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Tuesday, March 25, 2008

Irak :

comptes et mécomptes de l’invasion

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25-03-2008


Selon un sondage effectué par Gallup pour le journal USA Today, trois Étasuniens sur quatre pensent que leur pays est entré en récession malgré le refus de leur gouvernement de le reconnaître. Il leur suffit en effet de lire le nombre de faillites et de banqueroutes prononcées ainsi que celui des saisies immobilières.
Cette préoccupation semble faire passer au second plan la situation d’enlisement étasunien en Irak et en Afghanistan.
Le mouvement anti-guerre ANSWER Coalition a planifié des manifestations ce jeudi à Chicago, Seattle, San Francisco et New York et il compte sur la présence de milliers de participants pour que ne soient pas passés sous silence le million d’Irakiens tués, les cinq millions de déplacés et de réfugiés et les milliers de soldats étasuniens morts pour des mensonges d’État.
La campagne pour les élections présidentielles elle-même est passée à l’arrière plan sur ce fond de tumulte financier qui vient de placer en raison du taux de change euro-dollar le PIB de la zone euro devant celui des USA.
Pourtant, cette crise la plus grave depuis la seconde guerre mondiale selon Alan Greenspan, l’ex-gouverneur de la réserve Fédérale qui en est un bon connaisseur car il en est l’un des auteurs, prétend qu’elle n’a rien avoir avec ce déclin économique des US(a).
Au lieu d’offrir une issue à la dépression comme ce fut le cas pour la seconde guerre mondiale et la récession de 1932-1933, les actuelles guerres aggravent la récession en majorant tous les déficits, budgétaires et du commerce extérieur dans un pays à épargne plus que nulle, négative.

Leur coût de 7000 milliards de dollars va signer la fin d’une ère instituée justement dans l’après 1945, celle du dollar et de l’industrie et de la recherche étasuniennes dominantes.

La guerre en Irak a montré l’impossibilité une fois de plus d’une victoire d’un pays très équipé militairement contre une population civile qui résiste avec ses moyens d’une guérilla toujours triomphante car défendant son territoire.
Elle est un tournant dans l’histoire récente.
Voici la liste non exhaustive des transformations qu’elle a apportées dans les deux pays et dans la région impliquée et bien au-delà.

En Irak
A-dégâts humains :
1) Plus d’un million et demi de morts
2) Nombre de blessés non répertorié
3) Entre 4 et 5 millions de réfugiés
4) Le nombre de prisonniers estimé à plus de 100 000
5) Nombre de malades atteints d’affections secondaires à la guerre, par irradiation par l’uranium appauvri ou par malnutrition non déterminé.
B-dégâts matériels :
1) Le niveau de vie des Irakiens déjà bien abaissé depuis l’embargo de 1991 a été réduit à son tiers.
2) La quasi-totalité infrastructures détruites et non reconstruites, pas d’accès à l’eau potable, à l’électricité, à l’éducation. Progression effrayante du chômage.
3) La production pétrolière s’est effondrée et l’armée étasunienne consomme du pétrole importé du Koweit.
C-Tentative de partition et d’autonomisation des provinces pour morceler l’entité irakienne et la faire disparaître :
1) Changement du drapeau irakien
2) Adoption d’une Constitution élaborée par l’occupant.

Aux USA
A-Dégâts humains :
1) 4000 soldats tués
2) Nombre total des blessés, des invalides moteurs, des vétérans atteints de troubles psychiatriques, et celui des suicidés à leur retour de l’ordre de 10000 voir plus.
B-Glissement progressif vers un totalitarisme :
1) Abou Ghraïb est devenu le prototype des prisons de l’occupant, dévoilant l’activité libératrice de l’occupant.
2) La torture admise et légalisée
3) La détention arbitraire sans jugement de tout suspect de terrorisme peut être indéfinie
4) Les Blacks Sites et les prisons secrètes hors du territoire des USA
5) La surveillance des citoyens au travers de leurs correspondances électroniques et conversations téléphoniques est admise
6) Les journalistes peuvent être obligés de citer leurs sources, rendant encore plus aléatoire la liberté de la presse
7) De nombreux procureurs ont été limogés et remplacés en fonction de leur obéissance à la ligne politique de Bush, rendant la justice dépendante de l’exécutif
8) Usage du privilège de l’exécutif pour ne jamais répondre devant les Commissions d’enquête du Sénat
9) Traitement de la population civile étasunienne pauvre comme des ennemis de l’intérieur. Lors de l’ouragan Katerina, c’est l’armée et les forces privées de sécurité qui opèrent en Irak qui ont réprimé la population en train de se noyer ou de se ravitailler dans des magasins condamnés de toutes les façons par la montée des eaux.

C-Financiers
1) Coût exorbitant de 7000 milliards de dollars
2) Perte de la valeur du dollar de 30% et donc appauvrissement d’autant de la population étasunienne
3) Invention d’un nouveau modèle d’État
avec la privatisation de l’armée et des services de renseignements

Dans la région et dans le monde
1) Perte d’influence des USA
2) L’Iran est le premier arbitre régional, son poids dans la résolution de la crise militaire étasunienne en Irak est incontournable. Le rapport Baker Hamilton le reconnaissait explicitement.
3) La Turquie est devenue partie prenante de cette guerre en raison des prétentions kurdes à un État autonome, elle devient le deuxième arbitre.
4) Les pays du Golfe et l’Arabie ne sont plus confiants dans la protection des USA devant leur impotence militaire avérée. Ils cherchent à faire alliance avec leur ennemi d’hier, l’Iran.


Convergence des Causes
25 mars 2008

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