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Friday, March 25, 2011

C'était il y a un siècle

Sur la terre comme au ciel

Trous de mémoire
L’aube
Alberto Piccinini

« A trois heures du matin, un piétinement sourd (…). Ce sont les soldats du 50ème, à peine débarqués, qui partent au bord du désert. L’aube n’est pas encore là. Mais Tripoli commence à vivre sur les terrasses ; vue du haut comme ça, toute blanche, elle semble vraiment plus belle et moins sale que ce qu’elle n’est. Ce ne sont pas les habitants qui montent sur les terrasses, mais les sentinelles armées (…) Il fait froid. Le ciel n’est pas encore pris dans les lueurs qui précèdent l’aube : un sommeil profond me tente et presque m’assoupit. Mais tout d’un coup, entre cinq et six heures, le canon. L’artillerie de marine, l’artillerie de campagne, l’artillerie de montagne se lèvent ! On y est ! Les coups se succèdent méthodiquement, très fréquents : les grenades de marine éclatent en retentissant dans l’Oasis. L’admirable spectacle a commencé.
Le plan de guerre a toute la beauté et la noble architecture d’une symphonie héroïque. ( …) La bataille fut esthétiquement belle comme le fût celle de Bengazi : le même croquis précis et détaillé prévu au matin, et l’accomplissement mathématique avant le coucher du soleil. La résistance à outrance de l’ennemi fit défaut, mais on eût en compensation un déroulement tactique beaucoup plus grandiose sur un terrain immense (…)».
(Gualtiero Castellini, correspondant de guerre depuis le front libyen pour la Gazzetta di Venezia, novembre 1911).

Edition de vendredi 25 mars 2011 de il manifesto, dans la rubrique Courrier..

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

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