Mohammed Brahmi: un
chahid...de gauche
Alors qu’en France
on présente souvent la société tunisienne comme fracturée entre islamistes et
laïques, le chahîd Mohammed Brahmi qui « assumait en toute cohérence son
identité arabo-musulmane, son élan unioniste et sa pensée de gauche » nous aide
à instiller un peu de complexité dans cette vision binaire.
A propos de l'Auteur
Docteur en droit public HDR
Chercheur associé CNRS
Chargé de cours
Université Aix-Marseille.
En France, la Gauche a longtemps entretenu des rapports conflictuels avec le
fait religieux en général et la religion catholique en particulier. Pour
la plus grande partie des militants et des dirigeants du Parti communiste
français, la religion était et est encore « l'opium du peuple »,
négligeant le fait que si Karl Marx l’a bien définie ainsi dans les
deux premières pages de son « Introduction à la critique de la philosophie
du droit de Hegel », il l’a également interprétée dans cet ouvrage comme
étant « la théorie générale de ce monde, sa logique sous forme populaire,
son enthousiasme, sa sanction morale, sa consolation et sa justification universelle »,
« la détresse religieuse » constituant bien « l’expression de la
détresse réelle », mais aussi « la protestation contre la détresse
réelle » et « le soupir de la créature opprimée ».
1
De même, pour Lénine, « l’unité de la lutte véritablement
révolutionnaire de la classe opprimée pour la création d’un paradis sur
terre » primait sur « l’unité d’opinion des prolétaires sur le
paradis terrestre », ce qui signifie que le combat anticapitaliste devait
prendre le pas sur le combat antireligieux.
2 Cette idée a également été
développée par Rosa Luxemburg pour qui « La guérilla permanente menée
contre les prêtres est pour la bourgeoisie française l’un des moyens les plus
efficaces de détourner la classe ouvrière des questions sociales et d’étouffer
la lutte des classes», la révolutionnaire allemande voyant dans les premiers apôtres
du Christ « d’ardents communistes ».
3
Ces prises de positions n’ont pourtant pas empêché le développement d’un
athéisme d’Etat dans les pays de l’ancien bloc soviétique favorisant un strict
contrôle des religions allant parfois jusqu’à la répression,
4 les Etats se réclamant encore du
socialisme essayant désormais plutôt d’instrumentaliser le phénomène religieux.
5 Elles ont aussi assurément
influencé la collaboration quelquefois très étroite du Parti Communiste
Français avec certaines personnalités catholiques progressistes.
6
Pour sa part, la gauche non marxiste a toujours été partagée entre un
courant anticlérical et un courant enclin au compromis qui est ressorti
vainqueur des affrontements violents précédant l'adoption de la loi de
séparation des Eglises et de l'Etat du 9 décembre 1905, le Radical Aristide
Briand et le Socialiste Jean Jaurès ayant alors favorisé l’émergence de compromis
avec l'Eglise catholique afin d'éviter la guerre civile.
7 Encore aujourd'hui, on trouve au
sein de cette gauche un courant développant une conception intransigeante de la
laïcité, visant à s’opposer ou à très fortement limiter l’expression des
convictions religieuses dans la sphère publique et un courant fidèle à cet
esprit de compromis,
8 voire un courant catholique de
gauche, composé de personnalités politiques, comme Jacques Delors et Pascal
Lamy qui n’ont jamais caché leur attachement religieux.
Ce rapide survol des rapports entre la gauche et l’Eglise catholique en
France est à mettre en parallèle avec la récente actualité tunisienne, marquée
par l'assassinat de Mohammed Brahmi,
9 faisant suite à celui de Chokri
Belaïd,
10 deux hommes politiques de gauche,
présentés en France comme des « laïques » très virulemment opposés au
parti Ennahda et plus largement à la troïka actuellement au pouvoir,
constituant, il est utile de la rappeler, une alliance basée sur un compromis
entre un parti islamiste issu de la mouvance des Frères Musulmans et deux
partis de la gauche sociale-démocrate, le Congrès pour la République (CPR) et
le Front Démocratique pour le Travail et les Libertés (Ettakatol).
11
Si l’emploi de ce terme a fait débat concernant Chokri Belaïd qui n’était
pas connu comme étant particulièrement pieux, Mohammed Brahmi est régulièrement
présenté par les journalistes et les politiques tunisiens de tous bords comme
un chahîd, c’est-à-dire un martyr, ce qualificatif présentant une forte
connotation religieuse.
