Avis aux Français qui se rendraient en Cisjordanie occupée, via
Bruxelles et Tel-Aviv ... ou Paris
Dans le cadre du projet de coopération
décentralisée entre les villes de Saint Pierre d’Aurillac et Fargues de Langon (Gironde) avec la ville de Tubas (Cisjordanie), une délégation de 3 élus (Anne Larrouy et Francis Lacroix, conseillers municipaux de Saint Pierre
d'Aurillac et Pascal Ramos, conseiller municipal de Fargues) est partie le jeudi 24 octobre 2013 de Toulouse via Bruxelles à destination de Tel-Aviv sur un vol de la compagnie Bruxelles
Airlines.
Journée du jeudi 24 octobre 2013
À
Bruxelles, il s'est avéré que la liaison Bruxelles - Tel-Aviv serait
assurée par la compagnie
israélienne EL AL. À l'embarquement, les élus ont été abordés par la
sécurité israélienne sur un ton péremptoire. Les agents exigeaient une
arrivée de 2 heures avant le vol, mais la connexion
était d'une heure et cinq minutes. Par la suite, la délégation a été
interrogée quant au but de son voyage en Israël et sur la présence
d'exemplaires du livret ci-joint dans les bagages. Pascal
Ramos a été fouillé au corps par un policier belge sous l'ordre et
la surveillance d'un agent israélien. Finalement, il a été autorisé à
monter dans l'avion, sans aucun bagage à main, ni même
argent. L'avion ayant une heure de retard et devant décoller, seul
Pascal Ramos qui avait satisfait aux exigences de la sécurité
israélienne (interrogatoire, fouille de bagages et fouille au corps) a été autorisé à monter à bord de ce vol.
En
ce qui concerne Anne Larrouy et Francis Lacroix, ils ont été interrogés
plus longuement puis orientés
vers un hôtel de Bruxelles en attendant le vol du lendemain matin.
La sécurité israélienne leur a demandé de ne conserver aucun bagage à
main. Il leur a semblé que les livrets des enfants étaient
la cause de ces interrogatoires prolongés, en conséquence, ils les
ont laissés à Bruxelles.
Lorsque Pascal Ramos est arrivé à Tel-Aviv, il a été de nouveau interrogé par la sécurité intérieure
durant 1h30, puis autorisé à entrer sur le territoire israélien sans avoir récupéré ni ses bagages à main (dont son ordinateur),
ni son argent. La
personne qui l’attendait à la sortie et qui connaissant les membres
de la délégation depuis plusieurs voyage, s’était renseignée à
l’aéroport, l’a amené à l’hôtel Addar où des chambres avaient
été réservées et l’a assisté ensuite.
Journée de vendredi 25 octobre 2013
Anne
Larrouy et Francis Lacroix arrivent à 8h à l'aéroport de Bruxelles pour
l'enregistrement. Il leur
avait été demandé par la sécurité israélienne de mettre les bagages à
main, e.pad, ordinateur, médicaments, carnet de rendez-vous dans la
valise. Ils sont pris en charge par la sécurité, les
bagages sont enregistrés : 2 valises et un sac type appareil de
photos avec (un boitier, 2 objectifs, 3 batteries, 3 cartes mémoire SD
32 Go, un microphone, une clé USB 32Go, un pied pliable. La
sécurité israélienne leur donne rendez-vous à 9h45. Ils doivent
alors donner tous leurs papiers, détacher toutes les cartes de crédit,
vider le portefeuille, mettre tous les documents dans un
panier, enlever pullover et veste et les mettre dans un panier. Puis
une longue attente s'en suit avant de passer à la fouille corporelle (torse nu,
détecteur explosif, passage de tous les effets au scanner, etc…).
Des agents de police belges effectuent la tâche sous l'oeil attentif de
la sécurité israélienne. Les agents belges sont
gênés et s'en excusent. Finalement, Anne Larrouy et Francis Lacroix
sont autorisés à embarquer, encadrés par les agents israéliens.
