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Tuesday, February 12, 2008

Conflits et guerres actuelles

L'OTAN, veut-elle la guerre totale? D'anciens généraux de l'OTAN exigent de pouvoir recourir à la guerre atomique préventive




Cinq anciens militaires de haut grade des pays de l’OTAN, venant des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Alle­magne et des Pays-Bas, ont, selon un article du quotidien britannique «The Guardian» du 22 janvier, («Preemptive nuclear strike a key option, Nato told») rédigé un manifeste de 150 pages, envoyé dans ces dix derniers jours, pour consultation, tant au Pentagone à Washington, qu’au secrétaire général de l’OTAN. Il s’agit des cinq militaires suivants:
• John Shalikashvili (USA), ancien commandant de l’OTAN en Europe et de 1993 à 1997 à la tête de l’état-major interarmées;
• Klaus Naumann (Allemagne), commandant de l’armée allemande de 1991 à 1996 et ancien président du Comité militaire de l’OTAN;
• Peter Inge (Grande-Bretagne), maréchal britannique, ancien chef d’état-major de 1992 à 1994 et chef de l’état-major de la défense entre 1994 et 1997;
• Henk van den Breemen (Pays-Bas), ancien chef d’état-major néerlandais;
• Jacques Lanxade (France) ancien chef des forces navales françaises et ancien chef de l’état-major de la défense française.
Ces anciens militaires dressent un sombre tableau de menaces pour les «valeurs occidentales» et le «style de vie occidental», qui présente l’Occident comme victime de forces ténébreuses. Ce qu’ils préfèrent ignorer c’est précisément le rôle néfaste de cet «Occident» dans le monde d’aujourd’hui. Ils exigent donc dans leur manifeste le droit pour l’OTAN de porter un coup préventif avec des armes nucléaires, même contre des pays ne possédant pas cette arme, de plus ils veulent une réorientation de l’OTAN. Cette dernière doit être dirigée par un nouveau «directoire» de chefs américains, européens et de l’OTAN elle-même, afin d’être capable de réagir rapidement en cas de crise; à l’avenir il s’agira d’empêcher une «obstruction» de la part de l’UE. Il ne devra plus être nécessaire d’avoir l’accord unanime lors d’interventions de l’OTAN, une décision à la majorité devra suffire. Des restrictions nationales comme par exemple lors de l’intervention de l’OTAN en Afghanistan ne seraient plus acceptables et les Etats membres de l’OTAN, qui ne participeraient pas à de futures guerres de l’alliance ne devraient plus avoir de droit de co-décision. L’OTAN doit pouvoir engager des guerres sans l’aval des Nations Unies et pas seulement en matière défensive.
Les propositions du manifeste devront être discutées en avril prochain lors de la réunion de l’OTAN à Bucarest.
***

Il y a très exactement 65 ans que le ministre de la propagande Joseph Goebbels lançait dans le Palais des sports la guerre totale, après la défaite de Stalingrad et exigeait une obéissance absolue envers le Führer. L’actuel pays dominant occidental se retrouve au même point et sa politique de domination connaît des revers. Son économie de guerre va vers un fiasco. La résistance dans le monde entier envers la politique de guerre, d’exploitation et de puissance du gouvernement américain et des profiteurs de la mondialisation grandit de jour en jour. On reconnaît même en Europe, petit à petit, dans quelle voie catastrophique on s’est engagé. De quoi rendre nerveux et Washington, et Wall Street et la Cité de Londres. On voit se dessiner clairement la face hideuse du régime totalitaire et de la guerre. «La crédibilité de l’OTAN est en jeu en Afghanistan», a déclaré le Néerlandais van den Breemen, au lieu d’exiger le retrait de l’OTAN de cette guerre d’occupation brutale. Le général allemand Naumann critique son propre gouvernement parce qu’il pose des conditions pour accepter la mise en œuvre de la Bundeswehr en Afghanistan. Maintenant qu’on joue le tout pour le tout, il s’agit de déclencher la guerre totale ou, pour le moins, d’en brandir la menace. Il va de soi que toute discussion, et surtout les contradictions, ne sont pas de mise. Il s’agit maintenant de «mener» (ordonner) et de «suivre l’ordre» (obéir).
Dès le discours de Joseph Goebbels au Palais des sports, la «guerre totale» commença. Alors même que la guerre était déjà perdue, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants durent y laisser leur vie et le volume des destructions atteignit de nouveaux sommets, la population étant exploitée jusqu’au sang pour obtenir plus d’armements et pour poursuivre la guerre.
Les Etats-Unis ont pratiqué de la même façon au Viet-Nam à partir du milieu des années soixante. Il était de notoriété publique que cette guerre était perdue, ce qui n’a pas empêché de persister, en répandant le mensonge, en multipliant les destructions et en semant la mort.
Qu’en est-il aujourd’hui? Faut-il recommencer cette folie? Faut-il mettre une laisse aux «alliés» pour les soumettre aux plans américains jusqu’à ce qu’on arrive à la catastrophe? Il faut donner une bonne réponse aux cinq anciens militaires: nous n’accepterons pas que le monde soit mené une fois de plus au carnage!

