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Wednesday, March 28, 2012

Ennahdha et la Charia


PRESSE TUNISIENNE QUOTIDIENS JOURNAUX ACTUALITE TUNISIE


by Candide
L’histoire retiendra peut-être ce lundi 26 mars 2012. Ce jour-là, le parti islamiste Ennahda, qui domine la scène politique actuelle, a dit non aux groupes extrémistes salafistes. Il a opposé un refus net et catégorique à l’introduction de la charia – la loi islamique– dans la Constitution du pays.
Ce faisant, Ennahda a accompli son premier acte de vrai parti de gouvernement. Il a préféré la réalité à l’idéologie; il s’est comporté en formation responsable; il a pris le risque de l’affrontement avec une partie de sa famille islamiste. Il a privilégié l’empirisme étatique à la pureté sectaire.
Ennahda sait qu’une dérive radicale mettrait la Tunisie au bord de la faillite. Elle ferait fuir touristes et investisseurs étrangers.
Si Ennahda de Rached Ghannouchi, tient cette ligne, alors la Tunisie, précurseur du « printemps arabe », restera un pays modèle et qui rayonnera bien au delà de ses frontières. Depuis quelques mois, une petite dizaine de milliers de militants salafistes multiplient les actes de violences et de provocations. Ils agressent les femmes non voilées. Ils empêchent les manifestations culturelles. Ils convoquent des prières géantes au beau milieu de la capitale, d’où retentit un de leurs cris de ralliement: « Mort aux juifs!» Dans leurs rassemblements, ils arborent volontiers des treillis militaires, évocation d’un combat qui pourrait prendre des formes plus brutales.
Cet islam est profondément étranger aux Tunisiens, et encore plus aux Tunisiennes. Même celles d’entre elles qui votent Ennahda, et elles sont nombreuses à l’avoir fait, restent attachées au code du statut de la femme. Ennahda sait qu’une dérive radicale mettrait la Tunisie au bord de la faillite. Elle ferait fuir touristes et investisseurs étrangers.
La pression salafiste des jours derniers a un objectif politique précis : forcer l’Assemblée, qui joue le rôle d’un corps constituant, à introduire une référence à la charia dans le nouvel article premier de la Constitution. C’est un défi qui est ainsi lancé à Ennahda. Qui y a répondu lundi avec courage et doit s’en tenir à cette réponse face à toute nouvelle offensive.
Lu au journal Le Monde du 28 Mars 2012

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