Arrivée à 17 heures à Tel-Aviv. À la présentation du passeport à la douane, Anne Larrouy et Francis
Lacroix sont appelés à aller dans le local de la sécurité. Ils sont alors interrogés tour à tour, de façon « musclée »
pendant plus de 5 h
notamment pour savoir où ils vont. Avec l'expérience de la veille
ils restent sur leurs gardes et ne sont pas tranquilles vu la pression
exercée. Au cours d'un des interrogatoires, le téléphone
d'Anne Larrouy est « fouillé »
pour vérifier les appels, ils trouvent un numéro palestinien qui
correspond à celui de l'interprète qui doit
accompagner la délégation dans la mission. Anne Larrouy donne alors
quelques informations sur le travail entre les écoles et sur le livret.
Les interrogatoires se poursuivent, en anglais pour
Anne Larrouy. Ils font venir un interprète francophone pour
interroger Francis Lacroix. D'emblée c'est le tutoiement et la
suspicion. Ils sont alors interrogés plusieurs fois sur les mêmes
éléments : à quel hôtel vont-ils, combien d'argent liquide ont-ils
sur eux, combien d'argent ont-ils sur leur compte bancaire en France,
quel est leur profession, leur numéro de téléphone, leurs
adresses mails, le prénom du père, du grand père, etc… Mais la
suspicion continue car les agents israéliens essayaient de joindre
Pascal Ramos, qui attendait dehors, sur son portable mais ne
peuvent l'obtenir puisque son bagage avait été confisqué.
Vers
23h, épuisé, Francis Lacroix dit qu'il a besoin de ses médicaments. À
ce moment-là on lui rendu son
passeport et l'interprète l'a accompagné aux bagages. Il n'y avait
plus d'accueil et il a pu sans ticket (la sécurité avait gardé ses
tickets) prendre sa valise, le sac photo n'y était pas. Quand
il a ouvert sa valise il n'y avait plus son sac avec ses
médicaments, ni son téléphone, ni son e.pad. Il a informé la sécurité
qui a ensuite disparue dans les bureaux. Francis Lacroix a alors
obtenu son visa et est revenu à la réception des bagages où il a
précisé l'absence d'une partie de ses bagages. Comme le responsable de
la compagnie EL AL était parti il lui a été demandé de
revenir le dimanche puisque le lendemain c'était samedi (shabbat).
Pendant
ce temps, le dernier interrogatoire d'Anne Larrouy s'est soldé par un
refus d'accès au sol
israélien, sans qu'aucune raison précise ne soit donnée. Elle a
ensuite été conduite dans un autre bureau,où photos, empreintes
digitales, etc... ont été prises. Plus tard, elle est conduite dans
une grande salle de contrôle sécurité où la totalité du contenu de
ses bagages est contrôlée, scannée. Elle subit à nouveau des fouilles
corporelles.
Vers
2h du matin, Anne Larrouy est conduite au centre de rétention situé à
côté de l'aéroport Ben
Gourion. Elle est conduite dans une pièce où elle doit déposer
toutes ses affaires, elle n'a le droit de rien prendre avec elle. Le
lendemain, elle aura accès à quelques produits de toilettes,
des rechanges et pourra passer un appel à sa famille. Les conditions
de rétention sont bien entendu difficiles : entassement, enfermement,
nourriture. Elle passe 2 nuits en rétention et est
reconduite dans un avion pour Toulouse via Bruxelles le dimanche 27
novembre au matin.
Nota :
Le Shabak (Bouclier, en hébreu) – ex Shin Beth
- est le service de contre-espionnage israélien. Il est notamment
chargé de surveiller les vols de la compagnie aérienne El Al. Il passe
ses
passagers au crible – et sans ménagement - dès l’aéroport de départ et à l'arrivée, et n’hésite pas,
souvent, à les interroger au cours du vol.
Sur France-Irak
Actualité :
No comments:
Post a Comment