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Monday, April 20, 2009




Une femme parle des conditions de détention israéliennes « horribles »

[ 20/04/2009 - 17:58 ]

Par Khaled Amayreh



Une Palestinienne libérée cette semaine après six ans de détention pour avoir résisté à l’occupation militaire israélienne dénonce des « mauvais traitements horribles » et « des épisodes à faire dresser les cheveux sur la tête » dans les geôles israéliennes.


« Ils nous frappent, ils nous donnent des coups de pied, ils nous humilient. Ils nous traitent comme des animaux, » a dit Sherine Sheikh Khalil, 24 ans, à IslamOnLine lors d’un entretien exclusif.

« C’est très difficile de vous décrire la bestialité et la sauvagerie de leur conduite, » a ajouté la jeune militante depuis Khan Younis, au centre de la Bande de Gaza.

En 2003, alors qu’elle avait juste 17 ans, Sherine a été accusée par un tribunal militaire israélien d’avoir pris part à la tentative d’enlèvement d’un colon juif en Cisjordanie.

Elle a été libérée dimanche, à la fin de son condamnation.

Bien que son père, ses frères et ses sœurs habitent Ramallah, la capitale de la Cisjordanie occupée, le régime d’occupation israélienne a décidé de l’expulser dans la Bande de Gaza, apparemment comme punition supplémentaire.

« Je suis heureuse d’être libre, mais je voudrais voir ma famille à Ramallah. » Selon les groupes pour les droits de l’homme à Gaza, Israël a expulsé environ 30 Cisjordaniens vers l’enclave côtière depuis le début de l’Intifada Al-Aqsa en septembre 2000.

Sherine décrit les tribunaux israéliens comme « un système de châtiment et de représailles » plutôt que comme un « système de justice ».

« On ne peut pas réellement parler d’un véritable système de justice, » insiste-t-elle.

« Nous parlons d’un pays qui approuve le meurtre des non Juifs, qui vole leurs biens et démolit leurs maisons. C’est un Etat qui utilise toutes les circonstances atténuantes concevables pour exonérer les assassins juifs de Palestiniens pendant qu’il concocte toutes sortes de prétextes pour condamner et incriminer les Palestiniens. »

Sherine a dit que les tribunaux n’étaient rien d’autres que des outils aux mains du régime israélien pour nuire au peuple palestinien et donner une fausse légitimité à l’occupation militaire.

Il y a plus de 11.000 détenus palestiniens dans les prisons israéliennes.

Beaucoup d’entre eux sont des militants politiques, des hommes politiques locaux et des leaders communautaires, incarcérés pendant des années sans accusation ni procès.

Les groupes pour les droits de l’homme qui œuvrent dans les territoires occupés appellent souvent ces détenus des « otages » ou des « monnaies d’échange » dont se sert Israël pour extorquer des concessions politiques aux groupes de la résistance et à l’Autorité Palestinienne soutenue par l’Ouest.

Draconnien

Sherine, qui a laissé derrière elle des dizaines d’autres prisonnières palestiniennes, a parlé d’un régime total de « provocations et de punitions » qui hante constamment les détenus palestiniens dans les geôles et cachots israéliens.

Quelques-unes de ces prisonnières, dit-elle, ont été obligées à accoucher en prison, avec des menottes aux mains et des fers aux pieds.

La militante palestinienne a dit que les dernières représailles furent le transfert de nombreux prisonniers palestiniens avec des criminels israéliens endurcis.

« La lie de la lie, » se plaint Sherine.

« Alors, imaginez-vous en train de passer des jours et des nuits avec des assassins, des drogués, des prostitués et toute sorte de délinquants. »

Elle soupçonne que les responsables des prisons israéliennes étaient de connivence avec les criminels pour faire du mal ou du moins pour harceler les prisonniers palestiniens, quelque chose qui se produit dans de nombreuses occasions.

Abdul Nasser Farwana, directeur du Département des Statistiques du Ministère des Prisonniers à Ramallah, a parlé à IOL de persécution des prisonniers allant jusqu’à des simulacres d’étranglement avec des foulards.

Il a dit qu’Israël avait pris dernièrement des mesures « draconiennes » contre les détenus au seul motif de « se venger ».

Certaines de ces mesures visent spécifiquement les partisans du Hamas, mais d’autres prisonniers, y compris affiliés au Fatah et au Jihad Islamique, sont touchés.

Il y a quelques années, Israël a créé le “commando Nachshon”, dont la tâche principale est de réprimer et de brutaliser les détenus palestiniens.

Le nouveau gouvernement israélien, dirigé par le faucon Benyamin Netanyahu, a reconnu que des mesures plus dures étaient introduites, principalement pour obliger le Hamas à assouplir sa position pour la libération du soldat israélien capturé il y a près de trois ans.

Parmi ces mesures, on trouve la diminution de la qualité et de la quantité de nourriture, la confiscation des transistors, pas de livres, moins de visites familiales et une négligence médicale délibérée, qui a déjà entraîné la mort d’au moins deux détenus.

A la question de ce qu’elle pensait avoir été la période la plus difficile pendant ses six années d’incarcération, Sherine a dit qu’il y avait « des hauts et des bas » dans les niveaux de mauvais traitement.

« Ca dépend de l’humeur des responsables de la prison, quelquefois ils se précipitent dans nos cellules après minuit, pour nous fouiller. Et c’est particulièrement humiliant parce que ça a lieu devant un officier de sexe masculin qui accompagne les gardiennes, » dit-elle.

« Le motif réel de ces provocations est juste de nous humilier et de nous meurtrir émotionnellement. Ils voulaient briser notre volonté et détruire notre dignité. Mais, bien sûr, nous sommes plus forts que toutes leurs tactiques virulentes. »

Source : Islam On Line

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