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Friday, October 07, 2011

BOCHRA MANAI : Elections tunisiennes au Canada


Tunis Hebdo DU 3 AU 9 OCTOBRE 2011.

BOCHRA MANAI : Elections tunisiennes au Canada

« Le Canada ne refuserait pas d’élections présidentielles, mais ne veut pas de législatives… »

Malgré la polémique qui a suivi la décision radicale, du moins pour l’instant, du gouvernement d’Ottawa, quant au droit de vote des ressortissants tunisiens résidant au Canada, l’Instance Régionale Indépendante pour les Elections(IRIE) de la circonscription Amériques et Reste de l’Europe, qui se trouve à Montréal, se montre optimiste.

Quel est le sort des pays qui appartiennent au bureau régional de l’IRIE sachant que les ambassadeurs de ces pays-là (le continent américain et le reste de l’Europe, hormis la France, l’Allemagne et l’Italie), nous ont confirmé que tout se passe dans les règles de l’art ?

Bochra Manai :

L’IRIE comprend environ 23 pays pour lesquels elle doit veiller à la tenue de ces élections de l’Assemblée nationale constituante dan les meilleures conditions. Comme vous le savez, notre IRIE se trouve à Montréal, elle comprend également des pays européens. La bonne tenue des élections implique de se charger tout d’abord des inscriptions en collaboration avec les autorités tunisiennes dans chacun des pays. Pour nous, il s’agit aussi de recevoir les candidatures des listes qui se présentent à ces élections et de lancer la campagne électorale. Notre rôle est surtout d’organiser la logistique de ces élections durant ces vingt trois jours dans plus de vingt trois pays, ce qui représente une soixantaine de bureaux de vote. Ce qui est assez colossal vu l’étendue de la circonscription.

Il a toujours existé un « bastion » d’opposition au Canada :

Comment feront donc les ressortissants tunisiens résidant dans les pays rattachés à l’IRIE ?

Bochra Manai

Le véritable souci réside uniquement pour les tunisiens du Canada qui avaient été informés par le relais de leur ambassadeur Mouldi Sakri que le Canada remettrait en question les élections tunisiennes pour la raison suivante. Le Canada refuse d’être inscrit sur la liste électorale d’un pays étranger, en l’occurrence ici, la Tunisie. Le Canada ne refuserait pas des élections présidentielles ou référendaires mais ne veut pas de législatives ou pour une assemblée constituante.

Le sort des autres tunisiens de la circonscription n’est absolument pas en danger ! Seuls les tunisiens du Canada, seraient, en attente d’une réponse des tractations diplomatiques, privés de leur droit de vote.

Pourriez-vous nous éclaircir par rapport à l’appartenance de ces pays au bureau régional de Montréal, car même géographiquement parlant, ce n’est pas la porte à côté ? Et pourquoi avoir choisi Montréal ?

Bochra Manai

Le découpage a été réalisé par l’IRIE et figure dans le décret électoral. L’IRIE est composée par plus d’une vingtaine de pays, et le fait que le siège soit à Montréal est une façon de reconnaître que les tunisiens d’Amérique du nord comptent aussi. Les autres IRIE sont en Europe et à Abu Dhabi, donc il était « logique » d’avoir un siège en Amérique du Nord. Pourquoi à Montréal ? A mon avis c’est certainement parce que la communauté présente içi est très active. Il a toujours existé un « bastion » d’opposition ici à Montréal malgré le petit nombre de résidents tunisiens.

« Il y a un certain flou autour de la décision du Canada…

Sur le plan organisationnel, la distance et le décalage horaire ne poseraient pas problème ?

Bochra Manai

Il est certain que notre position géographique peut impliquer des petites difficultés logistiques comme le délai de réception des dossiers des listes candidates, a été le même pour tous les tunisiens dans le monde et en Tunisie. Certains citoyens ont exprimé leur mécontentement, ce qui est leur droit. Ceci dit nous avons tout de même réussi à recevoir dans les temps les listes qui ont fait le nécessaire, soit 19 listes candidates. Lorsqu’on ajoute à la distance le décalage horaire, cela peut induire des accommodements importants. Appeler tôt dans la journée ou tard le soir, etc. Mais pour le moment tout s’est bien passé. Noua avons tellement de travail que nous faisons avec ces contraintes. Notre IRIE est certes dispersée sur trois continents, mais ce défi est un détail devant la nécessité d’atteindre notre objectif des 20, 21 et 22 octobre 2011.

Où en êtes-vous avec le gouvernement du Canada quant à leur décision ? Est-ce en voie de régularisation ?

Bochra Manai

Nous sommes malheureusement encore dans l’attente. Les deux ministres des Affaires Etrangères devraient se rencontrer. Nous savons que le Canada ne refuse pas la bonne tenue du scrutin mais bien le fait d’être dans une circonscription électorale. Il y a un certain flou dans la décision du Canada et l’attente se fait longue pour les citoyens qui souhaitent vraiment jouir de leur droit de vote. La régularisation ne saurait tarder donc, c’est ce que nous espérons. Nous savons que l’IRIE et les autorités tunisiennes continuent de faire tous les efforts pour parer à cette situation très floue et très gênante pour tous les tunisiens du Canada. A l’IRIE, nous continuons à travailler comme si la décision ne nous concernait pas. Car il nous reste les autres pays de la circonscription à servir dans les mêmes conditions de transparence. Nous travaillons donc et nous nous tenons prêts à réagir pour organiser le scrutin ici au Canada si les décisions politiques et diplomatiques nous permettent de le faire.

Propos recueillis par Melek LAKDAR

Lire aussi : Bochra Manai : Du Supplice Tunisien à la Révolte du Jasmin!

http://tunisitri.wordpress.com/2011/01/14/du-supplice-tunisien-a-la-revolte-du-jasmin/

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