LE GENERAL DAYTON: LEADER PALESTINIEN
Par Abdessattar Kacem
Les arabes ne semblent pas avoir beaucoup appris depuis Laurence d'Arabie qui les a menés du bout du nez, gagné leur confiance et conduits à entreprendre tout ce qui pouvait servir la Grande Bretagne et sa politique coloniale dans la région. Ils n'ont rien appris non plus de leur expérience avec Glubb Pacha qui avait commandé l'armée (légion) arabe de Jordanie. Laurence et Glubb se retrouvent aujourd'hui réunis en la personne de Dayton de Palestine qui connaît parfaitement la simplicité de l'esprit arabe et qui sait comment agir et se comporter pour gagner la confiance des gens ciblés. Dayton joue présentement le rôle du héros qui va construire l'Etat Palestinien comme Laurence l'avait fait en son temps pour le royaume arabe sous la houlette du Chérif Hussein. Actuellement, il agit pour gagner les cœurs des nombreux militaires palestiniens et pour les convaincre que sa stratégie, sa méthode et sa façon d'orienter, de commander et d'entraîner vont conduire inéluctablement à la construction d'un Etat Palestinien indépendant.
Par Abdessattar Kacem
Les arabes ne semblent pas avoir beaucoup appris depuis Laurence d'Arabie qui les a menés du bout du nez, gagné leur confiance et conduits à entreprendre tout ce qui pouvait servir la Grande Bretagne et sa politique coloniale dans la région. Ils n'ont rien appris non plus de leur expérience avec Glubb Pacha qui avait commandé l'armée (légion) arabe de Jordanie. Laurence et Glubb se retrouvent aujourd'hui réunis en la personne de Dayton de Palestine qui connaît parfaitement la simplicité de l'esprit arabe et qui sait comment agir et se comporter pour gagner la confiance des gens ciblés. Dayton joue présentement le rôle du héros qui va construire l'Etat Palestinien comme Laurence l'avait fait en son temps pour le royaume arabe sous la houlette du Chérif Hussein. Actuellement, il agit pour gagner les cœurs des nombreux militaires palestiniens et pour les convaincre que sa stratégie, sa méthode et sa façon d'orienter, de commander et d'entraîner vont conduire inéluctablement à la construction d'un Etat Palestinien indépendant.
Seconde partie
L'objectif:
Dayton affirme que sans la sécurité d'Israël, il ne peut y avoir d'avancée dans les négociations parce qu'Israël ne peut pas la permettre et ne peut accepter de discuter sérieusement les droits nationaux palestiniens. Ainsi la sécurité d'Israël est l'alpha et l'oméga de tout: d'où l'importance, selon Dayton, des conditions relatives à la sécurité dans les accords d'Oslo et tous les accords qui les suivirent, Taba et les engagements contenus dans la carte de route.
La carte de route oblige l'autorité palestinienne à assurer des missions de sécurité telles que le désarmement de la résistance, la destruction de l'infrastructure du "terrorisme", la chasse aux résistants. C'est donc pour cela qu'il faut financer l'autorité palestinienne, l'armer et l'équiper pour lui permettre d'assumer ses obligations.
Certes tout cela n'est pas ignoré par les palestiniens puisque, depuis de nombreuses années, l'autorité palestinienne pourchasse, arrête et embastille de nombreuses personnes et qu'elle a fait échouer de nombreuses opérations militaires planifiées par diverses organisations de résistance et occupé des lieux qu'elle soupçonne de servir à la fabrication d'explosifs et de logistique à la résistance.
"L'autorité" est tenue d'innover dans ses actions et de prouver sa capacité à frapper fort les individus ou les groupes supposés contrecarrer l'action politique, surtout militairement. Ainsi, depuis les accords d'Oslo, tous les efforts internationaux poursuivent le seul but de lutter contre la résistance palestinienne et de son annihilation définitive. Cela touche aussi l'aspect culturel parce que traditionnellement la culture palestinienne est une culture de résistance favorable à l'action armée. Il faudrait donc lui substituer une culture de défaitisme, de reddition pour permettre à Israël d'être accepté comme entité jouissant de droits imprescriptibles.
Dayton se lamente sur la situation à Gaza. Il dit que le Hamas a réussi à y maîtriser la situation grâce au soutien financier et militaire Syrien et Iranien, rappelant que ses armes sont très modernes. Bien sûr la général Dayton n'ose pas comparer les armes détenues par le Hamas à celles de l'autorité palestinienne. Il ne dit pas un mot non plus de la manière dont la Hamas obtenait ses armes à Gaza et comment elles y sont introduites. Il avait sûrement honte de révéler que les forces qu'il avait équipées et préparées avaient perdu la bataille avant son commencement.
