C’était un des
titres de la une du Canard enchainé ce matin dans les kiosques en France. « La semaine
dernière à Tunis, les responsables de plusieurs services secrets ont
examiné les possibilités d'un coup d'état. »
Il y avait deux
réunions à Tunis, s'amuse un haut fonctionnaire du Quai d'Orsay. La
première, la conférence dite « des amis de la Syrie », regroupait des
représentants d'une soixantaine de pays, dont Hillary Clinton ou Alain
Juppé. Le bilan n'est pas glorieux.
Une autre se
voulait plus discrète et réunissait des gens en principe mieux armés que
les diplomates, les hommes des services secrets. « On leur souhaite
bon vent pour dégommer Bachar..» Réaction sur le même ton d'un officier d'état-major : « C'est la meilleure
solution. On ne peut pas refaire le même coup qu'avec la Libye et bombarder
une armée syrienne autrement plus solide que celle de Kadhafi et dont les
blindés se baladent tranquillement dans des villes insurgées. Et puis,
cette fois, l'ONU ne donnera pas son feu vert. »
Putschistes à convaincre vite
Exact. Russes et
Chinois y mettraient leur veto. Reste alors la méthode déjà utilisée en
Libye : fournir des armes efficaces aux insurgés, voire des conseillers en
guérilla urbaine. Des livraisons sont prévues, dit-on au Quai d'Orsay et à
la Direction du renseignement militaire (DRM), via des pays arabes, comme
le Qatar. Mais il y a mieux, et c'est aujourd'hui d'actualité, selon les
connaisseurs : « préparer un coup d'État ». Encore faut-il trouver, sur place, des interlocuteurs valables,
discrets, courageux. Et cela suppose de sacrés efforts de persuasion.
A Tunis, la
semaine dernière, des représentants des services secrets de plusieurs
pays : Qatar, États-Unis, Grande-Bretagne, France, Turquie, Arabie
Saoudite, notamment - ont envisagé cette solution. L'idée est d'exploiter
d'éventuelles divergences au sein des forces de sécurité et du clan Assad.
A en croire un officier de renseignement, des militaires syriens, jusque-là
plutôt loyaux, considèrent désormais qu'il n'y a pas d'autre issue à la
crise actuelle qu'une rupture avec Bachar et sa famille. Selon lui, les princes
saoudiens sont prêts à mettre de l'argent sur la table pour aider à la
conversion de ces futurs rebelles.
Quant à
l'opposition syrienne, « elle est fragmentée, divisée sur le plan ethnique, idéologique ou
stratégique », constate un
analyste de la DRM. D'un côté, le Conseil national syrien, « un faux nez des
Frères musulmans », dit-on. De
l'autre, le Comité de coordination nationale, qui regroupe des
intellectuels et des opposants favorable une solution entre Syriens. Sans
compter les déserteurs de l'Armée syrienne libre. Et pas forcément tous
d'accord sur les ingérences étrangères et sur l'avenir du pays, une fois
Bachar écarté.
Ce n'est pas joué,
et les comploteurs réunis à Tunis savent que le régime peut encore tenir
avec ces quelque 40 000 militaires du clan alaouite (branche du chiisme) -
trois divisions blindées la Garde nationale, les Forces spéciales - et
grâce à des services de sécurité omniprésents. Face sunnites, leur loyauté
est aussi une question de survie dans cette guerre civile entre musulmans,
sans armistice ni pacifistes à l'horizon.
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2 comments:
Je suppose que l'article est de Clause Angeli ?
Je suppose que l'article est de Claude Angeli ?
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