Le
Premier ministre tunisien en visite
Tunis attend un «geste»
d’Alger
Le chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaâ, est
arrivé hier à Alger pour exprimer «haut et fort» son soutien à la direction
algérienne et éviter tout malentendu pouvant survenir suite aux «félicitations
du bout des lèvres» (expression relayée par les médias tunisiens) du
gouvernement tunisien après la réélection du président Bouteflika.
Tunis
De notre correspondant
De notre correspondant
Des sources
proches de Mehdi Jomaâ ont affirmé qu’il s’est rendu à Alger pour présenter ses
félicitations à son homologue Abdelmalek Sellal, récemment reconduit à la tête
du gouvernement algérien par le président Bouteflika. Mais de telles
explications n’ont convaincu personne. «M. Jomaâ aurait pu appeler M. Sellal
au téléphone, si c’était le cas», ont réagi plus d’un observateur, d’autant
plus que le calendrier du chef du gouvernement tunisien est très chargé.
D’autres sources ont, par contre, révélé, certes sous le couvert de l’anonymat,
que «Tunis insiste sur un soutien sans équivoque à la direction algérienne
après la multiplication d’échos à travers les médias locaux en Tunisie
qualifiant de ‘protocolaire’ le télégramme de félicitations adressé par Mehdi
Jomaâ suite à la réélection du président Abdelaziz Bouteflika». «Il n’y a pas
mieux qu’une visite sur place pour présenter de dignes félicitations et
indiquer clairement l’appui de Tunis à la direction algérienne, présidence et
gouvernement», a-t-on précisé.
Difficultés
tunisiennes
Ce n’est
certes pas la première visite du nouvel homme fort de Tunis à Alger. Déjà le
1er février dernier, au lendemain de sa nomination, Mehdi Jomaâ avait
réservé à l’Algérie sa première sortie à l’étranger. A l’ordre du jour de cette
nouvelle visite, en plus de ce message de soutien politique, la poursuite des
concertations entre les deux pays et le renforcement de la complémentarité
économique et de la coopération sécuritaire.
Par
ailleurs, des sources proches du gouvernement tunisien ne cachent pas leur
désir de bénéficier d’un soutien plus actif de la part de l’Algérie, notamment
sur le plan financier.La Tunisie traverse une grave crise de trésorerie et le
chef du gouvernement n’a pas caché les difficultés rencontrées par son équipe
pour payer les salaires des employés de l’Etat.
Un petit geste d’Alger serait toujours le bienvenu, comme ce fut le cas avec Béji Caïd Essebsi en 2011, lorsque l’Algérie avait fait un don de 100 millions de dollars à la Tunisie.
Un petit geste d’Alger serait toujours le bienvenu, comme ce fut le cas avec Béji Caïd Essebsi en 2011, lorsque l’Algérie avait fait un don de 100 millions de dollars à la Tunisie.
La question
sécuritaire occupe une part importante de cette visite, d’autant que les unités
de l’armée tunisienne ont récemment envahi la montagne Chaâmbi, à la frontière
avec l’Algérie, qui connaît depuis une année des accrochages avec des
terroristes se réclamant d’Al Qaîda du Maghreb islamique (AQMI). Les forces
tunisiennes sont parvenues, la semaine dernière, au sommet de cette montagne et
ont commencé la poursuite des terroristes dans les grottes alentour.
Mourad Sellami
No comments:
Post a Comment