La question de la sécurité est présente dans tous les esprits, toutes les réunions et toutes les discussions concernant le conflit sur la scène internationale. On affirme en permanence et à l'unanimité des pays arabes et non arabes, sur la nécessité d'e garantir la sécurité d'Israël et ce en soutenant l'autorité palestinienne et en frappant fort la résistance.
Dans une conférence à l'Institut d'Etudes du proche orient en date du 7/5/09, Dayton déclare qu'il ne donnait jamais rien aux palestiniens qu'après avoir coordonné avec les israéliens et obtenu leur accord. Il révèle même que ces derniers avaient commandé un groupe de jeunes palestiniens dans une opération militaire à Al- Khalil (Hébron). Cette opération a coûté la vie à Abdel Magid Doudine, chef des Kataeb Al Kassam.
Un officier israélien avait commenté l'évènement en disant:"j'ai confiance dans ces palestiniens que j'ai commandés, ils sont sincères avec moi. La chose dépassait le simple fait que ces palestiniens assumaient leur défaite. Ils acceptent d'agir militairement aux côtés des israéliens contre leurs propres frères.
Les américains et leurs alliés tentent aussi de semer la discorde, la haine et la corruption dans les rangs des palestiniens, estimant que cela était à l'avantage d'Israël et de sécurité. Il est important que les palestiniens s'entretuent et s'entredéchirent pour qu'Israël puisse les regarder faire et rester en paix. C'est pour cela que les responsables européens répètent sans cesse que tout accord entre le Fath et le Hamas conduira à l'arrêt de l'aide financière au peuple palestinien.
Les mécanismes:
Dayton et son équipe appuient sur la nécessité de servir l'intérêt public palestinien et ils discourent avec grande éloquence sur l'importance de l'établissement de l'Etat palestinien. Dans certains cas, ils sont plus palestiniens que ces derniers. Ceci est très important dans leur approche pour gagner la confiance et la sympathie des gens. Pour atteindre leur but de plaire, ils utilisent des procédés divers dont je cite:
1° Gagner la confiance des palestiniens
Ainsi Dayton et les membres de son équipe suivent des cours d'initiation à la culture arabe en général et palestinienne en particulier. Cela leur permet d'agir et de se comporter sur le modèle palestinien et de gagner ainsi la confiance des gens. Ils apprennent aussi les us et coutumes palestiniens et parlent avec grande conviction de l'Etat palestinien en construction. Ils mangent souvent de la cuisine locale et en parlent avec une grande admiration, se comportent publiquement à la façon des palestiniens allant jusqu'à mimer leurs faits et gestes et évitant tout comportement ou geste risquant de les choquer ou de leur déplaire. Tout cela ne manque pas de plaire aux palestiniens.
Tout le programme de Dayton consiste à mettre les palestiniens en confiance parce que tout échec à ce niveau serait tout simplement catastrophique.
2° Equipement et entraînement
Dans un article paru au New York Times en date du 7/12/2008, Ethan Bronner décrit le Camp d'entraînement de la garde présidentielle à Jéricho, super équipé du matériel le plus sophistiqué.
Il raconte que les USA ont dépensé 10 Millions de dollars de l'argent des contribuables pour ce camp d'une superficie de 72 Dounems. Ce camp comporte renferme des dortoirs très confortables alors qu'auparavant les palestiniens dormaient sur des matelas infestés de puces.
A proximité, il y a un second centre qui s'étend sur une superficie de 140 Dounems et qui a coûté 11 Millions de dollars. Dayton déclare à son invité que les jeunes recrus qui s'y entraînent se sentent comme des gens qui ont réussi et qui construisent un Etat, ajoutant qu'il n'aurait pu continuer s'il ne savait que ces jeunes allaient faire le travail, concluant qu'il faisait confiance à la direction palestinienne.
Bronner ajoute que 1600 jeunes appartenant aux forces spéciales ont été entraînés en Jordanie et que Dayton coordonnait avec les israéliens pour faire circuler des patrouilles dans les principales villes de Cisjordanie. Il explique que s'il n'y a pas eu Intifada ici, lors de la guerre israélienne contre Gaza, c'est grâce aux mesures de sécurité prises par les autorités palestiniennes.
Le chef des troupes palestiniennes a indiqué pour sa part " qu'il organisait l'entraînement de ses hommes grâce à l'argent américain reçu à travers le général Dayton, avec pour mission d'appliquer la loi, d'assurer la sécurité et de lutter contre le terrorisme.
