Déclaration de Gilles Munier,
Secrétaire général des Amitiés franco-irakiennes
Fallait-il que Nouri al-Maliki soit électoralement aux abois pour qu’il ordonne au Haut tribunal irakien de condamner à mort par pendaison Tarek Aziz (ancien vice-Premier ministre), Saadoun Chaker (ancien ministre de l’Intérieur), Abed Hamoud (secrétaire du Président Saddam Hussein), pour avoir « cherché à éliminer les partis religieux en Irak avant 2003 » ?
Depuis lundi dernier, les documents diffusés par WikiLeaks mettant en cause Nouri al-Maliki dans des meurtres et des tortures commis par des escadrons de la mort - notamment par la Brigade des loups, formée en 2004 par l’armée d’occupation - sont utilisés par son principal concurrent parlementaire, le pro-américain Iyad Allaoui, pour le discréditer.
Déstabilisé par ces « révélations », rejeté par ceux qui pensent qu’un Premier ministre chiite, plombé par des accusations de crime de guerre, met en danger la survie du régime, Nouri al-Maliki tente – en faisant condamner à mort Tarek Aziz, Saadoun Chaker et Abed Hamoud - de ressouder autour de lui le noyau dur pro-iranien pour se faire réélire Premier ministre. Y parviendra-t-il ?
En France, c’est en leur âme et conscience que les anciens dirigeants de la Majorité qui ont bien connu Tarek Aziz - parmi lesquels Jacques Chirac, Alain Juppé, Charles Pasqua - ou la ministre de la Santé Roselyne Bachelot qui s’est entretenue à plusieurs reprises avec lui pendant la période d’embargo, ou encore le Président Sarkozy qui dit militer pour les droits de l’homme, décideront s’ils doivent intervenir pour tenter de lui sauver la vie, ainsi que celle de ses compagnons. Les partisans de la politique arabe du général de Gaulle – toutes tendances confondues – les y enjoignent instamment.
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