Tunisie
A propos du «Complot de 1991» : Des militaires à la retraite répondent
23/03/2011
Nous tenons à remercier la rédaction de l’hebdomadaire «Réalités» pour avoir permis de jeter le premier éclairage sur un épisode triste vécu par un groupe de militaires au début des années 1990. L’article de Hanène Zbiss sur «le complot de 1991» a suscité un droit de réponse du Colonel Major à la retraite Moussa Khalfi. Les précisions apportées dans sa réponse, sujettes à caution, appellent de notre part les remarques suivantes :
Le groupe sécuritaire de 1987 : en évoquant le groupe sécuritaire de 1987, le rédacteur de ces précisions sème la confusion. Car, ce groupe n’a aucun lien avec les militaires inculpés dans la fameuse «réunion de Barraket Essahel» de 1991. Il faut rappeler que la réunion en question n’a existé que dans l’imaginaire de ceux qui ont élaboré le scénario du complot impliquant l’Armée, comme le reconnait le rédacteur en question. Aucun des Officiers inculpés en 1987 ne figure parmi ceux de 1991.
Le complot de 1991 : Il n’y a aucune raison pour que le Commandement Militaire de l’époque (le Ministre de la Défense Nationale (MDN), les Chefs d’Etats-majors, le Directeur Général de la Sécurité Militaire et l’Inspecteur Général des Forces Armées) se déleste de ses attributions au profit du Ministère de l’Intérieur (MI) qui a conduit l’enquête.
Cette attitude de désistement des hauts responsables du Commandement Militaires de l’époque a été à l’origine de la «Bérézina» qu’a connue l’Armée Tunisienne au début des années 1990. Tout ce qu’il fallait à ce Haut Commandement Militaire, composé d’un ministre et de plusieurs généraux, c’était du courage. Le Général Rachid Ammar, dans sa solitude de Chef a dit : NON !
Concernant la thèse de la «réunion de Barraket Essahel» à laquelle des militaires soupçonnés auraient participé, elle aurait pu être éliminée dès le début de l’enquête, si elle était menée par l’Armée, grâce à la vérification de l’emploi du temps (à travers la Situation de Prise d’Armes quotidienne de chaque unité-SPA) de chaque militaire par les Etats-majors concernés. Cela aurait permis d’éviter l’humiliation et les longues semaines de tortures des Officiers Supérieurs et des autres militaires, dans les locaux du MI. Il fallait encore dire : NON !
La dénommée cellule «ad hoc» : Les militaires de tout grade sont connus, localisés, leur présence journalière et leurs activités
été privés de leurs droits aux soins médicaux dans les hôpitaux militaires !
Il est choquant et indécent de la part de l’auteur du commentaire de chercher à se faire passer avec les membres du Haut Commandement Militaire de l’époque pour des victimes du régime en écrivant ceci: «certains de ces hauts cadres ont à leur tour subi des exactions, et ont dû quitter l’Armée plutôt que d’accepter des débordements préjudiciables à l’institution militaire». Laissons cette affirmation au jugement cinglant de l’Histoire, car tout le monde sait très bien dans quelles conditions (sic).il a dû quitter l’Armée, neuf années plus tard.
Après le 14 Janvier 2011 :
Déjà, depuis 1991, Le MDN a été saisi par écrit des doléances individuelles, restées sans réponses. Tout récemment encore des Officiers Supérieurs, représentant ces Militaires regroupés en Association a fait parvenir au MDN une demande d’audience suivie de rappels, depuis plus d’un mois, mais jusqu’à ce jour aucune réponse ne leur est parvenue. Nous avons subi ces humiliations durant de nombreuses années, nous attendrons quelques semaines de plus avant de réagir car nous avons confiance en l’avenir.
En conclusion, Nous voudrions dire à l’auteur de ces précisions de méditer ce hadith :
Celui d’entre vous qui observe une injustice, qu’il la récuse par l’action, sinon par la parole, à défaut par le cœur et ceci est le minimum exigé du croyant. Le Prophète Mohamed
Pour et au nom de l’Association «justice»
Par les Anciens Militaires
Colonel (R): Moncef Zoghlami
Colonel (R): Ahmed Ghiloufi
Lieutenant-Colonel :( R) Med Ahmed
http://www.realites.com.tn/
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