Témoignage de notre envoyée spéciale à la frontière entre l’Égypte et Gaza
La chasse aux Palestiniens
Tard dans la nuit, dans un petit hôtel pas cher du centre-ville d’El Arish, plus grande ville du Sinaï, à
Sinaï (Egypte). De notre envoyée spéciale, El Watan, 31 janvier 2008
« Pas de chambres pour les Palestiniens, c’est interdit ! », répète-t-il sans états d’âme. Il donne même l’impression d’être ennuyé de devoir répéter indéfiniment la même phrase et les expressions de désarroi des Palestiniens — souvent de petits groupes de jeunes hommes, parfois des femmes seules — ont l’air de le laisser de marbre. Et ce n’est pas parce qu’il n’a pas de cœur. Son frère aîné, propriétaire de l’hôtel, a été arrêté la veille et gardé en cellule pendant 12 heures, seulement parce que les policiers ont fait une descente dans son hôtel et ont trouvé trois Palestiniens. « Mon frère a été embarqué parce qu’il a reçu trois invités palestiniens dans son bureau, il ne leur a même pas loué de chambres, explique-t-il. Notre vie ici est devenue un enfer, l’électricité et l’eau ont été coupées dans tout El Arish pendant deux jours. Ordre a été donné aux commerçants de fermer boutique, des policiers ont été placés devant les magasins pour les empêcher d’ouvrir, tout ça pour chasser les Palestiniens. » Passée la stupeur et l’émotion populaires qui ont suivi « le déferlement de Palestiniens » une fois percée la frontière séparant
Étau sécuritaire
Arriver au Sinaï est devenu presque impossible. Aux abords de tous les grands points de passage, le spectacle est le même : de longues files de voitures et camions en attente d’un hypothétique passage, la plupart sont refoulés. Une fois sur la péninsule, plus on approche de Rafah la maudite, plus l’étau sécuritaire se resserre, plus les villages donnent l’apparence de villages fantômes, l’impression qu’une calamité est passée par là : les rideaux des commerces sont tous baissés, les policiers antiémeute partout présents avec leurs casques, leurs boucliers et leurs gourdins, ils sont bleus de froid et trempés jusqu’à l’os dans cette région où le froid est impitoyable et la pluie dense et persistante telle une incongruité insistante dans un paysage étonnant et émouvant, où un désert ocre et doux, parsemé de plantations d’oliviers, s’en va finir sur les côtes de
Les Egyptiens solidaires avec les Palestiniens
Sur le chemin du retour, la battue bat son plein. De part et d’autre de la route, on peut voir des policiers courant « à travers champs », de longs bâtons à la main visiblement à la recherche de ceux parmi les Palestiniens qui préfèrent éviter les check-points égyptiens. En traversant le petit village de Cheikh Zouayyed, à seulement quinze kilomètres de Rafah, le spectacle est saisissant : des camionnettes bleues de police transportent des policiers en civil au gabarit impressionnant et aux têtes toutes cachées sous des bonnets. Ceux-ci hurlent contre les commerçants qui ont osé ouvrir leurs boutiques. Au-devant de la première camionnette, un jeune officier en civil, rasé de près, mène la danse et envoie la meute à droite, à gauche, partout où les magasins sont ouverts. Arrivés au marché, la descente se fait plus rude encore et les bousculades, les gifles et les coups pleuvent sur les marchands et les passants. Mais le plus étonnant dans ce village qui semble en avoir vu d’autres est que dès que la caravane de camionnettes bleues vociférantes est partie, les marchands rouvrent leurs magasins et les passants se remettent à circuler. Et parmi eux, évidemment, des Palestiniens. Pas l’air d’être inquiets outre mesure. Eux aussi, ils en ont vu d’autres. Ils sont en groupe ou à deux, jamais seuls. Certains me demandent des nouvelles d’El Arish et veulent savoir si les magasins y sont ouverts pour qu’ils aillent acheter générateurs électriques et gasoil. Ceux-là sont ceux qui sont pressés de rentrer à Ghaza dans la même journée. D’autres me demandent si je connais des gens qui accepteraient de leur louer un appartement pour la nuit à El Arish. Rezq et Mahmoud ont 23 et 26 ans, ils ont passé la frontière tôt le matin et ont atteint Cheikh Zouayyed en passant « par les chemins que les flics ne connaissent pas », m’expliquent-ils en rigolant. Et il faut dire que voir des Palestiniens aussi jeunes et au sourire si beau déambulant l’air de rien dans les rues de ce village qui vient d’être « ratissé » sous mes yeux m’a mis du baume au cœur… Ils me demandent des nouvelles de la route, du nombre de barrages, etc. et eux semblent vouloir aller jusqu’au Caire. Pour eux, plus question de retourner à Ghaza, en tout cas pas dans les jours immédiats : « On veut respirer un peu, vous comprenez ? On ne retournera pas à Ghaza maintenant, on y retournera de toutes les manières un jour ou l’autre. On n’est pas venus acheter de la nourriture et du gasoil, tout ce qu’on veut c’est respirer un peu. »
Daïkha Dridi
En soutien à la résistance des peuples pour leur indépendance, leur dignité et leur souveraineté!
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Thursday, January 31, 2008
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5 comments:
Ce post m'a beaucoup aide dans mon positionnement. Merci pour ces informations
tant mieux et à bientôt
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