Tunisie: Washington exige le jugement des auteurs de violences 14/10/2012
les Etats-Unis ont demandé au gouvernement tunisien dirigé par des
islamistes de traduire en justice les auteurs de l'attaque violente
perpétrée mi-septembre contre l'ambassade américaine à Tunis.
"J'appelle le gouvernement tunisien à mener son enquête et à traduire en
justice les auteurs et les commanditaires de cet attentat", écrit
l'ambassadeur américain, Jacob Walles, dans une lettre à paraître
dimanche dans la presse tunisienne, un mois jour pour jour après
l'attaque de l'ambassade. "Le gouvernement tunisien a l'obligation
d'assurer la sécurité de ses citoyens et de ses invités", ajoute M.
Walles. Le diplomate demande aussi au peuple tunisien "de dénoncer la
violence (...) et de jouer un rôle actif dans la construction de
l'avenir", notant que "la coopération durable et l'investissement en
Tunisie nécessitent un environnement sûr". Estimant les dommages à
"des millions de dollars", il affirme que "des extrémistes violents"
ont brûlé plus de 100 véhicules, détruit, pillé et brûlé des livres,
des instruments de musique et des ordinateurs", en référence à
l'attaque qui avait également visé l'école américaine voisine. "Ce
que les assaillants n'ont pas pu endommager, c'est le lien fort entre
les peuples américain et tunisien, ainsi que l'engagement des Etats-Unis
à soutenir la transition d'une dictature injuste vers une démocratie
libre et tolérante qui assure la sécurité, le développement économique
et la liberté". Quatre personnes ont été tuées, dont trois par
balles, et 49 autres ont été blessées le 14 septembre lors
d'affrontements aux abords de l'ambassade entre la police et des
manifestants. Les assaillants, issus pour la plupart de la mouvance
salafiste jihadiste, avaient envahi l'ambassade lorsqu'une
manifestation contre un film anti-islam produit aux Etats-Unis a
dégénéré en violences, provoquant un tollé en Tunisie, où le ministre
de l'Intérieur Ali Larayedh avait admis une bavure. Les autorités ont
procédé à des interpellations, et selon des avocats, 87 Tunisiens font
l'objet de poursuites en justice, certains encourant la peine capitale
pour "appartenance à des groupes ayant pour but l'appropriation ou la
dégradation de biens immobiliers".
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