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Thursday, November 07, 2013

Le Cap: Lancement de la Campagne internationale de libération de tous les prisonniers politiques de Palestine

: Le blog de Gilles Munier

 
Par Xavière Jardez (correspondance d’Afrique du sud)
 
L’île, aride, de Robben Island, au large de la ville du Cap, en Afrique du sud, lieu d’emprisonnement de tous les prisonniers politiques du temps de l’Apartheid - dont Nelson Mandela qui y a passé 27 ans - a été choisie pour le lancement, le 27 octobre dernier, de la Campagne internationale de libération de tous les prisonniers politiques de Palestine car, selon Mandela, « l’Afrique du sud ne sera jamais libre sans la libération de la Palestine ».
 
L’île est aussi, selon Ahmed Kathadra, lui-même prisonnier politique, « le symbole de la victoire de l’esprit contre l’oppression…Après 26 ans d’emprisonnement, j’en suis sorti confiant dans l’indestructibilité de notre lutte. Conscient des similitudes entre nos deux luttes, Je crois qu’une campagne internationale concertée n’aura peut-être pas d’effet immédiat, mais elle sera le fondement d’une campagne mondiale qui atteindra non seulement les pays sympathisants, mais plus spécifiquement les sociétés civiles dans le plus grand nombre de pays ». La campagne basée sur le modèle de « Free Mandela » a été décidée lors d’une réunion de délégués du monde entier en avril dernier à Jérusalem. Elle est pilotée par la Fondation Ahmed Kathadra, la Palestine Solidarity Alliance, diverses organisations des droits de l’homme et un comité de personnalités comprenant cinq Prix Nobel dont Desmond Tutu. La délégation palestinienne était conduite par Mme Fatwa Barghouti, Issa Qarage, le ministre palestinien des détenus et ex-détenus qui, après Robben Island, ont participé à des rallyes à Johannesburg et Durban.  
 
La qualité des intervenants et des organisateurs de la campagne n’a pas empêché l’ambassade d’Israël en Afrique du sud de mettre en doute la qualité de « prisonniers politiques » des Palestiniens dont Marwan Barghouti, les accusant d’actes de terrorisme. « Terroriste » était d’ailleurs le qualificatif attaché aux combattants de la liberté de l’Afrique du sud par les Etats-Unis, toujours en vigueur, puisque, tout récemment, le ministre sud-africain de Human Settlements, Tokyo Sexwale, a été arrêté et interrogé par les services de police de l’aéroport Kennedy à NewYork, vingt ans après la démocratisation de ce pays !  Par ailleurs, le Board of Jewish Deputies n’a pas hésité à dire que le lancement de la campagne de Robben Island «entache la mémoire de ceux qui y furent incarcérés »….
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Détentions administratives : Israël dans l’illégalité totale

Près de 750 000 Palestiniens (40% de la population) ont été au moins une fois emprisonnés dans les territoires occupés par Israël. Près de 100 000 d’entre eux ont été détenus sous des « mesures administratives » (l’équivalent en Afrique du sud de « détention sans procès »). Semblable à ce que les familles sud-africaines ont vécu par le passé, chaque famille palestinienne a été affectée par l’emprisonnement d’un de ses membres. Au cours de la décennie passée, plus de 7 500  palestiniens ont séjourné dans les prisons et les centres de  détention (dont des peines d’isolement) en Israël, Mohammed Daoud étant le plus jeune prisonnier âgé de 6 ans. Toutes ces pratiques sont totalement illégales en droit international. En août 2013, il y avait 5000 Palestiniens en prison en Israël, dont 168 prisonniers administratifs, 236 enfants, 14 prisonnières et 14 membres du Conseil Législatif Palestinien dont Marwan Barghouti, transféré dans une prison en Israël même. La détention administrative permet aux autorités militaires de détenir indéfiniment une personne  au secret, sans accusation, ni procès.

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