Alkarama, 23 Mars 2010
Alkarama a rencontré vendredi 19 mars Iyas Maleh, le fils de Haitham Al-Maleh, l'avocat syrien de 78 ans et défenseur des droits de l'homme qui avait été enlevé par les autorités syriennes le 14 octobre 2009 puis présenté devant un tribunal militaire ne respectant aucune des garanties minimales pour un procès équitable. Haitham Al-Maleh encourt actuellement une peine de prison de plus de 15 ans. Cela fait maintenant plus d'un mois que les autorités l'empêchent de prendre son traitement médical ; aussi, son état de santé s'est gravement détérioré. Son fils en appelle à la mobilisation de la société civile internationale pour continuer de faire pression sur les autorités syriennes afin d'obtenir la libération de son père.
Inquiète de la détérioration de l'état de santé de Haitham Al-Maleh depuis son incarcération, Alkarama a soumis son cas au Rapporteur spécial sur la santé et au Rapporteur spécial sur la torture le 12 mars 2010 pour les informer de la situation de la victime. Alkarama a également fourni des informations au Groupe de travail sur la détention arbitraire qui suit son cas de près.
Son fils lance un appel à la mobilisation
Iyas Maleh, fils de Haitham Al-Maleh, s'est rendu à Genève pour présenter le cas de son père au Conseil des droits de l'homme. A cette occasion, il a pu également rendre visite à Alkarama afin de discuter des actions qu'elle pourrait entreprendre avec d'autres ONG pour venir en aide à son père. Il a également souligné le fait que la mobilisation de la société civile internationale est d'une importance capitale dans ce cas de
Si Haitham Al-Maleh n'avait qu'une seule chose à demander aux membres de la société civile internationale, ce serait qu'ils « apprennent leurs droits et qu'ils apprennent à les défendre. » « Ce serait le plus beau cadeau qu'ils pourraient faire à mon père », nous a confié Iyas. Aussi, selon lui, si elle est déterminée à aider son père, la société civile internationale doit continuer le travail de défense des droits de l'homme qu'il a entrepris.
Il a ajouté : « Tous ceux qui luttent pour le respect de leurs droits défendent en même temps ceux de mon père et ceux de n'importe quelle personne détenue arbitrairement. »
Iyas en appelle à tous pour maintenir l'attention du public sur la situation de Haitham Al-Maleh, peu importe le domaine d'activité ou le moyen d'action. «L'essentiel, a-t-il dit, est de continuer de faire passer le message et de maintenir l'attention des médias sur le cas de mon père pour que les gens n'oublient pas ».
Alkarama demande aux autorités syriennes de libérer immédiatement Haitham Al-Male. Elle espère qu'il pourra bientôt rejoindre sa famille et guérir rapidement.
Rappel : conditions de détention et état de santé de Haitham Al-Maleh
Lorsqu'il a été enlevé le 14 octobre 2009, Haitham Al-Maleh était sous traitement médical à cause de son diabète et de son hyperthyroïdie. Cela fait à présent plus d'un mois que M. Al-Maleh n'a pu prendre aucun de ces médicaments et son état de santé continue de se détériorer.
Selon des personnes présentes le jour de la comparution de M. Al-Maleh devant le juge militaire le 22 février, il était si faible qu'il pouvait à peine parler. Nous avons aussi appris qu'en février il s'était évanoui dans sa cellule de prison. S'il continue de ne recevoir aucun traitement médical pour son diabète et son hyperthyroïdie, il risque une importante perte de poids, des défaillances cardiaques ou rénales et même le coma.
Les conditions de détention dans la prison d'Adra sont particulièrement difficiles. Les cellules de prison sont surpeuplées : les détenus qui y sont entassés n'ont pas de lit et partagent des matelas posés sur le sol. M. Al-Maleh partage sa cellule avec 60 autres personnes : des prisonniers politiques et des criminels. Les détenus sont contraints de dormir à même le sol ; certains dorment même dans les couloirs. Les autorités pénitentiaires coupent souvent l'eau de la prison si bien que les détenus ne peuvent pas se laver pendant de longues périodes et doivent utiliser les toilettes sans eau. Inutile de dire que les détenus, dans ces conditions de détention désastreuses, encourent de graves risques pour leur santé.
Ces conditions de détention, particulièrement inquiétantes pour une personne de l'âge de M. Haitham Al-Maleh, constituent une violation de l'Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus (adopté par le Conseil économique et social de l'ONU dans ses résolutions
Aussi, Alkarama a porté le cas de M. Al-Maleh à l'attention du Rapporteur spécial sur la santé de l'ONU pour qu'il intervienne auprès des autorités syriennes au nom de M. Haitham Al-Maleh.
Alkarama avait précédemment soumis le cas de M. Haitham Al-Maleh au Groupe de travail de détention arbitraire le 27 octobre 2009 ; des informations sur le procès et les conditions de détentions de la victime lui ont été soumises le 12 mars 2010.
Le 23 décembre 2009, Alkarama a aussi demandé au Secrétaire général des Nations Unies d'intervenir auprès des autorités syriennes pour demander la libération de M. Al-Maleh.
La vidéo de la conversation avec Iyas Al-Maleh est aussi disponible sur Youtube
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