12 Ce qualificatif a également été
retenu pour qualifier les soldats récemment tués par des djihadistes dans les
monts Cha’mbi, au centre-ouest du pays ; il l’avait également été pour désigner
les personnes tombées sous les balles des snipers de Ben Ali lors de la
révolution, alors même, qu’elles n’inscrivaient pas leur résistance à la
dictature dans une perspective religieuse, mais bien davantage autour de
revendications économiques et sociales.
C’était également le cas de Mohammed Brahmi, Député de la circonscription de
Sidi Bouzid, berceau de la révolution de fin 2010, début 2011, qui tout en
étant un musulman pieux ayant vécu plusieurs années en Arabie Saoudite où il a
accompli le pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam, était un dirigeant d’une
formation politique appartenant à la gauche unioniste et nationaliste arabe au
sein de laquelle il menait un combat pour davantage de justice sociale au
service des habitants d’une région particulièrement déshéritée de la Tunisie.
Si ce courant politique n’a jamais fait de l’Islam un élément central de ses
revendications, ces dernières portant sur la nécessaire union de tous les
peuples arabes, il n’en considère pas moins l’Islam comme un exemple du
« génie » arabe, un de ses plus grands théoriciens, le syrien Michel
Aflaq, pourtant non musulman,
13 érigeant la religion musulmane en
élément incontournable de l’identité arabe et faisant du Prophète Mohammed
l’illustration la plus éclatante de ce génie.
14
Alors qu’en France on présente souvent la société tunisienne comme fracturée
entre islamistes et laïques, le chahîd Mohammed Brahmi qui « assumait
en toute cohérence son identité arabo-musulmane, son élan unioniste et sa
pensée de gauche »
15 nous aide à instiller un peu de
complexité dans cette vision binaire.
L’Islam apparaît en effet, non pas comme le seul, mais comme un élément
central de l’identité tunisienne, célébré comme tel par les pères de
l’indépendance.
Ainsi, comme le rappelle Nicolas Dot-Pouillard dans son ouvrage
« Tunisie : la révolution et ses passés »,
16 Salah Ben Youssef, fondateur en
1934 du parti Néo-Destour, nationaliste arabe et tiers-mondiste lança le 7
octobre 1955 une virulente attaque contre la reconnaissance par Habib Bourguiba
des conventions franco-tunisiennes qui prévoyaient la gestion par la France de
la sécurité intérieure et extérieure de la Tunisie pendant une période de dix
années. Mais il le fit, non pas dans une salle de réunion quelconque, mais dans
l’enceinte même de la grande mosquée de la Zitouna, imprimant à son discours
une tonalité tout autant nationaliste que religieuse.
Habib Bourguiba prit également toujours soin de présenter ses prises de
position parfois très audacieuses, par exemple le fait de ne pas respecter le
jeûne du mois de Ramadhan, comme conformes à son interprétation des textes
religieux et non pas à leur dépassement.
De manière moins brillante, son successeur sût aussi flatter les sentiments
religieux de sa population en prenant des mesures tant symboliques, comme la
retransmission de l’adhân (l’appel à la prière) dans les médias publics, que
concrètes, en réorganisant l’université de la Zitouna, ou en augmentant les
crédits affectés aux mosquées (en 1989, un crédit de 700 000 dinars a été
affecté à cette fin).
17 Cette politique n’a cependant pas
empêché la mise en œuvre par le pouvoir bénaliste d’une répression féroce à
l’encontre de ses opposants islamistes.
L’Islam ne constitue donc pas l’apanage du courant islamiste, il irrigue
l’ensemble de la société tunisienne.
Le consensus dans la classe politique autour du maintien dans le projet de
constitution de la formulation de l’article 1er tel qu’il était rédigé dans
l’ancienne constitution de 1959 : « La Tunisie est un Etat libre,
indépendant et souverain ; sa religion est l’Islam, sa langue l’arabe et son
régime la République » en est l’illustration, même si la formulation ambigüe de
cet article en permet différentes interprétations.
18
Mais, au-delà de la scène politique tunisienne, le chahîd Mohammed Brahmi
nous aide également à instiller un peu de complexité dans les débats
franco-français autour des rapports entre religion, progrès et modernité.
