Fayiz, un agriculteur de 47 ans :
"Je sui venu voir à quoi ressemblait la bande de Gaza".
( Samedi, 26 janvier 2008 )
L'Egypte a annoncé samedi 26 janvier qu'elle continuerait de laisser les Palestiniens de Gaza franchir sa frontière alors que des milliers de gens ont poursuivi leur apprivisionnement samedi pour la quatrième journée consécutive.
"Les Palestiniens continueront de passer jusqu'à ce qu'ils aient satisfait tous leurs besoins en produits divers et en nourriture" provoqués par le blocus de l'occupation, a affirmé le gouverneur du Sinaï nord, Ahmed Abdel Hamid, cité par l'agence officielle Mena.
Les forces de sécurité égyptiennes ont reçu l'ordre "de faciliter le passage des Palestiniens et de les conduire aux endroits où ils pourront trouver ce dont ils ont besoin", a-t-il ajouté, indiquant que les autorités tentaient de canaliser un mouvement auquel elles n'ont pas pu s'opposer.
Pour la première fois depuis que la frontière a été enfoncée, des centaines de voitures ont pénétré samedi dans la nuit et la matinée côté égyptien de Rafah, entièrement embouteillée, grâce à l'ouverture de nouvelles brêches, la veille, par des miltants du Hamas.
Des membres des forces de l'ordre égyptiennes étaient présents à la frontière pour surveiller la circulation sans intervenir, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des militants armés du Hamas présents aussi vérifiaient les coffres de certaines voitures pour s'assurer qu'elles ne transportaient pas d'armes dans la bande de Gaza.
Les forces égyptiennes ont toutefois établi des barrages aux sorties égyptiennes de Rafah pour empêcher les véhicules palestiniens de se rendre plus avant dans la péninsule du Sinaï mais laissaient les gens se rendre en taxis ou dans des véhicules particuliers jusqu'à la ville d'El-Arich, située à une cinquantaine de kilomètres.
Des égyptiens ont également fait le voyage inverse à Gaza en voiture pour la première fois depuis plusieurs années, provoquant le grand étonnement des habitants de la ville.
"Je suis venu faire un peu de commerce ici. C'est la première fois que je vois Gaza de ma vie", a affirmé à l'AFP Rabi Zouhroub, 25 ans, venu avec six de ses amis.
Un autre Egyptien, Fayiz, un agriculteur de 47 ans, est juste venu "voir à quoi ressemblait la bande de Gaza".
Vendredi 25 janvier, les forces de sécurité égyptiennes avaient tenté de reprendre le contrôle de la frontière en en fermant une partie mais des militants du Hamas ont ouvert de nouvelles brèches au bulldozer dans le mur de séparation pour permettre aux Palestiniens de continuer à traverser.
Des centaines de milliers de Palestiniens de la bande de Gaza, soumise au blocus de l'occupation depuis le 17 janvier, se ruent vers l'Egypte depuis mercredi pour s'approvisionner notamment en produits alimentaires, essence et cigarettes, dans la partie égyptienne de Rafah et à El-Arich.
Des hommes armés avaient détruit mercredi à l'explosif une partie du mur en béton situé côté palestinien de la frontière, puis jeté à terre une clôture métallique marquant la frontière elle-même avant de faire sauter des pans d'un autre mur en béton situé côté égyptien.
Le terminal frontalier de Rafah, entre les territoires palestinien et égyptien, était fermé quasiment en permanence depuis juin 2006.
De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a de nouveau appelé samedi les groupes résistants à cesser les tirs de roquettes contre Israël, tout en accusant ce pays d'infliger une "punition collective" à Gaza.
"Nous disons à ceux qui tirent les roquettes: 'Arrêtez'. Ne leur donnez pas de prétexte et ne montrez pas au monde qu'ils sont les victimes et que Sdérot est une victime", a affirmé M. Abbas lors d'une conférence à Ramallah sur la question de Jérusalem.
( Samedi 26 janvier 2008 - Avec les agences de presse )
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