Xinjiang:
Erdogan parle "de génocide",
Des musulmans soutiennent les ouighours
Samedi 11 Juillet 2009
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé vendredi que les troubles survenus dans la province du Xinjiang, peuplée d'Ouïghours, turcophones et musulmans, constituaient "une sorte de génocide".
"Il y a là des atrocités, des centaines de personnes sont tuées, et un millier sont blessées. Nous avons du mal à comprendre que la direction de la Chine (...) puisse rester spectatrice face à ces événements", a déclaré M. Erdogan au cours d'une conférence de presse à Ankara, à son retour d'Italie où il a assisté à une réunion du G8.
M. Erdogan a déploré que des mosquées du Xinjiang aient été fermées vendredi, jour de la principale prière hebdomadaire des musulmans, et a appelé Pékin a poursuivre les auteurs des violences qui ont enflammé la région.
Entre-temps, la dissidente ouïghoure en exil Rebiya Kadeer a indiqué vendredi que des milliers de personnes pourraient avoir été tuées au cours des récentes violences ethniques dans la région chinoise du Xinjiang, peuplée de 8,3 millions d'Ouïghours. "Selon des informations non confirmées obtenues sur le terrain, le nombre (de morts) est supérieur à 1.000 et certains disent 3.000", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse au siège du Congrès à Washington où elle est exilée.
Elle a indiqué que 5.000 autres personnes avaient été incarcérées. De son coté, le gouvernement chinois a revu à la hausse le bilan des morts dans la capitale de la province chinoise du Xinjiang, annonçant 184 morts: 137 Hans, l'ethnie majoritaire en Chine, 46 Ouïghours, l'ethnie majoritaire au Xinjiang, musulmane et turcophone, et un Hui, autre minorité musulmane chinoise.
Le précédent bilan officiel chinois faisait état de 156 morts et plus de 1.000 blessés.
DES MUSULMANS MANIFESTENT EN SOUTIEN AUX OUIGHOURS
Des musulmans de par le monde ont condamné vendredi l'attitude des forces de l'ordre chinoises face aux troubles impliquant les Ouïghours.
A Istanbul, environ 5.000 personnes se sont rassemblées sur le parvis de la mosquée de Fatih à la sortie de la prière du vendredi pour conspuer les autorités chinoises et prier pour les victimes ouïghoures des violences, selon la chaîne de télévision NTV. "Non à l'épuration ethnique !", ont clamé les manifestants.
A Ankara, 700 personnes ont participé à une manifestation semblable sur le parvis de la mosquée de Kocatepe. Des mouvements de protestation ont été signalés dans sept autres villes turques.
Une association de défense des consommateurs a par ailleurs appelé devant le consulat de Chine à Istanbul à boycotter les produits chinois.
En Australie, environ 200 personnes ont manifesté vendredi à Canberra, criant "mort aux terroristes chinois" devant le parlement.
A La Haye, des exilés ouïghours ont lancé des pierres sur l'ambassade de Chine, lors de manifestations cette semaine.
En Indonésie, le chef du plus important parti musulman (Parti pour la justice et la prospérité) Tifatul Sembiring, a demandé aux Nations Unies et aux puissances occidentales de faire pression sur Pékin pour mettre fin aux "massacres" dans cette région chinoise.
A Djeddah, l'Organisation de la conférence islamique (OCI) a exprimé mardi sa "profonde inquiétude" après les émeutes à Urumqi, capitale du Xinjiang.
Un porte-parole de l'OCI a déploré "l'usage disproportionné de la force" et appelé Pékin à mener une enquête "honnête sur les graves incidents et à traduire rapidement en justice les responsables" des émeutes.
L'OCI regroupe 57 Etats membres, où vivent 1,5 milliard de musulmans.
http://www.almanar.com.lb
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