5 Millions d’orphelins « démocratisés » en Irak !
par Daoud Al Farhane
Al Ahram : 14/02/08
Qu’est-ce qui a poussé l’UNICEF à appeler à une prise de conscience internationale sur les conditions de vie désastreuses des enfants irakiens sous l’occupation, le terrorisme, les milices et le gouvernement corrompu et à faire de 2008 l’année de l’enfant irakien ?
Les statistiques donnent la réponse : il existe actuellement en Irak 5 millions d’orphelins vivant sous le seuil de la pauvreté. Il y a 30% d’élèves qui n’ont pu passer leurs examens de fin d’année et il n’y a eu que 40% d’élèves qui ont réussi leurs examens. Le nombre d’enfants contraints à l’exode ou à l’émigration est de l’ordre de 250.000 dont les 2/3 n’ont pu continuer leurs études. Il y a 750.000 enfants en âge scolaire qui n’ont pu s’inscrire à l’école primaire.
Méditons bien ces chiffres pour bien comprendre ce que la démocratie du président Bush a fait du peuple irakien !!!
Le journal Londonien Al Hayat a écrit récemment que l’enfance en Irak est en agonie ! Le représentant de l’UNICEF en Irak, Roger Right a déclaré « que la vie de millions d’enfants irakiens est menacée par suite de la violence, la malnutrition et la pénurie d’eau potable. La corruption détourne chaque année plus de 100 Millions de US $ destinés en principe à l’enfance irakienne ». Et d’ajouter que « les enfants irakiens sont les enfants les plus exposés au monde aux mauvais traitements. Ils vivent à la marge des efforts de développement, dans un environnement humain très détérioré et très dangereux au plan de la sécurité.
Le gouvernement irakien se comporte comme s’il n’était pas concerné par le problème. Il est préoccupé surtout par sa propre sécurité et les problèmes de l’enfance n’apparaissent ni dans sa législation, ni dans ses statistiques, ni dans ses projets sécuritaires, ni même dans son discours officiel quotidien.
Les correspondants de la presse au parlement irakien ont rapporté que la présidente de la commission de la femme et de l’enfant a déclaré que « les luttes entre les groupes parlementaires participant au processus politique constituent un véritable obstacle à l’adoption de la loi portant création d’un fonds pour la sauvegarde des orphelins et la constitution d’organismes exécutifs et de contrôle des actions pour l’enfance. Pire encore, les prisons des ministères de la défense, de la justice et de l’intérieur renferment 1.300 enfants détenus sans la moindre inculpation, dans des conditions d’hygiène, sociales et psychologiques très dures.
L’organisation internationale pour la santé, MIDACT, a pour sa part signalé dans son dernier rapport que « le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans en Irak approche celui des pays africains au sud du Sahara. Un résultat jamais atteint même aux pires moments du boycott imposé à l’Irak après l’occupation du Koweït par ses forces en 1990.
Plus grave encore, tous les services sanitaires dans le pays connaissent un état indescriptible de délabrement et de désordre. Plus de 75% des médecins, pharmaciens et infirmiers ont quitté le pays pour échapper à la menace qui pèse sur leurs vies de la part des milices, des gangs de kidnapping et des escadrons de la mort.
Ce désordre là n’est pas dû seulement l’absence de sécurité dans le pays, mais aussi et surtout à la pénurie de professionnalisme dans le secteur. Il suffit pour s’en rendre compte de rappeler que l’actuel ministre de la santé est accusé d’avoir falsifié ses diplômes, comme nombre de ses collègues et surtout d’avoir transformé son ministère en boucherie « en participant aux opérations de liquidations sur des bases confessionnelles, torturant à mort les personnes enlevées et liquidant les blessés arabes sunnites ».
Au plan des chiffres, il convient de rappeler que l’Irak dispose actuellement de 5 médecins pour 10.000 malades, que sur les 18 Milliards de $, théoriquement, destinés à la reconstruction du pays, le secteur de la santé n’en a eu qu’à peine 4%. C’est ce qui explique aussi que l’une des activités les plus florissantes de ces dernières années, se trouve être les pompes funèbres, qui s’est développée à proximité des hôpitaux et même du ministère de la santé.
Traduit de l’arabe par Ahmed Manai : www.tunisitri.net/
http://www.iraq-amsi.org/news.php?action=view&id=
22686&c383c043c9ed1e22ac2740930a49b507/
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