Nous mettons en garde contre un glissement du mandat de reconstruction à la pratique de la guerre en Afghanistan

Déclaration de Reinhard J. Voss, secrétaire général de la section allemande de Pax Christi

L’intervention de la Bundeswehr dans le nord de l’Afghanistan se trouve à un tournant. A partir de l’été, les 250 soldats allemands de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) dans le nord de l’Afghanistan ne devraient plus se contenter de travaux de reconstruction, mais participer activement à des engagements militaires. L’OTAN a adressé une demande à l’Allemagne et à d’autres pays participant à la FIAS d’installer une réserve d’intervention au nord de l’Afghanistan. On attend une réponse dans le courant de janvier.
Le gouvernement et le parlement ont parfaitement ignoré la volonté de la majorité de la population en décidant de proroger les trois mandats 2007. On en voit le résultat: il n’y a plus de retenue quant aux troupes de combat; il n’y a pas de stratégie politique visible et aucun scénario de retrait. Le fait que l’on mise davantage sur le renforcement militaire revient à une véritable capitulation de la politique. Alors qu’il serait nécessaire que le gouvernement fédéral lance un débat au sein de l’OTAN sur le changement nécessaire de stratégie.*
Au vu du glissement du mandat de reconstruction vers une guerre ouverte, Pax Christi renouvelle son exigence de retrait des troupes allemandes de l’Afghanistan. Nous exigeons d’en revenir à une direction politique, à l’inverse du développement insensé du militaire, c’est-à-dire un nouveau dialogue entre les parties en conflit, un soutien conséquen t des alternatives offertes pour la cessation du conflit et pour une reconstruction civile, de même qu’une coopération économique et de développement qui apporterait au pays une aide dans ses efforts d’abandon de la culture du pavot pour se diriger vers une économie durable.
Il apparaît toujours plus clairement que l’engagement de troupes américaines, de leurs alliés et de l’OTAN en Afghanistan, de même que le stationnement de troupes dans d’autres pays d’Asie mineure ont un but stratégique: Il en va de géopolitique et de course aux ressources en matières premières. Tenter de justifier ce déploiement par la «lutte contre le terrorisme» doit servir de légitimation des interventions militaires et d’imposition d’une politique de puissance.
Bad Vilbel, 17/1/08
(Traduction Horizons et débats)


* hd. En avril 1999, en plein milieu de l’agression contre la Serbie, à l’encontre du droit international, les chefs d’ Etats et de gouvernement des Etats membres de l’OTAN ont changé fondamentalement de conception stratégique de l’OTAN – sans qu’aucun parlement de ces Etats ait pu s’exprimer. Cette nouvelle stratégie exige des Etats membres de l’OTAN une participation dans des guerres d’agression, donc allant contre le droit international. De plus, lors du sommet de l’OTAN à Riga en novembre 2006, le champ d’opération de l’OTAN fut étendu au monde entier. Ceci, une fois de plus, sans aucune consultation des populations. Aujourd’hui, l’OTAN se présente comme une alliance guerrière allant à l’encontre du droit international et destinée à multiplier les agressions. Il est urgent de débattre de ce problème.


Mardi 12 Février 2008

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