Un article de Peter Parker (à lire, aussi dur soit-il)
Syrie : Un journaliste digne de ce nom décrit les horreurs perpétrées par d’impitoyables « rebelles »
Syrie : Un journaliste digne de ce nom décrit les horreurs perpétrées par d’impitoyables « rebelles »
Le reporter Peter
Parker décrit avec une rare honnêteté les horreurs que commettent les
« rebelles » - soutenus par les puissances extérieures - contre la
majorité des Syriens fidèles à leur gouvernement. Ce qu’il dit contraste
totalement avec ce que les articles diffusés par l’AFP et repris par
toute la presse internationale nous ont rapporté jusqu’ici. Nous rendons
hommage à ce reporter qui ne cherche pas à masquer, chose rare, ce que
sont en vérité ces « rebelles » célébrés par les diplomaties
occidentales. - Silvia Cattori
16 août 2012
Encadré par un groupe de rebelles, un
jeune homme est poussé à coups de crosse dans le dos à l’intérieur d’une
maison de Rankous (30 km au nord de Damas), et Asad, le chef de la
Brigade locale ordonne immédiatement qu’il soit conduit à la salle de
bain.
Le garçon, Ahmad, 23 ans, est accusé
d’être un traître infiltré dans les rangs de la rébellion qui tente
depuis un an et demi de renverser le régime du président Bachar
al-Assad.
Mains liées dans le dos, il est
contraint de s’agenouiller. Son supplice commence. Le poing d’Asad,
surnommé "le lion de Rankous", lui martèle le visage. Seuls ses pleurs
rompent le silence qui s’est fait dans la maison.
Le chef s’interrompt et demande qu’on
aille lui chercher un tuyau d’arrosage en plastique. Il en coupe un bon
mètre et le plie en deux avant de fermer la porte de la salle de bain.
Quelques minutes après, un rebelle en sort portant les vêtements du
"traître" qu’il jette sur le sol avec dédain.
Le tuyau d’arrosage est devenu un fouet.
Dans la maison on entend les coups pleuvoir derrière la porte fermée.
Les cris et les lamentations s’estompent peu à peu.
Nul ne pose de questions. Inutile d’être
devin pour imaginer ce qui se passe derrière ce mûr. Asad ne s’arrête
brièvement de frapper que pour maudire et insulter le jeune homme.
Un des rebelles, Mahmoud, explique : "Il
a tenté de livrer à l’armée Abou Hatab, le chef de la brigade Aljadra.
Il devait le conduire jusqu’à un poste de contrôle où les troupes du
régime l’auraient abattu. Mais son petit jeu a mal tourné". Nerveux, il
sort une cigarette avant de conclure : "S’il est malin, il va parler".
La séance durera plus de deux heures,
sans interruption. Asad a cédé la place à plusieurs de ses hommes qui se
succèdent à tour de rôle pour, entre deux coups de poing, "interroger"
Ahmad.
La nuit tombe. Il est l’heure de l’iftar
(rupture du jeûne du ramadan). Abou Hatab, le chef rebelle que le
"traître" devait livrer aux soldats du régime, est présent. "Que
feriez-vous à ma place ?
demande-t-il. Dans la nouvelle Syrie, les traîtres nous les jetterons en
prison mais pour l’heure nous sommes en guerre"...
Abou Yaffar, le frère d’Asad, ne
s’encombre pas de ces scrupules :
"Les traîtres, nous les tuons. Ils n’ont aucun honneur. Ils ne
connaissent même pas ce mot. Il n’y a que l’argent qui les intéresse".
Asad ne se fait pas à l’idée d’avoir été
dupé par le jeune
homme : "Il est arrivé il y a trois semaines en disant qu’il avait
déserté les rangs de l’armée régulière. Nous l’avons accueilli comme
l’un des nôtres et il nous a trahis".
L’interrogatoire reprendra un peu plus
tard. Toujours aussi musclé.
Jusqu’à ce que deux hommes sortent le garçon évanoui de la salle de bain
et le déposent sur un matelas posé à même le sol de la cuisine. Ils lui
lient les pieds et jettent une couverture sur le corps meurtri.
Asad s’est installé dans le salon au
milieu de ses hommes. "Nous devons penser à ce que nous allons faire de
lui", feint-il de s’interroger. Son frère suggère qu’ils essaient de
l’échanger contre cinquante rebelles détenus par l’armée. Mais nul ne
croit en cette possibilité.
Peter PARKER - AFP
RANKOUS (Syrie), 16 août 2012
RANKOUS (Syrie), 16 août 2012
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