Malgré le fait que ses prises de positions dans les grands débats de
société, comme l’avortement, le célibat des prêtres et encore très récemment le
mariage des personnes de même sexe, soient encore marquées par un grand
conservatisme, la religion catholique n’apparaît globalement plus comme une
ennemie déclarée du progrès, ne serait-ce que parce qu’elle a beaucoup perdu de
son influence et donc de sa capacité de mobilisation dans une société française
largement sécularisée, devenue désormais une des moins croyante au monde.
19 La religion catholique s’est en
quelque sorte « patrimonialisée », devenant chez les personnes qui se
déclarent encore croyantes davantage une référence morale qu’un mode de vie
basé sur une pratique quotidienne.
C’est désormais l’Islam qui apparaît comme constituant un nouvelle menace
aussi bien à droite de l’échiquier politique au nom de la défense d’une
identité française supposée en péril face à une religion perçue comme exogène,
qu’à gauche, au nom d’une laïcité qui se serait trouvée là un ennemi plus
efficace.
20
Ce faisant, beaucoup à gauche oublient que partout dans le monde, il est
encore des militants épris de justice sociale qui trouvent dans leur foi la
principale inspiration et source de motivation de leur engagement.
Mohammed Brahmi en est l’illustration : ce chahîd, nous rappelle aussi
qu’en France de nombreux croyants et hommes d’Eglise se sont battus et se
battent toujours aux côtés des pauvres et qu’ailleurs dans le monde, notamment
en Amérique Latine, ils ont pris les armes face aux dictatures fascistes. Le
discours du prêtre colombien Camilo Torres mérite d’être cité : il se
déclare révolutionnaire « en tant que chrétien, parce que l’amour envers
le prochain est l’essence du christianisme et que ce n’est que par la
révolution que l’on peut obtenir le bien être de la majorité des gens ; en
tant que prêtre, parce que la révolution exige un sacrifice complet de soi en
faveur du prochain », Torres voyant dans la messe « l’offrande de
tout un peuple par l’intermédiaire du Christ».
21
L’action militante du chahîd Mohammed Brahmi rappelle plus directement à ses
compatriotes tunisiens, islamistes ou pas, mais également aux Français
musulmans ou pas, la dimension sociale du « message » islamique, exprimé
avec emphase et très forte conviction par … le communiste libanais Ra’if Khoury
: « Est-ce que vous vous souvenez, toutes les fois où vous entendez l’écho
de ce pur appel qu’Allahou Akbâr signifie, en langue claire : Que soient
châtiés les usuriers avides ! Que soient confisqués les biens des
accapareurs voleurs ! Que ceux qui armassent des bénéfices payant des
impôts sur ces bénéfices ! Qu’on sauvegarde le pain du peuple ! Que
soit ouvert à la femme le chemin de l’éducation et du progrès ! Que soit détruite
toute la vermine porteuse d’ignorance et de division qui grignote la
communauté ! Qu’on cherche la science, fût-elle en Chine ! (…) Que se
lèvent les étoiles de la liberté, de la libre consultation et de la vraie
démocratie ! ».
22
La pensée d’Ali Shariati, sociologue et historien iranien, traducteur de
Frantz Fanon en Persan, membre du mouvement « Les adorateurs socialistes
de Dieu » mérite également d’être citée car elle est marquée par une
tentative de synthèse entre Islam et socialisme et plus largement entre
croyants et révolutionnaires, l’homme socialiste étant pour lui « … avant
tout un homme divin : il est une essence pure et élevée, un homme qui a
atteint le degré de l’altruisme, qui a une orientation idéologique conforme à
sa vision d’ensemble de la vie ».
23 Assassiné en 1977 en Angleterre,
la police politique du Chah, la Savak, étant fortement soupçonnée d’avoir
commandité ce meurtre, Shariati n’aura pu imprimer la révolution iranienne et
plus largement le monde arabo musulman et occidental de ses idées.
L’exemple du chahîd Mohammed Brahmi nous permet de constater qu’elles sont
toujours d’actualité et qu’il faut plus que jamais veiller à ne pas dresser de
murailles supposées infranchissables entre, comme disait Aragon dans « La
rose et le réséda » , « celui qui croyait au ciel »,
fusse-t-il musulman « et celui qui n’y croyait pas ».
