Cela s’est passé un 5 mai 1931, création de l’Association des Oulémas musulmans algériens
Fondée en 1931 par Abdelhamid Ben Badis, à Constantine, l’Association des Oulémas musulmans algériens regroupe au départ une dizaine de lettrés diplômés du Caire, de Damas et de Tunis. Son objectif est de faire revivre la culture arabe et musulmane en Algérie.
Auréolée de Ben Badis, de cheikh El Okbi et de cheikh Mohamed Bachir El Ibrahimi, tous imprégnés du mouvement de l’imam hanafite Mohammed Abdou, le réformisme, l’association s’épanoui autour de la devise : « L’islam est notre religion, l’arabe est notre langue et l’Algérie est notre pays».
Le programme de l’association est à la fois religieux et culturel. L’objectif est de revenir à un islam plus pur, en rejetant les rites malékites et les superstitions, ainsi que les pratiques des marabouts et des zaouïas. Il est aussi question de rapprocher les communautés autour d’un seul bloc sunnite.
La grande mission que se donne l’Association des Oulémas musulmans algériens est de dispenser un véritable programme scolaire aux enfants algériens. Ainsi, les cours sont en arabe et concernent la grammaire, les mathématiques, la religion et l’histoire de l’Algérie.
Les écoles sont mixtes et s’étendent rapidement dans tous le pays, jusque dans certains villages éloignés.
Pour les adultes, on parle de Medersa, véritables instituts dont les étudient ont accès à des cours de littérature, de philosophie, de théologie, de droit et d’histoire. Les plus connues sont celles de Tlemcen et celle de Constantine. L’objectif des oulémas est double : d’une part donner un enseignement de qualité qui permettrait aux étudiants algériens d’accéder à l’université de la Zitouna, de Tunis et, d’autre part, arriver à avoir une grande université, du même niveau que la tunisoise.
Dans les milieux lettrés, l’action des oulémas est appuyé par la publication d’un mensuel, Al-Chihab, remplacé plus tard par l’hebdomadaire Al-Bassaïr. En parallèle, pour toucher un public plus large, notamment les milieux populaires, des prédications sont improvisées en plein air et des clubs privés sont crées dans différentes villes.
Après la mort d’Ibn Badis, le 16 avril 1940, c’est le cheikh Bachir El Ibrahimi qui prend le relai.
Lors de l’assemblée générale qui se tient à Alger en 1951, l’association revendique l’ouverture de 125 écoles primaires, comprenant 300 classes. Et c’est principalement à travers les cours du soir, en langue arabe, et qui touchent 20 000 élèves, que s’affirme sa vocation culturelle.
Zineb Merzouk
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