقدين من الزمن، وهو الشيء الذي قد يعسر مهمتها في الوقت الراهن والمستقبل.
كلمة أخيرة توجهها للشعوب و القيادات؟
لم يتقدم عنا الغرب إلا عندما اتخذ مبدأ تكريم المواطن و حفظ حقوقه و تأمين حرية الكلمة والنفس، و إرساء العدالة الاجتماعية و القانونية و ضمان حق المظلوم و القصاص من الظالم.. بل تعدى تحضرهم إلى الاهتمام بحقوق الحيوان و المحافظة على الطبيعة و سلامتها.
هذه المبادئ التي تقدم بها غيرنا نحن أولى بها، لأنها جوهر ما جاء به ديننا الحنيف. و لن تتغير أحوالنا ما لم نغير ما بأنفسنا و نتبنى هذه المبادئ التي تحرر و تقدم بها غيرنا، ونتنافس فيها. فالظلم أينما مُورس، دمّر.. و العدل أينما حلّ، عَمّر.
كلمة أخيرة:
أقول أن إسقاط طاغية مستبد شيء جميل، و لكن أجمل منه القضاء على الاستبداد و الطغيان الذي يُخلفه الطغاة... فهو في اعتقادي جهد جماعي يحتاج إلى وعي تام و عمل دءوب و عزيمة فولاذية و همم عالية و صبر على ذلك. فلا يجب استعجال النتائج و حرق المراحل حتى لا تنقلب الثورة لا قدر الله إلى فوضى تأكل مكاسب ومكتسبات الماضي وتضحيات الحاضر و أحلام المستقبل.. فما أحدثه الطغاة من فساد بكل أشكاله في المجتمع و دواليب الدولة طوال عشرات السنين لا ننتظر أن يقع إصلاحه في وقت وجيز.