1 Cité par Pierre Tevanian « La
haine de la religion. Comment l’athéisme est devenu l’opium du peuple de
gauche », La Découverte, 2013, p.21
2 « Socialisme et
religion », Novaïa Jizn, n°28, 3 décembre 1905, cité par Pierre Tevanian
« La haine de la religion. Comment l’athéisme est devenu l’opium du peuple
de gauche », op. cité, p.92.
3 Rosa Luxemburg, Jean Jaurès
« Eglise et socialisme », Cahiers Spartacus, n°169, Eds. Spartacus,
2006, cité par Pierre Tevanian « La haine de la religion. Comment
l’athéisme est devenu l’opium du peuple de gauche », op. cité, p. 96.
4 Sur les fluctuations de l’attitude
du pouvoir vis-à-vis des religions dans les pays communistes d’Europe centrale
et notamment la Pologne, consulter les différents articles de Patrick Michel,
par exemple « Religion et socialisme réel, l’analyse du sociologue »,
Archives de Sciences Sociales des Religions, 1988, 65/1 janvier-mars) 25-45.
Sur les relations entre pouvoir et islam en Union soviétique et plus
particulièrement en Azerbaïdjan consulter l’article de Bayram Balci «Le
renouveau islamique en Azerbaïdjan entre dynamiques internes et influences
extérieures » Les Études du C E R I, n° 138 - octobre 2007.
5 C’est le cas en Chine, notamment à
travers l’attitude du pouvoir par rapport au confucianisme : Sur ce point
consulter Alex Payette « Le renouveau religieux du confucianisme en
Chine : une revue des débats académiques récents », Monde chinois,
nouvelle Asie, n° 29, printemps 2012. Plus globalement sur les religions en
Chine, consulter : Benoît Vermander « Réveil religieux et sortie de
la religion en Chine contemporaine », Perspectives chinoises, n°2009-4.
6 Comme par exemple André Mandouze,
également engagé auprès du F.L.N pendant la guerre d’Algérie (Consulter son
article « Prendre la main tendue », dans l’ouvrage collectif
« Les Chrétiens et la Politique », Éditions du Temps présent, 1948)
ou bien le Père Maurice Montuclard (« L’Église et le mouvement ouvrier »,
dans « Les Événements et la Foi », douzième et dernier cahier du
groupe Jeunesse de l’Église, Le Seuil, 1951) et le Père Henri-Charles Desroches
(« Signification du marxisme », Éditions ouvrières, 1949). Sur ce
point, consulter l’ouvrage de Denis Pelletier et Jean-Louis Schlegel, «
À
la gauche du Christ. Les Chrétiens de gauche de 1945 à nos jours »,
Le Seuil, 2012.
7 Alors que Maurice Allard, Député du
Var, proche d’Emile Combes déclarait à la tribune de l’Assemblée
Nationale lors des débats précédant l’adoption de la loi du 9 décembre
1905 : « Nous, libres penseurs, quelle est la séparation que nous
voulons ? Ce ne peut être que celle qui amènera la diminution de la
malfaisance de l’Eglise et des religions. », (Cf. JO du 10 avril
1905) Aristide Briand nouveau président du Conseil et rapporteur de la loi
souhaita au contraire faire de ce texte « non pas une œuvre de passion, de
représailles, de haine, mais de raison, de justice et de prudence combinée (…)
on y chercherait vainement la moindre trace d’une arrière-pensée de persécution
contre la religion catholique ». (Cf. Cité par Gresh A., « L’islam,
la République et le monde », Fayard, 2004, p. 194).
8 Ces clivages sont nettement apparus
à gauche (mais également à droite) lors de l’adoption de la loi n°2004-228 du
15 mars 2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de
signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles,
collèges et lycées publics, mais surtout à l’occasion du vote de la loi
n°2010-1192 du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace
public.
9 Député de l’Assemblée Nationale
Constituante et Membre du Mouvement du Peuple, un parti de gauche nassériste
jusqu’au 7 juillet 2013, date à laquelle il fonde le Courant Populaire. Il a
été assassiné par balles le 25 juillet 2013 devant son domicile à l’Ariana dans
la banlieue nord de Tunis.
