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Wednesday, March 24, 2010

Législatives irakiennes

Elections législatives en Irak

Match aller : USA : 1 - Iran : 0


Gilles Munier

Mercredi 24 mars 2010

Nouri al-Maliki a raison d’être furieux du résultat des élections législatives : il a bourré les urnes partout où il l’a pu et se retrouve quasiment à voix égales avec le pro-américain Iyad Allaoui qui n’a pratiquement pas fait campagne - pour des raisons de sécurité - et qui vit la plupart du temps à l’étranger depuis sa défaite électorale de 2005.

Certes, dans le sud de l’Irak, majoritairement de confession chiite, Maliki ne pouvait pas s’opposer aux Gardiens de la révolution iranienne qui avaient reçu l’ordre de faire en sorte que la coalition d’Ammar al-Hakim l’emporte, au moins dans quelques régions. Cela n’inquiétait pas Maliki qui pensait contrôler la situation ailleurs, et surtout que la Haute commission électorale lui étant acquise ; il gagnerait les élections législatives, haut la main, comme cela avait été le cas lors des élections régionales de janvier 2009.

Un coup monté par la CIA ?

Rien n’a fonctionné comme Maliki l’avait prévu ! S’estimant humilié, il exige maintenant un recomptage manuel des bulletins, et menace les membres de la Haute commission électorale d’arrestation, s’ils n’y consentent pas. Au banc des accusés, la société informatique américaine Nashita que les partisans d’Al-Hakim accusent d’avoir modifié les résultats électoraux, via un système de communication appelé VAST qui la relie à son siège social aux Etats-Unis. Avec Maliki, ils se disent victimes d’un coup monté, de longue main, par la CIA avec l’aide, sans doute, du général Muhammad Abdallah Shahwani, ancien directeur de l’INIS (Iraqi National Intelligence Service - pro américain) *. Le Général, viré par Maliki après le « Mercredi noir », c'est-à-dire les attentats d’août 2009 contre les ministères des Affaires étrangères et des Finances (plus de 100 morts et 600 blessés), avait désigné les Gardiens de la révolution iranienne comme étant les instigateurs du massacre.

Les ambassadeurs américain et britannique à Bagdad ont assuré les membres de la Haute commission électorale qui refusent de recompter les voix, de leur soutien et de leur protection physique ainsi que de celle de leurs familles. Pour temporiser, Jalal Talabani, Président de la République, a abondé dans le sens de Maliki, mais en proposant que cela n’ait lieu que dans certains bureaux de vote. Il faut dire qu’il a été mis en minorité, dans son fief de Soulimaniya, par Nushirwan Mustapha son ancien n°2 qui a rappelé les liens de quasi vassalité qu’entretenait Talabani avec les Gardiens de la révolution iranienne du temps de la guerre Iran-Irak.

Match retour au Parlement

Le match retour aura lieu au Parlement où la coalition kurde Barzani/Talabani et les partisans de Moqtada Sadr (environ 40 députés) peuvent faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Seulement voilà, Moqtada est d’accord pour s’allier à Al-Dawa, mais pose une condition : que Nouri al-Maliki ne soit plus Premier ministre. Il y a entre eux les corps des combattants de l’Armée du Mahdi tués lors des assauts de Bassora et de Sadr City, et de l'annonce faite en pleine campagne électorale qu'il est toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt - émis à l’instigation des Britanniques – pour avoir fait assassiner l’ayatollah pro-occidental Majid al-Khoï, en avril 2003.

Autre match enfin, mais à longue haleine : celui de la résistance qui juge ces élections « nulles et non avenues ». Elle prend acte du nouveau rapport de force au sein du régime de Bagdad, et poursuit son combat pour libérer l’Irak de la « double occupation et de ses agents ».

http://www.france-irak-actualite.com/article-legislatives-2010-en-irak-usa-1-iran-0-47306856.html/



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