Interrogé sur le sens donné au terme de "terrorisme" par ses troupes et lui-même, le chef explique " qu'auparavant, ils accusaient ceux qui en faisaient usage de vendus aux israéliens mais qu'actuellement les choses ont changé parce que certains commettent des actes terroristes sous couvert de résistance"
3° Sélection des candidats:
Selon les statistiques disponibles, les USA ont dépensé près de 161 Millions de dollars en équipements divers pour les forces spéciales à Gaza et en Cisjordanie et que 60 Millions de dollars supplémentaires sont réclamés au Congrès.
Dayton déclare que son administration n'accepte pas n'importe quel candidat à l'entraînement. Chaque cas est analysé à part d'une façon minutieuse (il utilise le terme de sélection en usage chez les vétérinaires) par les services américains et israéliens avant d'être accepté et si l'entraînement se fait en Jordanie, le cas est aussi étudié par les services de sécurité jordaniens. En fin de compte, nul ne peut être accepté à l'entraînement puis admis dans les services de sécurité palestiniens s'il n'a obtenu l'accord conjoint des services américains, israéliens et jordaniens.
4° L'armement:
Devant la Commission du Congrès, Dayton a déclaré que " les armes livrés aux palestiniens ne tuent pas. C'était en réponse aux questions des Congressistes sur le danger que représenteraient ces armes pour la sécurité d'Israël. Dans l'esprit des américains, un palestinien de l'autorité pourrait exprimer "sa colère ou sa déception" en tirant sur des israéliens et les armes pourraient se transformer ainsi en un véritable danger contre Israël.
La réponse de Dayton est on ne peut plus clair: toutes les armes livrées aux palestiniens sont inoffensives pour les israéliens parce qu'elles ont été traitées au préalable. Je suppose que ces armes ont une portée réduite parce qu'elles sont exposées à une forte chaleur et ne peuvent ainsi atteindre les israéliens mais seulement les palestiniens. Les israéliens ont l'habitude d'ailleurs de se méfier et de s'abriter. C'est ce qui explique l'affirmation de Dayton devant la Commission du Congrès "que les israéliens inspectent ces armes avant leur livraison aux palestiniens".
5° Le maintien des palestiniens à découvert face aux israéliens.
Ces derniers ne font confiance à quiconque et exigent que les postes de police palestiniens soient faciles à bombarder par les blindés au cas où Israël se sentirait en danger. Clairement, les postes de police sont protégés contre les attaques individuelles mais ne peuvent résister aux attaques de l'armée israélienne même pour une courte période.
Israël refuse d'équiper de gilets pare-balles les agents palestiniens afin qu'ils restent exposés aux balles israéliennes d'une part et, d'autre part, parce que les israéliens estiment qu'un agent muni d'un tel gilet aurait plus de courage à tirer, exposant ainsi les soldats israéliens au danger.
Ajoutons que les mouvements de milliers d'agents de sécurité palestiniens sont réglés minutieusement par les israéliens. Ils ont besoin d'autorisation pour rentrer dans les zones B et G et quand les israéliens veulent entrer quelque part où il y a des membres de sécurité palestiniens ils commencent par les faire évacuer et ces derniers disparaissent avec armes et bagages.
Conclusion:
La coordination sécuritaire avec Israël a donné certains résultats dont:
Nombre de palestiniens sont admiratifs de leurs entraîneurs et les considèrent comme des partisans de l'Etat palestinien. Certains en sont arrivés à se moquer du combat palestinien et le considèrent comme une étape qui a coûté beaucoup de sacrifices.
Certains palestiniens n'éprouvent aucune gêne à collaborer avec les israéliens au plan sécuritaire et estiment que cela servait l'intérêt national.
Ainsi donc les arabes ne semblent pas tirer partie de leur expérience historique et leurs responsables ne semblent pas étudier l'histoire. Et puisque le général Dayton a promis un Etat, alors ils n'ont qu'à attendre.
Ce dernier déclare que les palestiniens ont réalisé la sécurité interne: les jeunes filles de Jenine n'ont plus peur de circuler la nuit par suite de la disparition des groupes armés, mais il n'a pas dit que la plupart des jeunes qui importunaient les filles ont été recrutés par ses services et que les autres continuaient à avoir les mêmes comportements nuisibles au peuple palestinien mais avec de nouvelles manières.
Les israéliens expriment leur joie et congratulent Dayton et ses équipiers. Ils disent que plus les palestiniens assumaient leur rôle et leur mission, moins Israël interviendrait en Cisjordanie!
Traduit de l'arabe par Ahmed Manai
http://rsistancedespeuples.blogspot.com/http://www.tunisitri.net/
http://www.aljazeera.net/NR/exeres/9EBF9490D-AFF3-4384-930F/
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