10 Avocat, Secrétaire Général et
Porte parole du Mouvement des Patriotes Démocrates (MOUPAD), parti marxiste et
panarabe membre de la coalition du Front Populaire, assassiné par balles le 6
février 2013 dans le quartier d’El Menzah à Tunis.
11 Sur les raisons de cette alliance,
voir l’ouvrage de Moncef Marzouki, actuel Président de la République
tunisienne, « L’invention d’une démocratie, les leçons de l’expérience
tunisienne », La Découverte, 2013, p. 10 et 11.
12 Ali G. Dizboni «Le concept de
martyre en islam », Théologiques 13/2 (2005) p. 69-82.
13 Cofondateur en 1943 du parti de la
renaissance arabe, le b’ath, Michel Aflaq est né en 1910 à Damas dans une
famille grecque orthodoxe.
14 «Chaque Arabe peut désormais vivre
la vie du Prophète arabe, même si, comparé à lui, il n'est qu'une pierre par
rapport à la montagne, ou une goutte d'eau par rapport à la mer. Bien entendu,
aucun homme, aussi grand soit-il, ne saurait accomplir ce qu'accomplit
Mouhammad. Mais il est vrai que tout homme, aussi faible soit-il, aussi faibles
que soient ses capacités, pourrait devenir un Mouhammad en réduction, dès lors
qu'il appartient à la nation qui concentra tous ses efforts pour produire
Mouhammad, ou plutôt que Mouhammad réussit par ses efforts à
créer » («A la mémoire du Prophète arabe - Avril 1943) ; «Le
Baas est un mouvement nationaliste qui s'adresse à tous les Arabes, de toutes
les religions et de toutes les sectes, sanctifie la liberté de croyance et
considère avec un égal respect et une estime égale toutes les religions. Mais
il reconnaît à l'Islam un aspect nationaliste qui a joué un rôle essentiel dans
la formation de la nation arabe et de son histoire. Le Baas estime que cet
aspect est intimement lié à l'héritage spirituel des Arabes et au caractère
spécifique de leur génie. » («Les Arabes entre leur passé et leur avenir -
1950»).
15 Taoufik Habaieb « Mohammed
Brahmi « La voix libre assassinée », Leaders, n°27, Août 2013, p.18
et 19.
16 L’Harmattan, 2013, p. 21
17 Stéphane Papi « L’influence
juridique islamique au
Maghreb (Algérie-Libye-Maroc-Mauritanie-Tunisie) » L’Harmattan, 2009.
18 En effet, cet article peut être
interprété comme un simple constat sociologique de la prééminence de l’Islam au
sein de population tunisienne, soit comme signifiant que l’Islam constitue la
religion officielle de l’Etat tunisien. L’ajout dans le dernier projet de
constitution d’un article 141 en vertu duquel aucune révision constitutionnelle
ne pourra porter atteinte à l’Islam en tant que religion de l’Etat accrédite
cette dernière interprétation. Sur ce consensus, consulter Sami Bostanji
« La guerre de l’article 1er n’aura pas lieu », Observatoire de la
transition démocratique, 3 octobre 2011.
http://observatoiretunisien.org/upload/file/Bostanji.pdf.
19 Dans une étude sur l’importance de
la religion dans 143 pays menée par l’Institut Gallup de 2006 à 2008, la France
se place au 9e rang des pays les moins croyants, seul un français sur quatre
estimant que la religion tient une place importance dans sa vie quotidienne.
20 Selon l’enquête « TéO
(Trajectoires et origines, enquête sur la diversité des populations en
France », réalisée entre septembre 2008 et février 2009, 93% des personnes
ayant grandi dans une famille sans religion se déclarent athées. 25% de celles
ayant grandi dans une famille catholique sont dans ce cas, ce pourcentage
tombant à 12% chez les descendants de 2 parents immigrés musulmans. De même,
alors que parmi les personnes âgées de 18 à 50 ans ayant déclaré une religion,
25% des catholiques disent développer avec elle un rapport distant, 67% un
rapport modéré et 9% une forte religiosité, ces pourcentages sont
respectivement de 16%, 54% et 29% chez les musulmans.
21 « Ecrits et paroles »,
Le Seuil, 1981.
22 Cité par Maxime Rodinson dans
« Marxisme et monde musulman », Le Seuil, 1972.
23 Ali Shariati « Construire la
pensée révolutionnaire » Eds Al Bouraq, 2010.